> Les Qataris votent pour avoir moins le droit de voter. Je ne sais pas s'ils saisissent l'ironie (et le danger absolu) de la chose. Bref, facepalm.
Ah, je pense que tu ne regardes pas les choses par le bon prisme. Ton point de vue est européano-centré.
Il y a une phrase dans l'article qui doit te mettre la puce à l'oreille :
> Au total, seuls 84 % des 380 000 Qataris autorisés à participer au scrutin - sur une population totale de 2,7 millions d’habitants -, ont pris part au référendum
=> Sur un peu moins de 3 millions d'habitants, seuls 380K ont le droit de vote. Et ils ne sont ni malheureux, ni pauvres. Voilà pour le point 1.
Le point 2 est également évoqué dans l'article : la démocratie était une "expérimentation" : ils ont testé la chose depuis 2021, ça leur a pas plu, ils suppriment et reviennent à la modalité antérieure, à savoir que c'est l'émir qui désigne les membres du conseil *consultatif*, qui ne sert d'ailleurs pas à grand chose en tant que tel.
Le Qatar n'est pas, n'a jamais été, et ne sera probablement jamais une démocratie. Et les **citoyens** qataris s'en portent TRÈS bien, merci pour eux. Le terme de citoyen étant quasiment à prendre au sens antique du terme : une minorité privilégiée. Alors pourquoi iraient-ils s'emmerder à désigner des membres parmi leurs semblables pour occuper un poste honorifique et inutile ?
Je cite Wikipédia :
> Le taux de chômage du Qatar est presque nul puisqu'il avoisine 0,1 % en 2017. En 2015, les Qatariens occupent moins de 2 % de l'ensemble des emplois (la plupart des travailleurs sont des immigrés)
Le Qatar n'est pas le pays le plus riche du monde (son PIB est inférieur à celui de la France par exemple), mais il fait parti de ceux où le niveau de vie des citoyens est le plus élevé par-rapport au PIB. Attention, j'ai bien dit les citoyens, ceux qui ont le droit de vote. Pas l'ensemble de la population, et notamment pas la main d’œuvre, immigrée et exploitée. Je recite Wikipédia, histoire de rigoler avec nos amis qataris :
> Jusqu'en 2016, les travailleurs migrants sont soumis à la « kafala ». Celle-ci peut s'apparenter à une sujétion où le salarié n'a aucun droit, étant placé sous la tutelle d'un « parrain », généralement son employeur. La médiatisation internationale de la dureté des conditions de travail sur les chantiers, notamment les stades en construction pour la coupe du monde de football 2022, a poussé l'émirat à entreprendre certaines réformes. La "Kafala" est officiellement abolie et la poursuite du travail lorsque la température dépasse les 40 °C est interdite. Toutefois, les syndicats restent interdits, le ministère du travail n'a guère d'inspecteurs pour faire respecter la loi, et les peines encourues (400 euros d'amende) sont peu dissuasives. Les employés peuvent difficilement se risquer à présenter leur cas devant les tribunaux ; une femme de ménage qui dénoncerait des mauvais traitements pourrait facilement être expulsée
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