Quand l’extrême-droite se fabrique des martyrs pour les exploiter
Plongée statistique dans les boucles de discussions fascisantes du réseau social Telegram
Nous poursuivons notre exploration des posts dans les boucles Telegram de l’extrême droite la plus violente. On peut y discerner des thématiques et des méthodes de communication dont la plus visible est la « création » de martyrs servant leur cause.

Le premier volet de cette enquête montrait comment il a été possible de télécharger l’intégralité de plus de 200 fils de discussions apparentés en grande majorité à l’extrême droite. Armés d’outils statistiques, la question des liens entre l'extrême droite extra-parlementaire et les boucles complotistes a été posée. L’analyse montre une forte imbrication des deux tendances sur les liens discernables entre canaux: ré-émission de messages, sources web externes et utilisateurs impliqués.
Dans ce deuxième volet, une liste de mots clefs «marqueurs» a été constituée et classée en thématiques. Le système, même imparfait, permet de marquer les messages et d’observer les tendances. Faisons donc un premier tour d’horizon avant de s’attaquer aux buzzs préférés l’extrême droite : la mise en exergue des violences commises, parfois par des étrangers sous OQTF, parfois simplement par des Français ne correspondant pas aux critères « raciaux » de l’extrême droite. Des tragédies que celle-ci sait exploiter à la perfection pour nourrir sa bataille culturelle.
Balayage des fréquences
Pour faire chauffer la machine, lançons une première analyse sur la proportion des thèmes de société abordés dans les boucles d’extrême droite. En pôle position on retrouve « immigration », « justice » et « covid ». En bons derniers, on note les « vpolice-media » (affaires de violences policières médiatisées) et les « vss-media » (affaires de violences sexistes et sexuelles médiatisées). On observe également...