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À partir d’avant-hierHigh-Tech

Souriez, vous êtes filmés !

22 juin 2024 à 09:35

Dessous Choc #19

Dans un livre enquête récemment publié aux éditions Marchialy ( Circulez. La ville sous surveillance) Thomas Jusquiame, lève le voile sur le milieu opaque de la sécurité, en particulier à travers les dispositifs de vidéosurveillance déployés dans nos villes.

De plus en plus de municipalités ont cédé aux sirènes de la vidéosurveillance et plus encore de sa petite sœur utilisant l’intelligence artificielle : la VSA, la vidéosurveillance algorithmique. Les entreprises qui proposent ce genre de solutions mettent en avant les mérites de la ville connectée et tous ses bénéfices pour les citoyens. Mais sous couvert de smart cities, c’est en réalité la sécurité qui intéresse les élus et qui motive la généralisation de ces dispositifs de contrôle.

Le journaliste Thomas Jusquiame(également auteur sur Reflets) l’a constaté en se faisant embaucher dans une entreprise qui équipe les municipalités de ces logiciels de surveillance. Les questions de libertés et d’utilisation des données des citoyens ne sont pas vraiment abordées mais plutôt carrément ignorées. Plus encore, l’argument est littéralement renversé par les défenseurs de ces systèmes. La vidéosurveillance ne serait pas une menace mais bien plutôt la condition de la liberté de se déplacer et d’aller et venir en toute sécurité.

À quelques semaines des JO, événement d’ampleur où les moyens de contrôle, en particulier de VSA vont fonctionner à plein régime, Thomas Jusquiame nous incite à prendre conscience de cette sécurisation urbaine sans cesse renforcée et de ses conséquences. Il ne s’agit pas, certes, de nier les risques notamment terroristes mais ceux-ci ne doivent pas nous dispenser de nous poser les vraies questions, en particulier celle qui est le fil-rouge de cette enquête : à quel point ces dispositifs de surveillance, servent-ils les citoyens que nous sommes ? L’enjeu n’est rien de moins que démocratique.

La France, "start-stups" nation

3 juin 2024 à 13:15

Le narcotrafic prend des proportions inquiétantes

Une France submergée par le narcotrafic : c'est le tableau brossé par une commission d'enquête sénatoriale, qui propose la création d'un parquet spécifique anti-stups et d'une « DEA à la française », étrillant au passage l'exécutif, pour n’avoir pas pris la mesure de « l'ampleur de la menace ».

La cocaïne déferle sur la France selon les sénateurs - Marco Verch - CC-BY 2.0

Le chiffre est ébouriffant. Le chiffre d’affaire du narcotrafic se tient dans une fourchette de 3 à 6 milliards d’euros, et il fait frémir davantage encore quand on le met en parallèle du total des saisies : 100 millions.

Dans leur rapport, les sénateurs décrivent un « tsunami blanc » de cocaïne qui déferle sur la France, suivi de près par une déferlante d’usage des drogues de synthèse, les « drogues zombies » dont la plus célèbre est le fentanyl, responsable à elle seule de plus de 80.000 morts aux États Unis pour la seule année 2023. Si le cannabis et l’héroïne, dont la consommation n’a pas baissé, restent en tête de ce sombre palmarès, les douanes et les services anti stups pointent une réelle explosion du marché de la cocaïne – les saisies de plusieurs tonnes se banalisent- et celle des opioïdes de synthèse, qui, ne nécessitant pas de surface de culture mais seulement des laboratoires, sont plus faciles et plus discrètes à produire.

La consommation et l’usage des diverses substances se sont aujourd’hui diffusées dans la France entière. Elles entrent sur le territoire dans des « zones rouges », aux Antilles, qui servent de « zones rebond » des produits fabriqués en Amérique du sud, et par les grands ports français (Marseille, Le Havre…), qui rattrapent petit à petit les « hubs », points d’entrée pour toute l’Europe, comme Anvers, Rotterdam ou Gioia Tauro en Calabre. Ensuite, la marchandise se répand sur l’ensemble du pays, y compris les petites villes et les...

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