Apnée : « Il y a surement une limite, mais laquelle ? »
Entretien avec Umberto Pelizzari, champion du monde d’apnée
En douze ans de compétition, Umberto Pelizzari a marqué l’histoire de la plongée en apnée. Il a atteint 80 mètres à la palme, 130 mètres en poids variable et 150 mètres en catégorie « no limit ».

Reflets : Tu avais une phobie de l'eau au départ. Cela montre que rien n'est perdu pour ceux qui veulent essayer l'apnée...
Umberto Pelizzari : C’est sûr. Au début, j’ai pensé à tout sauf à devenir un apnéiste. J’avais une vraie peur de l’eau. Ma mère en a eu assez de me courir derrière quand je fuyais la douche… Elle m’a inscrit à la piscine et m’y a envoyé quel que soit l’époque de l’année, quel que soit mon état de santé. Elle me disait que le chlore était un bon médicament contre le rhume. Rapidement j’ai fait des compétitions.
Comment passe-t-on du gamin qui fait des compétitions de natation à apnéiste ?
Au début, je me cachais sous l’échelle de la piscine pour sauter des tours d’entrainement. J’attendais que les copains aient fait des longueurs. Après c’est vite devenu des challenges avec les amis.
Bon, sérieusement... Il y a la technique, l'entraînement massif typique des grands champions. Il y a les rencontres que tu as faites. Jacques Mayol, Enzo Maiorca, Andrea Zuccari pour des points techniques précis comme la « charge » et la « compensation » (des oreilles)... Mais il y a autre chose. Ces profondeurs, elles ne sont atteintes que par des humains à part. Vous n'êtes pas des dauphins, mais il y a un truc en plus non ? Pour toi, qu'est-ce que c'est ?
Dans tous les sports, pour être un athlète de très haut niveau, il y a un don de la nature qui vient s’ajouter à un entrainement, un sacrifice personnel, des personnes qui comprennent...