Faire un Compost Géant !
Vu la quantité d'herbe que j'ai, ça va demander des kilos de cendre pour équilibrer le pH. Il va falloir faire chauffer le barbecue !
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Vu la quantité d'herbe que j'ai, ça va demander des kilos de cendre pour équilibrer le pH. Il va falloir faire chauffer le barbecue !
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Oh punaise yes !
Je m'en sors bien avec PipePipe sur Android (qui intÚgre le no-sponsor), mais ça va faire du bien ce no-translate sur Firefox desktop !
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Marc LachiĂšze-Rey:
«âŻâŠdans la thĂ©orie de la relativitĂ© il nây a pas de vitesse de la lumiĂšre finalement parce que⊠la vitesse de la lumiĂšre, câest un facteur de conversion. Câest-Ă -dire, finalement, le temps et lâespace, dâune certaine maniĂšre, en relativitĂ©, câest la mĂȘme chose. Et ce nâest que par un accident de lâhistoire, bien comprĂ©hensible, quâon les mesure dans des unitĂ©s diffĂ©rentes. Et maintenant, le systĂšme dâunitĂ© internationale a pris en compte ce fait-lĂ , parce que si vous regardez la dĂ©finition moderne du mĂštre, le mĂštre est dĂ©fini comme la fraction 1 million je sais plus combien de secondes. Donc 1 m, câest 1 seconde divisĂ© par⊠câest la mĂȘme unitĂ© aujourdâhui. Ce qui veut dire que la vitesse de la lumiĂšre, ce nâest pas quâon la mesure, câest que par dĂ©finition, câest⊠la vitesse de la lumiĂšre, câest un facteur de conversion. Je ne sais pas si vous avez dĂ©jĂ vu des cartes aĂ©ronautiques, et sur les cartes aĂ©ronautiques, on voit les distances horizontales au sol, en gĂ©nĂ©ral, qui sont indiquĂ©es en kilomĂštres, et les altitudes qui sont indiquĂ©es en pieds. Donc on pourrait avoir lâimpression que les distances verticales, câest une certaine grandeur, et les distances horizontales, câest une autre grandeur. Et en fait, on sait trĂšs bien que câest toujours des distances, et le fait quâon utilise les kilomĂštres et les pieds, câest juste historique, mais câest la mĂȘme unitĂ©. Il y a un facteur de conversion entre les deux⊠Bah câest pareil entre les mĂštres et les secondes, il y a un facteur de conversion qui est 300âŻ000⊠entre les kilomĂštres et les secondes, mais câest la mĂȘme chose. 1 m et 1 seconde, câest la mĂȘme chose, et la dĂ©finition dâun mĂštre, je le rĂ©pĂšte, aujourdâhui, câest une certaine fraction fixe de la seconde. Donc la vitesse de la lumiĂšre, ça nâexiste pas, câest un facteur de conversion entre des unitĂ©s qui, jusquâici, pour des raisons historiques, on utilisait des unitĂ©s diffĂ©rentes pour mesurer le temps et lâespace, alors que finalement, câest la mĂȘme chose.âŻÂ»
TimecodeâŻ: de 1:46:44 Ă 1:48:47
Si l'on cherche la définition actuelle du mÚtre on va nous indiquer que c'est "la longueur du trajet parcouru par la lumiÚre dans le vide pendant une durée d'un 299 792 458e de seconde"
C'est une définition issue d'un raisonnement circulaire, car le nombre 299 792 458 est en fait la vitesse de la lumiÚre en mÚtre par seconde !
â origine du mĂštre:
https://martouf.ch/2021/03/le-metre-une-matrice-universelle-a-lorigine-mysterieuse/
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We disclose a novel tracking method by Meta and Yandex potentially affecting billions of Android users. We found that native Android appsâincluding Facebook, Instagram, and several Yandex apps including Maps and Browserâsilently listen on fixed local ports for tracking purposes.
These native Android apps receive browsers' metadata, cookies and commands from the Meta Pixel and Yandex Metrica scripts embedded on thousands of web sites. These JavaScripts load on users' mobile browsers and silently connect with native apps running on the same device through localhost sockets. As native apps access programatically device identifiers like the Android Advertising ID (AAID) or handle user identities as in the case of Meta apps, this method effectively allows these organizations to link mobile browsing sessions and web cookies to user identities, hence de-anonymizing users' visiting sites embedding their scripts.
This web-to-app ID sharing method bypasses typical privacy protections such as clearing cookies, Incognito Mode and Android's permission controls. Worse, it opens the door for potentially malicious apps eavesdropping on usersâ web activity.
Excellent article qui couvre les précieux ajouts à Node.js ces derniÚres années, pour réduire le besoin en dépendances externes, et écrire du code plus efficace et plus maintenable.
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Idée intéressante d'aménagement de chambre d'adolescents.
â Liens directs
le juge Chhabria a estimĂ© que lâentraĂźnement des modĂšles dâIA de Meta sur une vaste base de donnĂ©es de livres rĂ©unis sans autorisation correspondait Ă un usage « raisonnable » (« fair use ») du copyright, la version amĂ©ricaine du droit dâauteur. Câest lĂ un des arguments juridiques clĂ©s des entreprises dâIA.
On tombe vraiment sur la tĂȘte ...
Dernier point, enfin, pour inciter les salariĂ©s disposant de soldes Ă©levĂ©s sur leurs comptes Edenred et consorts Ă dĂ©penser leurs avoirs, il ne devrait plus ĂȘtre possible de faire passer dâune annĂ©e Ă lâautre ses TR, comme pour les titres papier.
Il serait bon de préciser que l'argent est censé revenir au CSE s'il y en a un (des oeuvres sociales sinon).
Est-ce que cela va aussi changer ?
Lâutilisation des aides publiques et leur conditionnement, leur rĂŽle pour orienter la stratĂ©gie des entreprises⊠Autant dâenjeux qui ont animĂ© les dĂ©bats de la commission sĂ©natoriale qui a vu dĂ©filer devant elle aussi bien des grands patrons du CAC 40 que le ministre de lâĂ©conomie, des fonctionnaires de Bercy ou des chercheurs.
Les quelque 70 auditions Ă©talĂ©es sur six mois de la commission dâenquĂȘte sĂ©natoriale sur lâutilitĂ© des aides publiques aux grandes entreprises ont mis au jour un certain nombre de dĂ©bats rĂ©currents et dâenjeux-clĂ©s. FlorilĂšge des dĂ©bats menĂ©s par les sĂ©nateurs Olivier Rietmann (Les RĂ©publicains, Haute-SaĂŽne), en tant que prĂ©sident, et Fabien Gay (Parti communiste, Seine-Saint-Denis), comme rapporteur.
« Du crĂ©dit dâimpĂŽt recherche, les entreprises peuvent faire ce quâelles veulent »
« Un rĂŽle absolument majeur », pour le PDG de Thales. Une aide « dĂ©terminante », pour le directeur gĂ©nĂ©ral dâAir liquide. Un « dispositif essentiel » pour le prĂ©sident dâArcelorMittal. Les grands patrons, premiers dĂ©fenseurs du crĂ©dit dâimpĂŽt recherche (CIR). Cette dĂ©pense annuelle de 8 milliards dâeuros pour lâEtat vise à « soutenir lâeffort en recherche et dĂ©veloppement [R&D] des entreprises, en leur permettant de dĂ©duire de leurs impĂŽts une partie de leurs dĂ©penses en la matiĂšre [jusquâĂ 30 millions dâeuros pour 100 millions dâeuros de dĂ©penses] », explique Carole Maudet, sous-directrice de la direction gĂ©nĂ©rale des finances publiques, auditionnĂ©e dĂ©but mars.
Cela a reprĂ©sentĂ© 171 millions dâeuros en 2023 pour Thales, 98 millions pour Airbus, 36,4 millions pour Air liquide, 20 millions pour Vinci⊠Mais qui contrĂŽle lâutilitĂ© de cette dĂ©pense budgĂ©taire ? « Lâadministration fiscale doit sâassurer que les projets dĂ©clarĂ©s par les entreprises relĂšvent bien de la R&D, et que les dĂ©penses prĂ©sentĂ©es sont conformes aux rĂšgles dâĂ©ligibilitĂ© », dĂ©veloppe Mme Maudet, qui constate que « lâexercice du contrĂŽle devient de plus en plus compliquĂ© », ses services devant faire appel à « une expertise extĂ©rieure » aux « connaissances scientifiques ou techniques approfondies ».
Quant à « ce que les entreprises en font, on ne sait pas. Enfin, elles peuvent en faire ce quâelles veulent », rĂ©sume Evens Salies, Ă©conomiste Ă lâObservatoire français des conjonctures Ă©conomiques, qui plaide comme dâautres pour « des Ă©valuations ». Car « le coĂ»t de ce crĂ©dit dâimpĂŽt a Ă©tĂ© multipliĂ© par 16 [depuis 2008] sans constat de saut en matiĂšre de R&D ».
Peu connu pour sa R&D, Accor a tout de mĂȘme reçu 1,6 million dâeuros de CIR en 2023. GrĂące Ă lui, explique son PDG, SĂ©bastien Bazin, le groupe hĂŽtelier amĂ©liore ses systĂšmes informatiques et sa plateforme de rĂ©servations pour les chambres de ses hĂŽtels du monde entier.
Les sĂ©nateurs dĂ©couvrent dâailleurs, mĂ©dusĂ©s, que le CIR peut financer des sous-traitants hors de lâHexagone. Chez Air liquide, par exemple, 3 % des dĂ©penses Ă©ligibles se situent dans « lâespace Ă©conomique europĂ©en, notamment [son] centre de R&D Ă Francfort [Allemagne] », explique son directeur gĂ©nĂ©ral, François Jackow.
Avant 2022, TotalEnergies pouvait recevoir de 70 Ă 80 millions dâeuros par an, rappelle ainsi son PDG, Patrick PouyannĂ©. En regroupant dĂ©sormais « tous les ingĂ©nieurs de TotalEnergies dans une mĂȘme entitĂ© juridique », le groupe a renoncĂ© à « 15 Ă 20 millions dâeuros de CIR », estime-t-il, souriant de cette dĂ©monstration « dâanti-optimisation fiscale ».
Les grands patrons finissent par simplifier les enjeux : en lâabsence du CIR, ils localiseraient tout simplement leur recherche ailleurs quâen France. « Le CIR est un outil dâattractivitĂ© et de compĂ©titivitĂ© : quand nous avons Ă choisir la localisation dâun Ă©quipement, dâun projet, cet avantage fiscal est lâun des critĂšres qui entrent en ligne de compte », fait ainsi valoir Jacques Volckmann, vice-prĂ©sident R&D France de Sanofi. Ce crĂ©dit dâimpĂŽt fait que nous sommes dans la moyenne europĂ©enne pour le coĂ»t du chercheur. Sans lui, on serait au niveau des Etats-Unis. »
Le PDG, Patrice Caine, tient Ă mettre en regard les 171 millions dâeuros reçus avec lâensemble de la R&D de Thales dans le monde : 4,2 milliards dâeuros par an, avec 33 000 chercheurs, dont 60 % en France. Câest lâĂ©quivalent du budget du Centre national de la recherche scientifique. Tout plafonnement du CIR « enverrait finalement le message quâil est plus attractif dâaller ailleurs », prĂ©vient Olivier AndriĂšs, directeur gĂ©nĂ©ral du groupe Safran.
« A partir dâun certain niveau, les aides publiques ne peuvent-elles pas servir Ă verser des dividendes ? »
« Si une entreprise a besoin dâĂȘtre aidĂ©e, câest quâelle Ă©prouve des difficultĂ©s. Or, aux yeux de lâopinion publique, il peut paraĂźtre choquant que cette mĂȘme entreprise distribue des dividendes Ă ses actionnaires Ă partir des profits rĂ©alisĂ©s, ce qui suggĂ©rerait quâelle nâavait pas besoin des aides reçues. » Câest lĂ , rĂ©sumĂ©e par Jordan Melmies, Ă©conomiste au Centre lillois dâĂ©tudes et de recherches sociologiques et Ă©conomiques (ClersĂ©), une question au cĆur de la commission dâenquĂȘte.
Olivier Rietmann interroge Sanofi : « Je suis libĂ©ral, je sais la place des dividendes, mais ne pensez-vous pas que, Ă partir dâun certain niveau, les aides publiques peuvent servir Ă verser des dividendes ? » Son collĂšgue Fabien Gay soumet ainsi au PDG de Carrefour, Alexandre Bompard, un tableau quâil a lui-mĂȘme bricolĂ© Ă partir de donnĂ©es diffusĂ©es aux actionnaires ou dans la presse, pour rapporter les aides touchĂ©es aux dividendes versĂ©s : « En six ans, les exonĂ©rations, additionnĂ©es au CICE [crĂ©dit dâimpĂŽt pour la compĂ©titivitĂ© et lâemploi, supprimĂ© en 2019] sâĂ©lĂšvent Ă 2,3 milliards dâeuros. Or, sur cette mĂȘme pĂ©riode, le rĂ©sultat net atteint 3,6 milliards dâeuros, et les dividendes versĂ©s 2,8 milliards dâeuros. »
Alexandre Bompard dĂ©fend, lui, que 50 % des aides sont « affectĂ©es au champ du recrutement et de la formation » et 35 % « vers les gains de pouvoir dâachat en faveur de [ses] collaborateurs et de [ses] clients ». Ainsi se fĂ©licite-t-il des « nĂ©gociations sur les salaires », en sâappuyant sur un chiffre Ă©tonnant : « Entre 2021 et 2024, le salaire de base dâun hĂŽte ou dâune hĂŽtesse de caisse a ainsi progressĂ© de 15,9 %. » Oubliant de dire que câest exactement lâaugmentation automatique du smic sur la pĂ©riode.
« Lâargent public a clairement servi Ă rĂ©munĂ©rer les actionnaires », conclut le sĂ©nateur communiste qui, plus tard, met ce mĂȘme tableau sous les yeux du ministre de lâĂ©conomie et des finances. « La similitude des montants peut certes interroger, rĂ©agit Eric Lombard. La vraie question est : fallait-il que ce dispositif bĂ©nĂ©ficie Ă une entreprise dĂ©jĂ rentable ? »
MĂȘme le patron de TotalEnergies a abondĂ©, rappelant quâil nâĂ©tait pas allĂ© chercher les aides lors de la pandĂ©mie de Covid-19. « Je crois au capitalisme, Ă son Ă©thique, il faut ĂȘtre cohĂ©rent : je ne peux pas percevoir de lâargent public que je redistribue en dividendes », argumente-t-il, Ă©voquant lui-mĂȘme lâidĂ©e dâune « aide remboursable ». « Il me paraĂźt normal que, en cas de retour Ă bonne fortune, la question se pose dâune forme de remboursement, car lâargent de lâEtat, câest lâargent des Français. »
« Avec ces entreprises qui ne renoncent Ă aucune aide, ni Ă aucune suppression dâemploi, câest fromage, dessert et digestif »
« Un milliard dâeuros de CIR en dix ans, mais 3 500 suppressions de postes dans la recherche et dĂ©veloppement. (âŠ) Comment expliquez-vous que vous soyez lâun des champions du crĂ©dit dâimpĂŽt recherche tout en faisant fondre vos effectifs en R&D ? » CommencĂ©e sur cette question du rapporteur Fabien Gay, lâaudition des dirigeants du groupe pharmaceutique Sanofi vire Ă la bataille de chiffres. « Nous contestons le chiffre de 3 500 suppressions dâemplois. (âŠ) Nous avons diminuĂ© nos effectifs dâenviron un millier de personnes », rĂ©torque Jacques Volckmann, Ă©voquant plutĂŽt des « dĂ©parts volontaires ». « Les dĂ©parts volontaires, ça nâexiste pas. (âŠ) Je ne connais personne qui se soit levĂ© le matin en se disant quâil serait volontaire pour perdre son emploi », sâagace le rapporteur.
Sanofi est un symbole, et les sĂ©nateurs nâont pas lâintention de mĂ©nager ses reprĂ©sentants. « On a le sentiment quâavec ces entreprises, qui ne renoncent Ă aucune aide, ni Ă aucune suppression dâemploi, câest fromage, dessert et digestif â toujours, et que les salariĂ©s sont, eux aussi, toujours la variable dâajustement », dĂ©plore M. Gay.
Arguant de la nĂ©cessitĂ© de « se transformer » pour assurer son avenir, Sanofi souligne que les aides publiques ont « un rĂŽle pivot » pour dĂ©velopper et maintenir lâactivitĂ© de lâentreprise dans lâHexagone. « Câest grĂące Ă elles que Sanofi peut effectuer 30 % de sa recherche et dĂ©veloppement en France, alors que notre pays ne reprĂ©sente que 3 % de notre chiffre dâaffaires », plaide Charles Wolf, son directeur France, citant lâinstallation dâune plateforme Ă ARN messager Ă Marcy-lâEtoile (RhĂŽne) et dâune usine de vaccins et de biomĂ©dicaments Ă Neuville-sur-SaĂŽne (RhĂŽne). « Ce que nous faisons, câest que nous rapatrions du profit en France, en y localisant des centres de recherche et des usines, dĂ©veloppe AgnĂšs PerrĂ©, directrice financiĂšre France, alors que le groupe rĂ©alise 50 % de son chiffre dâaffaires aux Etats-Unis. Câest une sorte de boucle vertueuse, qui apporte de la valeur sur le territoire français. »
Le lendemain de cette audition houleuse, les sĂ©nateurs reçoivent la direction gĂ©nĂ©rale des entreprises (DGE). « Pour le plan France 2030, vĂ©rifiez-vous si les entreprises qui touchent une aide publique licencient ? Est-ce un critĂšre qui conditionne le versement de lâaide ? », interroge Fabien Gay. « En gĂ©nĂ©ral, il nây a pas de critĂšre spĂ©cifique excluant une entreprise de lâĂ©ligibilitĂ© si elle est en train de procĂ©der Ă des licenciements », rĂ©pond le directeur de la DGE.
Du cĂŽtĂ© des syndicats, comme Luc Mathieu, secrĂ©taire national de la CFDT, on prĂŽne la conditionnalitĂ© des aides, et notamment leur « remboursement si lâentreprise en restructuration rĂ©alise des bĂ©nĂ©fices ». « Nous comprenons [ce] raisonnement, a plaidĂ© Guillaume Darrasse, directeur gĂ©nĂ©ral dâAuchan (2 389 licenciements annoncĂ©s en 2024). Mais, dans le cas dâAuchan, ces aides ont permis de diffĂ©rer un certain nombre de dĂ©cisions difficiles et de prĂ©server au maximum lâemploi. »
Eric Lombard tranche le dĂ©bat : « Poser des conditionnalitĂ©s sur le maintien de lâemploi risque de dissuader les entreprises de crĂ©er des usines en France. Une entreprise peut dĂ©cider de rĂ©duire les effectifs, câest la libertĂ© dâentreprendre. »
« Lâaide publique est un investissement de la sociĂ©tĂ© au service de la dĂ©carbonation »
« Ce maquis des aides publiques est aussi un magot, un extraordinaire levier pour accompagner la transformation de lâĂ©conomie française » : le 10 fĂ©vrier, lâĂ©conomiste Maxime Combes Ă©claire le sujet sous un jour diffĂ©rent. « La politique des aides dâEtat vise Ă contribuer Ă lâatteinte des finalitĂ©s que lâUnion europĂ©enne sâest fixĂ©es, continue plus tard Olivier Guersent, directeur gĂ©nĂ©ral de la concurrence Ă la Commission europĂ©enne. Par exemple, elle soutient la dĂ©carbonation ; elle permet le dĂ©veloppement dâune politique dâinnovation et de recherche capable de faire Ă©merger des innovations de rupture. » Lâaide publique ? « Un investissement de la sociĂ©tĂ© au service de la dĂ©carbonation des entreprises, souvent non rentable Ă court terme, mais essentielle pour la planĂšte et la sociĂ©tĂ© », renchĂ©rit Eric Lombard.
Cette position fait rapidement consensus : les aides publiques sont lâun des rares instruments de lâEtat pour orienter la stratĂ©gie des entreprises. Mal connues, celles liĂ©es Ă lâinnovation (plan France 2030) ou Ă la transition Ă©nergĂ©tique sont colossales. Les 850 millions dâeuros proposĂ©s Ă ArcelorMittal pour dĂ©carboner son site de Dunkerque (Nord) ont Ă©tĂ© sous le feu des projecteurs lorsque le sidĂ©rurgiste a annoncĂ© 600 suppressions de postes en avril. Mais qui savait quâAir liquide a perçu 47,5 millions dâaides Ă la dĂ©carbonation pour la seule annĂ©e 2024, et plusieurs dizaines de millions dâeuros pour divers projets de captage de CO2 et de stations dâhydrogĂšne ?
« Lorsquâune entreprise se fait aider, par exemple dans un processus de dĂ©carbonation, et quâelle sâarrĂȘte au milieu du guĂ©, que peut faire lâEtat ? », interroge, lors dâune audition, la sĂ©natrice Anne-Sophie Romagny (Marne, Union centriste). « Il serait intĂ©ressant de disposer de statistiques sur le taux de rĂ©cupĂ©ration des aides indues », suggĂšre la professeure AnĂ©mone Cartier-Bresson, spĂ©cialiste en droit public des affaires. Charles Amyot, PDG dâExxonMobil France, plaide le droit Ă lâĂ©chec : « Il faut expliquer Ă nos concitoyens que cela fait partie du processus. Dans lâindustrie, il arrive que nous investissions dans une technologie ou un marchĂ© qui ne se concrĂ©tise pas. »
En 2017, Michelin avait indiquĂ© que les 4,3 millions dâeuros perçus au titre du CICE serviraient Ă lâachat de huit machines pour son site de La Roche-sur-Yon. Avant dâannoncer sa fermeture en 2019. « Deux de ces machines ont Ă©tĂ© montĂ©es, puis dĂ©montĂ©es ; six autres sont restĂ©es dans les cartons et sont parties dans des usines en Espagne, en Roumanie et ailleurs⊠», sâindigne Fabien Gay. « Les fermetures de sites ne sont pas dĂ©cidĂ©es longtemps Ă lâavance », argumente le PDG de Michelin, Florent Menegaux. Qui finit par lĂącher : « Si le CICE nâa pas servi pour les machines restĂ©es en France, ce ne serait pas anormal quâon les rembourse. » CâĂ©tait dĂ©jĂ la promesse quâavait faite son prĂ©dĂ©cesseur devant « le tollĂ© » suscitĂ© Ă lâĂ©poque, lui rappelle le sĂ©nateur Thierry Cozic (Sarthe, Parti socialiste), et « il sâĂ©tait finalement rĂ©tractĂ© ».
« On ne peut pas parler dâaides si on ne parle pas de compĂ©titivitĂ© »
Le crĂ©dit dâimpĂŽt pour la compĂ©titivitĂ© et lâemploi portait-il mal son nom ? Devant son concepteur, lâancien haut fonctionnaire Louis Gallois, Fabien Gay rappelle « lâengagement formulĂ© par [le prĂ©sident du Medef] Pierre Gattaz de crĂ©er 1 million dâemplois » lors de sa crĂ©ation, en 2013. Or, selon France StratĂ©gie, son effet total « reste estimĂ© Ă 100 000 emplois environ, ce qui est faible, rapportĂ© Ă son coĂ»t â de lâordre de 18 milliards dâeuros en 2016 ». M. Gallois le corrige : « France StratĂ©gie a examinĂ© les rĂ©sultats du CICE sous le seul angle de lâemploi. Or, jâai proposĂ© ce dispositif sous le seul angle de la compĂ©titivitĂ© ! »
Patrice Caine, de Thales, rĂ©sume le sentiment dominant chez les PDG : « On ne peut pas parler dâaides si on ne parle pas de compĂ©titivitĂ©. » Une notion qui rime pour eux avec baisse du « coĂ»t » du travail en France. Cela vaut pour les chercheurs, avec le CIR. Cela vaut pour les emplois peu qualifiĂ©s, grĂące au CICE (devenu un allĂšgement de cotisations en 2019), venu complĂ©ter les exonĂ©rations de cotisations sur les bas salaires en place depuis les annĂ©es 1990. Un coĂ»t de 75 milliards dâeuros pour lâEtat en 2023.
Pour les entrepreneurs qui jugent trop lourd le poids des prĂ©lĂšvements obligatoires en France, les aides publiques participent ainsi au rééquilibrage de la balance. « LVMH est peut-ĂȘtre le groupe le plus patriote du CAC40 », sâest vantĂ© son PDG, Bernard Arnaud. Le groupe a perçu 275 millions dâeuros dâaides publiques en 2023, montant que, dâaprĂšs sa directrice des finances, CĂ©cile Cabanis, il « convient de rapporter Ă une contribution fiscale de 3,8 milliards dâeuros et un montant dâinvestissement en France de 3,9 milliards ».
Le patron de Vinci, Xavier Huillard, est, lui, venu avec sa batterie de chiffres pour montrer que les aides publiques sont « loin de compenser les Ă©carts de charges sociales employeur avec les pays voisins ». Il affirme avoir payĂ© 2,2 milliards dâeuros dâimpĂŽts en France en 2023 (impĂŽts sur les bĂ©nĂ©fices, impĂŽts de production et taxes diverses) pour un bĂ©nĂ©fice net du groupe dans lâHexagone de 2,5 milliards dâeuros cette annĂ©e-lĂ . Pour 2025, le montant des impĂŽts acquittĂ©s par Vinci en France devrait approcher les 3 milliards dâeuros : « Cette annĂ©e, donc, nos impĂŽts vont probablement dĂ©passer notre rĂ©sultat net ; je le dis sans esprit de polĂ©mique, mais câest une situation unique par rapport Ă lâensemble des grands pays oĂč nous sommes prĂ©sents : câest un fait. »
Chercheur au ClersĂ©, Laurent Cordonnier relativise : « En matiĂšre de coĂ»t salarial moyen par unitĂ© de produit, si lâon retient une pĂ©riode allant de 1996 Ă aujourdâhui, nous sommes Ă peu prĂšs au mĂȘme niveau que lâAllemagne en dĂ©but et en fin de pĂ©riode. » Selon lui, « lâĂ©cart des coĂ»ts salariaux ne peut donc pas expliquer lâĂ©volution du commerce extĂ©rieur de la France (âŠ) passĂ© dâexcĂ©dentaire Ă nettement dĂ©ficitaire. Si les aides nâont pas permis de rĂ©tablir la compĂ©titivitĂ© de lâĂ©conomie française et de rĂ©industrialiser sensiblement notre pays, Ă quoi ont-elles servi ? »
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