La jeunesse précaire a besoin de Toi(T)
Ce soutien aux jeunes vulnérables n’est pas né après la Covid. La fin du XXième siècle a déjà mise en exergue une jeunesse abandonnée, dans une situation familiale intenable, sans droits sociaux (administrativement), sans moyens financiers, et en errance urbaine. Le témoignage d’une résidente de 20 ans résume mieux que tous les discours cette situation : « J’ai 20 ans, je suis depuis 18 mois dans une RHJA, car je suis passée par le 115. Je remercie l’association Prim’Toit pour son accompagnement, c’est une nouvelle stabilité dans ma vie. Je suis en LEA à l’université de Valenciennes », commente Camélia. Comme souvent avant cette étape de reconstruction, ces jeunes ont connu plusieurs vies, des galères en chaîne, et une situation sociale désespérante.
La Résidence Jean-Marie Blas
A la différence des anciennes structures, comme sur Quiévrechain, les logements partagés ne sont plus tendances. « Aujourd’hui, le jeunes n’acceptent plus la colocation. C’est pourquoi sur cette nouvelle structure, nous avons 48 studios équipés, pour 51 places », précise la Directrice des hébergements pour l’association Prim’Toit. Chemin faisant la visite, nous pénétrons dans un studio de 32 M2, son occupante (21 ans) était « tout simplement à la rue avant de venir sur Condé. Aujourd’hui, elle a signé un contrat de travail chez Toyota », confirme Saliha Akakza, éducatrice spécialisée et référente de cette nouvelle résidence RHJA. Dans le 2ème studio, un jeune (19 ans) est en formation travaux publics après l’obtention d’un CAP en restauration.
En l’espèce, la Résidence Jean-Marie Blas est composée de 48 logements, pour 51 places, avec des studios de 19M2 ou 32 M2. L’immense majorité est réservée pour des individualités, et quelques couples, pour des jeunes de 18 à 30 ans. « Nous les accompagnons dans leur dossier administratif, voire la recherche d’une formation ou d’un emploi à travers nos partenaires, et aussi leurs premières démarches pour les impôts…, car ils sont complètement largués », ajoute-t-elle. Preuve par le réel que l’illectronisme n’est pas du tout une question d’âge. Il faut souligner que les travaux lourds de rénovation de cet ancien EHPAD, la séparation des logements en deux pour certains, ont été réalisés par la structure d’insertion AGEVAL.
Attention, la démarche d’accès à ce logement est essentielle dans le processus. Certes, ils bénéficient de l’APL 2, donc le reste à charge pour le 32 M2 (460 €) comme le 19M2 (360€) est d’environ 50€, mais ces jeunes payent un loyer, verse une caution, « ils apprennent à gérer leur budget », commente Jean-Luc Caudmont, le Président de l’association Prim’Toit.
Ensuite, des espaces communs autour d’une cuisine partagée, même si chaque appartement permet une autonomie complète des occupants, sont à disposition. A chaque étage, lieux télés, jeux, canapé, de convivialité, et des extérieurs de qualité, cette RHJA hisse réellement le niveau d’accueil des jeunes actifs sur le Valenciennois.
« Pas une résidence étudiante », Saliha Akakza
En effet, quelques étudiants dans des conditions très précises sont autorisés dans cette Résidence Habitat Jeunes Actifs. « Ce n’est pas une résidence étudiante. Nous ne pouvons pas accueillir plus de 25% d’étudiants sur ce site. Il est réellement réservé aux jeunes travailleurs ou en formation pour une durée maximale de 18 mois. Là également, cette durée peut se prolonger compte tenu du projet du jeune », précise Saliha Akakza.
Comme le souligne le Président de l’association Prim’Toit, l’essentiel est dans la dignité de l’accueil des jeunes. Il n’est plus seul. Ainsi, l’accompagnement vise d’abord à lever les freins de ces situations compliquées.
Hommage à un cofondateur du PACT

Cette inauguration est aussi un temps d’hommage à Jean-Marie Blas, un co-fondateur de Prim’Toit, car celui-ci était déjà sur cette thématique en 1963 au sein du PACT. En effet, cette structure historique est à l’origine de Prim’Toit portée sur les fonts baptismaux en 1989.
Mort en 2022, son épouse était présente : « Je suis très émue et très fière par cette démarche de l’association Prim’Toit. Baptiser cette résidence du nom de mon mari le fait vivre ! »
Bien sûr, la municipalité de Condé-sur-l’Escaut est étroitement associée à cette installation. Après une visite le 12 mai denier du maire de la cité, Marc Pontus et Ilyasse Drider, deux élus de la majorité municipale, étaient présents pour cette cérémonie protocolaire porteuse de sens.







Daniel Carlier
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