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Calligra : laquelle choisir ? notre comparatif secret (il sera aussi question de formats)

Plutôt qu’un comparatif entre Calligra, une présentation rapide de la suite bureautique de KDE s’impose. Une suite qui vient de passer en version 4 après quelque chose comme quatre ans de stase. Comparer la petite suite Calligra à LibreOffice serait assez injuste. Néanmoins cette présentation des quatre logiciels qui la forment ne peut pas faire complètement l’impasse dessus. Et, notamment, mais pas uniquement, à cause des formats de fichier et de leur compatibilité entre les deux suites bureautiques libres.

Ne faites pas attention au titre qui a été plus ou moins suggéré à titre de plaisanterie dans ce commentaire.

Le panneau de démarrage de Calligra

Sommaire

Calligra, vingt-six ans déjà

Les débuts de Calligra remontent, d’après « l’À propos de Calligra » à 1998. Au départ, sous le nom de KOffice. Elle n’adoptera ce nom de Calligra suite qu’en 2010. La dernière version de Koffice, numéro 2.3.3 est sortie en 2011.

En 2020, Calligra sort une version 3.2.1. Puis, plus rien jusqu’au 27 août 2024 où un développeur KDE, Web et QML, Carl Schwan, annonce la sortie de la version 4.0 (en). Pour cette nouvelle version, il a essentiellement d’une part complètement porté l’Api de QT6 à KF6, d’autre part revu l’interface utilisateur.

Dans sa présentation de la suite, KDE indique que Calligra s'appuie sur KDE, une architecture d’applications puissante. On verra plus tard que ce n’est pas sans conséquence.

Les formats de fichier natifs de Calligra sont les formats ODF. Un choix que KDE explique dans la vue d’ensemble des fonctions de Calligra :

Il est d’une importance majeure pour toute suite bureautique d’adhérer à des standards établis. Surtout au niveau du format de fichier pour permettre l’échange de documents avec d’autres suites bureautiques de manière transparente. Cela évite également les formats propriétaires, ce qui est particulièrement important pour les entreprises et pour les particuliers.

Le traitement de texte Kword aura d’ailleurs été le premier logiciel de traitement de texte à prendre en charge le format ODF qui est sorti en 2005.

Quelques mots sur la suite

Calligra comporte quatre logiciels :

  • Karbon, l’application de dessin vectoriel,
  • Calligra Sheets, le tableur,
  • Calligra Stage, le logiciel de présentation,
  • Calligra Words, le traitement de texte.

Il y a, en outre, un panneau de démarrage, Calligra, qui figure en illustration de la dépêche. En cliquant sur une des icônes, on ouvre l’application concernée. Chaque application propose de choisir entre un document récent, un document personnalisé ou un modèle ou type de modèle.

Les quatre applications de la suite bureautique Calligra.

Ensuite, tous les logiciels de la suite ont la même logique : une barre de menu et (optionnellement) des barres d’outils en haut, et sur les côtés, à droite ou à gauche selon la configuration, une barre latérale qui sert quasiment pour tout.

La configuration de l’emplacement de la barre latérale se fait par un clic droit dessus. Il est possible d’indiquer par la même occasion si on veut que les icônes des panneaux latéraux soient assorties de texte ou non. Les choix que j’ai fait dans les captures d’écran sont différents de ceux de la note de blog de Carl Schwan.

Barre latérale
Configuration de l’emplacement de la barre latérale.

Par défaut, les barres d’outils, qui, au demeurant, comportent très peu d’éléments, ne sont pas affichées. Il y en a deux : Éditer qui affiche les boutons Défaire et Refaire (et c’est tout) et Fichier qui permet d’afficher ou non les panneaux. Dans les captures d’écran de cette dépêche, elles sont toutes deux affichées. Pour les avoir à l’écran : Paramètres > Barres d’outils affichées.

Barres d’outils affichées
C’est aussi à ce niveau qu’on configure la vérification orthographique et la correction automatique.

On peut, évidemment, créer des modèles (formats OTF) avec chacune des quatre applications de la suite bureautique et exporter le fichier au format PDF. Les polices des fichiers générés en PDF sont complètement intégrées, ce qui en fait des documents assez lourds.

Karbon, dessin vectoriel

Si le format natif de Karbon est l’ODG, il peut enregistrer aussi aux formats WMF, JPEG, PNG et SVG. C’est un logiciel assez facile à utiliser, moyennant un temps d’apprentissage, et dont l’interface peut rappeler celle de Draw avec sa barre d’outils de dessin à gauche.

Karbon

Karbon ouvre très bien les fichiers SVG simples, mais, dès qu’il y a des dégradés, des motifs ou des images matricielles incorporées, le résultat est moins bon.

Karbon et les images SVG
À gauche la version originale dans Inkscape, à droite la version ouverte dans Karbon. Le manchot est plus petit, l’effet de dégradé de ses lunettes a disparu et le fond de l’œuf est complètement pixelisé.

Calligra Sheets : tableur de son métier

Le tableur de Calligra est le seul à proposer plusieurs catégories de modèles, tous en anglais. Il est assez peu traduit par rapport à ses collègues. Ainsi, dans Calligra Words, on a un « Gestionnaire de styles, quand, dans Sheets, c’est un « Style Manager ». Il fonctionne comme n’importe quel autre tableur. La modification d’un diagramme dans Calligra Sheets est très facile, mis à part le fait qu’il ne semble pas qu’on puisse en changer les couleurs.

L’interface de Calligra Sheets

Outre l’ODS, il peut enregistrer aux formats : Kspread (ancien format de la suite Koffice), CSV, LibreOffice Calc spreadsheet (qui est aussi de l’ODS), feuille de calcul Gnumeric, Html et TeX.

Calligra Stage, présentation

Le logiciel de présentation Calligra Stage est le seul à proposer plusieurs modèles, certains avec une, d’autres avec deux pages maître dont un sympathique modèle avec un manchot : « Pingouin curieux ». Il peut être déconcertant de prime abord quand on part d’un « écran vide » ou « 16:10 » parce que ce qui apparaît c’est un espace complètement vide sans zone pré-configurée. Mais, si on clique sur la première icône du panneau latéral, on accède à plusieurs « Styles » de diapositives qui ont ces zones.

Manchot curieux

Calligra Stage n’enregistre qu’au format ODP.

Calligra Words, traitement de texte

Calligra Words ne propose que quatre modèles dont un très désuet modèle de fax et un modèle de « lettre professionnelle » qui n’est qu’une page vide avec des grandes marges. Il est possible, en théorie, d’ajouter des entêtes et des pieds de page avec des champs de type numéro de page ou titre du document, troisième icône du panneau latéral en partant du haut. Mais il y a un bug d’affichage car rien n’apparaît, alors qu’on les voit quand on ouvre le fichier dans Writer. On peut insérer des notes sans possibilité de naviguer de l’appel de note vers la note et vice-versa. Au même endroit, il est possible d’ajouter simplement une citation ou une bibliographie, ou une table des matières, en fait un « Contenu ».

L’espace de travail de Calligra

Calligra Words enregistre aussi aux formats : document Word 2007, Electronic book document, Plain texte document, livre numérique Mobipocket, Text Plain Wiki Format et HTML. C’est, à mon avis, de tous les logiciels de la suite, celui qui a le plus mal vieilli.

Limites et (in)compatibilités

Il ne s’agit pas de relever les fonctionnalités, souvent gourmandes en ressources de développement, manquantes par rapport à d’autres suites bureautiques développées par des équipes nettement plus étoffées.

Sans Plasma, ça fonctionne moins bien

La grosse limite de Calligra est le fait qu’elle est développée pour bien s’intégrer à KDE. Ce qui aboutit à ce qu’avec la version Flatpak et un environnement bureau qui n’est pas KDE (ici XFCE), Calligra Words ne peut pas faire de vérification orthographique dans une autre langue que l’anglais. Alors que la même version fonctionne bien sur ce plan dans un environnement de bureau Plasma. On peut imaginer que cela fonctionnerait mieux si la version était empaquetée pour la distribution.

Calligra ne trouve pas non plus les polices ajoutées dans le dossier .fonts dans un cas alors qu’il les trouve quand la session de bureau est Plasma. Un autre défaut : on ne peut pas ajouter de caractère « spécial » en utilisant les combinaisons de touches Ctrl + Maj + U ou Alt + X. Calligra Words ne permet pas, par exemple, d’avoir des chevrons typographiques : « », même avec Plasma.

Formats et compatibilité

Petit rappel historique du format ODF. La version 1.0 du format sort en mai 2005, suivie, en février 2007, de la version 1.1. Quatre ans plus tard, en mars 2011, la version 1.2 pointera le bout de ses octets, puis, en juin 2021, le consortium OASIS qui gère la norme, accepte la version 1.3 adoptée par LibreOffice avec les versions 7. À l’heure actuelle, la version 1.4 est en cours de travail. LibreOffice est en train de travailler à la prise en charge de cette version avec la première étape, la budgétisation (en).

Le format ODF de Calligra Suite est donc, compte tenu du fait que le travail sur cette version n’a pas été axé sur la prise en charge de l’ODF, probablement 1.2 ou 1.1. Cela a des conséquences si on veut échanger des fichiers entre, notamment, les suites LibreOffice et Calligra ou, encore, utiliser des modèles récupérés sur le site des extensions et modèles (en) de LibreOffice.

Quelques-uns des problèmes que j’ai pu relever. Le plus ennuyeux, c’est quand on perd l’information définitivement dans Calligra.

Avec Karbon, si on veut ouvrir un fichier ODG généré dans Draw, avec des formes converties en « Corps de révolution 3D », en 3D ou avec un dégradé radial, les deux premières disparaissent définitivement. Et, quand on veut ouvrir le fichier, qu’on aura enregistré dans Karbon, le dégradé de la seule forme conservé n’est plus pareil. Ce dernier fait est, je pense, lié à la gestion des couleurs et aux palettes disponibles dans l’une et l’autre suite.

Calligra Sheets ne comprend pas bien les plages et expressions nommées, une fonctionnalité que possède le logiciel. C’est un problème que j’avais déjà constaté dans OpenOffice il y a un paquet d’années. En conséquence, il affiche une erreur #VALEUR! dans les cellules. Si on ré-ouvre le fichier sauvegardé dans LibreOffice, c’est fichu. Si mes souvenirs sont exacts, à l’époque quand j’avais signalé ce problème de LibreOffice vers OpenOffice, il m’avait été répondu que c’est probablement dû à une question de version d’ODF.

Sans surprise, les dégradés entre les logiciels de présentation des deux suites bureautiques libres, Calligra Stage et Impress, sont interprétés différemment. Sans surprise aussi, Calligra Stage affiche plus ou moins bizarrement les formes qu’il n’a pas été programmé pour comprendre. Mais on peut les retrouver correctement dessinées à l’ouverture dans Impress. Vous pouvez faire un test, si vous voulez, avec le modèle Tons pastels. En revanche, les dimensions, comme pour le cas du manchot dans Karbon, ne sont pas toujours respectées. Et une présentation créée dans Stage et ouverte dans Impress peut assez considérablement varier d’allure, notamment la taille et la couleur des caractères.

Deux versions d’une même présentation
En haut la version originale créée avec Stage. En bas, ouverte dans Impress : l’arrière-plan dégradé de bleus, s’est transformé en dégradés de noir au blanc, et le texte a changé d’allure.

Quant à Calligra Words, il regroupe toutes les images ancrées au paragraphe au début du document et ne garde pas forcément la mise en page. Pire, s’il y a des variables dans le document, elles disparaissent définitivement corps et âmes, il y a donc une sérieuse perte d’information. Sans négliger ce bug de non affichage des champs compris pourtant par Calligra Words.

Suggestion et demande

Il y a quelques années, je trouvais Calligra vraiment sympathique. Quelques années après, la suite est toujours sympathique, mais, quatre ans sans maintenance ni évolution dans un secteur où ça bouge, ça se fait sentir.

Utiliser ou pas Calligra ? À mon avis (à moi, personnellement), peut-être pas si on n’a pas Plasma comme environnement de bureau. Sûrement pas, toujours à mon avis à moi, si on doit travailler des fichiers qui viennent d’ailleurs à cause des histoires de format. Sauf si lesdits fichiers sont très simples. Si vous voulez utiliser des modèles du site des Extensions et modèles (en) de LibreOffice, j’aurais tendance à vous suggérer de regarder la compatibilité des modèles avec les versions de LibreOffice, de ne pas aller plus loin que les versions 6 incluses et d’opter pour des modèles simples.

Cela dit, Karbon est vraiment un chouette logiciel. Si sa prise en mains vous est plus facile pour le dessin vectoriel que celle de Draw ou d’Inkscape, ne pas hésiter. Et sa palette de couleurs est très bien.

D’ailleurs, puisqu’on parle de la palette de couleurs de Karbon, quelqu’un sait comment la récupérer ? Je pourrais l’ajouter à mon LibreOffice et à mon Inkscape. Merci d’avance.

Et si vous voulez un tutoriel un peu plus complet sur la prise en mains de Calligra, c’est par là.

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Recommandations de lecture: RE2020, CSTB, STD, ACV, FDES, INIES, HQE, coup de gueule et FOSS

En passant dernièrement dans l’espace de rédaction de LinuxFr.org, au sujet de FreeCad 1.0 (dépêche en cours de rédaction, mais la RC1 est pour dans quelques jours), un intervenant parle de Gestion du Cycle de Vie d'un Produit.

Dans le domaine du bâtiment / BTP, on est en plein dedans et depuis quelque temps déjà. Effectivement, un logiciel libre comme FreeCad pourrait, à priori, tout à fait trouver sa place dans ce domaine, mais les obstacles sont nombreux et pour certains, très difficiles à surmonter.

Je vous propose un petit tour parmi ces acronymes pour vous en convaincre.

Et en commençant par un petit rappel à la loi si vous ne suivez pas l’actualité :)

    Sommaire

    La RE2020 est en vigueur

    RE2020

    C’est l'arrêté du 4 août 2021 qui a définitivement activé la Réglementation Environnementale 2020.

    Depuis le 1ᵉʳ janvier 2022, tous les nouveaux projets de construction de bâtiment doivent être conformes à la RE2020. Elle reprend dans son volet « Énergie » l’esprit de la Réglementation Thermique RT2012 (et des Réglementations Thermiques précédentes, RT2008, RT2004) en vigueur jusqu’à cette date. Elle y ajoute à présent un volet « bilan Carbone » sur le cycle de vie de l’ouvrage (50 ans minimum).

    Je vous recommande ce guide plutôt complet de 93 pages (à ouvrir et à garder sous le coude pour la suite ;).

    Remarque: Ce document (2.2 page 26/93) contextualise la RE2020 par rapport à la précédente RT2012.
    L’objectif initial des RT était (et est toujours) de réduire les pertes d’énergie entre l’intérieur et l’extérieur. Une bonne idée, tout le monde en convient.
    Les RT2004 et RT2008 étaient plutôt « prescriptives » (« obligation de moyens » dans le jargon du BTP) tandis que la RT2012 impose une « obligation de résultats » suivant des critères qui lui sont propres.

    Sur le site du Ministère du Développement durable, on peut trouver énormément d’infos utiles et ces liens spécifiques à la suite du propos :

    Bien que le mot logiciel ait attisé votre curiosité, parlons de la référence en matière de bâtiment en France: le CSTB.

    Le Centre Scientifique et Technique du Bâtiment (CSTB)

    Présentation

    Le Centre Scientifique et Technique du Bâtiment a été créé en 1947 et fonctionne aujourd’hui sous le statut d’Établissement Public à caractère Industriel et Commercial (EPIC). Son existence est entérinée dans le Code de la Construction et de l’Habitat, (en particulier, ses missions dans l’article 121-1)

    I.
    - réaliser ou faire réaliser des recherches touchant à la technique, l’économie, l’environnement, la performance énergétique, la qualité sanitaire, la sociologie et, plus largement, au développement durable dans la construction et l’habitat ;
    - réaliser, pour le compte des services du ministre chargé de la construction et des autres ministères, des études contribuant à la définition, la mise en œuvre ou l’évaluation des politiques publiques dans le champ de la construction et de l’habitat. En particulier, il participe aux travaux d’une commission, constituée auprès du ministre chargé de la construction par arrêté de ce ministre, et chargée de formuler les avis techniques et les documents techniques d’application sur des procédés, matériaux, éléments, ou équipements utilisés dans la construction, lorsque leur nouveauté ou celle de l’emploi qui en est fait nécessite une expertise collective pour en apprécier l’aptitude à l’emploi.

    Il contribue à la diffusion et à la valorisation des connaissances scientifiques et techniques en matière d’habitation et de construction durable produites dans le cadre de ses recherches et études, par des publications et toutes autres mesures appropriées, dont la normalisation. Il participe également, en liaison avec les services intéressés et sous le contrôle du ministre chargé de la construction, aux activités de coopération technique internationale concernant l’habitation et la construction. Il peut se voir confier toutes missions ayant trait à ces mêmes matières dans le domaine international.

    II. - Parallèlement à ses missions d’intérêt général décrites à l’article L. 121-1, le Centre scientifique et technique du bâtiment apporte son concours aux organismes, groupements, collectivités et personnes physiques ou morales qui le sollicitent pour des missions se rattachant à l’objet de ses activités, notamment par la réalisation de prestations d’études et de conseil, d’essais, et la délivrance de certifications.

    C’est donc un acteur incontournable dans le domaine de la construction tant son champ d’intervention est vaste.

    En particulier, en ce qui nous intéresse, il lui revient la responsabilité d’évaluer la conformité d’une application destinée à faire une étude RE2020.
    Cet audit par le CSTB dure de 3 à 7 mois et se réalise suivant des règles.

    En voici un extrait (page 14/16):

    12 TARIFS
    Tarif pour l’évaluation d’un logiciel thermique : 5 700 € HT, dont 700 € HT de frais administratifs.
    Tarif pour l’évaluation d’un logiciel environnement : 4 000 € HT

    Ce n’est pas donné, mais supposons que je sois riche et venons-en enfin à nos logiciels.

    Calculs « Partie énergie »

    C’est peut-être la partie la plus simple à priori puisqu’il n’y a pas de moteur de calcul à programmer. Il n’y en a qu’un seul et il est fourni par le CSTB en version compilée appliquant les règles dites « Th-BCE 2020 ».

    Cela tombe bien car l’annexe III le pavé décrivant les modalités du calcul fait plus de 1800 pages.

    La figure 1 sur la page 5 du règlement d’évaluation (voir ci-dessus) présente l’architecture globale d’une application. Elle consiste à arranger des données synthétiques sur l’ouvrage, dans un format XML en entrée du moteur et à présenter convenablement les synthèses des résultats en sortie.

    Ainsi, toutes les applications « pro » ne différent que par leur interface utilisateur. FreeCad est tout à fait adapté à agréger les données pour générer le XML attendu en entrée par le moteur de calcul. Le module « Schedule » de l’atelier « BIM » pourrait être une bonne base de départ.

    Mais il n’y a ni accès direct à ce moteur de calcul (distribué en tant que *.dll semble-t-il !), ni a sa documentation.

    Toutefois, le CSTB met gratuitement à disposition l’application (sous Windows donc) COMETH. Il faut ouvrir cette plaquette PDF de 2 pages pour trouver l’adresse mél à qui écrire pour savoir comment accéder à l’application.

    Th-BCE != STD

    À noter que les règles Th-BCE utilisées par le moteur de calcul et présentées dans l’annexe III demandent la saisie d’un nombre assez conséquent d’informations. Pourtant, à quelques modifications près, rien de nouveau sous le soleil, car ce sont sensiblement les mêmes que pour la RT2012.

    Elles permettent de qualifier, après un passage à la moulinette logicielle, la performance de l’enveloppe du bâtiment (grosso modo: isolation+fenêtres/portes+étanchéité à l’air) avec un Bbio, une consommation en énergie avec un Cep, etc qui devront respecter certains seuils (voir 4.1 page 49/93 du guide RE2020) pour avoir le certificat.

    C’est une méthode approchée qui n’a rien d’une Simulation Thermique Dynamique.

    Ainsi, concernant les scénarios d’occupation, pour les règles Th-BCE (voir page 10/93 du guide RE2020)

    …, il s’agit toujours de scénarios conventionnels et de profils moyens, de sorte que les résultats ne peuvent être utilisés comme outil de prédiction des consommations.

    Une STD prendra en compte les « vrais cas d’usage » en fonction de scénarios bien plus précis (comme la variation journalière et saisonnière de la fréquentation, de l’utilisation des équipements, des apports naturels solaires etc).

    Pour cela, le CSTB vend le logiciel TRNSYS v18 en 1ʳᵉ installation à 4 500 € HT.

    Calculs « partie Carbone »

    C’est un grand changement réglementaire qu’introduit la RE2020. L’objectif affiché par le législateur est celui de la lutte contre le réchauffement climatique et pour cela considère que le « bilan carbone sur le cycle de vie » est un bon indicateur.
    En vérité, le seul terme « Carbone » est un peu réducteur. Si le « bilan Carbone » est bien l’unique critère environnemental qu’il faudra respecter selon les termes de la RE2020, l’étude porte en elle-même sur 36 données environnementales (voir page 39/93 du guide RE2020):

    Le calcul réglementaire réalise donc simultanément le calcul de 36 indicateurs
    correspondant aux 36 indicateurs inclus dans les données environnementales

    NDR: tout est en place pour une prise en compte ultérieure par le législateur d’autres critères environnementaux (eutrophisation des sols, impacts sur l’eau…)

    Le calcul est on ne peut plus simple: récupérer les quantités des différents types de produits et les multiplier par les données environnementales correspondantes (à peu de choses près, voir illustration 12 page 56/93 du guide RE2020).

    Avant de quitter brièvement le CSTB et de partir à la recherche de ces « données environnementales », je signale que son logiciel COMENV fait ces calculs d’impact « Carbone ». Il faut ouvrir cette plaquette PDF de 2 pages pour savoir qu’il vous en coûtera 100 € HT/an et pour trouver l'adresse du formulaire de contact (mais il y a une erreur de certificat) !

    L’Analyse du Cycle de Vie (ACV)

    Si vous avez lu Gestion du Cycle de Vie d’un Produit, vous n’apprendrez pas grand-chose de plus en lisant la page Wikipedia pour l'Analyse du Cycle de Vie.

    Il s’agit du même concept: évaluer suivant différents indicateurs l’impact environnemental d’un produit sur l’ensemble de sa durée de vie.

    Les grandes étapes du cycle de vie d’un produit

    Dans notre cas il faut distinguer deux types d’ACV.

    ACV Globale

    C’est ce que fait la RE2020 (voir 4.2 page 53/93 du guide) en ventilant l’impact « carbone » sur les différentes étapes du cycle de vie de l’ouvrage et sur des indicateurs Ic.. hybrides décrivant la part des composants, du chantier, de l’énergie en exploitation, de l’eau en exploitation (page 39/93).

    ACV Unitaire

    Comme on l’a vu, la RE2020 s’appuie sur des quantités (que FreeCad pourrait provisionner) et des données environnementales unitaires pour un produit donné (ou d’un type, d’une gamme). Par exemple 1 m³ de béton, 1 m² de placo BA13, 1 kg de colle à placo, etc. Dans le jargon de l’ACV, c’est une UF, Unité Fonctionnelle.

    Ces données environnementales, dans le cadre d’une étude RE2020 proviennent de plusieurs sources tel que précisé dans cette note explicative page 3/10.

    L’esprit est que si le fabricant n’a pas fourni de données environnementales pour son produit, des valeurs par défaut ou forfaitaires sont prises en compte dans le calcul. Ces valeurs sont volontairement défavorables pour inciter les acteurs de la fourniture de « composants » à publier des FDES.
    (voir également page 43/93 et l’organigramme page 44/93 du guide RE2020)

    Les FDES

    Les Fiches de Déclaration Environnementale et Sanitaire sont donc la base d’une étude RE2020 sur son aspect environnemental.

    Pour plus d’info sur les FDES

    Elles doivent répondre aux exigences de la Norme NF EN 15804+A2 (Contribution des ouvrages de construction au développement durable - Déclarations environnementales sur les produits - Règles régissant les catégories de produits de construction), à retrouver sur la boutique de l’AFNOR.
    Oui, ce n’est pas donné pour à peu près 25 pages franchement pertinentes sur un total de 51.

    La Loi n’impose pas aux fabricants des produits utilisés dans une opération de construction à publier une FDES mais, comme on l’a vu, cherche à les y inciter.

    Pour faire établir une FDES, il faut passer par un organisme agréé comme le CSTB: https://www.cstb.fr/nos-offres/toutes-nos-offres/declaration-environnementale-fdes

    Le ticket d’entrée est à partir de 6 500 € HT d’après cette plaquette PDF.

    Exemple de FDES pour un complexe plaque de plâtre 13 mm + isolant de 140 mm:
    https://www.base-inies.fr/iniesV4/dist/infos-produit/40016

    Les 36 données environnementales sont dans l’onglet « indicateurs » et sont ordonnées de la manière suivante:

    • en catégories: Impacts environnementaux, Consommation des ressources, Déchets, Flux sortants, Stockage du carbone
    • et chaque indicateur est détaillé pour chaque étape de son cycle de vie.

    Le lecteur perspicace aura relevé dans les adresses la chaîne de caractères inies, alors allons-y.

    L’INIES

    La base de données environnementales

    Appelée INIES, elle permet de consulter les FDES. Elle est déclarée en accès libre. https://www.base-inies.fr/ vous renvoie l’erreur 403 de l’Apache « Tomcat » pas content, il faut aller librement sur https://www.base-inies.fr/iniesV4/dist/consultation.html .

    Pas mal de changements depuis mes dernières visites il y a 10 ans au moins.

    • l’interface s’est modernisée (javascript) pour le meilleur. Ça marche très bien.
    • il y a beaucoup plus de produits référencés.
    • il y a maintenant des « configurateurs »
    • mais malgré tout, en connaissant la diversité de l’offre, il reste plein de trous dans la raquette: https://www.inies.fr/la-re2020-booster-de-la-production-des-fdes-et-des-pep/ (fin 2023: 3630 FDES et 961 PEP seulement)
    • et puis comment utiliser tout ça dans le cadre de l’ACV Globale pour pouvoir vérifier la conformité à la RE2020 ?

    Le webservice de l’INIES

    Par un service web bien entendu: https://www.inies.fr/programmes-et-services/le-webservice-des-donnees-numerisees/

    Il faut d’abord demander l’accès au service: https://www.inies.fr/ressource/formulaire-de-demande-dacces-au-webservice/

    Dans ce formulaire, le cas du logiciel libre est envisagé.
    Mais il faudra passer l’examen de la demande par le CSIB (d’après les CGV):

    Le Conseil de surveillance de la base INIES (CSIB) : désigne les membres constitutifs de ce comité qui définissent la politique générale en matière de contenu de la base INIES et approuvent les demandes d’accès au webservice.

    Plus d’informations sur la base INIES, son utilisation (stats et logiciels qui l’utilisent), les configurateurs de FDES, les PEP et l’ICV dans cette présentation synthétique de 35 pages.

    L’organisme INIES

    Organisation INIES

    Source: https://www.inies.fr/inies-et-ses-donnees/qui-sommes-nous/

    l’Alliance HQE-GBC a un rôle central aux côtés de l’AFNOR, du CSTB, de l’ADEME, de la FFB, de la CAPEB…

    HQE

    Logo marque HQE

    Source: https://www.hqegbc.org/qui-sommes-nous-alliance-hqe-gbc/usage-de-la-marque-hqe/

    Obtenir un label HQE est une démarche volontaire de la part du Maître d’Ouvrage (celui qui paye). Cela nécessite une certification délivrée par l’alliance HQE-GBC.

    J’en ai entendu parler (par la presse spécialisée) quand les premières certifications ont eu lieu vers 2005/2006

    https://www.hqegbc.org/qui-sommes-nous-alliance-hqe-gbc/notre-histoire-alliance-hqe-gbc/

    Quand soudain, patatras,

    Le coup de gueule de Rudy Riccioti

    Le bonhomme

    Résidence Argo

    Résidence Argo, Source: https://rudyricciotti.com/

    RR (son acronyme ;) est un architecte plutôt connu, qui aime le béton et a le verbe haut des gens du midi. Un sacré numéro.

    Comme d’autres qui ne sont pas du tout débordés dans leur vie de tous les jours (Ministre, moule de LinuxFr.org, etc), il aime aussi écrire: 14 bouquins pour sa part (!) dont

    La trilogie « HQE »

    Les liens sont vers le site Babelio

    1. HQE Transbordeurs (22/03/2007)
    2. HQE les renards du temple Al Dante (21/11/2009)
    3. HQE - La HQE brille comme ses initiales sur la chevalière au doigt Le Gac Press (25/04/2013) Le Gac Press (25/04/2013)

    Citations de Babelio aussi:

    « La HQE, véritable privilège des pays riches de niquer davantage la nature en paraissant vertueux. »
    R.R., conférence 12.07.27, Palembang

    « Le sigle le plus démagogue jamais inventé protège ses initiales, confirmant là ce désir de pouvoir sur un territoire d’intérêt public… »

    Ce que j’en pense

    C’est un pamphlet pas bien épais. Le numéro 2 est une version revue et légèrement augmentée du 1 (pour répondre à la polémique sans doute ;) et le troisième reprend les deux premiers en y ajoutant un épilogue.
    Comme conseil de lecture je dirais de prendre le trois.

    Le ton est incisif et rentre dedans jusqu’à parfois paraître outrancier. Mais sur le fond, l’essentiel du propos me semblait pertinent à l’époque: HQE, un lobby technico-scientifico-économique a mis la main sur une usine à gaz (qu’il va construire et imposer) qui demande à « numériser » l’acte de construire et à en décomposer le moindre élément constitutif (FDES, ACV).

    J’y ai vu « pff, encore plus d’informatique quoi ». La RT2012 (obligatoire contrairement à une labellisation HQE) étant dans les tuyaux à cette époque-là, il y avait déjà de quoi faire. RR y voit un appauvrissement des savoirs et de la créativité par des règles aux origines douteuses qui produiront des solutions technico-économiques toutes faites pour des résultats médiocres en tous points.

    RR a raison

    Source: https://qualiteconstruction.com/ressource/batiment/decollement-ite-renovation/

    Conseil de lecture: N’hésitez pas à visiter ce site, il regorge d’excellentes fiches techniques.

    Sur ce point, il est vrai que l’on voit pas mal d’immeubles de 10/15 ans d’âge dans un état assez pitoyable. C’est plutôt rageant.

    Ce qui est paradoxal dans le propos de RR, c’est que l’industrie du béton (qui pèse très lourd), son matériau de prédilection, a été en pointe sur ce sujet. Les premières FDES en étaient toutes issues (parpaing, bordure de trottoir, prédalle…) suivie par les plaques de plâtre et les isolants.
    Pour le premier concerné, le bilan carbone est au centre de ses préoccupations au vu des quantités astronomiques mises en œuvre et du mode de production du ciment, très énergivore. Être au plus près des faiseurs de lois était une décision naturelle. Avec ses gros moyens elle a pu s’adapter sans trop de mal à cette nouvelle donne.

    Aujourd’hui de quelques adhérents à HQE (c’est une association, rapport moral et activité 2023 en date de juin 2024) le panel s’est bien diversifié et on y trouve tous les aspects du métier.

    La base INIES s’est bien diversifiée et (cela m’intéresse) j’ai eu la bonne surprise de trouver cette FDES:

    https://www.base-inies.fr/iniesV4/dist/consultation.html?id=28898

    Mur en Adobe (Terre crue + paille + granulats éventuels)

    UF: Assurer la fonction de mur porteur sur 1 m² de paroi, pour une épaisseur comprise entre 14,5 et 35 cm, une conductivité thermique comprise entre 0,4 et 0,6, et une durée de vie de référence (DVR) de 100 ans.

    Cette FDES (que je vous recommande de lire si le(s) sujet(s) vous intéress(ent), elle est dans l’onglet « Documents ») est générique pour toute opération mettant en œuvre cette technique en France. Ce qui est remarquable.
    Elle est à l’initiative de la Confédération Nationale de Construction en Terre Crue.

    Une FDES doit être renouvelée et affinée, ils continuent donc de collecter des données relatives aux chantiers auprès des acteurs de la filière

    Lien vers le questionnaire

    Bravo les gars, avec peu de moyens ils ont fait rentrer une méthode de construction ancestrale et à l’impact carbone très faible dans l’ère de la numérisation à tout-va.

    Sur ces bonnes nouvelles, passons à

    La suite et la fin

    Formats ouverts IFC, BCF, le BIM, les BET, la MOE, et autres acronymes

    Dans une prochaine dépêche sans doute. On y retrouvera FreeCad. Il n’a pas dit son dernier mot.

    Et le logiciel pour faire l’étude et émettre des attestations RE2020 ?

    Aux problèmes d’accès aux ressources et services qui ont été abordés, il faut ajouter que les cahiers des charges sont bien entendu plus touffus que ce qui a été présenté et surtout, que la RE2020 évolue régulièrement. Par exemple ce qui y est intégré au fur et à mesure au nom du titre V (des systèmes: VMC, PAC… 66 à ce jour, chacun avec sa façon d’être pris en charge par la RE2020 pour calculer les différents Ic..)

    https://rt-re-batiment.developpement-durable.gouv.fr/titre-v-r322.html

    Question bonus

    https://mdegd.dimn-cstb.fr/tickets

    Il y a un lien avec le propos ci-dessus, lequel ?

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    Démarches administratives et fracture numérique

    Avec la numérisation très rapide des services administratifs français est arrivé le besoin d’authentifier et certifier à distance une personne faisant une démarche avec des outils numériques officiels.

    La certification à distance est un problème déjà traité depuis longtemps sur internet. Que ce soit sur LinuxFr.org ou sur un site marchand, « s’enregistrer en ligne » est un acte banal pour beaucoup de monde, effectué machinalement pour certains, ou consciemment et mûrement réfléchi pour d’autres. Lorsqu’il s’agit d’élargir cette certification d’identité à l’ensemble de la population, afin qu’elle puisse accéder à des services auxquels tout à chacun à droit, on peut s’interroger sur les moyens mis en œuvre pour cela.

    Puisqu’il s’agit de l’administration publique et non d’un service privé, ils devraient reposer sur des outils ouverts et auditables par la société civile, accessibles à toutes et à tous en termes de moyens et sans dépendances exagérées envers des tierces parties.

    Sommaire

    Authentifier une personne vis-à-vis de l’administration publique

    Pour valider certaines démarches le choix a été fait d’utiliser une application mobile : France Connect + à ne pas confondre avec « France Connect ». Le service « France Connect » quant à lui, permet l’authentification basique pour des sites administratifs que ce soit sur application mobile ou sur le web. Cette authentification par « France Connect » permet aux personnes d’accéder à des données sensibles le concernant : imposition, patrimoine, santé, etc.

    L’application France Connect + est aujourd’hui obligatoire pour les démarches suivantes :

    • CPF : Compte personnel de formation, formation ou certains permis ;
    • ANTS : l'Agence Nationale des titres Sécurisé, procuration de vote… ;
    • INPI : Institut national de la propriété industrielle, guichet unique… ;
    • MaPrim'Renov

    et exige d’avoir le dernier modèle de Carte Nationale d’Identité, comportant des données biométriques.

    La facilité de mise en œuvre d’une application mobile pour l’authentification forte ne va pas sans contreparties qui n’ont pas toutes été prises en compte.

    Les problèmes posés

    Une application mobile imposée par l’administration aux usagers, devrait être développée pour tous les OS mobiles existants. Aujourd’hui, seuls les OS majoritaires, Android de Google et iOS d’Apple, parfois exclusivement dans leurs dernières versions, sont prises en compte, pour des raisons de coût et de temps.

    Ceci exclut toutes les personnes ayant fait un choix différent, volontairement ou par contrainte personnelle : pas de smartphone, smartphone (système et matériel) spécifique adapté à un handicap, smartphone ancien toujours fonctionnel et pas envie d’y consacrer plus d’argent pour obtenir la dernière version du système, OS alternatif, etc.

    Ces deux systèmes d’exploitation mobiles majoritaires étant américains, cela remet donc l’authentification pour des démarches officielles entre les mains et les CGV d’entreprises privées, hors d’Europe.

    Entreprises dont vous pouvez vouloir ne pas dépendre parce que leurs conditions d’utilisation ne vous conviennent pas :

    • obligation de créer un compte sur leur plateforme ;
    • obligation de donner des informations personnelles à associer au compte (numéro de téléphone, e-mail de secours…) ;
    • elles ont droit de vie et de mort sur vos données hébergées, sur votre compte qu’elles peuvent supprimer pour toute raison qu’elles estiment valable sans aucun recours possible [8] ;
    • elles sont connues pour contourner régulièrement les lois sur la vie privée.

    Cela pose aussi des problèmes techniques et de sécurité avec une identité validée qui se promène sur un appareil mobile qui peut être volé, perdu ou simplement hors d’usage.

    On retrouve dans cette limitation les mêmes problèmes qu’à l’époque des applications PC liées à du matériel et développées uniquement pour le système commercial le plus connu, Windows. Parfois, pour le deuxième plus connu, MacOS, mais pas les autres ; de même que pour la certification DSP2 des banques qui oblige la double authentification forte ; ces dernières ayant choisi de développer chacune une application mobile privée, souvent indiscrète, au lieu d’utiliser les standards existants.

    Ainsi, à ce jour, les applications bancaires ne sont disponibles que sur les deux plateformes mobiles déjà citées et leurs versions les plus récentes, laissant de côté de nombreuses personnes.

    Les solutions officielles

    Certains dossiers CPF peuvent apparemment être transmis par courrier, avec un délai élevé pour leur prise en compte. [2]

    L’INPI suggère d’utiliser les services de sociétés tierces [4], payants et difficiles à utiliser [9], parfois hors Europe et demandant aussi l’utilisation d’un smartphone pour certaines.

    Cela ne résout donc rien et les sommes demandées peuvent être importantes pour une signature électronique certifiée eiDAS alors que l’application mobile officielle et son utilisation sont gratuites.

    Comme le racontent les journaux en lien certaines démarches proposent des alternatives hors France Connect + mais qui demandent quand même un smartphone Android / iOS !

    L’identité numérique de La Poste demande aussi un smartphone dans les mêmes conditions, la validation en bureau de poste ou à domicile se fait avec leur application, encore une fois Android et iOS puis l’application France Connect + ; les agents ne sont pas formés pour répondre à des demandes de solutions alternatives hélas.

    Des solutions standard, accessibles et ouvertes !

    Comme souvent, tout ce que nous souhaitons c’est la possibilité d’utiliser tous ces services officiels et publics avec nos logiciels de choix, accessibles à toutes et tous ; avec tout autant de sécurité et de praticité que les autres solutions.

    Il existe déjà des standards pour la double authentification, pas toujours pris en charge hélas. La même chose devrait pouvoir être faite pour l’authentification forte.

    L’idéal serait une plateforme standardisée, publique, auditable, qui permettrait d’utiliser des protocoles standards et sécurisés avec le logiciel/matériel de notre choix.

    Des démarches pour alerter

    Voici un état des lieux assez rapide pour intéresser au sujet et regrouper les témoignages éventuels, des solutions qui fonctionnent ou ne fonctionnent pas.

    L’objectif maintenant, en plus d’avoir pour chacune des personnes concernées une solution qui fonctionne rapidement, d’alerter sur cette fracture numérique créée par des décisions politiques ; ce n’est pas une fracture naturelle liée à une différence de générations : celles nées avec le numérique et celles qui ne le sont pas. Il faut la traiter aussi mais ce n’est pas la même chose.

    Si vous avez des suggestions pour attirer l’attention sur ce sujet, n’hésitez pas à vous exprimer :)

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    LibreOffice 24.8 : fonctions, fonctionnalités, améliorations et nouveautés

    Deuxième de la nouvelle numérotation année.mois, on ne relèvera plus le fait après celle-ci, et on peut dire adieu aux versions avec « l’ancienne numérotation ». Elle est sortie le 22 août 2024. Un petit tour sur ce qui change entre améliorations des performances et de la localisation, meilleure prise en compte du format OOXML, nouvelles fonctions dans Calc, modifications de l’interface notamment dans Writer et réforme des césures.

    Logo de LibreOffice

    Sommaire

    Quelques nouveautés en un schéma très inspiré de celui d’Italo Vignoli sur l’annonce de la sortie de la LibreOffice 24.8 (en).

    LibreOffice 24.8 en schéma

    Pas de panique si cela vous semble illisible. C’est une image vectorielle et le contenu des bulles est développé ci-après dans l’ordre du dessin à savoir : le traitement de texte Writer, le logiciel de présentation Impress, l’application de dessin Draw, la gestion des bases de données Base et le tableur Calc. Tout n’est pas entièrement traduit : les fonctionnalités encore en anglais seront données avec une traduction en français.

    Avant toute chose : apparition d’un nouveau bouton sur le panneau de démarrage

    Cela ne figure pas dans le schéma, mais il y a un nouveau bouton « Faire un don » en bas à gauche de l’écran de démarrage. Il mène à la page de dons de LibreOffice qui propose maintenant plusieurs options : Paypal, carte bancaire, virement SEPA et Liberapay. Cela faisait partie des orientations d’Eliane Domingos pour son mandat de présidente de The Document Foundation, la fondation de droit allemand qui chapeaute le projet LibreOffice.

    le bouton d’appel aux dons : deux mains entrelacées en forme de cœur

    Writer entre refonte de la césure et enrichissement du Volet latéral

    Ce qui change dans Writer

    Pour commencer : le Volet latéral (qui devrait toujours être affiché). Pour l’afficher, soit passer par le menu Affichage > Volet latéral soit utiliser la combinaison de touche Ctrl + F5.

    La grande nouveauté du Volet latéral : un panneau de recherche. Il est accessible par l’icône tout en bas de la série. Dans l’illustration c’est une loupe, jeu d’icônes Colibre. Selon le thème d’icônes, elle peut aussi représenter des jumelles.

    Le panneau de recherche

    Il est possible en passant par le Navigateur, l’icône en forme de boussole dans le Volet latéral, de supprimer des notes de bas de page ou de fin ou des commentaires. Clic droit sur « Commentaires » pour faire apparaître le menu contextuel.

    Suppression d’un commentaire

    Toujours au sujet des commentaires, il est possible d’en ajuster la largeur du panneau.

    Une nouvelle fonctionnalité du Navigateur : l’insertion de renvois par glisser-déposer. Les options varient en fonction du type de renvoi.
    Insertion de renvois à partir du Navigateur, les options

    Quand on trie les titres par ordre alphabétique (clic droit sur la mention Titres dans le Navigateur), ils s’affichent « à plat » les uns au-dessus des autres.

    Tri des titres par ordre alphabétique dans le Navigateur

    Une nouveauté : les puces utilisées dans le document peuvent être sélectionnées dans la liste déroulante des puces.

    Ajout d’une puce à la liste

    L’aide au formatage a aussi été améliorée. Il y en a une nouvelle qui encadre le texte sélectionné de crochets, d’accolades ou de guillemets. Mais la fonctionnalité a bénéficié d’un bon toilettage : les marques de formatage ont été modifiées et s’affichent en bleu. L’affichage de ces marques se fait via Outil > Options > LibreOffice Writer > Aides au formatage. Ci-dessous un aperçu de différentes marques de formatage ou « caractères invisibles ».

    Différentes marques de formatage ou « caractères invisibles ».

    Pour plus de lisibilité, la mise en évidence des styles ne s’applique plus qu’aux styles utilisés. Pour l’afficher : en bas du panneau Styles du Volet latéral, cocher la case Mise en évidence.

    Les styles mis en évidence dans le texte.

    Les options de césure ont été complètement refondues pour devenir entièrement conformes aux spécifications de l’ODF. On peut ainsi exclure un mot de la coupure de mots : Format > Caractère > Position. Il est possible, selon l’exemple des notes de version, de conserver la vérification orthographique et la mise en page. Ce qui n’était pas forcément le cas avec le contournement précédent où il fallait indiquer que la langue du mot était [Aucun]. Et, évidemment, on peut en faire un style de caractère.

    Configurer un mot comme ne pouvant être coupé
    Parmi les autres changements de la fonctionnalité : les mots avec traits d’union peuvent être configurés sans césure. La configuration des coupures de mots est plus fine, on peut les interdire en bas de page, en dernière ligne de paragraphe, etc. Cela se configure dans le format ou le style de paragraphe.

    Les différentes options de césure

    Pour terminer avec ces notes sur Writer : la compatibilité avec les formats .DOC, .DOCX et .RTF bénéficie de nouvelles améliorations, notamment pour les notes de fin basées sur des sections.

    Impress : mise à jour directe, navigation et internationalisation

    Les nouveautés d’Impress qui dont développées ci-dessous

    Il devient possible de saisir les notes et de les afficher dans le mode d’affichage normal, Affichage > Note Pane (panneau des notes), elles s’afficheront en dessous de la diapositive.

    Cocher la case « Note Pane », les notes s’affichent en dessous de la diapositive.

    Une barre de défilement est apparue à droite de la fenêtre en mode d’affichage « Normal ». Cela rend possible la navigation entre les diapositives, avec l’avantage qu’on peut les faire défiler avec leurs notes. Auparavant, il fallait obligatoirement passer par le Volet diapo.

    La nouvelle barre de défilement

    Une nouvelle option figure dans Diaporama > Paramètres du diaporama : « Édition de diaporama en mode direct ». Le diaporama peut ainsi être mis à jour en cours de présentation. La case est cochée par défaut.

    Édition de diaporama en mode direct

    Une amélioration ergonomique bienvenue. Quand on travaille sur une boite de texte, la barre d’outils Formatage de texte s’affiche à la place de la barre d’outils Dessin.

    La barre d’outils Formatage affichée en deuxième ligne

    Le menu Diapo > Naviguer s’enrichit d’une nouvelle ligne  : « Go to slide » (aller à la diapo) qui ouvre une boite de dialogue pour atteindre sur une diapositive spécifique. Cette ligne figure aussi dans Draw.

    Pour atteindre une diapositive rapidement dans Impress ou dans Draw.

    En vrac : les fichiers PPTX utilisant de nombreuses formes personnalisées s’ouvrent plus rapidement, les modèles de présentation fournis par la communauté indonésienne ont été retravaillés pour être mieux internationalisés et les rendre accessibles d’autres systèmes d’écriture. Pour finir, il est possible de configurer le nombre par défaut de diapositives en ligne en mode Trieuse de diapos. Ce nombre est fixé à quatre par défaut. Cela fait partie de la configuration avancée de LibreOffice : Outils > Option > LibreOffice > Avancé > Ouvrir la configuration avancée. Chercher la référence SorterSlidesPerRow et changer la valeur. Ici elle est fixée à 4.

    Configuration du nombre de diapositives par ligne

    Draw : des couches mises en évidence

    Les améliorations dans Draw traitées dans le corps du texte

    Outre la navigation par page, équivalente à celle indiquée pour la navigation entre diapos dans Impress, les modèles de mosaïque sont pris en charge lors de l’import de fichier PDF. Et aussi, le survol des onglets des couches met en évidence les objets qu’elles contiennent.

    Accessoirement (vraiment ?), il y a un bug d’affichage dans Draw et dans Impress concernant les unités de la taille et de la position des objets : la valeur est en pouces, et il n’y a pas moyen de changer ça (ou je n’ai pas trouvé). Le symbole du système international n’apparaît pas. Mais on peut saisir les valeurs sous cette forme : « 10 cm » et ça fonctionne. On peut imaginer que la prochaine mise à jour corrige le tir.

    Base : Firebird et connexion MS Access

    Amélioration dans Base en schéma, les trois bulles sont développées dans le texte

    Petit rappel : le module de base de données Base est ce qu’on appelle un « frontal » qui permet d’accéder aux données. Il lui faut donc une connexion à un moteur de base de données. Par défaut, les bases de données créées dans Base le sont avec une connexion intégrée à Firebird. Mais on peut configurer d’autres connexions. Dans les versions les plus anciennes de LibreOffice, par exemple, la connexion intégrée était connectée avec HSQLDB. Avec cette version il est possible de configurer une base avec une connexion aux fichiers mdb de MS Access. Il faudra utiliser le fournisseur de données ACE.OLEDB.12.0.

    Dans Firebird, les données s’enregistrent maintenant automatiquement et un bug qui provoquait une perte de données lors de la mise à jour de données a été corrigé, bug tdf#117513.

    Calc : plus de fonctions, de la sensibilité à la casse et plus d’accessibilité

    Les nouveautés de Calc développées dans le corps du texte

    Cette version de Calc voit arriver neuf nouvelles fonctions, elles ont toutes leur page d’aide en anglais sauf LET :
    • FILTER : filtre une plage de données ou une liste à partir de conditions spécifiques,
    • RANDARRAY : génère une liste de nombres aléatoires entre deux limites,
    • SEQUENCE : génère une liste de nombres séquentiels dans un tableau,
    • SORT : trie le contenu d’une plage ou d’une liste,
    • SORTBY : trie le contenu d’une plage ou d’une liste en fonction des valeurs d’une plage ou d’une liste correspondants,
    • UNIQUE : renvoie la liste des valeurs uniques d’une plage ou d’une liste de valeurs,
    • XLOOKUP : RECHERCHEX en français, permet notamment de croiser les informations de deux tableaux,
    • LET : assigne des noms aux résultats des calculs,
    • XMATCH : recherche une valeur dans un tableau à une dimension et renvoie la position relative de l’élément.

    L’Autofiltre, Données ou Maj + Ctrl + L, se voit ajouter une case à cocher « Lock » (bloquer). Elle empêche la perte d’une sélection non applicable lors d’une recherche.

    La nouvelle case à cocher « Lock » est à droite de la case de la case pour tout sélectionner.

    La validité des données, cette fonctionnalité qui permet de s’assurer que les données saisies correspondent à des critères définis, est devenue sensible à la casse. On y accède via Données > Validité. Il faut cocher la case « Case sensitive » (sensible à la casse).

    La nouvelle case à cocher dans la boite de dialogue

    Un autre ajout bien utile : dans le menu Feuille > Insérer des cellules, la boite de dialogue qui s’ouvre permet d’ajouter plusieurs lignes ou colonnes. Dans l’exemple on va ajouter quatre lignes.

    La boite dialogue Insérer des cellules

    Et aussi, sans ordre particulier :

    • amélioration du copier-coller entre Calc et Google Sheets,
    • le rafraichissement des cellules modifiées a été optimisé,
    • sélection de plages de feuilles lors de l’export en PDF,
    • les formats des cellules de tables dynamiques au format OOXML sont conservées à l’import à l’export,
    • le curseur de la cellule est mieux accessible des personnes qui ont des troubles de perception des couleurs.1

    Puisqu’on parle de couleur : on peut mettre en valeur l’arrière-plan des cellules actives : Outils > Options > LibreOffice Calc > Affichage > Edit Cell Highlighting (mettre en valeur la cellule active). Pour ce dernier point, je n’ai pas trouvé comment cela fonctionnait une fois la case cochée.

    Postface conclusive

    Cette présentation des nouveautés et changements de la très efficace suite bureautique libre n’est évidemment pas du tout exhaustive. Les notes de version portent aussi sur : Math, le noyau général, les filtres, les diagrammes, l’aide, la localisation, etc. Elles sont intégralement traduites en français.

    Par ailleurs, Italo Vignoli dans la note de blog annonciatrice de la sortie (en) traite aussi du nombre de commits avec un diagramme, de la migration depuis des suites bureautiques propriétaires vers LibreOffice ou encore des configurations minimum pour installer la 24.8.

    Cette dépêche est une version en grande partie ré-écrite de mon article sur la sortie de LibreOffice 24.8 et s’appuie sur les notes de versions. Certaines tournures du texte des notes de version en ont été reprises littéralement. Et, hum, le dessin avec les bulles des fonctionnalités des applications a été fait avec Inkscape (la force de l’habitude).

    Un grand merci à celles et ceux qui font de LibreOffice une suite bureautique si terriblement efficace.


    1. D’où le « personnes dyschromatopsiques » des schémas qui tenait mieux dans les bulles. 

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    24 ans de libcurl

    Curl est un outil en ligne de commande destiné à récupérer le contenu d’une ressource accessible par un réseau informatique et gérant de nombreux protocoles.

    Curl est un outil essentiel pour de nombreux usages, pris en charge par une gamme très large de systèmes d’exploitation, d’architectures matérielles, de l’objet connecté à l’embarqué spatial en passant par l’informatique classique ou les consoles de jeux. Il évolue rapidement et fréquemment, voir par exemple l’arrivée prochaine de HTTP3 pour curl dans Debian unstable (avec le backend gnutls). Son domaine d’utilisation pourrait encore s’étendre avec l’apparition de wcurl dans Debian et bientôt dans le monde entier ?

    Il y a 24 ans, une division du code entre une interface ligne de commande et une bibliothèque a été faite.

    (Cette dépêche est principalement basée sur l’annonce anglophone par Daniel Stenberg, auteur principal de curl et libcurl ; dépêche rédigée sur un téléphone embarquant curl 7.80, pas vraiment la dernière version…).

    La première version de libcurl, baptisée 7.1, date du 7 août 2000. La version de curl précédente, la 6.5.2, pas encore séparée entre une interface ligne de commande et une bibliothèque. Il s’agit de l’écart le plus long entre deux versions de curl. La création de la bibliothèque a été très largement réalisée par Daniel Stenberg seul.

    Il décrit son choix de division ainsi : c'était juste une intuition et une conjecture. Je ne savais pas. Je n’avais pas fait de recherches sur cela ou autre chose. Je me suis juste lancé en me disant qu’on verrait plus tard si j’avais raison ou tort.

    Le nom de la bibliothèque a été choisi faute d’une meilleure idée. L’API a été définie comme étant bas niveau (on peut toujours ajouter une API de plus haut niveau par-dessus), en observant ioctl(), fcntl() et les fonctions du genre. Le code est en C, langage de prédilection de l’auteur principal.

    L’API a bien vieilli : 17 fonctions encore présentes proviennent de la 7.1 ; elle est passée de 17 000 lignes à 171 000 ; elle a survécu aux révolutions HTTP/2 (transferts multiples multiplexés) et HTTP/3 (passer de TCP à UDP).

    L’usage a aussi bien progressé depuis l’entrée dans PHP 4.0.2 comme premier binding (ici rendre utilisable en langage PHP), moins d’un mois après la publication de la bibliothèque.

    En 2002 a été ajoutée une API multi pour gérer des transferts parallèles concurrents de façon illimitée dans un même thread.

    Puis en 2006 vient en surplus le multi_action avec des mécanismes orientés événements, avec une boucle événementielle (comme epoll).

    Les premiers changements douloureux sur l’interface binaire (ABI) ont entraîné une volonté de stabilité, de ne jamais casser volontairement cette interface, et ce depuis 2006.

    libcurl possède des bindings vers au moins 65 langages de programmation, fonctionne sur au moins 103 systèmes d’exploitation et 28 architectures de processeur, est présent dans les bibliothèques standard de langages de programmation (Python, Java, Rust ou .Net). Son ancien concurrent principal libwww n’est plus développé. Bref 18 ans de stabilité d’API et d’ABI.

    L’utilisation de libcurl continue de croître (de plus en plus d’objets connectés notamment). Et curl de manière générale supporte rapidement les nouveaux protocoles et leurs évolutions. À noter que l’auteur principal ne mentionne pas dans ses projections ce qui me semble le plus gros risque pour Curl/libcurl, la difficulté d’avoir une personne prête à lui succéder si quand cela s’avérera nécessaire.

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