Commentaires sur Pourquoi les jeunes sont-ils autant attirés par la fraude et le piratage ? par Yves Remord
Ainsi, la cause du piratage serait économique et la légitimation de nature politique.
– Quand on n’a pas les moyens on se prive. Quand on pirate, on assume : cause et légitimation manifestement enfreignent la moralité.
Comment expliquer l’attitude de ceux qui ne piratent pas tout en étant pécuniairement défavorisés (la majorité malgré tout) ?
– Les solutions envisagées et relatées dans l’article me semblent une fois de plus participer à (et d’une) déresponsabilisation des tricheurs.
Car c’est bien de triche qu’il s’agit, et cette triche se manifeste ailleurs que dans le vol caractérisé, dans les jeux par exemple où gagner par la triche n’est plus perçue comme un déshonneur mais au contraire comme l’expression d’une intelligence qui ne vacille devant aucun obstacle tant le but du JEU, celui qui coiffe tous les autres, est de parvenir à ses fins par tous les moyens : le “Just do it” digéré façon p’tit caïd.
– Mon sentiment est plutôt que le piratage est essentiellement et initialement provoqué par une modification profonde d’ordre psychologique afférant à la vision du monde, de la société, de l’autre. La problématique devient sociologique tant elle se répand, et normalisé du coup pour, une fois encore, légitimer sa pratique : “tout le monde le fait, y’a pas de mal, c’est trop cher, j’suis dans mon bon droit” etc etc …
– Pour résumer, honneur et dignité semblent avoir fui (ou n’être jamais apparu) dans la psyché du pirate : son comportement n’est pas immoral mais amoral, il peut ne pas avoir conscience du mal, celui de voler, en tous les cas voler plus riche que lui-même. Honneur et dignité, inconnus au bataillon pareillement quand une parole, un regard ne déchaîne plus comme autrefois une bagarre à poings nus entre deux mecs mais le départ de l'”offusqué” parti pour rameuter et ramener une horde, celle des copains, nantie de bats, poings américains, lames de rasoir (en perte de vitesse) et autres nunchaku (pour les plus doués) : ils peuvent continuer à se regarder dans un miroir après s’être mis à dix ou vingt contre un seul type ? Ben oui, no problem.
– Au final, et peut-être au-delà du bien et du mal, une décérébration. Autrefois on disait “il est soit méchant soit bête”. En 2024, c’est surtout bête, pathétiquement et pathologiquement bête.