Plongée dans l'apnée : hasta luego, Igor
Quelques mots
Aussi loin que je puisse me souvenir de mon enfance, Igor est là. Depuis toujours. C'est sans aucun doute mon plus ancien ami. Il lisait avec plaisir les articles de ce dossier et m'envoyait ses commentaires. Il nous a quittés, après une longue maladie.

Ce stage de plongée en apnée avec Umberto Pelizzari, c'était un peu un hasard. Un enchaînement. Stage en piscine en décembre à l'arrache. Échanges par mail avec le champion après. Invitation à descendre à 30 mètre en mer... Et puis cette idée de coucher sur le papier un truc un peu personnel. Ce n'est pas courant pour un journaliste de raconter un bout de sa vie. Normalement, on raconte celle des autres. Igor était malade depuis longtemps. Nous savions qu'il était condamné. On ne guérit pas de cette maladie. Et me voilà parti à quelques centaines de kilomètres de chez lui pour m'immerger dans cette Méditerranée où nous avons passé tant de temps ensemble. Au fil des articles, je lui envoyais mes écrits. Il était heureux et m'envoyait ses commentaires.
Il est parti.
Igor, c'est le compagnon de camping sur des îles sauvages, de plongées en apnée, de chasse sous-marine, de conneries, de sorties en boites et de petits déjeuners qui suivent des nuits agitées par la musique des années 80-90.
Il était devenu un réalisateur respecté et primé que tout le monde connaissait sous son nom entier, Igor Fioravanti. Pour moi, c'était Igor. Ou Tonte. Nous avions un jeu. Nous traduisions littéralement l'espagnol : « viens, on va croiser la route » pour « traverser ». Ou « ça va tonte ? » pour « tonto ».
En chemin, il avait raconté dans un film, « El Sueño de Ibiza », et de manière poétique, un bout de sa...