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Philippe Vasseur, l’homme plus loin !

26 septembre 2024 à 08:20

Après 20 ans de journalisme en carrière, rédacteur en chef au sein du journal  « Les Échos », ensuite responsable du service économique et social chez TF1, Nouveau Journal, puis Le Figaro au service économique où il met en place les fameuses pages dédiées « Saumon », il franchit le Rubicon vers la politique suite à une interview marquante.

En effet, réputé comme « client » très difficile avec la presse, Philippe Vasseur est amené à réaliser un entretien en tête à tête avec le Président de la République en fonction, Valéry Giscard D’Estaing. Cette dernière se déroule sans accrocs à tel point que sa carrière de journaliste bascule vers le monde de la politique. Elu en 1986 comme député du Pas-de-Calais, puis 1988, 1933 et 1997, il est choisi comme Ministre de l’Agriculture par Jacques Chirac en 1995.

Philippe Vasseur l’avoue bien volontiers, son contact avec Jacques Chirac a été déterminant pour la suite. « J’ai participé à trois visites du Salon de l’Agriculture avec lui, une comme candidat et deux comme Président, un moment extraordinaire. Alain Juppé voulait me nommer à un autre ministère, mais Jacques Chirac avait décidé que je serai Ministre de l’Agriculture », explique-t-il. C’était le choix de Jacques Chirac ! Assurément, résister physiquement, comme votre estomac, à l’épreuve d’un salon de l’Agriculture en compagnie de Jacques Chirac signifie que vous êtes déjà un grand serviteur de l’Etat. 

Plus sérieusement, ce qui est qualifié aujourd’hui comme une carence rédhibitoire, en l’occurence la méconnaissance de l’Agriculture, était la particularité du futur Ministre dans le Gouvernement d’Alain Juppé en 1995.

« Lorsqu’on vous annonce en gros titre de presse 500 000 morts (vache folle), vous avez la pression », Philippe Vasseur

« Je n’avais qu’une connaissance théorique (par le prisme du journalisme) du métier. C’est pourquoi, dès mon arrivée, je suis allé sur le terrain à la rencontre des agriculteurs, mais aussi des syndicats agricoles ce qui ne se faisait pas à l’époque. J’ai  écouté tous les acteurs du monde agricole », déclare Philipe Vasseur.« Pour une fois que l’on nous demande notre avis », commente la FNSEA dont il était proche, mais « j’ai reçu l’ensemble des syndicats représentatifs et globalement nos rapports furent bons ». 

Pour autant, un événement a crevé les nuages, le fameux tonnerre médiatique et économique de la vache folle en 1996. « C’était une crise énorme. Lorsqu’on vous annonce en gros titre de presse 500 000 morts, vous avez la pression ». La gestion de cette crise s’est « plutôt bien passée même quand vous devez annoncer aux professionnels un abattage massif de leurs bêtes, ce n’est pas simple. Il fallait pourtant prendre des décisions radicales », poursuit-il.

La prospective mieux que la perspective… !

Après 15 ans dans l’univers politique, Philippe Vasseur quitte le milieu vers d’autres chemins, comme la Présidence du Crédit Mutuel, puis la gouvernance de la CCI régionale. Son idée fixe est de mettre en oeuvre une vision prospective pour sa région, car il sent que le moment est historique. Une inspiration, celle de Jeremy Rifkin, un penseur américain engagé dans l’écologie et la transition numérique, constitue la clé de voûte de la 3ème Révolution. Pour arriver à bonne fin, l’objet est de travailler en collectif avec tous les acteurs et décideurs régionaux, voire l’Etat, c’est nouveau et presque déjà une révolution des moeurs en vigueur.

Philippe Vasseur se rapproche du Président de la Région Nord Pas de Calais, Daniel Percheron. « Même si nous avions des idées politiques très différentes, nous nous réunissons sur cette thématique. Plus qu’une perspective avec un chemin tracé, je voulais une prospective pour le Nord Pas-de-Calais avec les différents moyens pour atteindre ces objectifs. Jeremy Rifkin est donc venu pour deux conférences et la région lui a confié une mission durant une année pour le lancement de REV 3  », souligne l’ancien Ministre.

« Xavier Bertrand a pris le relais », Philippe Vasseur

La méthanisation fait partie de la corbeille de REV3 où la filière s’est constituée grâce à un collectif, le CORBI. « J’ai dit à Daniel Percheron sur la méthanisation, nous avons un coup à jouer. Puis en 2015, l’élection de Xavier Bertrand n’a pas modifié ce nouvel état d’esprit. Le Président du Conseil régional a pris le relais », conclut-il.

Clairement, s’il faut retenir une seule trace de l’engagement de Philippe Vasseur dans notre société, c’est son goût pour la prospective. Offrir une vision sur le temps long avec les options possibles et les révolutions à venir comme le numérique, l’énergie… Au regard de cette présentation de REV3, il y a une décennie (2013), il est indéniable que cette trajectoire s’est vérifiée année après année, mutation après mutation. Presque incongrue en septembre 2024 où le mois prochain est déjà un espace temps considérable, la prospective devrait pourtant jalonner notre tracé socio-économique, malgré des crises majeures endogènes et exogènes, voilà le témoignage de l’ancien journaliste.

« La patience est une vertu révolutionnaire », cette citation se conjugue merveilleusement bien avec l’idée sur le temps long… !

Daniel Carlier

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