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Reçu hier — 29 mai 2025Reflets.info

Quand l’extrême-droite se fabrique des martyrs pour les exploiter

29 mai 2025 à 15:15

Plongée statistique dans les boucles de discussions fascisantes du réseau social Telegram

Nous poursuivons notre exploration des posts dans les boucles Telegram de l’extrême droite la plus violente. On peut y discerner des thématiques et des méthodes de communication dont la plus visible est la « création » de martyrs servant leur cause.

L'organisation des buzz déchiffrée par notre analyse des métadonnées de Telegram - © Reflets

Le premier volet de cette enquête montrait comment il a été possible de télécharger l’intégralité de plus de 200 fils de discussions apparentés en grande majorité à l’extrême droite. Armés d’outils statistiques, la question des liens entre l'extrême droite extra-parlementaire et les boucles complotistes a été posée. L’analyse montre une forte imbrication des deux tendances sur les liens discernables entre canaux: ré-émission de messages, sources web externes et utilisateurs impliqués.

Dans ce deuxième volet, une liste de mots clefs «marqueurs» a été constituée et classée en thématiques. Le système, même imparfait, permet de marquer les messages et d’observer les tendances. Faisons donc un premier tour d’horizon avant de s’attaquer aux buzzs préférés l’extrême droite : la mise en exergue des violences commises, parfois par des étrangers sous OQTF, parfois simplement par des Français ne correspondant pas aux critères « raciaux » de l’extrême droite. Des tragédies que celle-ci sait exploiter à la perfection pour nourrir sa bataille culturelle.

Balayage des fréquences

Pour faire chauffer la machine, lançons une première analyse sur la proportion des thèmes de société abordés dans les boucles d’extrême droite. En pôle position on retrouve « immigration », « justice » et « covid ». En bons derniers, on note les « vpolice-media » (affaires de violences policières médiatisées) et les « vss-media » (affaires de violences sexistes et sexuelles médiatisées). On observe également...

Reçu avant avant-hierReflets.info

Le maire de Montrouge installe en secret de la vidéosurveillance algorithmique

28 mai 2025 à 12:32

Les obligations légales outrepassées ?

En 2024, la commune de Montrouge et sa police municipale ont doté leur réseau de caméras de vidéosurveillance d’un logiciel d’intelligence artificielle. Ni le conseil municipal, ni la Commission nationale informatique et libertés (CNIL) n’ont été prévenus avant l’achat de ce dispositif, en dépit des obligations légales.

Mairie de Montrouge vue du Beffroi, et en arrière-plan, église Saint-Jacques le Majeur - Ibex73 - Wikipedia - CC BY-SA 4.0

Montrouge, décembre 2024. Lors du conseil municipal, l’opposition interpelle Etienne Lengereau, maire UDI. Dans une longue intervention , Annabelle Huet, conseillère municipale (Montrouge Ecologique et Solidaire), critique avec virulence l’une des décisions prise par le maire en 2024 : l’achat du logiciel Nasle modules violence et smart city à la société Nepsis Engineering pour un montant de 38.088 . « Le produit développé par Nepsis Engineering est un logiciel de vidéosurveillance algorithmique. Il faudrait l’écrire comme cela, je pense, noir sur blanc, plutôt qu’essayer de le cacher. »

Nasle modules violence et smart city : surveiller automatiquement

L’opacité règne dans l’industrie de la vidéosurveillance , largement plébiscitée par le personnel politique. Nepsis ne déroge pas à la règle : la start-up française, créée par Patrick Touitou et Franck Thelot, ne communique pas sur les projets qu’elle développe. Quelques vagues informations sont disponibles sur leur site internet. L’entreprise y explique que son logiciel, destiné principalement aux municipalités , permet de doper leur réseau de caméras grâce à de l’intelligence artificielle. Il détecte automatiquement les situations jugées « anormales » telles que des agressions, des personnes à terre, des rassemblements inhabituels de personnes, et des départs de feu. D’autres fonctionnalités sont en cours de développement comme le tracking automatique d’un individu sur un réseau de caméras et la détection des ...

Orléans, nouvelle terre d’accueil pour les néonazis ?

La mairie, le quotidien local font la promo d’un influenceur « traditionaliste »

La mairie d’Orléans et la République du Centre qui font la promo d’un tailleur de pierre néonazi, une vente aux enchères de symboles nazis, un policier municipal qui arborait un tatouage nazi, un « page » de Jeanne d’Arc (lors des Fêtes johanniques) exclu en raison ses liens avec l’extrême droite locale… Cela fait un peu beaucoup…

Un tailleur de pierre d'Orléans et un tailleur de pierre du C9M - © Reflets

Début mai, des associations du Loiret avaient sonné l’alerte. Un vente aux enchères d’objets nazis de la deuxième guerre mondiale était organisée. L’année dernière, c’est un policier municipal l’Orléans qui était mis en cause sur le site d’Au Poste pour avoir arboré un tatouage néonazi (lire la suite ici). Cette fois, c’est la République du Centre et la mairie d’Orléans qui offrent à un influenceur «traditionaliste», tailleur de pierre mais également adepte des drapeaux nazis, comme le révèle Reflets, un tremplin à l’occasion des fêtes johanniques qui célèbrent Jeanne D’Arc.

Début mai, on pouvait lire dans les colonnes de la République du Centre la joie de Guillaume Cahen, tailleur de pierre et influenceur «traditionaliste»: « En tant qu’Orléanais, j’ai toujours connu les Fêtes johanniques, je suis très fier d’y participer cette année ».

De fait, le tailleur de pierre influenceur (43.000 abonnés sur les plateformes Instagram et Facebook de Mark Zuckerberg), en plus de faire de la publicité pour certaines organisations d’extrême droite épinglées par les médias depuis des années, arborait des drapeaux nazis dans son atelier. Parmi les organisations qu’il soutient, on trouve les fafs tradis de S.O.S Calvaires, ainsi que l’Academia Christiana, que le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin veut dissoudre pour incitation à « la violence physique et le recours aux armes ».

Guillaume Cahen a en outre été épinglé par le site du Collectif Antifasciste Orléanais pour sa...

Racket pénitentiaire

26 mai 2025 à 07:53

Les détenus payent tout bien plus cher que Darmanin

Le ministre de la Justice veut facturer aux personnes emprisonnées des « frais d’incarcération ». Mais la prison se paie déjà sur le dos des détenus, qui consomment à des tarifs prohibitifs et travaillent à des salaires au rabais.

Cabines téléphoniques dans une prison française - OIP/CGLPL - D.R.

Faire payer les personnes détenues pour vivre en prison? Gérald Darmanin, qui cumule les effets d'annonce sur le sujet, s’est surpassé fin avril sur le plateau du 20h de TF1:

« Jusqu’à 2003, les détenus participaient aux frais d’incarcération. Comme il y a un forfait hospitalier, il y avait un forfait de présence dans la prison. Je vais rétablir ces frais d’incarcération. (…) Nous allons travailler ensemble pour que ce soit un montant qui soit symbolique, mais important pour qu’on arrête avec une sorte de laxisme qui existe dans nos prisons françaises. (…) La somme récoltée ira directement à l’amélioration [des conditions de travail des surveillants]. »

Le ministre assimile donc la prison à une prestation hôtelière et reprend le mythe du prisonnier «nourri, logé, blanchi». «L’idée est aussi simple que brutale et consternante, tant ses auteurs semblent tout ignorer des parcours de vie des personnes détenues, principalement marqués du sceau de la précarité», tranche la branche française de l’Observatoire international des prisons (OIP). «Le ministre de la Justice poursuit sereinement son entreprise de démagogie carcérale». Démago et mensonger, car cette taxe sur les «frais d’entretien» ne s’appliquait qu’à ceux ou celles qui avaient un emploi en prison, soit en gros 30% de la population carcérale.

Les autorités estiment à 110 par jour et par détenu le coût d’une incarcération par l'Administration pénitentiaire (AP). En 2002, un rapport sénatorial...

Prévenu d'agression sexuelle sur un élève, l'ex directeur de St. Jean de Passy oppose sa réputation

23 mai 2025 à 12:30

L'ordinateur de Daniel Chapellier contenait des fichiers porno pouvant représenter des mineurs

Alors directeur de l'établissement catholique Saint-Jean-de-Passy, Daniel Chapellier, 75 ans, est jugé depuis mercredi 21 mai par le tribunal de Nanterre pour agression sexuelle sur un élève de 4ème , âgé de 14 ans à l'époque. Au tribunal, il a rappelé son parcours exemplaire d'éducateur, a crié à la calomnie et a balayé les accusations du garçon. L'audience reprendra le 6 juin.

Façade du lycée Saint-Jean-de-Passy (Paris). - Celette - Wikipedia - CC BY-SA 3.0

À son procès pour agression sexuelle sur un mineur de moins de 15 ans, Daniel Chapellier a convoqué douze témoins. Douze hommes sévères engoncés dans des costumes stricts, alignés au fond de la salle bondée du tribunal de Nanterre, ont décliné leur identité avant de rejoindre les bancs en ferraille déglingués de la salle des pas perdus. A travers la baie vitrée, ils ont pu contempler un bon moment des immeubles de bureau. Vers 18h, ils ont été rappelés, non pour enfin témoigner, mais pour écouter la présidente leur dire qu’il va falloir revenir le 6 juin, parce que, faute de temps, on ne pourra pas les entendre aujourd’hui. Ils sont restés apparemment stoïques, bougonnant à peine et prenant note dans leur agenda surchargé. L’un a quand même demandé : «On pourra envoyer un témoignage vidéo ?»

Pour se laver des accusations d’un élève de 14 ans, qui l’accuse du lui avoir touché le sexe et de lui avoir fait toucher le sien lors d’un entretien dans son bureau, l’ancien directeur de l’établissement catholique sous contrat Saint-Jean-de-Passy (SJP), dans le 16e arrondissement de Paris, a choisi la stratégie de la réputation, et la sienne serait immaculée.

Saint Martin de Pontoise (95), Juilly (77), Stanislas (Paris), Sainte Marie (Blois), Saint Jean de Passy, l’intransigeant pédagogue se targue d'avoir redressé des établissements parfois moribonds et dirigé les plus prestigieux établissements scolaires catholiques, « soucieux d’une éducation intégrale. »...

Portugal : surprise, le moteur de l’extrême droite est le racisme

21 mai 2025 à 08:53

Élections législatives et retour du fascisme

À l’instar de la majorité des pays européens, le Portugal voit l’extrême droite s’imposer dans son paysage politique. L’immigration, bien que relativement modeste dans le pays, est devenue l’un des principaux leviers rhétoriques de son leader André Ventura. Ce décalage entre réalité migratoire et discours politique révèle que le racisme et le suprémacisme blanc demeurent, en Europe, des moteurs structurants de l’idéologie et de la progression de l’extrême droite.

Le résultat des élections inquiète dans un pays qui a connu la dictature d'extrême droite - © Reflets

Les dernières élections législatives au Portugal — un pays qui, jusqu’en 2019, était parvenu à contenir l’extrême droite dans la marginalité — ont marqué un tournant : le parti salazariste Chega, dirigé par André Ventura, a obtenu 22 % des suffrages et fait élire 49 députés au Parlement.

Il ne fait guère de doute que le succès électoral de Chegaça suffit » en français) repose principalement sur la construction de l’« étranger » comme menace centrale. Alors qu’en France, en Allemagne, en Suisse ou en Autriche, le discours anti-migration dominant désigne « les Arabes » ou « l’islam » comme principales « menaces », au Portugal, c’est la communauté tzigane (ou « gitane »), des Afrodescendants, des Asiatiques, puis, plus récemment, l’immigration brésilienne qui servent de véhicule aux fantasmes fascistes.

Un racisme qui était toujours là

L’antitsiganisme y constitue l’une des formes de racisme et de xénophobie les plus profondément enracinées au Portugal. Cela s’explique en partie par le contexte historique. Le rejet des populations gitanes est ancien. Dès le XVIe siècle, les lois anti-gitanes (comme celles de 1526 ou 1587) criminalisaient leur mode de vie et les obligeaient à se sédentariser, à abandonner leur langue et leurs coutumes.

Sous l’Estado Novo (1933–1974), la dictature salazariste n’a pas remis en cause cette marginalisation, perpétuant leur exclusion sociale. Après la Seconde Guerre mondiale, le Portugal étant resté officiellement neutre, la persécution des...

L’édition face à Bolloré : David et Goliath

20 mai 2025 à 09:59

Le monde du livre en lutte contre la fascisation du secteur

Le monde de l’édition est plus que jamais menacé par la concentration aux mains des milliardaires. Boycott, tribunes, actions ciblées : face à l’offensive réactionnaire menée, entre autres, par Bolloré, les maisons indépendantes, les libraires et les salariés du livre s’organisent.

Bibliothèque - Pxhere - CC0

L’étendue de la concentration de la presse et ses dangers ont été largement documentés ces dernières années. Ceux qui menacent l’édition beaucoup moins, en dépit des efforts du monde du livre. Fin 2023, Vivendi mettait la main sur le groupe Hachette, mastodonte du secteur, fort de plus de 200 maisons d’édition. Quelques mois plus tôt, le groupe Bolloré avait dû céder Editis (depuis passée dans l’escarcelle de Daniel Kretinsky) sous la pression de Bruxelles. Une fusion avec Hachette aurait été trop voyante. Le milliardaire, qui parle sans détour de « mission civilisationnelle » et d’« union des droites » à travers ses médias, poursuit le même projet dans l’édition.

À l’automne 2023, Fayard - maison du groupe Hachette - publie l’ouvrage de Jordan Bardella. La sortie intervient peu après l’arrivée de Lise Boëll, connue pour avoir édité Éric Zemmour, à la tête de la maison. Dans la foulée, elle ouvre grand la porte aux plumes réactionnaires : Philippe de Villiers, Sonia Mabrouk, ou encore William Goldnadel, fidèle relais de la propagande israélienne.

Une fois publiés, tous bénéficient d’un écho complaisant sur CNews, Europe 1 ou dans le JDD, devenus les relais disciplinés du projet Bolloré. Et la nouvelle ligne éditoriale fait aussi des victimes. Le livre de Faïza Guène Kiffe-kiffe hier, publié sous l'ancienne direction, n'aurait pas été réimprimé après un désaccord avec la direction.

Le monde du livre se rebiffe

Malgré une réorganisation brutale, calquée sur celle...

Gaza : agissez !

19 mai 2025 à 11:17

Les États ne peuvent pas continuer de rester passifs

Soutien d’une solution à deux États, sanctions, la liste est longue de ce que peuvent faire les États pour forcer le gouvernement israélien à cesser le génocide en cours. Deux millions de personnes vivent un cauchemar quotidien depuis 588 jours. Il ne suffit plus de se dire « perturbé » par ce qui se passe à Gaza.

Un réfugié palestinien porte ses petits-enfants blessés lors du bombardement israélien du camp de Nuseirat, dans la bande de Gaza -29 octobre 2023 - Ashraf Amra , UNRWA - Wikipedia - CC BY-SA 4.0

Il est toujours très périlleux de faire des comparaisons dans l’horreur. La géopolitique est une matière complexe, une balance à plateaux multiples. Mais il reste trois boussoles qui, toutes, montrent la même direction. Le droit international, la morale et l’éthique disent que les paroles et les actions du gouvernement israélien sont insupportables. Il reste quelques irréductibles pour dire que prendre la défense des habitants de Gaza ou critiquer la politique du gouvernement israélien, c’est être antisémite. Peut-être est-ce seulement être humain ? Être choqué, abasourdi, révulsé par ce qu’infligent à 2 millions de personnes enfermées depuis bientôt deux ans dans 365 kilomètres carrés sur lesquels il ne reste plus grand-chose (l’armée israélienne rasant tout ce qu’elle peut avec des bulldozers), c’est peut-être une réaction normale, humaine, au regard des trois boussoles évoquées plus haut ? Jusqu’ici, les États dits « occidentaux », généralement grands défenseurs du droit international et des valeurs humanistes, sont restés cois. Incapables d’utiliser les mots précis pour décrire les événements en cours, incapables même de déclencher la moindre sanction contre Israël, incapables d’arrêter Benyamin Netanyahou (qui continue de voyager) alors qu’il est recherché par la Cour pénale internationale depuis le 21 novembre 2024… Par son silence et son inaction, le monde se couvre de honte.

Ce n’est pas le premier génocide depuis la Shoah. Ce n’est pas non plus le plus important...

Coup de com' de la semaine : la France accuse la Russie de cyber-espionnage

16 mai 2025 à 15:10

Merci Captain Obvious !

La France pense avoir porté un coup très dur à la Russie en désignant clairement ce pays comme auteur de cyber-attaques, de cyber-espionnage. Comme si cela n'était pas une évidence depuis des années. Comme si cela allait changer quelque chose et... Comme si tout le monde ne faisait pas la même chose... Qui se souvient d'Edward Snowden ?

Internet aujourd'hui - CC

En se reposant sur des travaux de l'ANSSI, le ministère des affaires étrangère français a attribué officiellement les activités du groupe APT 28 au service de renseignement militaire russe (GRU). En voilà une nouvelle ! Mais surtout, on imagine déjà Vladimir Poutine terré dans un bunker, de peur que la France décide de poursuivre les cyber-terroriste et d'aller les buter jusque dans les chiottes. Même si la citation est apocryphe, elle traduit bien la pensée du maitre du Kremlin. Il est par ailleurs heureux de vérifier que l'argent du contribuable est utilisé par l'ANSSI pour parvenir à la conclusion que la Russie s'adonne à des activités illégales sur Internet...

Tous les spécialistes (universitaires et experts en sécurité informatique) savent depuis des années et des années que Moscou est passé maître dans les actions de piratage et de déstabilisation sur Internet. De nombreux pays ont déjà accusé officiellement la Russie. Nous arrivons très longtemps après la bataille. Pire, cela n'a aucun impact. Les Russes ont déjà brûlé la toundra derrière eux depuis belle lurette. Ils sont connus pour cela : leurs attaques n'ont rien de subtil, ils laissent des traces partout parce qu'ils n'en ont rien à faire. L'occident va les identifier ? Et alors ? La Rodina est perçue comme un sanctuaire. Personne ne viendra les chercher.

D'ailleurs, les groupes de ransomware qui déstabilisent les entreprises du reste du monde le savent bien : il est...

Orléans : qui se cache derrière les autocollants néonazis ?

Enquête sur ces nouvelles actions islamophobes et néonazies décomplexées

Un professeur a repéré plusieurs autocollants dans la ville, portant le message « Zone interdite aux musulmans ». Reflets a pu corroborer qu’un nouveau groupuscule néonazi orléanais colle, depuis plusieurs mois, des autocollants vendus sur le même site.

les autocollants affichés à Orléans - © Reflets

Le14 mai, Sophie Brocas, préfète du Centre-Val de Loire et du Loiret a condamné « avec la plus grande fermeté », dans un message publié sur Twitter (devenu X), l’affichage de messages incitant à la haine, à la violence ou à la discrimination envers la communauté musulmane. Elle a également saisi la procureure de la République en application de l’article 40 du Code de procédure pénale. La veille, un professeur d’histoire-géographie avait découvert des stickers indiquant «Zone interdite aux musulmans» et prévenu la France Insoumise du Loiret qui s’en était émue sur les réseaux sociaux.

Selon le journal La République, la municipalité d’Orléans a annoncé son intention de porter plainte et souhaite désormais identifier les personnes qui auraient apposé cet autocollant dans l’espace public. L’université d’Orléans où ont été retrouvé des stickers a également annoncé avoir porté plainte.

Les autocollants portaient la mention du site « Black Sun & Co » qui les produit et les vend. Ce dernier a été mis en place par Sylvain P. D’après les informations qu’il a lui-même partagées sur le canal Telegram de son site, il aurait déjà fait l’objet d’une perquisition : la police aurait saisi l’ensemble du matériel de production ainsi que tous les stocks, destinés à être détruits. Sylvain P. a été jugé en comparution immédiate devant le tribunal d’Évreux et condamné à cinq mois de prison sous bracelet électronique, à cinq ans d’inéligibilité, ainsi qu’à un stage de citoyenneté . Black Sun...

Plongée dans l’apnée : mais pourquoi diable faire cela ?

15 mai 2025 à 09:38

C’est quoi ce « death wish » ?

Drôle d’idée que de descendre toujours plus profond, de retenir sa respiration de plus en plus longtemps avec deux issues : parvenir à remonter ou se noyer. Qu’est-ce qui peut bien pousser autant de monde à plonger le plus loin possible sur une seule respiration ?

Personne en combinaison noire sous l'eau - Emma Li - pexels.com - CC

Bien sûr, la pratique de l’apnée profonde peut sembler curieuse. Mais les apnéistes ne sont pas seuls dans leur pratique dangereuse. Que dire de ceux qui gravissent des falaises à mains nues, sans s’assurer, de ceux qui conduisent des bolides de Formule 1, des parapentistes, de ceux qui font du base-jump, du Parkour? Bref… La prise de risque semble une activité humaine courante, pratiquée par des hommes comme par des femmes (on dit que les hommes sont plus inconscients) et elle est récompensée par de la dopamine. Dans le cas des apnéistes il y a sans doute autant de motivations que de pratiquants.

Comme je l’expliquais dans un précédent article, je plonge pour la sensation, pour la beauté des paysages, pour celle des jeux de lumière, pour les rencontres incongrues avec les habitants de ces lieux.

OK.

Mais pourquoi vouloir aller titiller les 30 mètres plutôt que d’évoluer – un peu plus longtemps peut-être – dans 2 ou 3 mètres? Les deux me procurent autant de plaisir. Mais les sensations sont différentes. Avant 10 mètres, je ne ressent aucune gène, aucune sensation me disant «tu n’as rien à faire ici, remonte!». Au delà de 15 mètres, je dois commencer à travailler sur moi-même.

Il s’agit plus ici d’un travail d’introspection, de contrôle repris sur son corps. En règle générale, on ne s’interroge pas sur notre corps. Il fait ce que nous voulons. On marche, on saute, on s’assoie, on courre, on respire... Tout cela est réalisé plus ou moins inconsciemment.

Lorsque l’on...

Défilé du C9M : un néonazi poursuivi pour trafic de drogues et exploitation sexuelle en Espagne

14 mai 2025 à 14:27

Et la police laisse passer

Samedi 10 mai 2025, plus d’un millier de fascistes et de néonazis ont défilé dans les rues du très chic VIᵉ arrondissement de Paris, en mémoire de l’un des leurs, mort en 1994 après une chute d’un toit. Parmi eux, un néonazi, arborant sur le bras une croix de fer marquée en son centre d’une croix gammée, dont une photo a largement circulé sur les réseaux sociaux.

Dídac González Llobet et son tatouage - D.R.

Crâne rasé, carrure imposante, bras tatoués, Dídac González Llobet est connu en Espagne, dans la région du Vallès, pour son néonazisme, sa violence et son appartenance à une organisation criminelle. Le 2 novembre 2021, quatorze de ses membres, dont lui-même, ont été interpellés et leurs domiciles perquisitionnés dans les municipalités de Sabadell, Polinyà, Castellar del Vallès, Barberà del Vallès et Torrelles de Llobregat.

Ils sont poursuivis notamment pour appartenance à une organisation criminelle, trafic de drogues (cocaïne, 2C-B, marijuana, anabolisants), exploitation sexuelle, blanchiment d'argent, usurpation de biens immobiliers et tentative d'homicide.

De gauche à droite, Dídac González, Ivan Chicano et Sergi Verdaguer, trois des néonazis arrêtés, membres d’Último Bastión, des Boixos Nois et, le dernier, également des Hells Angels. - ©anarquia.cat
De gauche à droite, Dídac González, Ivan Chicano et Sergi Verdaguer, trois des néonazis arrêtés, membres d’Último Bastión, des Boixos Nois et, le dernier, également des Hells Angels. - anarquia.cat

Dídac González Llobet est un ancien candidat du parti d’extrême droite Movimiento Social Republicano (MSR). En 2016, il est repéré lors d’un événement en hommage à la Division Azul, une unité militaire composée de 17.692 volontaires espagnols, officiellement nommée División Española de Voluntarios ( Spanische Freiwilligendivision en allemand). Créée à la fin du mois de juin 1941 par le régime franquiste, cette division d’infanterie était intégrée à la Wehrmacht en soutien à l’Allemagne nazie.

Hommage fasciste à la Division Azul dans une paroisse de L'Hospitalet de Llobregat, 2016. - ©Directa
Hommage fasciste à la Division Azul dans une paroisse de L'Hospitalet de Llobregat, 2016. - Directa

En 2020, il est...

Bordeaux : quand un contrôle d'identité dérape 

13 mai 2025 à 14:08

Violences policières et patch nationaliste 

Contrôlé par les forces de l’ordre le 21 octobre 2024 à Bordeaux, en marge d’une manifestation pro-palestinienne, Joseph-Alix B. a été placé en garde à vue pendant 44 heures après une interpellation violente. Accusé d’outrage, de rébellion et de violences sur personne dépositaire de l’autorité publique par les agents - dont deux portaient des patchs non réglementaires - il a finalement été relaxé par le tribunal judiciaire de Bordeaux le 10 avril 2025.

Un patch bien intriguant - © Reflets

Ce 21 octobre, en fin d’après-midi, Joseph-Alix B., 19 ans, circule à vélo sur le quai des Chartrons lorsqu’il passe à proximité d’une manifestation pro-palestinienne, devant le consulat américain, encadrée par un équipage de la compagnie d’intervention départementale (CDI) de la Gironde. Contrôlé pour avoir roulé en vélo sur le trottoir « à vive allure », en quelques minutes, la situation dégénère : tentant de récupérer son téléphone, saisi par l’un des agents, il reçoit plusieurs coups de tonfa avant d’être maîtrisé au sol par trois policiers. Son t-shirt est déchiré et ses lunettes, tombées au sol, cassées. S’ensuivent 44 heures de garde à vue et des plaintes déposées par les agents, qui ont donné lieu à un procès.

La version policière vacille face à l’analyse des magistrats

Damien B., seul des trois policiers plaignants à s’être présenté à l’audience, patiente dans la salle depuis le début de l’après-midi. Au moment de prendre la parole, le quadragénaire ôte son manteau et comparaît affublé de son uniforme de police. « Vous étiez en service aujourd’hui ? » demande Maître Bruno Bouyer, l’avocat de Joseph-Alix B. « Les faits jugés ont été commis en service, donc je viens comme ça », rétorque-t-il. Pendant près de 4 heures, les magistrats tentent d’établir la chronologie des événements ayant conduit à l’interpellation du prévenu.

Durant le procès, la cour, présidée par le juge Ancelin Nouaille, se concentre sur une « rupture » dans le comportement du...

Faut-il jouir pour se reproduire ?

12 mai 2025 à 14:40

L’utilité de l’orgasme féminin, une question toujours en suspens

De nombreuses théories ont été avancées sur la fonction de l’orgasme féminin : il maximiserait les chances de fécondation, favoriserait les liens dans un couple, serait un sous-produit évolutif… Et si finalement il ne servait qu’au plaisir ?

Pochoir Miss Tic, rue Réattu, Arles. - Flickr Jacqueline Poggi - CC BY-NC-ND 2.0

« Un continent noir », voilà comment Freud caractérisait la sexualité féminine. À quoi l’autrice Hélène Cixous, figure du féminisme moderne, répondra que ce « “continent noir” n’est ni noir ni inexplorable. Il n’est encore inexploré que parce qu’on nous a fait croire qu’il était trop noir pour être explorable. » Au cœur de ce terra incognita, une cité interdite nourrit bien des fantasmes : l’orgasme féminin ! Outre son fonctionnement qui interroge encore, une vingtaine de théories ont été avancées pour son origine et surtout son utilité. Mais quasiment toutes sont issues de travaux conduits par des hommes et sont le produit de « mauvaises sciences », dénonce l’historienne des sciences Elisabeth Lloyd. Passons en revue celles qui ont fait couler le plus d’encre.

Le plaisir féminin, comment ça marche ?

Le septième ciel, la petite mort, l’acmé, le feu d’artifice… À quoi ressemble l’orgasme féminin ? Avant d’y avoir goûté, on se pose beaucoup de questions. Après, on n’a plus aucun doute ! Pour ces messieurs qui ne sauront jamais, voilà ce qu’en dit la Revue Médicale Suisse : « Le pic de l’orgasme féminin est caractérisé par 3-15 contractions involontaires du troisième externe du vagin, et de fortes contractions de l’utérus et des sphincters interne et externe de l’anus. Ces contractions se produisent à des intervalles de 0,85 seconde. Au pic de l’orgasme, qui dure normalement entre 3 et 25 secondes, d’autres manifestations périphériques peuvent aussi...

C9M : le vol noir des corbeaux

10 mai 2025 à 20:13

Les néonazis défilent dans Paris, 80 ans après la chute du IIIème Reich

Ils se présentent comme patriotes mais ont tous les atours des néonazis. Comme chaque année, ils ont paradé dans les rues de Paris

Comme en 2024, la préfecture a tenté (très mollement) d'interdire le défilé néonazi du « Comité du 9 mai », ou « C9M ». L'arrêté d'interdiction a été à nouveau contesté devant le tribunal administratif et à de nouveau été retoqué. Environ un millier de nostalgiques du fascisme ont donc battu le pavé du très chic VIème arrondissement en mémoire de l'un des leurs, tombé d'un toit en 1994. Cette année, des « porte-parole » portant un brassard blanc avaient été désignés et parlaient volontiers à la presse tout en tentant de la tenir à distance du défilé. On pouvait noter quelques changements rapport à notre reportage d'il y a deux ans. Il y avait beaucoup plus de visages découverts. Les néonazis assument leurs positions. Il y avait plus de policiers. Et plus de policiers racistes ou agressifs contre la presse. Quelque chose de très sombre se propage dans notre société.

Germaine Sablon, le chant des partisans, 1946

« Nous sommes là pour parler à la jeunesse  », lâche un jeune homme orginaire du Sud de la France et qui arbore un bandeau blanc au bras. Lorsqu'on lui demande ce qu'il veut leur dire, le discours se fait plus flou :« _ on veut leur faire passer nos idées nationalistes et patriotes ». Mais encore ? « On veut leur dire qu'ils ne sont pas seuls _».

L'un des porte-parole dans la manifestation - © Reflets
L'un des porte-parole dans la manifestation - Reflets

Jean-Eudes Gannat, figure de l'extrême-droite la plus radicale et fondateur de...

Protection de l’enfance : l'indifférence de la République ?

9 mai 2025 à 14:02

Enfants placés, des vies brisées par un système à la dérive

Vies ravagées d'enfants placés, violences institutionnelles, pénurie dramatique de personnel : la protection de l’enfance est en crise. Malgré des lois censées améliorer la situation, les défaillances du système continuent d’exposer des milliers de jeunes à de nouvelles violences. Enquêtes sur un naufrage silencieux que ni les rapports, ni les réformes, n’ont enrayé.

La protection de l'enfance : un scandale français ? - D.R.

En janvier 2024, Lily, pas encore 15 ans, s’est pendue dans une chambre d’hôtel à Aubière près de Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme). Elle était sous la protection de l’aide sociale à l’enfance (ASE), qui l’avait déposée là. Le cas de Lily n’est pas isolé. Kimberley, 15 ans, à Marseille en 2021, Avril Mabchour, 17 ans, à Lille en 2020 : tous ont mis fin à leurs jours alors qu’ils étaient censés être protégés. Ces suicides signent un système en déroute, comme le souligne Isabelle Santiago (députée socialiste), rapporteure de la commission d’enquête parlementaire sur les "manquements des politiques publiques de protection de l’enfance". « L'enfance est un impensé des politiques publiques », déplore-t-elle.

En 2023, 345.000 mineurs et jeunes majeurs étaient suivis par l’ASE, soit une augmentation de 18 % en une douzaine d’années. Les délais d'application des mesures de protection dépassent six mois, signe d’un engorgement massif du système. À cette situation alarmante s’ajoute une pénurie de personnel sans précédent : 30 000 postes sont vacants dans le secteur médico-social et éducatif. Depuis trois ans, l’accueil en foyer est devenu la solution majoritaire (41 %), au détriment de l’accueil familial (36 %), en net recul depuis quatorze ans, en contradiction avec les recommandations de l’ONU qui privilégient la famille d’accueil comme mode de placement protecteur. Et en moins de trente ans, le nombre de mesures d’aide sociale à l’enfance a augmenté de...

Le syndicat FO Justice laissait les RIB de ses adhérents en accès libre sur son site

7 mai 2025 à 16:52

Alors que la Justice luttait contre des attentats visant ses membres, c'est du plus mauvais effet...

Négligeant les règles de sécurité les plus élémentaires, le syndicat laissait un accès complet à la liste des relevés d'identité bancaire de ses adhérents qui avaient choisi ce moyen de paiement pour régler leur cotisation.

FO Justice : experts du design - Copie d'écran

Dans un communiqué bariolé du 26 avril (encore un), le syndicat FO Justice appelait l'État a prendre des mesures rapides et concrètes contre ceux qui lançaient des attaques envers les personnels du ministère. Depuis quelques temps en effet, des membres d'un mystérieux « DDPF », (pour Défense des prisonniers français) revendiquait des actions violentes (souvent des incendies) contre des prisons, des domiciles et des véhicules d'agents pénitentiaires. Une série d'arrestations a eu lieu depuis, révélant que le gang DZ Mafia de narcotraficants serait l'instigateur de ces attaques. On comprend bien l'indignation de FO Justice. Ce qui est plus difficile à comprendre, c'est que le syndicat ait si peu d'intérêt pour ses membres, qu'il n'ait pas mis en place les méthodes les plus basiques de protection informatique pour éviter que les relevés d'identité bancaires de ses adhérents ne se retrouvent en accès libre sur leur site. Car ce sont les noms et les adresses de dizaines de fonctionnaires qui trainaient là pendant que le gagng DZ Mafia les visait.

Pourtant FO Justice s'émouvait sincèrement, n'hésitant à pas user des majuscules pour montrer son agacement et des couleurs bariolées pour... On ne sait pas :

Les actes de terrorisme visant les agents pénitentiaires, qu’ils interviennent dans les établissements, à leur domicile, à leur sortie de service ou en mission, SONT D’UNE GRAVITÉ SANS PRÉCÉDENT et laissent des cicatrices...

Néonazisme - Le C9M à nouveau à l’assaut de Paris

6 mai 2025 à 17:30

Les fascistes veulent manifester, la riposte antifasciste s’organise

Depuis plus de 10 ans, la fachosphère s’organise pour marcher dans la capitale en hommage à Sébastien Deyzieu, décédé alors qu’il était poursuivi par des policiers. Entre croix celtiques, logos nazis et slogans appelant à la guerre civile, ces néonazis profitent de la fascisation de la société pour ancrer leur haine dans l’espace public.

Défilé C9M - Telegram

Le Comité du 9 Mai (C9M) est un groupuscule néonazi français qui organise chaque année à Paris une manifestation en hommage à Sébastien Deyzieu, un militant décédé en 1994 lors d'une mobilisation d'extrême droite. Cette marche, qui rappelle les rassemblements fascistes de l’Italie mussolinienne, réunit divers courants et groupuscules issus de l'extrême droite française, ainsi que des militants fascistes et néonazis venus de plusieurs pays. Malgré les tentatives d’interdiction portées par des associations antiracistes et d'autres acteurs antifascistes, le C9M a, à plusieurs reprises, obtenu des décisions du tribunal administratif lui permettant de défiler dans l’espace public parisien.

Une panoplie de symboles fascistes et nazis

Dans leur cortège, les « manifestants » souvent vêtu de noir arborent de nombreux drapeaux frappés de la croix celtique — un symbole dont l’un des premiers usages politiques remonte au nazisme — qui est devenu l’un des emblèmes les plus répandus de l’extrême droite. Il incarne une idéologie de suprématie blanche et de pureté raciale. En France, depuis les années 1970, cette croix est devenue leur symbole de prédilection : elle est utilisée non seulement comme emblème, mais aussi comme signature dans des actes de violence ou de vandalisme perpétrés par des groupes d’extrême droite.

Le C9M utilise également la « roue solaire » pour illustrer ses affiches et supports de propagande. À l’instar de la croix celtique, la roue solaire a été...

L’instruction de Darmanin contre les « activités ludiques » en prison attaquée au Conseil d’État

6 mai 2025 à 13:31

Ces activités servent un objectif de réinsertion, leur suppression ne fait que servir l'agenda politique d'extrême-droite

Des associations et syndicats ont déposé un recours pour excès de pouvoir, défendu lundi après-midi devant le Conseil d’État. Ils déplorent les effets délétères de l’interdiction d’activités qui ont pour but de favoriser la réinsertion des détenus, dans un contexte de surpopulation carcérale dramatique. Le rapporteur public n'a donné que partiellement raison aux requérants.

Le Conseil d'État - CC

Le 1er février 2025, la maison d’arrêt de Toulouse-Seysse affichait un taux d’occupation de 216,9%, contre 158,9% en moyenne nationale dans les maisons d’arrêt. Elle fait partie des 18 établissements à dépasser les 200% de taux d’occupation, alors que 66 établissements ont un taux compris entre 150% et 200%. Quelque 42.000 personnes sont donc incarcérées dans des conditions dégradées, dont 4.490 dorment sur un matelas posé à même le sol. La population carcérale, toujours au 1er février, atteint 81.599 détenus pour 58.000 places environ, record absolu.

C’est dans ce contexte de surpopulation extrême et chronique qu’un atelier de soins du corps visant à aider les détenus à «retrouver une estime de soi», mené bénévolement par des élèves esthéticiennes, devait se tenir le 14 février. Concrètement, les détenus ont reçu des produits de base et des conseils, mais aucun soin de la part des intervenantes.

Soutien dynamique de la politique du Ministère de la justice, le syndicat FO Justice a étalé son indignation dans un tract au style tapageur et à la prose tendant à rappeler, en substance, que la prison ce n’est pas le Club Med, et qu'ils (les surveillants) sont ébahis que l’argent du contribuable serve à payer des massages crâniens aux meurtriers d’enfant. Sans recul ni discernement, la presse locale diffusa ladite indignation.

Et ce fut l’embrasement médiatique. Les médias Bolloré, bien aidés par le panurgisme des médias dits mainstream, s’interrogèrent à voix haute sur les...

Plongée dans l’apnée : un long processus qui démarre en Méditerranée

29 avril 2025 à 15:38

Les pieds dans l’eau avec les hippies au mitan des années 70

Mais comment attrape-t-on le virus de la plongée en apnée, au point d’avoir comme projet d’aller titiller les 30 mètres de profondeur, c’est à dire la hauteur d’un immeuble de dix étages ? Chacun son histoire. La mienne commence au milieu des années 70 sur une petite île de Méditerranée.

Ici, les eaux sont un appel à plonger... - © Reflets

Flash-back. Au début des années 70 je déménage.

Un peu loin.

Je viens de finir mon année de CP sous la grisaille parisienne. Me voilà téléporté sur une petite île de Méditerranée. C’est la grande époque de hippies. Mais pas seulement. L’île est encore complètement sauvage. Il y a quelques routes goudronnées mais le pays est encore sous la coupe de Franco et très peu développé. Les plages sont désertes, à perte de vue. Les criques se comptent par milliers. On part facilement à l’aventure toute la journée sur des petits rafiots pour atteindre des eaux cristallines qui ne dépareraient pas à Bora-Bora. Très vite on met un masque et l’on barbote.

Plus transparent, c'est compliqué - © Reflets
Plus transparent, c'est compliqué - Reflets

Puis vient le temps de l’exploration. C’est bien beau de regarder les poissons d’en haut, de les voir entrer dans des trous, mais ça donne envie de les suivre et d’aller voir ce qu’ils font au fond. Les choses s’enchaînent et voilà que l’on dépasse les 2 mètres, puis les 3, puis…

Avec l’âge, vient l’envie de chasser. Il est assez courant que les apnéistes soient passés par une étape de chasse, ou même qu’ils continuent, en parallèle à leur activité de pure descente. Je ne suis qu’un touriste de ces activités, mais il me semble que la chasse est un très bon entraînement.

C’est un peu comme M. Jourdain qui fait de la prose sans le savoir, pratiquer la chasse sous-marine oblige à réaliser de nombreuses plongées - entrecoupées de repos - à des profondeurs différentes, mais avec des...

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