Google s'apprête à fermer son réseau de serveurs Google Global Cache en Russie. Il s'agit de l'infrastructure installée chez les fournisseurs d'accès internet locaux, qui permet d'accélérer les services du géant américain, notamment son moteur de recherche, Gmail, Google Docs et, surtout, YouTube. Cette décision s'inscrit dans le cadre d'un retrait progressif de l'entreprise de l'écosystème technologique russe. À ce stade, seules les machines les plus anciennes, dont le cycle de vie s'est achevé il y a près de huit ans, seront mises hors service. Cependant, on ignore combien de serveurs plus récents resteront actifs et combien de temps l'infrastructure de Google continuera de fonctionner sous sa forme actuelle. Les serveurs Google Global Cache jouent un rôle essentiel dans la diffusion de contenu. Les vidéos YouTube les plus visionnées sont copiées localement puis diffusées directement aux utilisateurs. Ce modèle réduit la latence et allège la charge sur les connexions internationales. Les autorités russes ont déjà évoqué l'infrastructure de Google comme l'une des causes du ralentissement notable de YouTube, que les utilisateurs ont commencé à observer en juillet 2024. Désormais, la fermeture prévue de certains serveurs pourrait encore aggraver le problème.
D'après les informations publiées par RBC, Google a adressé des courriers officiels aux opérateurs internet russes pour annoncer le retrait des serveurs Dell R720. L'entreprise justifie cette décision par l'arrêt de la production et l'absence de garantie et de support technique pour ce modèle. Dans sa correspondance, Google a assuré que les serveurs Google Global Cache restants au sein de l'infrastructure des opérateurs resteraient opérationnels pour le moment. Parallèlement, l'entreprise a annoncé que des instructions détaillées concernant la procédure d'arrêt et le retrait physique des équipements des baies de serveurs seraient fournies. Le processus de démantèlement des infrastructures devrait débuter le 26 janvier 2026. Certains opérateurs ont déjà retiré les machines concernées de leurs centres de données. Selon des sources anonymes du secteur, la société européenne MPK Asset Solutions, spécialisée dans la gestion des infrastructures informatiques mises hors service, joue le rôle d'intermédiaire pour le démantèlement et la mise au rebut des équipements. Les experts soulignent qu'un transport physique des serveurs hors de Russie est improbable. Un scénario plus réaliste consisterait en leur arrêt à distance et leur destruction locale, notamment compte tenu de la procédure de faillite en cours de l'entité juridique russe de Google.
Les experts en télécommunications sont unanimes : les utilisateurs de YouTube seront les plus touchés. Les autres services Google sont moins sensibles aux délais locaux, tandis que la vidéo haute définition exige une infrastructure importante à proximité du destinataire.D'après les sources de RBC, une part importante des équipements de Google à Moscou et à Saint-Pétersbourg arrive en fin de vie. Les estimations font état d'une prédominance de serveurs anciens et d'un pourcentage significatif d'équipements réseau obsolètes. À terme, le trafic de Google devrait être progressivement redirigé vers des centres de données européens. Des experts indépendants soulignent que les serveurs Dell R720 ont plus de dix ans et que leur support officiel a pris fin en 2018. Parallèlement, on observe une baisse notable du trafic généré par les services Google en Russie, liée à la disponibilité limitée de YouTube et à l'évolution du contexte réglementaire. Google conserve la maîtrise totale de son infrastructure, les serveurs étant gérés à distance grâce à son propre logiciel. Cela lui permet de mettre hors service unilatéralement ces équipements, sans l'intervention de partenaires locaux. Pour l'instant, cependant, certains serveurs restent opérationnels, aussi bien pour les grands que pour les petits opérateurs, et le trafic Google continue d'y transiter. (
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