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Sortie du logiciel de généalogie Ancestris version 12

Le logiciel gratuit et illimité de généalogie Ancestris vient de sortie en version 12. Il est placé sous licence GPL.

La v12 en quelques chiffres : plus de 1700 commits, trois ans de développement, et elle fonctionne sur tous les systèmes d’exploitation qui permettent d’installer Java de la version 8 à la version 22.

Nouveautés, évolutions, corrections et traductions sont détaillées en seconde partie de dépêche.

Logo

Nouveautés

  • Gestion du GEDCOM 7 (complet pour l’éditeur GEDCOM et l’éditeur Cygnus).
  • Affiche toutes les entités (même les entités non conformes) dans l’explorateur de GEDCOM et dans l’éditeur GEDCOM.
  • Nouvelle traduction en hongrois
  • Enregistrer sous : copie exacte ou partielle
  • Possibilité de choisir l’inhumation à la place de la date de décès pour les affichages.
  • Ajout d’une option pour zoomer l’ensemble de l’application.
  • Choix du répertoire de sauvegarde
  • Imports spécifiques pour : Elie, Aldfaer, RootsMagic, Ancestry.com, Brother's Keeper
  • Ajout d’un gestionnaire de média
  • Ajout d'un convertisseur de GEDCOM
  • Refonte du module de recherche de doublons
  • Réécriture du rapport calendrier
  • Réécriture du rapport narratif
  • Réécriture du rapport circulaire 10 générations avec sortie SVG.
  • Ajout d’un rapport de ligne de vie individuel.
  • Ajout d’un tri des entités à la sauvegarde et la possibilité de trier les propriétés d’une entité par date.
  • Possibilité de créer un nouveau GEDCOM directement à partir des entités affichées dans une vue (Arbre, Graphe, time-line, Carte, Recherche, Groupes de famille)
  • Réécriture du module de groupes familiaux avec nouvelles fonctionnalités (marquage, regroupements…)
  • Ajout d’une possibilité d’ignorer les vérifications automatiques.
  • Nouveau calcul de consanguinité et détection de boucles.
  • Ajout d’une liste de dépôts d’archives par défaut.
  • Export pour Genealogieonline.nl

Évolutions et corrections

  • Ajout d’un symbole pour les divorces dans l’arbre graphique
  • Améliorations de Cygnus
  • Améliorations d’Ariès
  • Amélioration de l’éditeur GEDCOM
  • Améliorations du module d’ancêtres communs
  • Ouverture d’un nouveau fichier provenant d’Ancestris sur le SOSA 1
  • Ajout par défaut du tag FILE des entités médias dans la table des entités
  • Conserve l’ordre de tri dans les écrans de recherche d’Ariès
  • Recherche sans accents
  • Correction du tutoriel de présentation s’il y a plusieurs écrans.
  • Ajout de la recherche par époux dans la recherche avancée
  • Ajout du marquage par chromosome X
  • Amélioration de l’exploitation des liens des médias dans les éditeurs.
  • Amélioration de l’import Geneanet, geneatique et Heredis
  • Améliorations de l’export Livre Web
  • Améliorations de l’export Site Web
  • Tri sur les dates dans la table des entités
  • Ajout de séparateurs pour la gestion des marque-pages
  • Améliorations et corrections de la carte géographique
  • Ajout de filtres dans la vue graphe
  • Permet de choisir une date de changement dans l’explorateur pour ne voir que les modifications postérieures.
  • Améliorations du rapport d’arbre graphique multi-génération
  • Améliore l’ouverture de fichier pour détecter et expliquer au mieux les problèmes rencontrés.
  • Améliorations de l’export Geneanet
  • Ajout d’un bouton de remise aux valeurs par défaut pour les réglages de la table des entités.
  • Affichage de la première page des pdf à la place d’une image neutre.
  • Conservation des options d’enregistrement d’un fichier d’une fois à l’autre.
  • Ajout de l’impression de la vue en cours dans le menu « Outils ».
  • Affiche les images de type JFIF
  • Amélioration de la vue graphe sur les écrans à large résolution
  • Possibilité de marquer les individus à partir de toutes les vues.
  • Améliorations du module Relevé
  • Ajout d’une préférence de durée maximale d’attente pour la vérification des liens internet
  • Ajout d’icônes pour distinguer l’ajout d’une numérotation de l’affichage du Sosa 1.
  • Correction de l’affichage en langue différente des rapports par rapport à l’interface.
  • Utilisation des options des rapports avant de les lancer à partir du menu contextuel.
  • Ajout d’un écran d’assistant pour la comparaison de généalogies.
  • Possibilité de choisir le nombre de génération d’ascendants et de descendants séparément dans l’arbre dynamique.
  • Ajout d’un nouveau template GedArt.
  • Ajout d’un dégradé par date dans la carte géographique
  • Ajout d’un paramètre pour limiter la longueur d’un champ dans un calque.
  • Ajout d’un menu avec les derniers fichiers ouverts
  • Ajout de la possibilité de souligner des champs dans les calques.
  • Amélioration de la gestion des almanachs.

Mise à jour de traduction

  • Allemand
  • Anglais
  • Castillan
  • Catalan
  • Danois
  • Français
  • Grec
  • Hongrois
  • Italien
  • Néerlandais
  • Polonais
  • Portugais
  • Tchèque
  • Turc

Merci à tous les traducteurs pour leur travail constant, si important pour l’ensemble de la communauté.

Pour conclure, merci à toute la communauté par vos remarques, vos demandes, vos remontées d’anomalies, vous permettez de faire vivre et embellir ce logiciel.
On compte sur vous dans la suite pour nous créer du buzz, des tutoriels, des idées et de l’enthousiasme.

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XL-Converter 1.0, billet d'humeur et plaidoyer

XL-Converter est un utilitaire graphique pour convertir vos images en formats utilisables sur Internet. Outre les classiques JPEG et PNG il y a donc AVIF, WEBP et JPEG-XL. L’outil se veut ergonomique avec un minimum d’options pratiques. Par exemple on peut indiquer une dimension ou un poids maximum pour les images. À mes yeux, l’intérêt d’XL-Converter c’est surtout le format Jpeg. Pourquoi ? parce que ce format est loin d’être mort : tout en travaillant sur Jpeg-XL, les chercheurs suisses de Google ont développé un nouvel algorithme d’encodage du Jpeg classique, et cet algo est très performant.

Jpegli, le nouvel algo, tire son nom du jargon suisse, tout comme guetzli, butteraugli, etc. par la même équipe. Il est inclus dans la version 0.10 de la libjxl, la bibliothèque de référence pour Jpeg-XL (c’est normal il en réutilise du code). Et par là, il se retrouve l’encodeur Jpeg de XL-Converter.

Jpeg est un format de compression qui date des années 80. C’est grâce à lui qu’on voit le web en couleur. On a souvent tenté de le remplacer, il résiste. C’est normal, non content d’offrir un bon rapport qualité/poids, il y a belle lurette que nos puces décodent les images Jpeg en un éclair. Jpeg est donc efficace et rapide, sa compression avec perte n’enlève que des détails invisibles à nos yeux. Enfin il a des défauts quand même : pour gagner encore plus de poids, il gomme encore plus de détails et nous laisse des artefacts bien visibles, qui ressemblent à des saletés dans l’œil, celles qu’on découvre en regardant un mur blanc. En principe je ne vous apprends rien, vous êtes habitués à optimiser le poids de vos images sur Internet et vous savez jouer du curseur pour obtenir le meilleur compromis pour la meilleure image Jpeg possible (© Voltaire).

Nos accès Internet deviennent sans cesse plus rapides, la puissance et la Ram sur nos ordis augmentent de même, les nuisances énergétiques itou. Ça m’importe. Et même si les nuisances vous indiffèrent, vous vous êtes peut-être déjà retrouvé pris au piège d’une zone blanche, ou bien sur une île surpeuplée de touristes en été, ou bien dans un pays lointain aux prises avec un vieil ordi malmené par les débits inconstants et la lourdeur de votre site web préféré, bref dans ma peau. La situation est tout de même assez commune pour qu'un des critères majeurs de bon référencement des pages web sur Google soit le temps de chargement et d’affichage1.

Normalement vous savez qu’il y a plusieurs facteurs là-dedans, matériels, logiciel et humain. Humain, voilà ce qui nous intéresse. C’est l’humain qui fait l’effort de soigner son code, d’utiliser un format qui décompresse vite, de redimensionner ses images et de compresser suffisamment, en acceptant des pertes que l’autre internaute ne verra jamais sur un écran non calibré, salis par les doigts, sous un éclairage douteux et le plus souvent coloré (dans les villes).

Il y a quelques mois, je pensais vous décrire les merveilles de Mozjpeg : les premières versions de Webp n’avaient pas convaincu Mozilla qui avait proposé un nouvel algo et un nouvel outil, plutôt efficace. En remplaçant purement et simplement la libjpeg, les gains en compression était du même niveau que Webp (à l’époque), mais pour ceux qui aimaient jongler avec les paramètres2, les gains étaient et sont toujours bien meilleurs. Tout le monde n’étant pas imageo-technophile, les feignants pouvaient se contenter d’utiliser ImageOptim pour un résultat équivalent.

Aujourd’hui, même les feignants n’ont pas d’excuses : Jpegli est super simple à utiliser3, plus rapide et meilleur que Webp ou Avif, produit beaucoup moins d’artefacts classiques du Jpeg et se décode à la vitesse de l’éclair puisque c’est du Jpeg normal. Et au sein d’XL-Converter c’est de la balle.

Je n’ai rien de plus à dire. En attendant Jpeg-XL dans tous nos navigateurs, Jpeg à la sauce Jpegli c’est trop bon, mangez-en.

En apéritif, goûtez donc cette petite note du divin Jon Sneyers :

More recently, the JPEG-XL team at Google has built yet another JPEG encoder, jpegli, which is both faster and better than even mozjpeg. It is based on lessons learned from guetzli and libjxl, and offers a very attractive trade-off: it is very fast, compresses better than WebP and even high-speed AVIF, while still producing good old JPEG files that are supported everywhere.


  1. voir ce paragraphe dans la doc sur les Core Web Vitals de Google. 

  2. les paramètres sont dans la source, use the force luke, read the code 

  3. disons plutôt qu’il n’y a pas besoin d’autre paramètres que le niveau de compression pour être bien meilleur que Webp. 

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Transférer sa licence Windows dans une VM

N. D. M. : nlgranger nous explique dans le journal qui est repris pour cette dépêche comment virtualiser un système pré-installé. Son expérience personnelle est relatée ici à la première personne (je). Rappelons aussi à tout hasard que si la licence de ce système d’exploitation propriétaire permet apparemment une utilisation dans le cadre d’une telle virtualisation, celle-ci doit être faite sur une seule instance et sans utilisation comme serveur (ce que rappelle aussi le tutoriel mentionné plus loin, mais sur une version précédente du système). Et qu’il n’est possible de faire qu’une « seule copie du logiciel à des fins de sauvegarde ».

Je viens d’acheter un PC et bien que j’aie fouillé et patienté longtemps, aucune offre sans OS n’arrivait ou ne convenait donc j’ai cédé à la vente forcée d’un PC avec Windows.
Dans ce petit tutoriel, je vous explique comment déplacer cette licence Windows OEM vers une machine virtuelle (VM) sur le même PC. Si vous avez déjà une licence achetée à part, il vous suffit de la spécifier à l’installation, on s’intéresse ici au cas des licences OEM préinstallées sur la carte mère.
L’intérêt de déplacer Windows dans une VM, c’est de ne pas bloquer une partie de l’espace disque avec une partition qui ne servira quasiment jamais. Là on peut déplacer l’image disque vers un stockage externe (disque ou clé USB) ou recréer la VM au besoin.
Dans ce tutoriel j’utilise libvirt via le GUI virt-manager, mais je me suis largement appuyé sur cet excellent tutoriel pour Proxmox d’Oliver Poncet que je vous invite à consulter.
Je précise immédiatement qu’il n’est pas nécessaire d’avoir gardé le Windows préinstallé sur la machine, ni même de l’avoir démarré une seule fois.

Dépendances

Pour parvenir à vos fins, il vous faudra les dépendances suivantes (en espérant ne rien oublier) :

  • dmidecode pour lire les infos de la carte mère
  • libvirt
  • qemu/KVM
  • swtpm pour émuler un TPM
  • edk2-ovmf pour émuler un UEFI avec Secure Boot
  • Le fichier.iso de Windows 11 disponible sur le site de microsoft.

Sous ArchLinux : pacman – S dmidecode libvirt dnsmasq qemu-desktop swtmp

J’ai utilisé virt-manager pour me faciliter la vie, j’imagine qu’on peut s’en sortir en ligne de commande directement avec qemu.

Installation

Récupérer les informations utiles

Pour valider automatiquement votre licence, Windows utilise des informations disponibles depuis la carte mère.

D’abord, le numéro de série, modèle, etc. :

$ sudo dmidecode
…
BIOS Information
    Vendor : LENOVO
    Version : NCCN16WW
    Release Date : 02/02/2024
…
    BIOS Revision : 1.16
    Firmware Revision : 1.16
…
System Information
    Manufacturer : LENOVO
    Product Name : 83E3
    Version : Yoga Pro 7 14AHP9
    Serial Number : 9F5OEMTZ
    UUID : a0a73af8-a886-4fbf-8f0d-5fd32c264a16
    SKU Number : LENOVO_MT_83E3_BU_idea_FM_Yoga Pro 7 14AHP9
    Family : Yoga Pro 7 14AHP9

(j’ai édité le serial et l’uuid)

Ensuite des informations enregistrées dans des tables ACPI :

sudo cat /sys/firmware/acpi/tables/MSDM > ~/VMs/MSDM.bin
sudo cat /sys/firmware/acpi/tables/SLIC > ~/VMs/SLIC.bin

Créer la VM

La procédure démarre comme d’habitude, on suit l’assistant de virt-manager jusqu’au moment où il faut bien demander à modifier la configuration avant de démarrer.

Dans les options du BIOS, choisissez la config avec Secure Boot activé, chez moi le fichier se nomme OVMF_CODE.secboot.4 m.fd.

Ensuite il faut éditer directement le code XML qui décrit la configuration de la machine. Si c’est la première fois dans virt-manager, il faut cocher une case dans les paramètres de l’appli pour le rendre éditable.

Pour commencer, modifiez le nœud racine XML pour spécifier le schéma, sinon certaines options seront rejetées :

<domain type=“kvm” xmlns: qemu='http://libvirt.org/schemas/domain/qemu/1.0'>

Mettez aussi à jour l’uuid pour qu’il corresponde à celui indiqué par dmidecode:

<uuid>a0a73af8-a886-4fbf-8f0d-5fd32c264a16</uuid>

Ensuite, il faut indiquer à qemu d’intégrer les tables ACPI :

<qemu: commandline>
<qemu: arg value='-acpitable'/>
<qemu: arg value='file=/home/ngranger/VMs/MSDM.bin'/>
<qemu: arg value='-acpitable'/>
<qemu: arg value='file=/home/ngranger/VMs/SLIC.bin'/>
</qemu: commandline>

Puis il faut ajouter les informations de la carte mère :

<sysinfo type=“smbios”>
<bios>
<entry name=“vendor”>LENOVO</entry>
<entry name=“version”>NCCN16WW</entry>
<entry name=“date”>02/02/2024</entry>
<entry name=“release”>1.16</entry>
</bios>
<system>
<entry name=“manufacturer”>LENOVO</entry>
<entry name=“product”>83E3</entry>
<entry name=“version”>Yoga Pro 7 14AHP9</entry>
<entry name=“uuid”>a0a73af8-a886-4fbf-8f0d-5fd32c264a16</entry>
<entry name=“serial”>9F5OEMTZ</entry>
<entry name=“family”>Yoga Pro 7 14AHP9</entry>
<entry name=“sku”>LENOVO_MT_83E3_BU_idea_FM_Yoga Pro 7 14AHP9</entry>
</system>
</sysinfo>

Installation de Windows

La procédure est désormais habituelle.

Pour éviter d’avoir à utiliser un compte Microsoft, vous pouvez couper Internet au moment où Windows redémarre pour la configuration du système. Lorsque l’assistant en arrive à la connexion au réseau, tapez Maj-F10 pour ouvrir le terminal et exécutez la commande oobe\BypassNRO. Le PC redémarrera sur un assistant qui rend la connexion facultative.

Au démarrage, vous pourrez remettre Internet et vérifier que la licence est bien activée.

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Plaidoyer pour des interfaces temps réels

L’informatisation et la mise en réseau des ordinateurs nous ont apporté beaucoup de choses formidables ces trente dernières années. Toute la culture musicale, cinématographique et encyclopédique est désormais à une portée de clic de quiconque. Téléphoner de n’importe où à n’importe qui tout autour de la terre est devenu quelque chose de tellement courant que plus personne ne s’en extasie. Et même si l’interlocuteurice s’exprime dans une autre langue ça n’est presque plus un problème avec les différents services de traduction en ligne que l’on peut avoir.

Ne parlons même pas de ce mini-ordinateur que presque tout le monde a désormais dans sa poche, équipé d’une chaîne hifi complète, d’un caméscope, d’un appareil photo d’excellente qualité et d’une connexion permanente au réseau mondial.

Nos logements sont désormais entièrement automatisables et pilotables à distance.

Je peux avoir de la musique ou la radio quand je veux dans mon casque sans fil grâce à la baladodiffusion.

Tous ces rêves numériques des années 90 se sont concrètement réalisés aujourd’hui, mais nous avons tout de même perdu quelque chose : le temps réel des interfaces

N. D. M. : par « temps réel » est ici utilisé dans le sens réponse immédiate humainement parlant, sans latence perceptible, réactives (voir les définitions Wiktionary ou Wikipedia pour temps réel qui, pour l’informatique, vont amener des exigences supplémentaires sur la durée maximale de réponse, la garantie du temps de réponse, etc.

Sommaire

Le temps réel des interfaces

En effet, avec la diffusion du numérique à tous les étages, les interfaces se sont ramollies. Aujourd’hui, lorsque nous appuyons sur un bouton pour jouer une musique, lancer une vidéo ou valider un formulaire sur Internet nous n’avons pas un retour immédiat de cet appui.

Il s’écoule souvent un temps non négligeable entre l’appui sur ledit bouton et la réaction du système. Ce problème ne se limite pas aux boutons bien sûr, c’est le même problème avec les branchements des chargeurs et autres interfaces USB, HDMI…

Nous ne sommes jamais immédiatement sûrs que l’action se soit bien passée. Si la réaction met trop de temps à venir (lancement de la musique, icône de mise en charge, validation du formulaire…) nous allons avoir tendance à réessayer au risque de se retrouver avec un « dys »fonctionnement anormal. Le bouton « play » de la musique est également le bouton pause, un ré-appui sur le bouton coupe la musique. Une absence de réaction de l’appareil au branchement va nous amener à débrancher puis rebrancher jusqu’à jeter le câble et en prendre un autre. Un ré-appui sur le bouton du formulaire va en renvoyer un autre, etc.

Nous parlons bien ici des interfaces qui ne sont pas en temps réel. Cela n’a rien à voir avec la puissance de calcul des machines. Les appareils des années 90 avaient beau avoir des interfaces temps réel, ils n’étaient pas puissants, beaucoup ne disposaient même pas de microprocesseurs.

Sur mon lecteur de cassettes audio, lorsque j’appuyais sur le bouton « play » le bouton émettait un « clic » bien distinctif et une petite vibration dans le doigt qui m’assurait que mon appui était bien pris en compte. Et si j’étais à la fin de la cassette le bouton remontait immédiatement, je savais instantanément que cela n’avait pas marché et qu’il fallait que j’appuie sur « eject » pour retourner la cassette… ou « rewind » pour rembobiner.

Lecteur cassettes
Pour lire ma cassette de petit ours brun, j’appuie sur le triangle et ça fait «clic» instantanément !

Boite à histoires Yoto
Alors que pour allumer la boite à histoires, il faut appuyer sur un bouton planqué sur le côté, et attendre plusieurs secondes que l’écran affiche un sourire. Ai-je bien appuyé ? Dois-je retenter ? Y a-t-il suffisamment de batterie pour que j’obtienne une réaction ? Et je ne parle même pas des deux boutons rotatifs rouge qui ne réagissent pas instantanément (en plus celui de gauche est à tourner pour le volume et celui de droite est à CLIQUER pour changer d’histoire…)

Les télévisions cathodiques des années 70-80 prenaient un certain temps à chauffer avant d’afficher l’image, mais l’appui sur le bouton « on » était marqué par un « clang » bien net, et nous savions que la télé était allumée, nous pouvions attendre d’avoir l’image. Les télés d’aujourd’hui mettent également du temps à s’allumer, mais elles ne signalent pas toujours la bonne réception de notre action sur la télécommande. Et ne parlons même pas des écrans d’ordinateur avec leur interface tactile à la noix (on doit pouvoir parler d'interfaces digitales pour le coup non ?) dont on ne voit même pas où se trouve le bouton.

Les systèmes sont devenus mous

Et cette mollesse les rend dysfonctionnels. Je ne compte plus le nombre de fois ou voulant ré-appuyer sur un bouton de validation, j’ai finalement appuyé sur un nouveau bouton venant d’apparaître sous mon doigt/curseur. Sans parler de tous ces systèmes électroniques portables qui prennent un temps dingue avant d’afficher quelque chose quand on appuie sur le bouton “ON”. Systèmes qui ne sont pas toujours réellement éteints d’ailleurs et dont l’appui long… les éteint !
Ne parlons même pas des systèmes avec boutons rotatifs de type « potards numériques » qui — non contents de générer des rebonds ou de sauter des pas — fonctionnent avec la même mollesse que les boutons « standard ».

Mais le problème ne se limite pas aux systèmes embarqués. Oh que non ! Toute l’informatique « desktop » et mobile est touchée. Les sites Web ont rouillé avec leurs méga-octets de bibliothèques javascript à télécharger avant de pouvoir appuyer sur le moindre bouton.

Le réseau étant désormais massivement sans fil (WiFi, GSM, 4g, 5g, gégé, …), l’on ne sait pas toujours pourquoi cette page met tant de temps à se charger. Attention, il n’est pas question ici de vitesse de connexion, mais plutôt d’absence d’indication claire de ce qui est en train de se passer : ai-je déconnecté, ou le lien réseau est-il tout simplement lent ?

Revenons aux interfaces réactives

C’est un problème d’ergonomie. Et l’ergonomie est visiblement toujours reléguée en fin de projet «tant qu’on a un truc qui marche». Cependant, on pourrait considérer que non, ça ne marche pas si l’interface est si lente à réagir.

Je suis persuadé que ce problème n’est pas une fatalité. Il est possible de revenir à des interfaces humain-machine qui soient vraiment temps réel.

Mais il faut que tout le monde s’y mette.

  • Aux électroniciennes et électroniciens de mettre systématiquement le voyant (ou vibreur, ou son) qui va bien pour signaler le bon branchement du câble, et le bon appui sur le bouton.
  • Aux développeuses et développeurs noyau de soigner l’ordonnanceur pour s’assurer que la partie interface soit bien traitée dans un temps acceptable (moins de 100 ms ?).
  • Aux développeuses et développeurs d’applis de considérer un temps de réaction trop long des interfaces comme un bug qu’il faut corriger.
  • Aux utilisatrices et utilisateurs de ne plus accepter un seul ralentissement de l’interface et remonter systématiquement le problème comme un bug et/ou ne pas acheter/utiliser le produit.

Manifeste des interfaces temps réel

Voici donc une proposition/un manifeste de règles pour des interfaces temps réel :

  1. Toute action humaine (appui ou clic-toucher sur un bouton, branchement d’un câble…) doit être validée par un retour en moins de 100 ms par un visuel, un son ou une vibration.
  2. Si le système est bloqué l’utilisateurice doit le savoir. On doit pouvoir faire la différence entre un blocage et un temps de chargement. Un genre de watchdog de l’ergonomie.
  3. On peut certainement ajouter d’autres règles quand on fera des audits ITR (Interfaces Temps Réels) dans les bureaux d’études et de développement des grosses boites.

Vers un Score-Interfaces-Temps-Réel ?

Évidement, il est impossible que ces règles s’appliquent du jour au lendemain sur tous les appareils et logiciel du marché. On pourrait inventer un système de notation, à l’image du nutri-score mais pour les interfaces. Par exemple le SITR pour Score-Interfaces-Temps-Réel et développer une appli pour pouvoir récupérer le score des produits qu’on utilise.
Appli qui aurait le culot d’avoir un mauvais score histoire de faire causer.

Conclusion

Pour conclure sur ce manifeste décousu :

✊🏼 Oui l’ergonomie est importante !
✊🏽 Oui un temps de réaction trop long est un BUG !
✊🏿 Oui il faut que ça change !

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Petites brèves : forges, sécurité, Markdown, Asciidoc, K8S, crypto, IA, pourrissement du web

Voici une sélection parmi ma veille du moment, ayant pour objectif de partager des liens mais aussi des sources : il s’agit bien évidemment de liens en rapport avec les thématiques du site (en l’occurrence dans cette fournée on trouvera logiciel libre, opendata, développement et vie privée par exemple), et ils sont plutôt variés ; les sources sont des sites web, des lettres d’actus et des réseaux sociaux (dans le cas présent, tous arrivés jusqu’à moi via des flux RSS/Atom), et c’est aussi une manière de les partager et de vous inviter à les suivre aussi. Dans la suite de la dépêche, on parlera donc en vrac GitHub, sécurité, Ruby, blocage de TikTok, Digital Services Act, biais, test, supervision, IA Act, Ada & Zangemann, pourrissement du web et bien d’autres choses encore.

Sommaire

En vrac

Des logiciels libres

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