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Des métaux lourds dans vos légumes bio
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Cher(e) ami(e) de la Santé,
Merci pour vos commentaires sur ma lettre sur les jus de légumes !
Je vous alertais notamment sur le risque de thallium et d’aluminium dans les légumes verts à feuilles.
Et vous avez été nombreux à me poser la même question :
« Les métaux lourds dans les crucifères, épinards et autres laitues concernent-ils aussi les légumes bio ? » (Sonya)
« Votre article est très instructif ; pourquoi ne conseillez-vous pas les légumes (salades, choux etc) issus de l’agriculture biologique ? » (Docteur Segall)
« Cher monsieur, l’agriculture bio produit-elle des laitues sans aluminium ? » (Emma)
« Présence de thallium et d’aluminium dans les légumes verts : Question : est-ce valable également pour les produits certifiés biologiques ? » (Maria-Pina)
Grâce à ces questions, je constate qu’il y a un grand malentendu sur le bio :
Oui ! Je recommande chaudement de manger bio, autant que votre porte-monnaie vous le permet.
Oui ! Le bio est bien meilleur pour la santé que l’agriculture conventionnelle.
Mais NON ! Le bio n’est pas « magique » et n’échappe pas à certains polluants dangereux.
Et en plus, tous les « bio » ne se valent pas, loin de là.
Une évidence : moins de pesticides dans les produits BIO
Tout le monde le sait : l’agriculture biologique contient moins de pesticides chimiques que l’agriculture conventionnelle.
Je dis bien « moins de pesticides », et non pas « zéro pesticide », car il arrive qu’elle en contienne un peu.
C’est le cas, par exemple, lorsqu’un champ bio est à côté d’un champ non bio… et que les pesticides aspergés par le voisin s’envolent par-dessus la clôture.
Mais toutes les études sont formelles : vous avalez infiniment moins de pesticides avec du « bio » que du « non bio »1.
C’est là le principal intérêt du BIO pour la santé !
Car les pesticides chimiques employés dans l’agriculture intensive sont de dangereux perturbateurs endocriniens, soupçonnés de favoriser des maladies graves comme le cancer ou Parkinson.
Pour rappel, les fruits et légumes les plus gorgés de pesticides… ceux que vous avez vraiment intérêt à manger bio… sont les suivants :
- La fraise (championne toutes catégories parmi les éponges à pesticides)
- Les pommes
- Les pêches et nectarines
- Le céleri
- Les raisins
- Les cerises
- Les épinards
- Les tomates
- Et les concombres
L’autre grand intérêt du « bio », pour les viandes, c’est qu’elles contiennent moins d’antibiotiques.
C’est un cercle vertueux : les animaux sont mieux traités, ont moins besoin d’antibiotiques et la viande est donc meilleure pour votre santé.
(Méfiez-vous en revanche du « saumon bio » : les poissons sont un sujet assez compliqué, que j’ai analysé en détail dans une ancienne lettre.)
Et puis, dernier grand avantage du bio : les fruits et légumes bio sont plus riches en « bons nutriments » !
D’après une grande revue d’études de l’Université de Newcastle2, les produits bio ont une activité antioxydante de 17 % plus élevée, avec notamment :
- 17 % de plus de caroténoïdes ;
- 12 % de plus de xanthophylles ;
- 6 % de plus de lutéine.
Notez aussi que le lait et les viandes bio contiennent davantage d’oméga 33.
Bref, voilà des raisons amplement suffisantes pour privilégier le bio.
Mais cela ne veut pas dire que le bio échappe à toutes les calamités de notre époque !
NON, le bio n’est pas une garantie « magique » d’échapper aux métaux lourds
Il faut bien comprendre ceci :
Le label « bio » vous garantit uniquement que l’agriculteur n’a pas employé de pesticides chimiques.
Mais il ne vous dit absolument rien de la qualité des sols !
Si le sol agricole est bourré de polluants dangereux… eh bien les fruits et légumes qui poussent sur ce sol seront contaminés, qu’ils soient bio ou non !
Et savez-vous quels légumes sont les plus sensibles aux métaux dangereux contenus dans les sols ?
Les légumes verts à feuilles, dont je vous parlais dans ma lettre sur les jus !
La raison est très simple à comprendre.
Prenez le « chou kale » (ou chou frisé). Cet aliment fait fureur aux Etats-Unis, car c’est un « super-aliment » gorgé de vitamines et minéraux.
Il contient notamment beaucoup de potassium, de magnésium, de calcium et de fer.
Ces minéraux, il les tire… du sol sur lequel il pousse !
Mais cette capacité extraordinaire à extraire les minéraux du sol est à double tranchant : elle explique pourquoi le chou kale est également riche en cuivre, en aluminium et en thallium !
Au total, cela reste un aliment excellent pour la santé, mais à consommer avec modération… et non pas 7 jours sur 7 dans un jus de légumes !
Et ce conseil est valable même si votre choux kale est biologique !
La seule chose qui compte, c’est la qualité du sol sur lequel il pousse !
Les sols « bio » sont-ils supérieurs aux sols « non bio » ?
Alors bien sûr, je sais ce que vous allez me dire…
Mais Xavier, les sols « bio » ne sont-ils pas meilleurs que les sols non bio ?
La réponse est… oui, un peu… mais pas beaucoup… et pas toujours.
Un peu, parce que les sols bio contiennent moins de cadmium, un métal lourd dangereux.
La raison est simple : un sol est d’autant plus riche en cadmium qu’il a été nourri d’engrais phosphatés (chimiques) au fil du temps.
Voilà pourquoi on retrouve nettement moins de cadmium dans les produits bio… et voilà encore un avantage à manger bio !
Mais l’avantage du bio s’arrête là.
La plus grande étude sur le sujet a trouvé autant de plomb et d’arsenic dans les fruits et légumes bio que dans les « non bio »4 !
Pourquoi ? Parce qu’il y a de multiples causes de la présence de métaux lourds dans les sols !
On sait que la pollution de l’air peut contaminer les sols… et bien sûr, cela touche autant les champ « bio » que les champs conventionnels.
Pendant des décennies, on a :
- utilisé de la peinture au plomb qui s’est répandue dans les sols ;
- incinéré des cadavres dont la mâchoire pouvait être pleine d’amalgames au mercure ;
- extrait l’aluminium de la croûte terrestre pour l’utiliser dans tous nos équipements ;
- et pollué l’atmosphère avec des usines à charbon, dont les rejets de plomb et de mercure finissent par pénétrer dans les sols.
Autant vous dire qu’il n’y a pas forcément une différence magistrale entre les sols bio et les autres.
Parfois, il n’y a même aucune différence.
C’est le cas pour les champs fraîchement reconvertis au bio… il y en a de plus en plus… c’est une excellente nouvelle… mais cela veut dire que les sols seront pendant quelques temps aussi dégradés par les engrais et pesticides chimiques que les sols conventionnels.
Guide de survie contre les métaux lourds : le cas du riz et du thé
Vous savez maintenant pourquoi vous devez éviter de manger des légumes verts à feuilles tous les jours, notamment dans un jus de légumes.
Vous savez aussi pourquoi il faut absolument varier vos fruits et légumes, notamment en fonction des saisons.
Je voudrais aussi ajouter un mot sur le riz et le thé, très touchés par les métaux.
Le riz concentre une quantité impressionnante d’arsenic.
Alors évitez d’en manger tous les jours, et privilégiez les riz basmati blanc ou semi-complet, qui contiennent moins d’arsenic que les riz complets.
Il y a aussi quelques astuces à connaître pour réduire votre risque d’exposition à l’arsenic. Lavez énergiquement le riz cru, puis faites-le tremper pendant 12 à 24 heures dans un grand volume d’eau. Jetez cette eau, puis cuisez votre riz dans une grande casserole d’eau bouillante.
Quant au thé, lui aussi a tendance à être contaminé car l’arbre à thé aspire fortement les minéraux et métaux du sol.
C’est ce qui fait qu’il contient plein de bonnes choses… mais cela explique aussi que beaucoup de thés du commerce sont chargés en fluor, en plomb, arsenic ou aluminium.
Voilà pourquoi je recommande de privilégier les thés bio « haut de gamme », plutôt que les premiers prix. Privilégiez aussi les thés du Japon, plutôt que ceux de Chine où la terre est généralement plus polluée.
Le plus important : restez ZEN !
Vous le voyez : manger sain aujourd’hui est beaucoup plus compliqué qu’à l’époque de nos grands-parents ou arrière-grands-parents.
C’est malheureux, mais il ne faut pas en faire une obsession pour autant.
Dans le monde actuel, on risque de devenir fou si on veut éviter le moindre polluant.
Oui, il faut améliorer son alimentation, oui, il faut éviter les erreurs nutritionnelles… mais il faut aussi vivre pleinement, sans oublier le plaisir de l’assiette !
Bonne santé,