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Aujourd’hui — 16 juin 2024Reflets.info

Manifestation contre le RN à Paris le 15 juin 2024

16 juin 2024 à 11:23

Dans le calme, les Parisiens ont tenté de marquer leur refus de l'extrême-droite

Quelques 75.000 personnes ont battu le pavé samedi 15 juin à Paris, selon la police. Selon la CGT, ils étaient 250.000. Sur l'ensemble du territoire, les organisateurs revendiquent 640.000 manifestants tandis que le ministère de l'Intérieur en a compté 250.000. Que l'on prenne les chiffres des uns ou des autres, on est encore loin du grand soir.

Un message aux dirigeants des partis - © Reflets

Quelques vitrines et abribus ont été brisés par des militants sur le parcours de la manifestation. Mais dans l'ensemble, celle-ci s'est déroulée dans le calme. La police a fait quelques incrustions dans le cortège de tête mais s'est rapidement repliée et l'on note le très faible usage des armes (lacrymogènes, grenades ou LBD). A l'heure du départ, la place de la République n'était pas remplie mais le cortège avec les syndicats s'était déjà bien avancé sur le boulevard du Temple. Une sono diffusait « Salut à toi » des Bérus et de nombreuses petites mains jaunes « Touche pas à mon pote »refaisaient leur apparition. Pour un peu on se serait cru dans les années 80. Pas en termes de mobilisation. Le nombre de personnes présentes dans toute la France le 15 juin selon les organisateurs est à peine celui qui était descendu dans les rues après la mort de Malik Oussekine en 1986.

La manifestation s'est déroulée dans le calme. Quelques personnes vêtues de noir ont brisé des abribus et des vitrines sur le parcours en tête de cortège. Plusieurs fois, des manifestants ont tenté de les en dissuader.

Les forces de l'ordre en nombre très importants étaient reléguées dans des rues parallèles parfois éloignées de la manifestation et ont évité le contact. Elles ont brisé le parcours à deux reprises en tête de cortège mais se sont rapidement repliées.

Avant le départ, boulevard du Temple - © Reflets
Avant le départ, boulevard du Temple - Reflets

Même la police déteste le RN. Enfin... Une partie de la police. - © Reflets
Même la police déteste le RN....
À partir d’avant-hierReflets.info

Dites, les journalistes (et Reflets), vous faites quoi pour vous opposer au RN ?

Par : Rédaction
13 juin 2024 à 08:49

Déjà, on enlève le paywall...

Le pays a déjà un pied dans le précipice. Que faire pour l'empêcher de plonger ? La presse a un rôle essentiel et Reflets entend être actif pour s'opposer à la montée en puissance d'un parti raciste et dangereux. Nous enlevons le paywall, tous nos articles sont en accès libre jusqu'à la fin des législatives.

Qui possède quoi dans le monde de la presse. Reflets appartient à ceux qui le fabriquent. - Le Monde Diplomatique et Acrimed

Il faudra bien un jour prendre le temps de mesurer avec précision le rôle de la presse dans la montée du vote pour le Rassemblement national (RN). Sans même parler de l'immense caisse de résonance mise en place par Vincent Bolloré dans le seul but de pousser au pouvoir le camp de l'extrême-droite, le rôle du reste des chaînes de télé, des magazines, des journaux, de la radio, celui du service public, interroge. Quelqu'un fera peut-être un jour le décompte du temps et de la place accordés aux discours de l'extrême-droite ainsi que de l'importance donnée aux faits-divers instrumentalisés par celle-ci. Aux polémiques hystérisées voulues par tous ceux qui adoubent cette mouvance politique...

Alors, que peut faire la presse en général et Reflets en particulier pour s'opposer à la prise du pouvoir par le RN dans un mois ?

Les rédactions (hors du groupe Bolloré) sont indépendantes et suivent une ligne éditoriale qui leur est propre. Elles peuvent donc choisir qui elles invitent, quels discours elles répercutent, quelles sujets elles traitent et comment. Il est donc possible, si ce n'est urgent, de ne pas donner autant de visibilité au camp de la haine.

Il est normal de rendre compte de ce que dit ou fait l'extrême-droite. Mais il est possible de ne pas simplement servir de caisse de résonance. Les journalistes ont un devoir de déconstruction, d'analyse, de mise en perspective des les discours.

Par exemple, on ne peut pas se contenter de dire...

La vidéosurveillance vertueuse et éthique ? #5

12 juin 2024 à 15:42

Google avait pourtant déjà fait le coup avec son « Don't be evil »

La vidéosurveillance algorithmique (VSA) s’adapte. Cantonnés pendant des années au secteur de la sécurité, les éditeurs de logiciel de surveillance tentent d’intégrer de nouvelles fonctionnalités dans leurs outils pour créer de nouveaux besoins, mais surtout pour intéresser de nouvelles industries. Une diversification stratégique qui s’élabore notamment autour d’un discours tourné vers l’éthique, tendant à banaliser la surveillance des comportements humains dans notre quotidien par les machines.

VSA pour l'analyse d'une manifestation (Société Evitech) - Copie d'écran

XXII (« Twenty two ») c’est la startup sécuritaire cool et tendance par excellence. Présente dans le catalogue des solutions du « Programme général de sécurité des grands événements et des Jeux olympiques 2024 », membre du groupement Business France, de France Digital, de la French Tech DeepNum, de l’Alliance pour la Confiance Numérique (ACN), de l’Association nationale de la Vidéoprotection (AN2V), soutenue par la BPI, l’entreprise navigue avec aisance dans de nombreux réseaux d’affaires. Signe d’une banalisation croissante de l’industrie de surveillance, l’entreprise présentait il y a quelques jours son savoir-faire sur la scène principale de Vivatech, lors d’une conférence intitulée « L’IA dans les radars ». Événement durant lequel les visiteurs pouvaient obtenir des renseignements sur leur logiciel de vidéosurveillance algorithmique (VSA) directement auprès des stands (partenaires) de la SNCF, de Bouygues et du ministère des Armées.

XXII se présente elle-même comme leader de la « vidéosurveillance intelligente » en France. Avec environ 70 employés, et une impressionnante première levée de fonds de 22 millions d’euros bouclée en 2023, des fonds d’investissement prestigieux ont jugé utile pour leurs affaires de miser sur le domaine de l’IA de surveillance : Kima Ventures (Xavier Niel), 574 Invest (SNCF), Bouygues, Colas, ou encore l’Agence nationale de la Défense.

La société a vu le jour en 2015 grâce à son fondateur William Eldin, mais aussi via un capital de départ...

Un pied dans le précipice

Par : Rédaction
10 juin 2024 à 17:03

Emmanuel Macron offre une fusée vers le pouvoir au RN

Emmanuel Macron a fait son choix. Un pari stupide qui risque de transformer le marchepied, qu’il met en place pour l’extrême-droite depuis des années, en fusée. La dissolution de l’Assemblée nationale peut porter le RN à Matignon et lui assurer une victoire en 2027 grâce à un accès à des outils de surveillance numérique que nous dénonçons depuis 2011.

Avec moi et après moi, le chaos - Midjourney - CC

Il flotte sur le pays ce lundi 10 juin comme cette impression désagréable que l’on peut ressentir après une nuit de cuite mémorable. Cette soirée très arrosée qui fait que l’on ne souvient pas bien de tout et où l’on se pose des questions sur ce que l’on a fait ou pas. Peut-être des choses inavouables. Et là…

La France se réveille avec 31,4% de 51,83% des inscrits qui ont voté pour un parti fondé par d’anciens SS et nostalgiques de l’OAS. Ils ont voté pour un parti opposé à l’objet même du scrutin (l’Europe) et dont les liens avec les groupuscules les plus violents de l’extrême-droite ne sont plus à démontrer tant la presse les a documentés (lire par exemple ici, ici, ici, ici, ici et ).Donc un parti qui ne rechigne pas à fréquenter des groupes totalement anti-démocratiques et parfois adeptes du nazisme. Comme si ce n’était pas suffisant, Emmanuel Macron a décidé de dissoudre l’Assemblée nationale et de convoquer des élections dans un délai extrêmement court. Ceci ouvre un certain nombre de perspectives.

Vidéo détaillant le CV peu glorieux des fondateurs du FN. Entre anciens SS, collaborationnistes et OAS...

Première solution, on assiste à un sursaut démocratique et les partis allant de LFI à LR surpassent les élus RN. Deuxième possibilité, le RN remporte une majorité ou presque et Emmanuel Macron se voit contraint de nommer un dirigeant du RN à Matignon.

C’est ce sur quoi mise notre Docteur Folamour national. Il espère probablement qu’en trois ans, un représentant de...

La France, "start-stups" nation

3 juin 2024 à 13:15

Le narcotrafic prend des proportions inquiétantes

Une France submergée par le narcotrafic : c'est le tableau brossé par une commission d'enquête sénatoriale, qui propose la création d'un parquet spécifique anti-stups et d'une « DEA à la française », étrillant au passage l'exécutif, pour n’avoir pas pris la mesure de « l'ampleur de la menace ».

La cocaïne déferle sur la France selon les sénateurs - Marco Verch - CC-BY 2.0

Le chiffre est ébouriffant. Le chiffre d’affaire du narcotrafic se tient dans une fourchette de 3 à 6 milliards d’euros, et il fait frémir davantage encore quand on le met en parallèle du total des saisies : 100 millions.

Dans leur rapport, les sénateurs décrivent un « tsunami blanc » de cocaïne qui déferle sur la France, suivi de près par une déferlante d’usage des drogues de synthèse, les « drogues zombies » dont la plus célèbre est le fentanyl, responsable à elle seule de plus de 80.000 morts aux États Unis pour la seule année 2023. Si le cannabis et l’héroïne, dont la consommation n’a pas baissé, restent en tête de ce sombre palmarès, les douanes et les services anti stups pointent une réelle explosion du marché de la cocaïne – les saisies de plusieurs tonnes se banalisent- et celle des opioïdes de synthèse, qui, ne nécessitant pas de surface de culture mais seulement des laboratoires, sont plus faciles et plus discrètes à produire.

La consommation et l’usage des diverses substances se sont aujourd’hui diffusées dans la France entière. Elles entrent sur le territoire dans des « zones rouges », aux Antilles, qui servent de « zones rebond » des produits fabriqués en Amérique du sud, et par les grands ports français (Marseille, Le Havre…), qui rattrapent petit à petit les « hubs », points d’entrée pour toute l’Europe, comme Anvers, Rotterdam ou Gioia Tauro en Calabre. Ensuite, la marchandise se répand sur l’ensemble du pays, y compris les petites villes et les...

Ransomware #2 : la main invisible

Par : shaman
28 mai 2024 à 13:57

Concurrence débridée entre gangs cybercriminels. En guest star, le groupe LockBit

Dans l'écosystème cybercriminel des « Ransomware-as-a-Service», le groupe arrive sur le tard. Mais lorsqu'il rentre dans la danse, en 2019, il affiche clairement ses ambitions. Retour sur l'épopée de « Lockbit », qui conduira le gang jusqu'aux sommets en 2023. Et pour 2024, la chute ?

Message du groupe : “Voici le bon tatouages ! Les affiliés viennent et vont. Lockbit est éternel. Tout ceux qui se font équiper recevront leur comptant en thune !”

L'expert Jon DiMaggio travaille pour la société Analyst1, spécialisée dans le renseignement sur les menaces numériques. En janvier 2023, il publie un long rapport sur le groupe Lockbit, fruit de ses infiltrations sur les forums underground cybercriminels. Il décrit un gang à l'image de son leader et porte-parole haut en couleur :

« L'individu qui dirige actuellement l'opération ransomware de Lockbit, utilisant le persona LockBitSupp, montre des traits narcissiques qui nourrissent son ego toujours grandissant. Ces derniers mois, le sentiment négatif envers sa personne n'a fait qu'augmenter, poussé par les commentaires arrogants sur les forums et les interviews aux médias. Beaucoup de criminels n'apprécient pas l'approche « m'as-tu-vu » du groupe LockBit, en ont assez de ses coups publicitaires ».

En 2021, LockBitSupp donne deux interviews, aux analystes de Vx-Underground et à la chaine Youtube russe RUSSIA OSINT. Il y affirme ne plus résider en Russie, mais habiter la Chine… ou les Pays-Bas… ou Hong Kong... ou même les États-Unis. Il utiliserait le réseau Starlink de Elon Musk pour accéder à son infrastructure. Son trésor de guerre serait stocké sur deux clefs USB, une qu'il porterait en permanence à son cou, l'autre conservée en lieu sûr. Et il serait l'heureux propriétaire de trois restaurants en Chine et deux à New York.

En réponse à un utilisateur qui demandait des conseils pour un tatouage,...

Peut-on donner des conseils de cybersécurité quand on a été victime d'un ransomware ?

27 mai 2024 à 16:21

Reflets, invité à une conférence sur le sujet...

Pourquoi ? Pourquoi est-ce que rien ne change dans le monde de la cyber-sécurité ? Pourquoi ceux que l'on entend le plus sont-ils toujours ceux qui n'y connaissent rien, de simples vendeurs de potions magiques aussi chères qu'inutiles ? Reflets.info était invité à une conférence organisée par la ville de Saint-Cloud. On en est ressortis abasourdis.

Les ransomwares sont devenus une plaie pour les entreprise set les collectivités - Image par Kuba - Openclipart

La société qui édite votre journal préféré a son siège à Saint-Cloud. A ce titre, nous avons reçu une invitation pour une conférence sur la cybersécurité. Cela s'adressait aux TPE et aux PME. Ça tombe bien, nous sommes une sorte de TPE et nous avons deux ou trois notions sur le sujet de la sécurité informatique. Les participants à la « table ronde » allaient-ils nous époustoufler ? Il y avait là du beau monde : Orange, l’Académie de l’intelligence économique, Xefi, le Campus Cyber et l'Institut Montaigne.

Le maire de Saint-Cloud qui accueillait quelques représentants de TPE/PME et quelques curieux n'a pas manqué de rappeler en introduction que sa ville avait été victime d'un ransomware. Tout a été réglé en quelques jours a-t-il précisé, soulignant que les données personnelles touchées étaient peu nombreuses et relativement peu sensibles. Sans doute... Reste que la réalité est un peu plus compliquée que cela. Selon nos informations, des mots de passe de la ville étaient toujours actifs quelques semaines après le piratage. Mais tout cela est du passé et cette transparence est bienvenue. Avoir été victime est peut-être un avantage pour promouvoir de bonnes pratiques auprès d'un public non averti et pour qui la parole d'une collectivité territoriale compte ?

C'est après, pendant la « table ronde » que les choses se sont corsées.

Tous enfourchent le costume des sachants s'adressant à un public de néophytes.

Les poncifs...

L’armée russe ouvre un nouveau front dans la région de Kharkiv

22 mai 2024 à 12:13

Le manque de munitions est toujours problématique pour Kyiv

Les premiers effets des annonces d'aides pourraient être effectifs en juin. En attendant, Moscou multiplie les actions qui posent des problèmes logistiques et militaires aux Ukrainiens.

Photo d'un soldat ukrainien postée par le président Volodymyr Zelenskyy sur Twitter

L’armée russe a ouvert un nouveau front dans la région de Kharkiv, profitant d’une fenêtre d’opportunité. Car l’armée ukrainienne manque cruellement d’obus d’artillerie, d’avions et de missiles de défense antiaérienne. L’armée russe a logiquement profité de cette fenêtre avant que l’aide américaine massive n’arrive sur le terrain et rééquilibre quelque peu les forces en présence.

L’objectif de cette offensive vers Kharkiv semble surtout de distraire des forces ukrainiennes du Donbass où l’offensive est maximale. Car le volume des forces russe pour ce nouveau front estimé à 50.000 hommes ne permettra pas de prendre la seconde ville du pays. Mais elle pose à l’état-major ukrainien des dilemmes en termes d’allocation de ressources.

Jusqu’à présent cette offensive a permis à la Russie de conquérir une bande de terre d’une profondeur de 5 à 9 km dans trois direction dans l’oblast de Kharkiv, soit un total de 154 km2. Les villages frontaliers étaient indéfendables, estiment les officiels ukrainiens.

« Environ 16000 civils ont été évacués de la zone des combats depuis le 10 mai, raconte Natalia Kabatsiy, la directrice de l’ONG Ukrainienne Comité d’aide médicale. De nombreux villages sont privés d’électricité. Nous sommes mobilisés pour apporter des générateurs et de l’aide d’urgence. La coordination entre les associations et la cellule de crise des autorités fonctionne bien. »

Des critiques ont émergé sur la lenteur de la construction de nouvelles lignes de défense dans la...

Ransomware #1 : la pêche au gros

Par : shaman
21 mai 2024 à 09:18

Rétrospective de l'industrialisation du cyber-crime. En guest-star, le cyber-gang REvil.

En l'espace de 35 ans, les « ransomware » sont passés de niche du cybercrime à une industrie complexe ayant généré 1,1 milliard de paiements de rançon en 2023. Comment en est-on arrivé là ? Premier épisode d'une série sur les traces de la branche de la cybercriminalité la plus active aujourd'hui.

En 2021, une filiale d'Apple est rançonnée par le gang REvil. Devant le refus de la société de payer, les pirates publient les plans authentiques du nouveau MacBook - @Apple

La première souche de « ransomware » daterait de 1989. Elle circulait sur des disquettes, les victimes devant envoyer 189$ à une boite postale au Panama pour récupérer l'usage de leur ordinateur. Il n'est pas dit combien ce premier gang a extorqué de cette façon, mais autant dire que le système n'était pas encore tout à fait au point. Durant les années qui suivent, de nouvelles souches émergent mais cette tendance du cybercrime reste une niche : l'époque est au « carding », le trafic de numéros de cartes bleues volées.

C'est aux alentours des années 2010 que vont apparaitre les premiers signes de la vague à venir. C'est à ce moment qu'apparait la crypto-monnaie décentralisée Bitcoin. Jusqu'à lors, les cybercriminels devaient jouer avec différents systèmes de paiements, plus ou moins fiables, pour récupérer leurs gains. Très vite, Bitcoin est largement adopté par la scène.

C'est également à cette époque que, Evgeniy Bogachev, un parrain du milieu, annonce se ranger. Il a été à l'origine du malware bancaire « GameOver Zeus », un des plus actifs de son époque, mais il est tombé dans le viseur des autorités américaines. En cadeau de départ, il publie la version 2.1 de son malware, qui embarque une clef de chiffrement par « utilisateur ». En clair, Bogachev se met en retrait et devient fournisseur de service. Il loue son malware et les outils à d'autres groupes qui peuvent dès lors...

Le cerveau émet une « onde de la mort »

15 mai 2024 à 13:00

Mais ce n’est pas forcément la fin...

Lorsque nos neurones cessent d’être approvisionnés en oxygène, notre cerveau produit une « onde de la mort » qui se propage, signalant la fin imminente. Mais une étude qui a mis en évidence cette onde, démontre également qu’il est encore possible de réanimer les neurones avant le grand saut.

Les intrigantes ondes électriques du cerveau... - vues par Midjourney - CC

S’il y a bien une question qui secoue l’humanité depuis la nuit des temps, c’est celle-ci : que se passe-t-il au moment où l’on meurt et est-ce qu’il y a quelque chose après ? Si la réponse est encore loin, les scientifiques repoussent les limites de notre compréhension de ce phénomène qui nous attend tous : notre disparition. Antoine Carton-Leclercq, neuroscientifique a publié il y a quelques mois une étude mettant en évidence « l’onde de la mort » lorsque les neurones ne sont plus suffisamment approvisionnés en oxygène. Elle est initiée dans les couches centrales du cortex cérébral et se propage vers sa périphérie. Le cortex cérébral étant la partie la plus superficielle du cerveau. « L’activité des neurones va s’atténuer progressivement, jusqu’à un état de parfait silence électrique qui correspond à un électroencéphalogramme plat. Ce silence sera pourtant interrompu par la dépolarisation des neurones, qui se manifeste sous la forme d’une onde de grande amplitude baptisée "onde de la mort", qui se propage sous forme de vague et altère la fonction et la structure du cerveau », explique l’équipe qui a mené cette étude.

« Cet événement critique, que l’on appelle dépolarisation anoxique, induit une transition d’état dans les neurones de tout le cortex, les rendant alors incapable de transmettre des messages électriques. En l’absence d’intervention, cette onde figure l’arrêt total et définitif des activités cérébrales », précise Antoine Carton-Leclercq. Mais ce n’...

D’Uzhgorod à Kharkiv, plongée dans le quotidien de l’Ukraine

14 mai 2024 à 09:01

Carnet de route

Notre journaliste a sillonné l’Ukraine pendant près d’un mois. Deux années de conflit ont laissé des traces et provoqué des fractures irréversibles

Place Maidan à Kyiv un drapeau est planté pour chaque Ukrainien mort durant la guerre contre la Russie - © Reflets

J’embarque ce 11 novembre pour l’Ukraine. C’est mon troisième voyage de l’année 2023. Destination Budapest, puis un train depuis la capitale hongroise vers la ville frontière de Zahony.

Comme depuis le début de la guerre en février 2022, je pars avec une double casquette, celle de journaliste mais aussi d’humanitaire, comme chef de projet de l’association Safe.

Dans la minuscule gare de Zahony, l’ambiance est un peu lourde. Une dizaine de femmes et d’enfants et des personnes âgées patientent pour prendre le train qui les mènera de l’autre côté de la frontière, à Chop. Aucun homme en âge de combattre. Il leur est, sauf exception, interdit de sortir du pays.

« Ici, vous êtes en sécurité » proclame une affiche défraîchie en anglais et en ukrainien de l’Organisation Internationale des Migrations (OIM) à destination de ceux qui viendraient demander l’asile. Elle les invite à téléphoner pour recevoir une aide. Sur le parking de la gare, deux containers frappés du logo OIM semblent désaffectés, stigmates de la crise de 2022 quand des centaines de milliers d’Ukrainiens se pressaient aux frontières de leurs voisins.

J’ai une heure et demi d’attente. Je passe le temps sur des bancs en bois inconfortables. De mes voyages précédents, j’ai appris qu’il était inutile de chercher un bar près de la gare.

Nous embarquons dans la navette assurée des chemins de fer hongrois. Pas de poste de douane côté magyar. Sur le quai, les douaniers contrôlent simplement les passeport. Le trajet dure...

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