En réponse à Mic.
Que le démon sommeillerait en chacun d’entre est questionnable.
Quant à un Internet qui aurait permis je ne sais quelle libération de la parole dans un environnement surveillé, si cela est vraisemblable dans les cultures totalitaires ça l’est bien moins dans nos démocraties occidentales, pour preuve que ce sont celles-ci qui auront permis la naissance puis l’éclosion des réseaux sociaux.
Il me semble intéressant d’envisager qu’une explication de la prolifération sur les réseaux sociaux de critiques et de propos d’une violence inouïe est d’ordre essentiellement sociologique ; au demeurant, essentiellement de propos dénués de ce minimum de raisonnement qui les autoriserait à être qualifiés de critiques.
De tous temps âmes nobles, instruites ou non, ont côtoyé celles, errantes, pareillement instruites ou non. En ce 21ème siècle la haine, la violence verbale peuvent apparaître comme le seule moyen pour une tête creuse comme un coquille vide, dotée d’une grande gueule, assortie d’une âme en quête d’aura façon café du commerce, hantée par une frustration chronique, d’avoir l’impression, enfin, de vivre et d’être quelqu’un.
En somme, ce serait une espèce d’Internationale des frustrés qui pourrirait les réseaux sociaux. Et c’est d’eux qu’il s’agit de s’occuper mais — art délicat — sans bâillonner la liberté d’expression.
Frontière ? D’abord l’argumentaire, et l’on sait qu’il n’est de bon argumentaire que celui qui omet de tenter une démonstration en s’attaquant à l’interlocuteur ; ensuite, ma foi, le respect, le respect de l’autre, ce respect qui permet de formuler des pensées parfois mal construites mais nobles du bonheur ou de la tristesse, de la joie ou de la colère qui les initient, qui les portent.
Bien entendu il y aura toujours des meneurs, des harangueurs de foule et leur public est celui des écervelés qui pensent que le plus fort (en gueule) a toujours raison : machine, mécanique infernale. Eux sont dangereux, les suiveurs se contentent de salir en répandant ce qu’un manipulateur leur aura mis dans leur petite tête.