Pu… 11 ans !
Simili vulgaire, ouais, ne serait-ce que parce que j’ai raté l’étape symbolique des 10 ans. Mais c’est un fait : le première article du blog date de Septembre 2013 (le 21 pour être précis, pile au début de l’automne); techniquement on peut même dire que j’ai raté les 11 ans. Il en aura vu passer des vertes et des pas mûres, de mes expérimentations d’alors, de mes changements de vie aussi, et même s’il est moins qu’actif ces dernières années, je n’ai pas non plus prévu de « débrancher la prise ».
Le calme plat de la technique
Il a beau avoir changé de tête et d’activité au fil des ans, une chose n’a pas changé : WordPress. Le vénérable moteur de blog écrit en PHP a vu passer de la version du langage de 5.4 à 7.4 actuellement, avec un futur assez proche à 8.1/8.2 en fonction de mon niveau de confiance (vu la gueule du dernier live – ah oui, j’en parle juste après-, c’est pas pour tout de suite le temps de tout régler, pas merci SELinux). Et je ne vais pas me risquer à lister les versions même de WordPress. Par contre, exit le vieillissant Debian 8, dont ce n’était même pas la première maison. Je ne me souviens plus bien si c’était la même version depuis le début, à savoir de Debian 5 à Debian 8, en passant par 6 et 7; dire que dans le billet des 5 ans je parlais de réinstaller une Debian 10… Passé d’Apache à Nginx, de PHP « module » à PHP-FPM, ajout de Redis pour calmer les ardeurs des entrées/sorties du vieillissant matériel… Toutes ces choses sont désormais sur un RockyLinux 9 parti pour durer. Bon ça c’était pour la technique.
Le blog a pour l’instant eu trois « visages », Responsive, Simone, Momentous, sachant que le deuxième a été l’occasion pour moi de commencer à expérimenter les thèmes enfants, méthode privilégiée pour apporter ses propres modifications à un thème déjà fourni, bien pratique quand mes propres compétences dans le développement sont plus que limitées. Bon par contre Momentous n’a pas été mis à jour depuis deux ans semble-t-il (ou alors c’est un effet de bord du problème de version de WordPress et/ou de prérequis, comme pour les plugins), donc même en ayant eu la flemme de changer de thème y’a trois ans il semble que je ne vais pas y couper. Reste à savoir quelle sera la nouvelle base. Déjà en 2013 j’avais visé une lecture agréable sur mobile en plus du PC, ça n’est pas près de changer. L’édition est plus problématique, mais pour la sécurité je ne peux plus utiliser l’application mobile, ceci étant dit, vu ma productivité quasi nulle on va dire que ce n’est pas très grave hein
En fait en parlant de base, plus ça va et plus je me pose la question de quitter WordPress. Je ne publie plus assez souvent pour le justifier, même sur les derniers articles les commentaires ne se sont pas bousculés, donc il y a réflexion à changer de moteur, et d’alléger le tout pour passer à… (roulement de tambours) un SSG, en français un générateur de site statique. Original, non ? Nouvelle méthode de construction, nouvelle méthode de production de contenus, une légèreté à toute épreuve (surtout que le serveur Hetzner est back par un SSD), y’a de quoi s’amuser très fortement en préparant une telle migration.
Une activité dans les chaussettes, mais ce n’est pas très grave non plus
11 ans… À l’époque j’avais utilisé une métaphore scolaire pour parler des 5 ans, on approcherait donc du collège. Et malgré un ralentissement déjà visible à l’époque, de plus en plus important, la diversité des sujets est resté un moteur de mon écriture, ce qui n’est pas pour me déplaire. Même si certains articles ont bien mieux vieillis que d’autres. Linux évidemment, administration système, streaming, auto-hébergement, hacking, hardware, jeu vidéo, cinéma, et j’en passe, je ne me suis pratiquement rien interdit comme sujets à partir du moment où j’avais, selon moi, un éclairage suffisamment rare ou intéressant à partager. Et s’il fallait avoir quelques regrets, c’est d’avoir perdu l’envie du partage des petites astuces du quotidien, et évidemment les gros articles de vulgarisation. Vu le niveau toujours abyssal de la population générale sur les questions numériques au sens large, il est toujours plus que nécessaire de tenter de les rattraper au vol.
Sauf qu’en ce moment, il n’y a pas plus de motivation que ces deux dernières années (trois/quatre même ?) pour marquer le coup, ni faire évoluer le contenu en profondeur. Mais le paysage de la publication a bien changé aussi. Même si j’ai toujours à cœur de partager ce que j’apprends, j’essaie quand même d’y mettre un intérêt : il y a dix ans, je ne trouvais pas beaucoup de ressources notamment en Français sur les sujets qui m’intéressaient, sans parler d’un environnement de vie plus que propice à la vulgarisation. Sur ce dernier point en particulier j’ai déjà eu l’occasion de m’exprimer sur mon abandon, qui a les mêmes motivations que pour le reste du contenu : en 10 ans, la donne a bien changé, je continue d’apprendre toujours plus en particulier dans ce que j’appelle la Galaxie Kubernetes (certains diront la Jungle, je valide aussi :D) mais je ne trouve aucun angle particulier qui justifierais de partager ce que j’ai déjà appris car d’autres s’en chargent généralement avant moi, et en Français qui plus est; si c’est pour faire le perroquet, donc du bruit pour pas grand chose de plus… Ce n’est pas comme si je courais après les statistiques, les avoir est toujours intéressant, mais ce n’est pas un critère déterminant. D’autant plus que Google continue de référencer correctement le blog malgré son activité plus que limitée, sans que je comprenne trop pourquoi ou comment vu que je n’ai jamais cherché à optimiser quoi que ce soit à ce sujet. Aussi mon expertise récente est basée sur des environnements d’hébergement que je n’ai pas forcément à cœur de partager avec vous, parce que j’estime que ce n’est pas nécessaire (Google Cloud, Microsoft Azure), car si je m’en contente au niveau professionnel, je n’ai aucunement envie de leur faire de la publicité auprès du « grand public ».
Un intérêt qui se porte ailleurs
Quand je dis que je ne trouve plus rien à partager, c’est presque faux. Je ne trouve plus d’intérêt pour l’instant à partager à l’écrit sur ce blog. Après un constat sur l’absence de réelles expérimentations dans le cadre de ma veille technique (ce qui peut être une grosse erreur sur certains points complexes), et devant la tristesse de bricoler tout seul dans mon coin, j’ai décidé de tenter l’aventure « Streaming », histoire d’amener un peu d’interactivité dans ces sessions de découvertes. Certains épisodes relèvent plus de la reprise de maintenance, un exercice que finalement on voit peu en termes de contenu. Il est facile de trouver un milliards de tuto pour déployer une techno, une plateforme, un service, mais rarement pour parler maintenance, mises à jour, réparation, migration.
Sujet intéressant que le streaming, que ce soit en termes techniques en local (setup, qualité de la composition de l’image), mais surtout en termes réseau. Après un week-end de préparation sans accroc sur YouTube (parce que j’avais déjà le compte), la première session un vendredi soir s’est avérée catastrophique en terme de stabilité réseau. Et j’aurai persisté deux autres sessions de plus avant de lâcher l’affaire pour créer un compte Twitch. C’est là qu’on voit la différence en termes d’investissement sur la performance réseau, en particulier en Europe, sans parler des pratiques de nos propres opérateurs en matière de routage et d’interconnexions. Le problème de Twitch, qui l’est un peu moins pour du contenu comme le mien, peu nerveux, c’est le retard sur les technologies d’encodage, d’autant plus en étant conservateur sur le débit max (ce qui n’est pas forcément une mauvaise chose dans l’absolu, notez bien). Je peux comprendre l’impasse faite sur H265 à cause du coût des licences pour les encodeurs et la diffusion, mais AV1 bordel ! Ceci dit, vu le retard sur les encodeurs matériels qui permettent un meilleur traitement temps réel, en partie lié à la pandémie, possible que ça ait pris du retard. Mais quand on voit que Google le supporte désormais, un tel immobilisme fait un peu chier de la part d’un géant comme Amazon (car oui, pour ceux qui débarqueraient, Twitch appartient à Amazon).
Peertube ? J’expérimenterai certainement, forcément en auto-hébergement, pas forcément chez moi, parce que j’ai pas une bande passante de malade, mais pas forcément sur mon serveur allemand non plus, le volume réseau est pas illimité là-bas. Depuis que j’ai découvert ce formidable logiciel, je verses ma petite dîme mensuelle à Framasoft pour continuer de soutenir son développement. Et je réfléchis régulièrement à rapatrier les vidéos que j’avais produite pour le blog ailleurs que sur Youtube. Cette externalisation à l’époque permettait de palier aux ressources problématiques du serveur OVH de l’époque, sans parler de la conso de bande passante, ce dernier point reste toujours valide, mon serveur n’a « que » 20To de « data » (et 1 Gbps de bande passante). À la limite avec une instance non fédérée dédiée à l’hébergement des vidéos pour le blog, mais un autre problème survient très vite car rien n’est gratuit : le stockage ! La vidéo ça pompe pas du réseau par hasard, ça prend masse de place. En un an et demi, ça prend 300Go, le serveur au total n’a que 512Go.
TL;DR : tout va bien
En gros : j’ai mis un an et demi pour écrire cet article (oui, ça aurait du sortir pour les 10 ans), j’ai fait du chemin, je suis plus actif sur Twitch qu’ici, je ne fermerai pas le blog, par contre il ne restera pas éternellement dans cet état, à maintenir la mécanique en dessous sans que ça n’apporte au final grand chose pour tout le monde, moi en premier. Sa nécessaire mutation me redonnera peut-être goût à l’écriture, sait-on jamais. Comme d’habitude, il faudra que ça apporte un point de vue intéressant que je n’ai pas déjà vu, écrit ou entendu dix fois ailleurs