L’idée d’un univers simulé a toujours occupé l’imaginaire collectif, tout autant, du moins que le fantasme du voyage dans le temps, qui serait une réalité proche, selon certains scientifiques. Aujourd’hui, Melvin Vopson, physicien à Portsmouth, va plus loin. Il suggère que la gravité, l’une des forces fondamentales que Newton a décrites, pourrait en réalité découler d’un mécanisme digne d’un algorithme. À travers une étude scientifique publiée en avril 2025, il avance que la gravité résulte de la tendance de l’univers à minimiser l’entropie de l’information. Ce regard neuf repose sur la théorie de l’information, mais aussi sur une relecture des lois de la physique comme autant d’instructions programmées. Et si la gravité trahissait le caractère simulé de notre réalité ?
Une lecture informatique de la gravité : l’univers cherche à compresser l’information
Isaac Newton a formulé la gravité comme une force qui attire deux masses l’une vers l’autre. Einstein l’a vue ensuite comme une déformation de l’espace-temps. Melvin Vopson s’interroge : pourquoi l’univers attire-t-il ainsi la matière alors que rien, dans les équations, n’impose ce regroupement ? Il s’appuie sur les travaux de Shannon pour calculer la quantité d’information portée par différentes particules et objets. « Si l’univers était une mémoire de stockage, quelle quantité d’informations ses particules seules pourraient-elles stocker ? » demande-t-il.
La réponse passe par le concept d’entropie de l’information. Quand la matière se disperse, l’entropie grimpe. Quand elle se regroupe, l’entropie baisse. Melvin Vopson pose alors la « seconde loi de l’infodynamique » : tout système physique tend vers un état où sa quantité d’information devient minimale. Il explique que la gravité n’est rien d’autre qu’une manifestation de ce principe : l’univers rapproche la matière pour optimiser et compresser ses données, limitant le nombre d’informations à gérer.
Son étude montre ce phénomène par des exemples chiffrés. Quand quatre particules dispersées fusionnent en un seul objet, l’entropie de leur information fond de 24,2 bits à 8,1 bits. « La force d’attraction entre les objets n’a alors rien de mystérieux », écrit-il, « elle reflète un choix informatique : regrouper, pour calculer moins ». En appliquant cette logique à toutes les échelles, du grain de poussière à la planète, la gravité devient une conséquence d’une politique d’optimisation, comme dans un programme.
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