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Reçu avant avant-hierLe blog de Seboss666

Extraire des infos de votre cluster Kubernetes au format CSV

4 février 2025 à 18:45

Autre petit déterrage de brouillon. Je sais, quand on bosse sur en tant que Sysadmin, c’est pas spécialement le premier format de données auquel on pense. Mais quand on commence à bosser sur un cluster avec des dizaines de sites web déployés, plus des utilitaires/opérateurs autour, extraire les infos devient un léger sport, pire, quand il faut partager l’info à des gens moins techniques, c’est compliqué. Et donc, le format CSV peut aider, je vous explique.

Quand j’étais encore chez LinkByNet/Accenture, un des clusters Kube que j’avais à gérer était mutualisé entre plusieurs entités d’un client (appelés maisons), les applications étaient identifiées clairement comme telles via un label, mais on a découvert que cet élément d’inventaire, qui permettait la refacturation de la consommation dans le cluster à chaque maison (je vous passe le reste des détails), n’était pas toujours positionné correctement. Avant d’effectuer des corrections il est donc nécessaire de récupérer les informations existantes.

La configuration du label « maison » est splittée dans autant de dépôts git qu’on a de sites déployés, donc on s’évite le truc, et on part du principe qu’on peut récupérer l’information dans le cluster directement. Et pour traiter le résultat, surtout le partager au client, vu le format que ça risque de prendre (un tableau), on pense partager un tableau Excel pour ensuite se voir retourner la version corrigée.

Si vous manipulez régulièrement Kubernetes, vous savez que Excel, et même CSV, ne sont pas des formats supportés pour récupérer les informations, on a que JSON et YAML (en tout cas pour avoir les détails des déploiements/statefulsets/daemonsets, comme les labels), et éventuellement jsonPath pour pré-filtrer les infos. Ceci dit, à partir de JSON il y a potentiellement de quoi faire, en particulier avec jq. J’aime bien jq, même si je rote du sang à chaque fois que j’essaie de l’utiliser. Quelques recherches plus tard, mes intuitions étaient correctes et il s’avère que jq permet de formater les donner en CSV. Mais au fait, c’est quoi le CSV ?

Petit retour sur un format texte simple et pourtant si pratique

CSV ça veut dire Comma Separated Values, soit valeurs séparées par des virgules. Oui, c’est aussi simple que ça en a l’air, dans un fichier texte, la première ligne peut désigner éventuellement les titres des colonnes, et les lignes suivantes les valeurs. Un exemple ?

Nom,Prénom,Profession,Ville
Chabrier,Pierre,Pleureur,MontCuq
Lévy,Sylvain,Sniper,Saint-Denis
Christ,Jesus,,Nazareth

Vous voyez, c’est assez Simple. Et en vrai on pourrait aussi procéder de la même façon avec la première colonne de description et les suivantes de données, voire les deux. Vous avez remarqué la troisième ligne ? Pour indiquer qu’on ne « remplit » pas la colonne correspondant ici à Profession, on laisse juste un vide avec deux virgules successives. Comme je l’ai dit, simple, efficace.

Reste à savoir comment on obtient ça à partir du JSON que nous retourne kubectl.

Dans le dur

Bien, comme je l’ai dit, jq va nous servir très fort, parce qu’il a justement une fonction dédiée au formatage de données en CSV. Commençons déjà par récupérer ce dont on a besoin. On cherche donc les infos des Deployments, StatefulSets, DaemonSets de tous les namespaces. Sur le papier, j’aurais pu utiliser jsonPath comme sortie pour récupérer les champs que je voulais, mais j’ai noté de déjà passer par jq pour filtrer tout ça et ne garder que ce qui m’intéresse, à savoir le type (Kind), le Namespace, le nodeselector (oui, on a eu une histoire de nodepool à gérer aussi), et le fameux label « maison ». Avec jq j’y suis arrivé plus simplement alors qu’avec jsonPath j’ai toujours buté sur un des points (mais là j’avoue, entre le premier brouillon y’a trois ans et maintenant, j’ai oublié lequel). Bref, tout ça finit dans un fichier json, ça donne quelque chose comme ça :

kubectl get deploy,sts,ds -o json -A | jq -r '[ .items[] | {Kind: .kind , Name: .metadata.name, Maison: .metadata.labels["maison"], Namespace: .metadata.namespace, selector: .spec.template.spec.nodeSelector["lbn.fr/project"] }]' > workload.json

Pas super simple à lire, mais pas non plus super compliqué à comprendre. Maintenant vient la partie qui permet de structurer notre futur fichier CSV. On commence par les entêtes. Actuellement on a ça dans le fichier json:

[{"Kind":"Deployment", "Name":"site1-com","Maison":"maison1","Namespace":"dev-site1-com","selector","web"},
{"Kind":"Deployment", "Name":"site2-com","Maison":"maison2","Namespace":"dev-site2-com","selector","web"}]

La première action va donc être d’extraire les clés. La petite triche ici c’est qu’on est certain qu’on peut se reposer sur la première « ligne » du tableau JSON parce qu’on a exactement les mêmes champs dans toutes les entrées. Et petite subtilité par contre, comme il s’agit des clés, on doit forcer jq à ne pas les trier par ordre alphabétique sinon ça fout la grouille :

cat workload.json | jq '.[0]|keys_unsorted | @csv' > workload.csv

  • Le [0], c’est pour forcer à se baser sur la première ligne uniquement (sinon il sortirait les clés de toutes les lignes et on aurait autant de lignes avec les noms des champs qu’on a d’entrées dans le tableau JSON)
  • keys_unsorted, comme je l’ai dit, permet de ne pas trier alphabétiquement
  • le  @csv est la fonction magique qui formate le résultat pour nos besoins.
  • le chevron simple permet de s’assurer que c’est la première ligne du fichier, puisque comme ça tout contenu éventuellement existant est directement supprimé pour être remplacé par notre unique ligne.

C’est pas si compliqué hein ? Reste ensuite à extraire les valeurs, pour toutes les lignes cette fois. La logique reste grosso modo la même, à part que là, et j’ignore pourquoi, pas besoin de forcer à ne pas trier les valeurs, elles restent dans le bon ordre :

cat workload.json | jq '.[]|map(values) | @csv' >> workload.csv
sed -i.bak 's/[\"\\]//g' workload.csv

À la place de [0] on met [] pour indiquer « toutes les entrées », on mappe les valeurs sinon le filtre csv râle, et on met un double chevron pour mettre le résultat à la suite du contenu existant du fichier.

Et voilà, on peut désormais importer ce CSV dans un tableur pour le présenter de manière intelligible, avec des jolies colonnes qu’on peut filtrer/trier/annoter/corriger, à des gens qui n’ont pas l’habitude de bosser avec du JSON. Au final on aura eu quand même une petite dizaine de sites à corriger, on a donc pu se permettre de le faire manuellement. Sur un plus gros volume, on serait certainement passé par du scripting Python pour modifier les fichiers de values directement dans tous les dépôts Gitlab concernés, en laissant ensuite faire la magie du déploiement continu 🙂

Migrer sa base de données Gitea de SQLite vers MySQL/MariaDB

29 janvier 2025 à 17:44

Dire que ce sujet m’aura arraché quelques cheveux est un euphémisme, et pourtant dieu sait que j’en ai pas vraiment besoin, ça tombe déjà tout seul. Certes Gitea supporte trois moteurs différents (SQLite, MySQL/MariaDB, PostgreSQL), ça ne l’empêche pas de ne pas proposer de méthode officielle ni d’outil pour migrer une installation existante d’un moteur à l’autre. J’ai donc retroussé mes manches, roté un litre de sang ou deux, mais j’ai trouvé comment faire et surtout réussi. Je vous raconte.

Ceci est principalement une concaténation de ce que j’ai commencé à faire en stream le 17 janvier dernier, et terminé le dimanche 26 suivant. J’étais parti de la base d’un message sur le forum de Gitea cherchant à faire exactement la même chose. J’en avais déduit une série d’étapes que j’ai plus ou moins respectées, assez simple:

  • Dumper la base actuelle via la commande intégrée (qui génère un dump sql de la base SQLite); l’instance doit être démarrée pour ça, because binaire gitea
  • Couper gitea pour éviter un delta
  • Archiver le dossier sur le NAS, pour tout restaurer à l’état initial si besoin
  • Récupérer le fichier sql du dump
  • Lancer une instance vierge de gitea sur MySQL/MariaDB directement avec docker-compose, initialiser l’installation, et dumper la base créée
  • Retirer les INSERT INTO du fichier de dump MySQL, et y ajouter à la fin tous les INSERT INTO du fichier de dump SQLite
  • Importer dans l’instance MySQL cible,  Dans mon cas, MariaDB, mais c’est pareil
  • Reconfigurer son Gitea pour qu’il l’utilise à la place
  • Retirer le fichier sqlite du dossier de données (on l’a toujours dans l’archive, remember)
  • Redémarrer gitea

Et à la vérité, même avec les travaux supplémentaires post-stream, au niveau du fichier de dump lui-même, il s’avère qu’il n’y a pas besoin de faire plus que les trois étapes mentionnées au dessus. Comment est-ce possible !?

Le problème qu’on avait donc au moment de tenter l’import dans l’instance se produisait sur des INSERT donc certains champs contenaient des emojis. La plupart du temps, ça se produit pour des histoires d’encodage au niveau des fichiers ou de la base. C’est d’ailleurs ce qui m’a fait perdre du temps pendant le live, où on a tenté en vain de convertir les fichiers avant de tenter l’import, avec un résultat parfois très surprenant, comme ce passage par UTF-16 puis UTF-8 qui s’est soldé par un fichier aussi compréhensible que du chinois, et pour cause, il était rempli de caractères chinois !

L’image de la satisfaction sur mon visage 🙂

La joie des encodages dans les bases de données

Dans le schéma (qu’on peut consulter via MySQL ou dans le fichier lui-même), beaucoup de champs/tables sont encodées en utf8mb4, c’est à dire UTF-8 avec la possibilité de coder les caractères sur 4 octets. Avec l’embonpoint qu’a pris UTF-8 ces dernières années pour inclure toujours plus d’emojis, c’est une nécessité adoptée par énormément d’applications dont les données sont fournies par les utilisateurs, et les forges git ne sont pas épargnées (WordPress aussi par exemple est passé à l’utf8mb4 il y a un bon moment déjà).

Ce qui m’a interpellé c’est qu’effectivement, l’erreur sur laquelle je butais concernait des emojis, plus précisément ceux que j’ai foutu dans le code de mon premier pipeline Gitea Actions de livraison du LinkFree (autre sujet découvert en live, abonnez-vous/follow toussa toussa). Dans le fichier on voit bien qu’ils sont sur quatre octets. Mais alors, qu’est-ce qui coince ? En effet, en cherchant un peu, on tombe sur un thread qui dit que parfois, le serveur force un autre mode d’encodage si on lui dit pas de faire autrement, et conseille d’utiliser la commande SET NAMES utf8mb4 pour forcer les paramètres de fonctionnement. Plus étrangement, c’est pourtant ce que j’ai au début du fichier de dump, donc pourquoi ne pas en tenir compte ?

Apparemment, c’est ce que fait mon serveur au moment où le client se connecte, je me retrouve en utf8mb3. Et donc, avec la première méthode d’import, celle qu’on conseille dans 99,99% des cas, il n’en tient pas compte. Oui oui, avec mysql gitea <dump.sql, et même si les premières lignes du fichier en question disent de passer en utf8mb4, il n’en tient pas compte.

Un des soucis avec cette méthode d’ailleurs, c’est qu’il abandonne à la première erreur. Ce qui fait qu’on ne sait pas trop combien de lignes sont concernées par le problème. Je change donc mon fusil d’épaule et tente de faire autrement. En effet, le client mysql permet, après la connexion, de « sourcer » un fichier sql depuis le système de fichiers (je vous laisse la page de doc pour en connaitre les détails). En tentant basiquement le coup, j’ai eu raison de vouloir le tenter, mais ça m’a aussi joué un tour : il affiche les erreurs, toutes cette fois, mais aussi un message de retour pour chaque INSERT réussi. Pas de bol, y’en a plus de 30000, et un historique de 9000 lignes seulement dans Windows Terminal. Il va donc falloir ruser.

Je tente une chose: utiliser l’option « -e » de mysql, qui permet de lancer une ou plusieurs requêtes après la connexion, un peu à la manière d’SSH, ce qui rend la main dans le shell juste après (ça connecte, ça exécute, ça déconnecte). Pour pouvoir parcourir les résultats, je renvoie la sortie standard dans un fichier. Et là, très bonne surprise : les erreurs sont renvoyées sur l’erreur standard, mais comme je renvois la sortie standard dans un fichier, je n’ai QUE les erreurs à l’écran !

Il n’y en a pas tant que ça, mais je découvre d’autres erreurs. Je décide de les prendre dans l’ordre et de m’atteler donc au souci d’emojis. Il ne tient pas compte de l’entête du fichier ? Pas grave, on est en mode « -e », j’ajoute donc le SET NAMES en premier avant de faire mon source :

mysql -p$MARIADB_ROOT_PASSWORD -e "set NAMES utf8mb4; source /root/gitea-final.sql;"

Tada, plus d’erreurs d’emojis, mais il reste quelque chose d’encore plus cryptique:

ERROR 1292 (22007) at line 31080 in file: '/root/gitea-final.sql': Truncated incorrect DOUBLE value: 'push failed: remote: Invalid username or password.'
ERROR 1292 (22007) at line 31907 in file: '/root/gitea-final.sql': Truncated incorrect DOUBLE value: '<a href="/Seboss666/collect/commit/79b78d68891f8e7b19c6e7b6968914ea2607d2f7">change last films from 10 to 30 (see #4)'
ERROR 1292 (22007) at line 31910 in file: '/root/gitea-final.sql': Truncated incorrect DOUBLE value: 'Flask framework has an extension flask-bootstrap (as mentioned and used in the mega-tutorial), and Bootstrap was one of the c...'
ERROR 1292 (22007) at line 31911 in file: '/root/gitea-final.sql': Truncated incorrect DOUBLE value: '<a href="/Seboss666/collect/commit/5ad6c4660205e3b5c0c29f92bc9ab8adf042cfc8">change default type for new movies (#3)'
ERROR 1292 (22007) at line 31918 in file: '/root/gitea-final.sql': Truncated incorrect DOUBLE value: '<a href="/Seboss666/k3s_platform/commit/edfe7190ab523b635390f5dff4a6b08f69d59c66">consul migration (issue #7)'

Bon, il n’y en a pas beaucoup, et c’est vite trouvé : y’a un truc avec une syntaxe pourtant correcte de concaténation de caractères à base de « double pipes », avec entre deux, un caractère encodé. En tout cas sur l’instant et avec une recherche rapide sur DDG ça a l’air correct et supporté. Cette fois, le caractère en question est censé vouloir dire « retour à la ligne », l’équivalent du « \n » qu’on rencontre parfois, dans les formats sérialisés notamment (coucou JSON). Mais cette erreur SQL par contre, elle couvre beaucoup de cas d’usages différents à voir les résultats de recherche que je trouve, et qui ne correspondent pas au format de données auquel je fais face.

INSERT INTO `push_mirror` (`id`, `repo_id`, `remote_name`, `remote_address`, `sync_on_commit`, `interval`, `created_unix`, `last_update`, `last_error`) VALUES (1,39,'remote_mirror_f93HyYmLhw','https://github.com/seboss666/ovh-dynhost-helm.git',1,28800000000000,1686342369,1737866664,'push failed: remote: Invalid username or password.' || X'0a' || 'fatal: Authentication failed for ''https://github.com/seboss666/ovh-dynhost-helm.git/''' || X'0a' || ' - remote: Invalid username or password.' || X'0a' || 'fatal: Authentication failed for ''https://github.com/seboss666/ovh-dynhost-helm.git/''' || X'0a' || ' - remote: Invalid username or password.' || X'0a' || 'fatal: Authentication failed for ''https://github.com/seboss666/ovh-dynhost-helm.git/''' || X'0a0a');

Je vous passe la bonne heure à tenter des trucs pourris, à me dire que peut-être je vais bricoler à la main pour retoucher les lignes, voire tenter de réécrire les INSERT en question en utilisant la fonction CONCAT (prévue justement pour concaténer des chaînes de caractères),  avant de tomber sur cet article qui parle d’un comportement avec dBeaver (trousse à outil pour bases de données qui peut être assez puissant), et dont la source m’avait déjà cassé les couilles par le passé chez un client d’LBN: les modes SQL. Dans l’article, il parle d’un mode en particulier, PIPES_AS_CONCAT. Une petite vérification rapide montre que je n’ai effectivement pas ce mode d’activé par défaut, il ne reconnait donc pas la syntaxe de concaténation ! Sur l’instant je peste sur le fait qu’il va vraiment falloir que je me penche sur la configuration de mon instance MariaDB et je tente de modifier ma commande pour en arriver à la version finale:

mysql -p$MARIADB_ROOT_PASSWORD -e 'set NAMES utf8mb4; SET sql_mode=(SELECT CONCAT(@@sql_mode, ",PIPES_AS_CONCAT")); source /root/gitea-final.sql;' > source_result.log

Et là, c’est fini, plus d’erreurs !!!

Au tour de Gitea de se faire reconfigurer la face

En effet, maintenant qu’on a une base fonctionnelle, comment lui dire de l’utiliser ? Là, c’est via la documentation à la fois de gitea lui-même et de l’image docker que la solution sera trouvée.

Déjà pour commencer, j’ai la base de données, mais il me faut l’utilisateur et le mot de passe qui vont bien avec. Un coup de GRANT ALL PRIVILEGES plus tard (oui c’est toujours supporté dans MariaDB), c’est fait. Au début, je me dis que je vais la jouer ceinture/bretelles, à savoir modifier le fichier de conf ET les variables d’environnement pour m’assurer que ça fonctionne comme il faut. Côté fichier, simple, je me rends sur mon NAS, entre dans le dossier de configuration de gitea, édite le fichier avec vi (non, pas vim), et modifie les paramètres de la section [database] pour pointer sur MariaDB (la doc officielle de Gitea est particulièrement complète sur ce point).

Pour les variables d’environnement, c’est un poil plus sport. Toutes mes variables sont actuellement définies directement dans le manifeste deployment, je décide de rester comme ça pour l’instant (j’exclus pas de déporter ça dans un ConfigMap plus tard pour la lisibilité), sauf pour un seul d’entre eux, évident: le mot de passe. Lui, je le fous dans un secret via kubectl et référence celui-ci dans mon déploiement.
En gros, ça donne ça :

Au début j’ai une jolie erreur au démarrage, en vérifiant le fichier de configuration il s’avère que ce que j’avais écrit a été remplacé par le contenu fourni dans les variables d’environnement (ce qui me rassure sur le fonctionnement de l’image finalement), mais j’avais été un peu vite dans les copier/coller et merdé le pointage de la base, mauvais nom d’hôte. Je corrige et réapplique, une minute plus tard, j’entends mon NAS gratter salement. Mais pas d’erreur, je confirme en supprimant le fichier sqlite du dossier de données, tout va bien, c’est donc réel. Je tente un push des modifications sur le déploiement de Gitea pour confirmer, tout est toujours bon !

D’autres erreurs possibles ?

Étant donné que la méthode ressemble quand même un peu à du bricolage, c’est pas impossible. Dans le thread d’origine, le gars a expliqué qu’il a quand même dû reconfigurer son fournisseur d’authentification. Je sais pas si c’est lié directement à la migration ou à un autre point de configuration en lien (l’archi autour a peut-être changé, le mode de déploiement aussi, etc), mais en tout cas, dans mon cas, il s’avère que les rares erreurs sont plus liées à la configuration « par défaut » de mon instance MariaDB qui mériterait un peu plus d’amour (ne serait-ce que pour la mettre à jour).

Et on a la chance de pas avoir de contraintes sur de la clé étrangère ou autre, auquel cas il aurait probablement fallu passer par le snippet de Deblan (alias deblantv sur Twitch) qu’il m’a gentiment écrit pendant le live, qui permet de rajouter les commandes de désactivation des contraintes de clés avant de tenter les INSERT. On n’en a pas eu besoin au final, mais je tenais à le remercier pour sa participation, c’est donc tout naturellement que je l’ai tenu informé sur Mastodon en avant-première des avancées, étant donné que c’est sur ce réseau qu’il a vu que j’étais en live et est passé nous voir.

Enfin voilà, j’ai quand même réussi à faire ce que je voulais, et ça fonctionne comme je l’attendais. C’était pourtant pas gagné 🙂

Gérer son DynHost OVH grâce à Kubernetes et Nixery

15 janvier 2025 à 18:19

Après un retour plutôt positif à ma question de proposer des versions textes de certains sujets abordés pendant certains lives Twitch, on va commencer dans l’ordre avec le plus ancien. Fruit de ma tentative de sauvetage d’un naufrage total du live sur GoDNS, je vous propose donc une solution qui ne nécessite aucun soft dédié (si on met de côté Kubernetes évidemment), et sans avoir besoin de créer une image custom !

C’était mon deuxième live sur YouTube, avant que je ne craque et parte sur Twitch. Je vous remets le lien parce qu’il est moins facile à trouver que les autres, l’ergonomie concernant les lives sur YouTube étant… particulière.

Alors, comme d’hab’, commençons par revenir sur les fondamentaux rapidement, à savoir le DynHost. C’est le nom maison d’OVH pour faire du DNS dynamique. Mais qu’est-ce donc ? Un DNS Dynamique, c’est un dispositif pour mettre fréquemment à jour un enregistrement DNS, notamment un enregistrement A pour une adresse IPv4 qui change fréquemment. Et quand on héberge des trucs chez soi et que votre fournisseur d’accès à Internet ne vous fournit pas d’adresse IPv4 fixe (parce que c’est devenu super rare et super cher), c’est super pratique. Certains connaissent peut-être No-IP, DynDNS, certains fournisseurs étant même directement intégrés dans certains routeurs voire certaines box opérateur.

Bref, c’est donc ce que propose OVH avec son service DynHost. Je vais pas rentrer dans un million de détails, j’ai fait un rôle Ansible à une époque pour gérer le truc avec un service qui s’appelle ddclient, je vous remets l’article que j’avais écrit il y a 4 ans pour comprendre ce qu’il fait, il y a dedans les liens vers les documentations d’OVH sur le sujet.

Le problème pendant le live

En très très gros résumé, je voulais remplacer le ddclient de la VM par un pod Kubernetes (pour l’exercice), mais il y a eu deux gros pépins :

  • je voulais utiliser goDNS, mais la doc m’a indiqué qu’OVH n’était pas supporté (sérieux !?)
  • je n’ai jamais réussi à faire fonctionner ddclient plus d’une fois après le démarrage dans mon pod Kubernetes, sans que je sache vraiment pourquoi

Bref, j’ai fini par avoir une idée à la con, mon cerveau fonctionnant toujours malgré les minutes et le stress du live passant : revenir à l’appel de base de l’URL de la doc d’OVH, et utiliser un autre objet Kubernetes de manière originale.

Cronjob et Nixery ?

Un Cronjob Kubernetes permet d’exécuter une tache finie dans le temps à intervalles plus ou moins régulier, à la manière d’une tâche cron sur un serveur classique. Lancer une requête Web avec Curl semble donc très facile à faire avec un cronjob, ce qui veut dire qu’on a pas besoin d’une image de furieux pour le faire fonctionner. Le curl se résume à ça :

#
curl -s -u $CREDENTIALS "https://www.ovh.com/nic/update?system=dyndns&hostname=$DOMAIN&myip=$(curl -s -4 ifconfig.me/ip)"
#

Donc on a au final deux curl imbriqués l’un dans l’autre, car il faut bien commencer par déterminer sa propre adresse IP, et des services comme ifconfig.co et ifconfig.me sont très bons pour ça. Et comme on gère une IPv4, on force de faire l’appel en v4 pour s’éviter des problèmes. Et donc le résultat de ce premier appel est utilisé directement pour envoyer la mise à jour chez OVH.

Bref, on a notre « job », on sait comment le planifier, reste l’environnement pour l’exécuter. Et je me rends compte que je n’ai jamais parlé de Nixery ici. J’ai découvert le service grâce à l’incontournable Jérôme Petazzoni. Nixery est un service de fourniture d’images « Docker » (on devrait désormais parler d’images OCI parce qu’il n’y a pas que docker dans la vie), qui ont la particularité de ne pas être statiques, au sens où on l’entend habituellement. Comme vous le savez, les images OCI sont construites sur un modèle de « couches » où une couche contient les modifications par rapport à la couche précédente. La magie de Nixery est de construire une image « à la volée » à partir de couches correspondants aux outils dont on a besoin dans l’image. Dans mon cas, si je demande nixery.dev/arm64/shell/curl, il va me construire une image contenant un busybox et curl, pour une architecture ARM 64bit, mes Raspberry Pi donc. Et c’est tout. Le seul inconvénient, c’est qu’il va mettre un poil plus de temps à répondre pour nous fournir le manifeste. Mais c’est super cool du coup de pas avoir à faire ses images soi-même 🙂

On a donc tous les ingrédients. Si on veut faire les choses en quick&dirty, on peut le faire dans un seul fichier que l’on pourrait résumer rapidement comme tel:

---
apiVersion: batch/v1
kind: CronJob
metadata:
  name: dynhost-ovh-cron
  labels:
    app.kubernetes.io/name: dynhost-ovh-cron
spec:
  schedule: "*/5 * * * *"
  jobTemplate:
    spec:
      template:
        metadata:
          labels:
            app.kubernetes.io/name: dynhost-ovh-cron
        spec:
          containers:
          - name: dynhost
            image: "nixery.dev/arm64/shell/curl:latest"
            imagePullPolicy: IfNotPresent
            command:
            - /bin/sh
            - -c
            - curl -s -u $CREDENTIALS "https://www.ovh.com/nic/update?system=dyndns&hostname=$DOMAIN&myip=$(curl -s -4 ifconfig.me/ip)"
            env:
            - name: CREDENTIALS
              value: <BasicAuth>
            - name: DOMAIN
              value: <Dynhost.Domain.tld>
          restartPolicy: OnFailure

Comme c’est un peu cracra de foutre les credentials dans le fichier, pendant le live et par la suite, j’ai peaufiné un chart Helm que j’ai enregistré sur mon Gitea, qui fait un miroir sur GitHub donc je vous partage évidemment le lien. Si d’aventure le README n’est pas suffisamment clair, faites moi signe.

Est-ce qu’on peut faire mieux ?

Probablement, mais déjà pour un quick & dirty réalisé sous stress sans plus de préparation, je suis pas peu fier de moi et depuis les pratiquement deux ans que j’ai mis ça en place, ça fonctionne toujours du feu de dieu. Il manque quand même une bonne partie du setup du DynHost qui se fait majoritairement à la main, mais après tout, ce n’est pas un système qu’on est censé industrialiser en permanence.

Et idéalement tout le monde passe à IPv6 et on peut laisser tomber IPv4. Mais ça, vu que même Github le supporte pas encore, on est pas rendus…

Bon, maintenant, quel autre sujet d’ancien live mériterait un article écrit en complément ?

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