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Reçu hier — 20 février 2025Reflets.info

Doctolib : des données de santé insuffisamment protégées

20 février 2025 à 11:01

Les États-Unis de Donald Trump pourraient se servir allègrement

C’est une discussion sans fin mais qu’il convient d’avoir à nouveau au moment où Doctolib propose d’héberger nos ordonnances et autres résultats médicaux : nos données de santé sont-elles protégées correctement ? Ces données sensibles pourraient être accaparées par les États-Unis. Alors que 60 millions de Français utilisent Doctolib, que se passerait-il si la société était vendue à un groupe étranger ? L'élection de Trump modifie-t-elle la donne ?

Doctolib respecte la vie privée des utilisateurs

Il fut un temps, lointain, où les données de santé et plus généralement les données personnelles étaient un sujet de premier plan en France. En 1974, un article du Monde titré « SAFARI ou la chasse aux Français » met le feu aux poudres. Le Système automatisé pour les fichiers administratifs et répertoires des individus (SAFARI) inquiète. Ce projet visait, selon Le Monde, à relier par le numéro de sécurité sociale toutes les informations détenues dans « les 400 fichiers que possèdent les services de police […] le cadastre, le fichier... des impôts et, plus grave peut-être, celui du ministère du Travail ». La généralisation de cette identification dans toute l'administration avait pour but de faciliter l'interconnexion des fichiers. Déjà…

Le tollé provoqué par cet article déclenche la création de la CNIL. Le temps s’est écoulé, Internet est arrivé, les États comme les entreprises privées se sont littéralement gavés de nos données personnelles sans véritable contrôle. Le poids croissant de la société Doctolib dans la gestion des données de santé des Français devrait générer un débat bien plus soutenu et l’on peut s’étonner du silence des gouvernements successifs et des députés et sénateurs. Car, à bien y regarder, les garde-fous ne semblent pas suffisants.

Depuis des années, le collectif InterHop, ainsi que plusieurs associations et syndicats médicaux tentent de faire valoir que les prises de rendez-vous dans les hôpitaux, avec des médecins dans le privé, ou pour la...

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Anonymat sur Internet : Darmanin... porte quoi !

19 février 2025 à 09:51

Le ministre met ses pas dans ceux des plus gros incultes numériques et il y a des raisons à cela.

Ils sont tellement nombreux, depuis l'arrivée d'Internet à pester contre un supposé « anonymat », contre une « zone de non droit » supposée. Rien de tous cela n'existe et cela a été démontré mille fois. Mais on ne renonce pas à le faire à nouveau, histoire de tourner en ridicule le nouveau ministre de la justice.

Gérald Darmanin - Jacques Paquier - Wikipedia - CC BY 2.0

Ça manquait à son palmarès. Gérald Darmanin, qui s'était déjà illustré avec « les messageries cryptées comme Wazzaaaap » va s'attaquer avec ses gros muscles à l'affreux anonymat qui prévaut sur Internet et au fait que bien sûr, il s'agit d'une zone de non droit. Et pour cela, il a une solution : imposer à chaque Français une « identité numérique propre ».

Il s'en explique dans Le Parisien :

« Dans les semaines qui viennent, nous nous intéresserons à l’anonymat sur les réseaux sociaux. Au ministère de la Justice, nous considérons que la fin de l’anonymat sur les réseaux sociaux est d’une importance capitale dans la lutte contre la pédocriminalité, le trafic de drogue, le cyberharcèlement… Reprenons la proposition du député Paul Midy déposée il y a quelques mois, pour que chaque citoyen français ait une identité numérique propre, qui permette aux enquêteurs de remonter à l’auteur de l’infraction. Pourquoi les réseaux sociaux seraient le seul endroit où l’expression ne serait pas conforme aux règles de la République ? On sait qu’une grande partie de la délinquance et de la criminalité est aujourd’hui numérisée. Internet doit cesser d’être une zone de non droit. »

Bon... Commençons par démonter les arguments du ministre avant de s'intéresser à son propre anonymat et pseudonymat sur les Internet. Paul Midy, sors de ce corps !

On va faire court parce que les redites, ça consomme de l'octet et c'est mauvais...

Les néonazis attaquent à Paris

17 février 2025 à 19:56

Une agression qui aurait pu faire plus de victimes

Ce dimanche 16 février, alors que la section parisienne de Young Struggle – organisation de jeunes socialistes et internationalistes implantée à travers l'Europe – organisait la projection d'un film antifasciste à Paris, dans les locaux de l'ACTIT, elle a subi une attaque ultra-violente menée par une vingtaine de néonazis. Ces derniers étaient armés de bâtons et de couteaux. Un blessé finit à l'hôpital.

Un déferlement de violence à Paris - © Reflets

L'ACTIT est une association culturelle des travailleurs immigrés de Turquie, créée en 1999, qui accueillait une soirée cinématographique avec le collectif Young Struggle Paris. Le film choisi était Z, du réalisateur Costa-Gavras. Pour Reflets, Ali* explique : « Young Struggle est une organisation de jeunes socialistes et internationalistes implantée à travers l'Europe. En France, il y a trois sections : une à Paris, une à Nancy et une à Rennes ». Pour ce collectif révolutionnaire, Young Struggle a « pour objectif d'organiser et de politiser la jeunesse sous le prisme du socialisme, dans les lieux de travail, d’études et les quartiers ».

Affiche de l'evenement - Instagram - Young Struggle
Affiche de l'evenement - Instagram - Young Struggle

Sur leur page Instagram on peut lire également : « Young Struggle vise l'émancipation de toutes et tous. La libération de notre classe ne pourra pas se faire sans une révolution des femmes, sans la fin des LGBTIphobies et du racisme. »

Une attaque très violente

Aujourd’hui, lundi 17, le canal Telegram Memoria, dont le contenu est raciste, violent et néonazi, publie la vidéo du tabassage d’un militant de Young Struggle Paris, accompagnée du titre : « Six nationalistes en garde à vue après avoir rendu visite aux antifas du groupe Young Struggle. » Pour tenter de justifier leur attaque, ils diffusent une fake news, prétendant qu’il existerait un lien entre l'ACTIT, Young Struggle et le Parti communiste marxiste-léniniste (MLKP)...

Chroniques syriennes : retour à Alep #1

14 février 2025 à 09:18

Plus un seul soldat à la frontière syrienne

En 2014, Talal Sarout fuit vers la France. Malgré des études de droit, il vit de petits boulots, jusqu’à son embauche en CDI. Il épouse une française, puis renonce à son statut de réfugié pour pouvoir revoir sa famille, au prix d’une très forte amende à payer au régime. Il envisage désormais de rentrer pour aider à reconstruire son pays. C’est ce qu’il va chercher à savoir dans ce voyage, dont il tiendra la chronique dans Reflets.

A l’intérieur du hall de contrôle de la douane en Jordanie, les membres du Croissant Rouge viennent à la rencontre des voyageurs qui rentrent en Syrie - © Reflets

« Vous, les Syriens, vous méritez d’avoir un pays digne de ce nom  ». C’est ainsi que m’accueille une employée au comptoir de l’aéroport de Marseille, alors que je m’apprête à embarquer pour Alep, via la Jordanie. « J’espère que vous êtes content de ce qu’il s’y passe et que vous allez fêter ça. On suit de près la chute du régime, j’espère que l’avenir se passera aussi bien que ce qu’il se passe pour l’instant ! » C’est la première fois que des membres du personnel sortent de leur réserve professionnelle alors que j’embarque pour mon pays et cela me fait chaud au cœur. « Incha’Allah » lui dit-je spontanément. « oui, incha‘Allah ! » me répond-elle en souriant, et en me proposant une petite place supplémentaire pour une valise en soute.

Dans l’avion Istanbul-Amman, je suis à côté d’un Syrien originaire de Damas. Installé en Allemagne depuis treize ans, cet homme d’une quarantaine d'années n’est jamais retourné dans notre pays. Tout ce temps, il était recherché par le régime d’Al-Assad pour avoir fui le service militaire et pour des activités avec l’opposition. Sa famille est complètement éclatée. Ses sœurs, restées en Syrie, ont été menacées par le régime qui voulait les obliger à dire où leur frère se cachait. Elles ont fui Damas avec leurs maris. Il a deux filles, qui sont parties au Liban avec leur mère, et qui n’ont aucun souvenir de la Syrie car elles étaient trop petites à leur départ. Il est très content de rentrer, surtout avec ses filles,...

Le bide de la vidéosurveillance algorithmique

11 février 2025 à 16:02

Et pourquoi elle sera pérennisée

Des IA peu performantes, un faible intérêt opérationnel, des faux-positifs en pagaille ; l’expérimentation de la vidéosurveillance algorithmique (VSA) permise par la loi JO a montré ses limites. Mais les perspectives promises par ces logiciels ont enchanté les forces de sécurité, qui se positionnent toutes pour leur pérennisation.

Un système de traitement le l'image par IA - D.R.

Déposé le 14 janvier sur le bureau du ministère de l’Intérieur, le rapport d’évaluation de l’expérimentation VSA est tombé. Ce document a pour objectif d’alimenter les débats sur la pérennisation du dispositif de contrôle algorithmique de la population. Il est le fruit du travail d’une commission qui a pu assister au déploiement de ces technologies durant plusieurs mois et recueillir le retour d’expérience des quatre utilisateurs que sont la Préfecture de Police (PP), la Régie Autonome des Transports Parisien (RATP), la Société Nationale des Transports (SNCF), et la ville de Cannes.

Permise par la loi du 19 mai 2023 autorisant officiellement l’usage de ces technologies controversées — la VSA était en réalité utilisée depuis des années par de nombreuses villes sans aucun cadre légal et idem pour le ministère de l’Intérieur qui utilisait la reconnaissance faciale depuis 2015 en cachette — l’implémentation de ces technologies est justifiée par un impératif de lutte contre le terrorisme et d’atteinte grave à la sécurité des personnes. Il détecte automatiquement et en temps réel huit situations (ou cas d’usage : colis abandonné, départ de feu,* etc. ). Censés venir combler l’inefficacité patente de la vidéosurveillance traditionnelle** , les deux logiciels testés sont ceux de l’entreprise Videtics déployés dans la ville de Cannes, et celui de la start-up Wintics, utilisés par la PP, la SNCF et la RATP.

Ces logiciels reposent sur la vision par ordinateur, une branche de l’...

Procès du financement libyen : le moment Amesys

10 février 2025 à 08:39

Nicolas Sarkozy et Claude Guéant livrent une histoire abracadabrantesque

La troisième semaine du procès dit du financement libyen a permis d'explorer le contrat Amesys ayant permis l'interception du trafic Internet de tous les libyens. Cette vente a amené par ailleurs à une mise en examen des dirigeants et de l'entreprise pour complicité de torture. L'ancien président et son secrétaire général ont raconté n'avoir jamais rencontré Amesys et ne pas connaître cette entreprise. Une belle histoire. Mais fausse.

Amesys, une histoire des interceptions massives en France et dans le monde - © Reflets

La troisième semaine du procès dit du financement libyen de la campagne électorale de Nicolas Sarkozy en 2007 (du 27 au 31 janvier) a commencé par l'examen des conditions de la libération des infirmières bulgares. La présidente se demande quand Nicolas Sarkozy a commencé à s'intéresser à leur sort. « Je m'y suis intéressé parce que entre les deux tours, leurs familles avaient demandé à nous rencontrer, moi et Madame Royal. J'avais reçu les familles qui m'avaient raconté leur calvaire et notamment les tortures dont elles étaient victimes », indique l'ancien président de la république. Il savait donc que Mouammar Kadhafi pratiquait allègrement la torture. Il traite régulièrement à la barre l'ancien dictateur de fou mais trouve toujours normal lorsqu'on l'interroge sur ce sujet, de faire du commerce avec lui. Il n'est pas à un paradoxe près.

Un peu plus tard, lorsqu'un avocat des parties civiles interroge Nicolas Sarkozy, précisément cette fois, sur sa connaissance à l'époque des problèmes démocratiques dans ce pays - notamment la torture et les incarcérations- tout en signant des contrats pour du matériel militaire, celui-ci biaise. Il s'engage sur le terrain des ventes d'armes par les Espagnols et s'énerve : « nous n'avons pas signé de contrat de vente d'armes à une dictature ». Plus précisément, « les 10 milliards, on en a jamais vu le début d'un commencement, notamment les...

Le Benghazi Medical Center, l'autre affaire libyenne de Nicolas Sarkozy

7 février 2025 à 15:49

30 millions d'euros et la mort d'un français sur fond de soupçons de corruption

En plein procès du financement libyen de la campagne 2007, Reflets rouvre une enquête sur une histoire méconnue : 30 millions d'euros versés sur ordre de l'Elysée pour équiper l'hôpital de Benghazi. Et dans cette affaire, il y a eu mort d'homme. Depuis nos révélations en 2015, le Parquet national financier s'est saisi du volet corruption de ce dossier. Une audience est prévue en juin prochain.

Vue de l'hôpital de Benghazi - D.R.

« M. Guéant a dit : il faut qu'on s'occupe de l'hôpital de Benghazi. On s'en est occupés. » Cette phrase anodine, jetée en pleine séance du tribunal ce lundi 20 janvier par Nicolas Sarkozy, a eu l’effet d’un coup de tonnerre sur les connaisseurs du dossier. À peine prononcée, elle a fait resurgir tout un pan du passé trouble de la France en Libye, où la libération des infirmières bulgares sert de sordide toile de fond à des intrigues franco-libyennes. Or ces intrigues où l'argent de la France a coulé à flots ont coûté la vie à un Français, Patrice Réal, le soir du 2 mars 2014 à Benghazi. Qui s’en souvient ?

Ce responsable de la sécurité du fameux Benghazi Medical Center, 49 ans, employé par un prestataire de la très controversée société française Ideal Medical Product Engineering (IMPE) est mort criblé de balles, alors qu’il était passager d’un minibus, de retour du souk de Benghazi. L’enquête -classée sans suite- n’a jamais permis de savoir qui étaient les tueurs et surtout pourquoi cet homme apparemment sans histoire a été visé. Sa mort a fait l’objet de quelques échos dans la presse, mais en 2014, personne ne s’était jamais inquiété de savoir qui il était, ni d’où il venait. Des rumeurs jamais confirmées évoquaient un agent secret français. En 2015, avec Jacques Duplessy (nous sommes deux journalistes travaillant aujourd’hui pour Reflets), nous avions dénoué les premiers fils de l’énigme, avec la conviction que le Benghazi Medical Center n...

Un projet de fichage biométrique mondial géré par le privé

4 février 2025 à 11:11

Perspective de fortunes via le contrôle humain

Reflets a pu consulter un document confidentiel de l’un des leaders mondiaux du contrôle biométrique, IDEMIA. On y découvre un projet industriel à destination d’acteurs économiques qui souhaiteraient investir dans un marché d’avenir : celui du contrôle biométrique permanent.

Site Web d'Idemia - Copie d'écran

« Chaque époque a son Inquisition. La nôtre a le passeport pour remplacer les tortures du Moyen Âge. Et le chômage ». Cette citation du mystérieux et célèbre écrivain B. Traven est tirée de son livre Le Vaisseau des morts. Une critique tragicomique du contrôle des États sur les populations – dans une période de déploiement progressif des passeports – qui raconte l’histoire d’un citoyen américain perdant ses papiers d’identité dans la ville d’Anvers pendant les années vingt. Ne pouvant prouver sa nationalité ni son identité, il est plusieurs fois chassé de Belgique comme un vagabond et accepte pour survivre de trimer comme que marin sur un rafiot voué à couler en mer.

Un siècle « d’innovations » plus tard, le contrôle d’identité est devenu la norme, dans une large partie des pays occidentaux, pour accéder à toute sorte de services publics (et privés), et confine toujours les personnes « sans papiers » à une vie marginale et souvent misérable. L’identification des citoyens via leurs données biométriques est aujourd’hui devenue un marché mondial prometteur, sous-traité à des acteurs privés que leurs objectifs de rendement poussent à déployer ces équipements de contrôle sur l’ensemble du globe et dans un maximum de situations du quotidien.

C’est en tout cas ce que propose le projet porté par la société française IDEMIA. Dans un document que Reflets s’est procuré, on découvre la mise en lumière d’un projet industriel mondial basé sur les produits...

Ce que dit l’alliance entre les géants de la tech et Trump

3 février 2025 à 10:51

Un point positif dans un océan de n’importe quoi

Tous sont venu faire un exercice de génuflexion devant le nouveau conducator. Elon Musk le premier, Jeff Bezos, Mark Zuckerberg, tous ont rallié Donald Trump. Bien entendu, l’alliance des géants de la tech qui règnent sur le monde numérique, et le fou de la Maison-Blanche, inquiète. Mais il y a une lueur d’espoir.

Donald Trump vu par l'IA Grok d'Elon Musk

Elon Musk a apporté 270 millions de dollars à Donald Trump pour financer sa campagne. Mais il a surtout mis Twitter (devenu X) au service de l’ambition politique du nouveau président américain. Il y a bien sûr une concordance des idées entre les deux hommes. Mais ce n’est certainement pas pour un poste qu’Elon Musk a mouillé le maillot à ce point. De quoi rêve l’homme le plus riche du monde ? Pas de devenir ministre du Department of Government Efficiency (DOGE). Le nom de ce ministère choisi par lui est d’ailleurs une blague de geek. L’acronyme du ministère est le nom d’une cryptomonnaie, elle-même une blague que le patron de Tesla a souvent poussée, lui permettant de s’envoler.

Elon Musk a besoin des commandes publiques et des aides gouvernementales pour ses entreprises comme Space X ou Tesla. Il sait que Donald Trump est totalement imprévisible. Si les idées d’extrême-droite des deux hommes s’alignent, tout comme leurs délires complotistes et leur goût des fake news, Elon Musk a surtout assuré l’avenir de ses entreprises. S’il a lu le livre de Bob Woodward Peur, Trump à la Maison-Blanche, il sait que le dernier ayant parlé à l’oreille de l’homme orange gagne son appui. Il sait aussi qu’il a une mémoire de poisson-rouge et qu’il faut sans cesse le travailler pour garder ses faveurs. Et avoir les faveurs du boss de la première puissance mondiale peut avoir son intérêt. Même pour l’homme le plus riche du monde. Tout est désormais possible : baisse des impôts, législation...

La responsabilité de l'autorité judiciaire dans la mort d'Amandine

28 janvier 2025 à 17:49

Entre 2010 et 2014, trois procédures éducatives ont conclu à un non-lieu et une enquête pour violences a été classée sans suite

Amandine Pissara-Florès est morte le 6 août 2020, après des mois de coups, de privation de nourriture et de séquestration dans un débarras sordide. Son cas avait fait réagir des membres du corps éducatif, qui l'ont signalé plusieurs fois à l’institution judiciaire. Malgré ces alertes et plusieurs rapports inquiétant des services sociaux, une juge a décidé, à trois reprises, qu’Amandine n’était pas en danger.

La Justice - CC

Le vendredi 24 janvier, Sandrine Pissara a été condamnée à la réclusion criminelle à perpétuité pour « actes de torture et de barbarie » sur sa fille Amandine, tandis que son compagnon, Jean-Michel Cros, reconnu coupable de « privation de soins et d’aliments suivie de mort », s’est vu infliger une peine de 20 ans de réclusion. Les débats ont permis de retracer le calvaire que la mère avait infligé à Amandine, mais aussi à ses aînés, Jérémy et Cassandra, mettant au jour une mère maltraitante au plus au point, perverse et manipulatrice, qui a facilement dupé des institutions faibles n'ayant pas été à la hauteur de certains acteurs de terrain. Car avant cette période du confinement où les mauvais traitements ont atteint leur paroxysme jusqu’au dénouement fatal, Amandine a subi une vie de violences, de privations et d’humiliations, dont certains enseignants ont perçu les signes très en amont. Plusieurs signalements ont été réalisés ; ils ont donné lieu à trois procédures éducatives, qui se sont toutes soldées par un non-lieu. Une enquête pénale pour violences, menée au début de l’année 2014, a débouché sur un classement sans suite par le parquet de Montpellier. Ces procédures, si elles avaient été menées à terme, aurait sans doute permis de révéler les violences commises par Sandrine Pissara sur Amandine, de placer l'enfant, et donc, in fine, de la sauver. Cet article vise à exposer des faits ; il appartient à l'autorité judiciaire de déterminer...

« Mais qu’allait-il faire dans cette galère ? »

26 janvier 2025 à 10:41

Guéant et Hortefeux : les improbables piégés

La troisième semaine du procès Sarkozy dit du financement libyen a été marqué par les déclarations de deux grands naïfs, Claude Guéant et Brice Hortefeux, piégés par le machiavélique Ziad Takieddine. Leur histoire à peu convaincu. Les proches des morts dans l'attentat du DC10 ont témoigné de l'horreur.

Abdallah al-Senoussi

Alors chef de cabinet du ministre de l'intérieur Nicolas Sarkoy, Claude Guéant se rend à Tripoli les 30 septembre et 1er octobre 2005 pour « préparer » la visite de son ministre dans les jours qui suivent. Ce grand naïf, qui semble n'avoir aucune expérience politique (il a fait toute sa carrière au service de l'exécutif) reçoit un coup de téléphone de Ziad Takieddine lui proposant de rencontrer une « personnalité » libyenne. Aussi incroyable que cela puisse paraître - Claude Guéant et Nicolas Sarkozy affirment depuis le début du procès que l'intermédiaire n'avait jamais eu le moindre rôle dans la préparation des voyages officiels en Libye- il accepte. Le voilà donc montant dans une voiture avec Ziad Takieddine, le soir du 30 septembre 2005. Il ne prévient personne, ni l'ambassadeur, ni un officier de sécurité, ni un interprète, lui qui ne parle pas un mot d'arabe.

Et voilà le numéro deux du ministère de l'intérieur qui disparait dans la nuit noire de Tripoli pour rencontrer dieu sait-qui. Et là, paf, la tuile ! La mystérieuse « personnalité » n'est autre que le beau-frère de Kadhafi, Abdallah Senoussi. Cet homme a été condamné à la perpétuité pour terrorisme par une cour d'assises en France et fait l'objet d'un mandat international. Selon Claude Guéant, qui n'a pas demandé qui il allait rencontrer pendant le trajet en voiture, il se retrouve « piégé » par l'intermédiaire. Il en est tellement...

Procès de la mort d'Amandine : « Quelle est cette rage qui vous anime, madame ? »

24 janvier 2025 à 14:28

La réclusion criminelle à perpétuité requise contre Sandrine Pissara

Jeudi 23 janvier, Sandrine Pissara s’est enfermée dans des dénégations absurdes, admettant le principe, mais pas les détails des mauvais traitements infligés à Amandine, tandis qu’un Jean-Michel Cros pleurnicheur a répété en boucle qu’il aurait dû agir, qu’il n’a rien vu et qu’il a été lâche - tout en éludant des questions essentielles.

Cour d'appel de Montpellier - Jorge Franganillo - Flickr - CC BY 2.0

Dans leur appartement, Sandrine Pissara a affiché cette phrase : « L’univers nous écoute et la justice ne peut rien contre nous

Des hurlements déchirent une nuit d’août 2019 et glacent le sang d’une jeune adolescente. Elle se positionne à la fenêtre de sa chambre, enregistre les cris, les suppliques et les pleurs, puis appelle sa mère qui à son tour se précipite à la fenêtre pour écouter. Mais le silence est revenu et l’incident passe. Après la mort d’Amandine, la mère repense aux cris entendus par sa fille et donne aux gendarmes l’enregistrement réalisé un an plus tôt, et qu’elle n’a jamais pensé à écouter.

Mardi 21 janvier 2025, peu après 19 heures, l’enregistrement est diffusé dans la salle d’audience. Il fait nuit, la journée a été longue ; en fin de matinée, le public nombreux et les jurés ont vu, en gros plan et sur trois écrans, les photos du corps martyrisé d’Amandine, que le président a subitement décidé de diffuser pour faire «craquer» l’accusée. Dans la salle, des soupirs ont fusé. Des visages sont passés de la concentration à l’effroi, les yeux soudainement voilés de larmes. Les jurés fixaient la photo du cadavre décharné de la fillette de 13 ans, tandis que le président commentait : «là, c’est le corps d’Amandine allongé sur le sol.» 1m55, 28 kilos. Il a exhorté l’accusée : «Vous allez nous expliquer pourquoi vous n’avez pas compris ?» Il a demandé au greffier de zoomer. «C’est son visage le 6 août 2020. Qu’est-ce que vous n’avez pas vu ? Ces plaies, ces...

« Quand un fruit est pourri dans un panier, on le met à part »

23 janvier 2025 à 16:29

Procès de la mère d'Amandine, morte de faim à 13 ans

Amandine est morte de faim et de mauvais traitements. Elle a été découverte le 6 aout 2020, au 2e étage de la maison où elle vivait avec sa mère, Sandrine Pissara, et son beau-père, Jean-Michel Cros, dans la commune de Montblanc (Hérault). Elle est jugée par la cour d’assises de Montpellier pour torture et actes de barbarie ayant entraîné la mort. Il comparaît pour privation de soins et d’aliments suivie de mort d’un mineur de 15 ans.

Amandine - D.R.

Le visage d’Amandine, lorsqu’elle a été découverte par les secours le 6 août 2020 à 16h55, est celui d’une momie tuméfiée. Un squelette jauni, aux orbites enfoncées. Une vision d’épouvante, résultat d’un martyr certain, administré à huis clos par une mère résolue qui régnait en tyran sur un petit monde familial, à la fois soumis et complice, qui voyait les violences sans en réaliser les conséquences. «La personne décédée à l'âge de treize ans a dû être victime de négligences graves de la part de son environnement familial pour atteindre un tel niveau d'amaigrissement et de mauvaise hygiène», écrit le médecin légiste dans son rapport.

Si le «comment» est une question douloureuse, le «pourquoi» est insoluble. Aucun membre de la famille de l’accusée n’est venu témoigner. L’enfance de Sandrine Pissara est demeurée un mystère et aucun «traumatisme originel» n’a été servi pour nourrir une théorie. Même en s’essayant aux plus hasardeuses contorsions psychanalytiques, il est impossible d’expliquer la haine tenace nourrie par la mère pour sa fille. C’est comme si ça remontait à toujours.

Quand Sandrine Pissara était enceinte d’Amandine, elle était toujours «très fatiguée». C’était sa 7e grossesse sur huit, et déjà, elle pensait qu’avec cette gamine, elle allait en baver. Amandine est née le 8 décembre 2006, prématurée. Pour sa mère, elle a toujours été un problème.

Sandrine Pissara a eu 8 enfants de trois pères différents. Cindy et Vanessa sont nées en 1989 et en 1990, d’un...

Parfum d’OSS 117 au procès Sarkozy-Kadhafi

18 janvier 2025 à 16:56

Une équipe de supposés bras cassés à la barre

« Je ne savais pas », « je n’avais pas été prévenu », « il faudrait demander à untel »… Les prévenus ou les témoins qui ont défilé à la barre cette semaine dans le procès du financement libyen supposé de la campagne de Nicolas Sarkozy ont rivalisé d’inventivité pour se faire passer pour les plus grands incompétents.

Affiche du film OSS 117 - D.R.

« Que dire ? », la phrase de Claude Guéant résume à elle seule le sentiment général à la fin de la deuxième semaine de procès dans l’affaire dite du financement libyen de la campagne électorale de 2007 du candidat Sarkozy. L’accusation estime que plusieurs millions d’euros en provenance de Tripoli auraient pu irriguer la course à la présidentielle de l’ancien patron de la droite. Poussé dans ses retranchements par la présidente Nathalie Gavarino, l’ancien secrétaire général de la présidence et ancien directeur de cabinet de Nicolas Sarkozy lorsqu’il était ministre de l’intérieur a bien dû convenir que son témoignage était à tout le moins incohérent. « Que dire ? » lâche-t-il avant de s’éclipser, prétextant une très grande fatigue. Il reviendra à la barre lundi, jure son avocat. Mais que dire en effet de Nicolas Sarkozy, de Brice Hortefeux, de Claude Guéant, tous trois ayant exercé des fonctions aux plus hauts niveaux de l’État ? Que dire des témoins, deux anciens ambassadeurs, un responsable de la sécurité de l’ambassade à Tripoli ? Que dire de ces hommes qui les uns après les autres expliquent qu’ils n'étaient au courant de rien ? Que dire d’eux qui systématiquement renvoient sur les autres les responsabilités alors qu’ils étaient aux commandes ? Sont-ils des incapables, doublés d’un statut de bras cassés de première catégorie, comme ils semblent vouloir le faire croire ? Étaient-ils touchés par un syndrome OSS 117 ?

Ancien commissaire de police, responsable de la...

Dupond-Moretti retoqué au tribunal

17 janvier 2025 à 17:01

Éric Dupond-Moretti en 2018. - librariemollat - Wikipedia - CC BY 3.0
Éric Dupond-Moretti en 2018. - librariemollat - Wikipedia - CC BY 3.0
Le tribunal administratif de Paris ne mâche pas ses mots : Éric Dupond-Moretti a « manqué à son devoir d’impartialité » alors qu’il se trouvait « dans une situation de conflit d’intérêt ». Le contentieux remonte à l’affaire Bismuth - pour laquelle Nicolas Sarkozy a été condamné - et aux fameuses fadettes épluchées par la police, qui y retrouve des échanges avec celui qui n’est encore qu’avocat. L’homme de loi porte plainte derechef pour atteinte à la vie privée, parlant « d’enquête barbouzarde  »et d’un basculement dans « la République des juges ». Et quand EDM est nommé garde des Sceaux peu après, il saisit dans la foulée l’Inspection Générale de la Justice, pour une enquête administrative envers deux membres du Parquet National Financier.

Si cette saisine est légale, les propos tenus par le ministre via des communiqués de presse ou des émissions de radio ont « porté atteinte à la réputation professionnelle des intéressés », estime le tribunal, et constituent donc « une faute engageant la responsabilité de l’État ». Un ministre n'a pas la même liberté de parole qu'un avocat.

La justice accorde donc 12.000 et 15.000 euros aux deux magistrats du PNF, mais comme il s’agit d’un jugement administratif… c’est l’État qui va régler la note.

Grand-messe pour l'extrême droite

16 janvier 2025 à 14:56

Le Chœur des esclaves hébreux de Verdi – dans sa version allemande, sa préférée - résonnait aux abords de l’église du Val de Grace où l’extrême-droite est venue rendre hommage à Jean Marie le Pen, déjà inhumé le semaine précédente dans sa ville natale de la Trinité-sur-Mer. Toutes les chapelles du mouvement ont fait le déplacement, mais – dédiabolisation oblige – tous n’ont pas pu entrer dans l’église, réservée à 400 fidèles « sûrs » ou repentis. Derrière Jordan Bardella : Jean-Yves Camus, Éric Zemmour, Bruno Mégret, Carl Lang ou Philippe de Villiers.

Poignards des jeunesses hitlériennes : celui à droite, porté par Jean-Marie Le Pen, sans le blason hitlérien.
Poignards des jeunesses hitlériennes : celui à droite, porté par Jean-Marie Le Pen, sans le blason hitlérien.
Relégués parmi les deux mille badauds qui suivaient la grand-messe (plus d'une heure et demie) sur deux écrans géants installés sur le parvis, les désormais indésirables, comme les négationnistes Thomas Joly et Yvan Benedetti, du pétainiste Parti de la France, Jérôme Bourbon ( Rivarol) ou « l’humoriste » Dieudonné.

Prudemment, l’abbé Kowalczyk a indiqué : « je ne m'étends pas sur les engagements politiques de M. Le Pen, qui ne sont pas de ma compétence » laissant place aux discours plus politiques de Marion Marechal et Bruno Gollnish pour célébrer le « patriote indomptable » qui a fait « trembler le système », et fait vibrer encore, au Val de Grâce, les porteurs d’oriflammes du FN, de bérets de paras et de stickers « pied noirs pour toujours ».

Sarkozy : un prévenu comme les autres, ou presque

12 janvier 2025 à 17:02

Selon que vous serez puissant ou misérable…

La première semaine du procès dit du financement libyen de la campagne de 2007 s’est achevée. Que retenir des premiers instants d’un procès, hors norme, contre un ancien président et ses ministres, pour détournement de fonds publics libyens et association de malfaiteurs ?

Palais de Justice de Paris - © Reflets

Nicolas Sarkozy a fait du Nicolas Sarkozy. Dès le premier jour de son procès pour un pacte de corruption, qualifié précisément de « détournement de fonds publics, corruption passive, financement illégal de campagne électorale et association de malfaiteurs en vue de commettre une infraction punie de 10 ans d’emprisonnement », il apparait avec un grand sourire forcé et figé. Ses tics nerveux trahissent pourtant une inquiétude sans doute réelle. L’ancien président de la république joue son avenir dans cette salle, la plus grande du palais de justice de Paris. La presse est là, en masse, pour scruter l’ancien homme providentiel.

Mais si les journalistes ont bien relevé la première escarmouche verbale entre le parquet et Nicolas Sarkozy, ils n’ont pas rendu compte d’un détail qui remet au gout du jour les mots de La Fontaine : « selon que vous serez puissant ou misérable, les jugements de cour vous rendront blanc ou noir ». Lors d’une suspension, Nicolas Sarkozy s’approche, toujours souriant, des trois représentants du parquet et entame une petite discussion.

Imaginons un instant un prévenu pour vol de voiture qui viendrait tailler une bavette avec le procureur lors de son procès… Il serait immédiatement renvoyé sur le banc des prévenus et le procureur afficherait une mine affligée.

De même, en entrant dans le tribunal le premier jour, Nicolas Sarkozy serre ostensiblement la main des policiers en faction qui lui ont renvoyé des sourires.

Il y a bien deux types de prévenus...

Le Pen et son insupportable néonazisme

11 janvier 2025 à 15:20

Au delà du racisme et de l'antisémitisme

Jean-Marie Le Pen, figure de l'extrême droite française et fondateur du Front National (FN), a toujours tenté de dissimuler son néonazisme. Il était raciste, antisémite, négationniste et suprémaciste blanc. Voici une petite chronologie non exhaustive de cet héritage nauséabond.

JMLP, l'homme qui aimait les nazis

1957

Après avoir torturé Ahmed Moulay, Jean-Marie Le Pen oublie dans la maison des Moulay son poignard, un exemplaire utilisé par les jeunesses hitlériennes, fabriqué dans la région de la Ruhr entre 1933 et 1942. Sur la lame sont gravées les lettres suivantes : « J.M. Le Pen, 1er R.E.P. », l’acronyme du 1er régiment étranger parachutiste où Jean-Marie Le Pen a servi.

Poignard des jeunesses hitlériennes, porté par Jean-Marie Le Pen, sans le blason hitlérien.
Poignard des jeunesses hitlériennes, porté par Jean-Marie Le Pen, sans le blason hitlérien.

Poignard des jeunesses hitlériennes, même modèle, le blason hitlérien est toujours encastré.
Poignard des jeunesses hitlériennes, même modèle, le blason hitlérien est toujours encastré.

Fondateurs du Front national
Fondateurs du Front national

1962

Jean Marie Le Pen, Algerie 1957.
Jean Marie Le Pen, Algerie 1957.

Interrogé sur ses actes de torture en Algérie, Jean-Marie Le Pen déclare dans le journal Combat : « J'étais à Alger officier de renseignement […] ; comme tel je dois être aux yeux d'un certain nombre de mes collègues ce qui pourrait être le mélange d'un officier SS et d'un agent de la Gestapo. » La référence est pour le moins révélatrice...

1963

Léon Gaultier (un ancien Untersturmführer de la Waffen-SS. - Wikipedia - CC0
Léon Gaultier (un ancien Untersturmführer de la Waffen-SS. - Wikipedia - CC0

Initiateur du cercle du Panthéon, il crée en mars 1963, avec Pierre Durand et Léon Gaultier (un ancien Untersturmführer de la Waffen-SS avec qui il fondera le FN en 1972), une entreprise d'édition phonographique, la Société d'études et de relations publiques (Serp).

1965

Couverture de l'album : Le IIIe Reich -Voix et chants, 1965.
Couverture de l'album: Le IIIe Reich-Voix et chants, 1965.
Jean-Marie Le Pen, réalise une sélection musicale à la gloire du IIIe Reich. La série...

Le forcené de Sornéville

10 janvier 2025 à 13:26

Contesté de toutes parts, le maire s’accroche à son poste

Unique en France, le village de Sornéville est sans budget depuis trois ans. Seul au monde, le maire refuse de démissionner. Les élus tentent de le faire démettre mais la volatilité des premiers ministres et des ministres de l’Intérieur lui permet de jouer la montre et de s’accrocher à son poste comme un bulot à son rocher.

Mairie de Sornéville - Havang(nl) - Wikipedia - CC0 1.0

La petite commune de Sornéville, à une trentaine de kilomètres de Nancy est un cas particulier en France. Elle n’a plus de budget depuis trois ans. Toute ressemblance avec l’état du pays est bien entendu fortuite. À sa tête, le maire Yvon Vincent raconte à tous les journalistes qui l’interrogent que tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes. Contacté, il n'a pas répondu à nos sollicitations. Côté opposition, et ils sont nombreux, c’est une autre chanson. Tout le monde souhaite sa démission. Un seul conseiller municipal lui reste fidèle. Pour les autres, c’est une liste sans fin de démissions et de passages dans « l’opposition » qui s’allonge au fil des années depuis la première élection d’Yvon Vincent en 2014. Les quelque 350 habitants de la commune se déchirent et la presse locale craint même un drame.

La situation s’est nettement tendue avec la transformation de terrains agricoles en terrains constructibles au profit du fils du maire. Une plainte est déposée en 2021 et une enquête est diligentée. Les gendarmes entendent le maire et les élus. Depuis… Plus de nouvelles.

Mais les élus de l’opposition ne désarment pas. Ils écrivent au préfet, à la première ministre Élisabeth Borne (en mars 2023), qui transmet au ministre de l’Intérieur de l’époque, Gérald Darmanin (en avril). Ce dernier transmet au préfet… En juin 2023, le ministère de l’intérieur indique que la préfecture va suivre la situation et qu’il faudra représenter une demande de dissolution dans...

États Unis : un futur gouvernement chaotique

8 janvier 2025 à 08:48

Trump est inquiétant, son Administration aussi...

Au fil des nominations, on voit se dessiner un mélange hétéroclite de personnalités complotistes ou climatosceptiques, de stars des télés d’extrême droite et d’amis milliardaires. Et ce n'est pas fini.

Trump lève une armée de clowns ? - Photo clowns : Antanasc - photo Trump : Gage Skidmore

Quel critère décisif pour appartenir au prochain cercle du pouvoir aux États-Unis ? La compétence, et l’honnêteté ne paraissent pas prépondérants. En revanche, mieux valent la proximité avec le « dictateur du premier jour », comme il s’est qualifié lui-même, et « l’envie de tout casser » selon le président de Héritage Foundation* qui explique que « le peuple américain a réélu Trump pour qu’il puisse casser tout ce qui doit l’être », c’est-à-dire les institutions. Et cette fois-ci le nouveau président n’est plus dans l’impréparation de sa première arrivée au pouvoir en 2016. Il a eu largement le temps de murir des choix, de remâcher ses frustrations, et, il ne sen cache pas, de préparer ses revanches.

Premier artisan de la déconstruction, le multimilliardaire Elon Musk, patron notamment de X (ex Twitter), Space X et Tesla. Zébulon des estrades pendant la campagne républicaine, il sera nommé à la tête d’une « commission à l’efficacité gouvernementale », pour tailler dans les dépenses fédérales – avec une programmation d'y soustraire 2.000 milliards de dollars - et qui pèse de tout son poids pour influencer les choix présidentiels, au mépris de tous conflits d’intérêts.

Un de ses proches, David Sacks, riche homme d’affaires, va occuper un poste, créé tout exprès, de conseiller à la Maison Blanche en intelligence artificielle et cryptomonnaies – un sujet que Donald Trump qualifiait « d’escroquerie » à son premier mandat - et de la question très sensible de la « ...

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