Canal Seine Nord, Méthanisation, Aéroport, Gens du Voyage, CFU 2024… des débats à la CAPH
(Unité de méthanisation)
En propos liminaire, le Président du syndicat Symsee, maire de Saint-Python depuis 30 ans, est venu présenter aux conseillers communautaires la mission de ce syndicat en charge de la gestion des berges et des cours d’eau : « Il n’y a pas pire qu’un cours d’eau non aménagé ! », plus d’infos sur https://www.va-infos.fr/2025/02/10/la-gestion-des-cours-deau-pour-les-nuls/
L’aéroport Valenciennes-Denain en grande souffrance
Depuis que le syndicat mixte est géré par le duo des EPCI du Valenciennois (Valenciennes Métropole et La Porte du Hainaut), l’aéroport n’a jamais connu une telle instabilité. A tel point que le Sous-Préfet de Valenciennes a repris la main comme autorité compétente jusqu’à la mise en place du prochain syndicat (post-élections communautaires) face « à des conseils syndicaux dans l’incapacité de tenir une assemblée faute de quorum », souligne Joshua Hochart, élu ville de Denain.
Annie Denis, élue ville de Denain et surtout membre du Conseil d’administration du syndicat mixte de l’Aéroport Valenciennes-Denain, confirme que « le Directeur actuel est en arrêt maladie (Florian Beaufils, présent dans le public de ce conseil communautaire). Les élus de la CAPH ont pris leurs responsabilités afin de signaler certaines dérives. La Chambre Régionale des Comptes va donc débarquer, tout comme le Contrôle de Légalité (pas commun), au sein de cette structure. »
Inutile de souligner que cet aéroport est un outil économique de premier plan au moment où de nouvelles grandes signatures arrivent sur le Valenciennois. En effet, ce dernier fait partie intégrante du potentiel de mobilité des produits et des personnes dans le monde de l’entreprise.
Le CNSE, le sujet clivant plus que tous les autres
Une délibération relative au changement de statuts du syndicat Docks Seine Nord Europe, déjà validée par le conseil communautaire de Valenciennes Métropole, sur la composition du Conseil d’administration du syndicat en charge de la gestion des ports publics sur l’arrondissement, est arrivée dans l’hémicycle… anodine au premier abord. Dans cette optique, la CCI Grand Hainaut ne souhaite plus gérer ces derniers et par suite, les élus communautaires de La Porte du Hainaut et de Valenciennes Métropole vont se répartir les sièges à égalité avec une présence minimale de la chambre consulaire.
L’occasion de lancer le débat en plein chantier du Canal Seine Nord Europe. Très investi sur cet item, Christophe Vanherseker, élu ville de Trith-st-Léger, expose son point de vue : « Sur un parcours de 107 km, le CNSE va coûter 40 milliards. Ce hub logistique serait une artère à containers jusque Paris, mais également un vortex financier. D’ailleurs, Vinci et Bouygues ont choisi de se retirer du projet. Concrètement, c’est le plus grand chantier en France et de son histoire. Enfin, le CNSE est calibré pour des péniches de très grande capacité et la batellerie française n’est pas du tout adaptée. »
Le conseiller régional, Jean-Michel Michalak, réplique au titre de sa forte implication dans le syndicat en charge de la réalisation des travaux : « Tout est faux ou presque dans les propos de M. Vanherseker, le coût est d’environ 5 milliards. Je ne comprends pas l’opposition de votre groupe politique, vous êtes pour le transport fluvial et contre le CNSE ! Ensuite, il n’y a jamais eu une probabilité où ce chantier pomperait de l’eau dans les nappes phréatiques. Enfin, cette réalisation est une véritable opportunité de relier en terme fluvial Le Havre, Dunkerque, et Paris. »
Pascal Jean, vice-président, met en exergue le fait que l’abandon de Vinci et Bouygues n’est pas un exemple : « Ils ne sont présents que pour la rentabilité. »
Sur la bataille des chiffres, elle n’est pas achevée, car à la sortie de l’hémicycle, Christophe Vanhersecker alerte la presse « j’ai contacté des élus régionaux et ils m’indiquent que le Conseil régional vient de valider 8 millions d’euros de plus sur le CNSE ! » Un chiffrage indépendant et incontestable ne serait pas superflu sur ce dossier… !
La méthanisation arrive sur La Porte du Hainaut
La nécessité de diminuer, voire de supprimer, l’énergie fossile n’est plus à démontrer sans même parler d’une indépendance totale face au gaz russe… ! Dans cette optique, le mix énergétique constitue le chemin le plus logique sans dogmatisme pour l’une ou l’autre énergie, continue ou alternative. Toutefois, le besoin d’une production énergétique imposante est absolument vitale sauf à vouloir revenir à un autre mode de vie, difficile à croire !
Par suite, le gaz vert utilisant des déchets d’animaux et organiques (cultures, industrie agro) constitue une piste intéressante. Sur la région des Hauts de France, la 100ème unité de méthanisation sera inaugurée ce mercredi 02 juillet 2025 sur la commune de Laon (Aisne). « Nous ne pourrions rien faire et éviter les polémiques, mais pour autant nous ne savons pas quoi faire des déchets ! », commente Bruno Saligot, vice président en charge du climat.
Ce propos vient après l’avertissement de Christophe Vanhersecker sur la méthanisation lorsqu’elle est sur-dimensionnée. Déjà, sur la CAPH, il n’existe qu’une exploitation avec du gaz vert injecté dans le réseau, sur Haveluy. « Il y a un risque élevé. Est-ce une véritable fausse bonne idée. Ensuite, le méthane est très dangereux et hautement explosif. Tout se joue dans la taille de l’unité de méthanisation, elle est opportune lorsque celle-ci est en phase avec l’environnement voisin. C’est pourquoi, nous devons rester vigilants sur ce dossier. »
Néanmoins, le conseil communautaire a validé cette convention avec le réseau GRDF, dans le cadre d’un AMI (Appel à Manifestation d’Intérêt), dont l’objet sera de travailler au développement de la méthanisation sur le territoire accompagné par la Chambre d’Agriculture. A ce titre, « nous devons informer la population de l’existence d’un chantier de méthanisation pour une meilleure acceptabilité par les administrés », ajoute Bruno Saligot. Sur ce point, Jean François Delattre, maire de Haspres, se rappelle avoir découvert l’existence d’un projet sur un panneau aux abords d’un chantier sur sa commune : « J’y suis totalement favorable, mais la commune et sa population doivent être informées en amont ! »
Comme toujours, le risque se situe dans la dimension d’un projet. En effet, lorsque vous avez une unité de méthanisation consommatrice des déchets animaliers et organiques des exploitants agricoles, porteurs du projet ou voisins, voire l’industrie agroalimentaire assez proche ou plus simplement les déchets alimentaires des collectivités locales à proximité, tout est bon pour la production d’un gaz vert, d’une énergie propre. Par contre, lorsque vous avez une méthanisation surdimensionnée avec des productions agricoles dédiées, avec du maïs très consommateur en eau, cela devient une hérésie écologique. Là, le rôle de la CAPH sera donc veiller à l’architecture d’un projet structuré, cohérent, financé et le sujet est central, acceptable par la population, et écologiquement durable !
Les gens du voyage
Assurément, cet item ne quitte jamais les hémicycles des 2 agglo. En l’espèce, le sujet de la sédentarisation des gens du voyage pose problème. En effet, quelle que soit sa conviction sur le dossier, très variable dans les opinions, il est évident que l’existence d’une aire de passage demeure destinée aux gens du voyage de passage…Par suite, la sédentarisation sur ces sites constitue de fait un trouble au bon fonctionnement et à la gestion des flux de ces populations, persécutée durant la seconde guerre mondiale, dont la France, tout à son honneur, prend soin depuis la fin de ce conflit planétaire.
Le CFU 2024
Concernant les dotations 2024, elles restent stables depuis 2021 avec une progression de 2% et un montant à hauteur de 9,5 millions d’euros.
Concernant la dette, La Porte du Hainaut « a fait le choix de ne pas emprunter en 2024 et donc de réduire sa dette publique ». Ensuite, Jean-François Delattre rappelle que 2024 était la dernière année de constitution de la provision (pour risque judiciaire relatif à la TEOM) et donc la récupération de la ligne budgétaire afférente de 16 millions d’euros dans le budget 2025.
La masse salariale évolue comme dans beaucoup d’EPCI compte tenu d’un besoin impérieux d’un recrutement de compétences en soutien des collectivités locales, étranglées financièrement… !
Sur la CFU 2024, les canons de solvabilité financière ont été préservés. En résumé, la capacité de désendettement demeure en dessous de 7 années, l’épargne de gestion est à 34 millions d’euros au CFU 2024, et le stock de dette prévue à hauteur de 74 millions d’euros fin 2025.
En bref :
Sur l’ERBM (Engagement sur le Renouveau du Bassin Minier), La Porte du Hainaut s’engage à hauteur de 750 000 euros sur la fin des travaux du contournement Nord. Ensuite, l’EPCI va contribuer aussi à l’aménagement des abords du site minier de Wallers Arenberg « afin d’améliorer son attractivité », précise Aymeric Robin. Ce soutien s’inscrit sur la période 2025/2027, date à laquelle le dispositif ERBM, initié par Bernard Cazeneuve en 2017, s’achèvera.
Daniel Carlier
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