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Les députés adoptent en commission un texte créant une «aide à mourir» – Libération

> Un texte assorti de strictes conditions. Les députés avaient approuvé en avril en commission l’article clé de la proposition de loi, qui définit une série de critères stricts ouvrant le droit pour les malades de recourir à «l’aide à mourir». Ces cinq critères cumulatifs sont : être âgé d’au moins 18 ans ; français ou résidant en France ; atteint d’une «affection grave et incurable, quelle qu’en soit la cause, qui engage le pronostic vital, en phase avancée ou terminale» ; cette dernière provoquant une «souffrance physique ou psychologique» réfractaire aux traitements ou insupportable ; être apte à manifester sa volonté de façon libre et éclairée.

C'est bien, mais il y a encore trop de choses qui ne vont pas :
- pourquoi des critères cumulatifs ?
- pourquoi 18 ans ? Si tu souffres le martyre H24 mais que tu n'as que 16 ans, tu as deux choix, te jeter par la fenêtre ou patienter deux ans ?
- pourquoi français ??? Pour éviter le tourisme médical ?
- être apte à manifester sa volonté, je comprends l'idée d'éviter les abus, mais ça va laisser des gens sur le côté de la route...
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Tim Ingold, anthropologue : «Pour l’avenir de la planète, il est dangereux d’affirmer l’égalité entre les vivants» – Libération

Je trouve son point de vue intéressant. Plutôt que de rabâcher que l'homme est un animal commue les autres, ce chercheur explique qu'il faut au contraire tenir compte de sa place particulière qui, sans lui donner une quelconque supériorité ni des droits supérieurs sur les autres espèces, lui confère une écrasante responsabilité.

Il explique par ailleurs qu'il faut arrêter d'opposer les générations mais apprendre à voir la continuité, la transmission.
> La «génération maintenant» est moins un groupe de personnes précis qu’une idée selon laquelle il y aurait un âge de la vie au cours duquel les gens ont en charge le présent : après une enfance passée sans pouvoir ni influence, vous entrez dans la fleur de l’âge avant de décliner.

> C’est dans cet acmé que les gens se disent : «Nous sommes le présent, nous prenons les décisions, dirigeons les institutions, élaborons des plans, construisons les bâtiments pour créer un monde nouveau qui, nous l’espérons, durera pour toujours». Évidemment, ça n’est pas le cas puisque la génération suivante fait la même chose !

[...]

> Si vous fabriquez une corde avec des brins d’herbe des prés, chaque brin n’excédera jamais une certaine longueur. Mais en les reliant par friction et par chevauchement, vous pouvez continuer à tresser indéfiniment la corde.

> Dans cette conception, l’existence de chaque individu est reconnue, mais cela fait primer l’idée de collaboration intergénérationnelle en vue de créer quelque chose, d’alimenter un processus qui s’entretient.

> Cela fait aussi relativiser l’idée d’être né ou de mourir à une date précise : nous naissons chaque jour, au sens où nous participons collectivement d’une naissance continue, et les anniversaires ne sont qu’un moment arbitraire dans un flux plus vaste.
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Le géant du jeu vidéo Electronic Arts supprime entre 300 et 400 emplois – Libération

> Cette troisième vague de licenciements intervient une semaine avant l’annonce des résultats financiers d’Electronic Arts. Lors de son dernier compte rendu, le groupe s’était dit déçu de l’accueil du dernier Fifa (étonnant, il était exactement identique au précédent, sorti un an plus tôt), série annualisée qui a le double mérite d’être à la fois un jeu payant et de générer des revenus très importants en microtransactions, et de son blockbuster Dragon Age : The Veilguard. Electronic Arts disait alors avoir enregistré un maigre 1,8 milliard de dollars de chiffre d’affaires. En chute de 3 % sur un an. Les boules. Le bénéfice, lui, restait en hausse (+ 1 %, à 293 millions).

Ces rats ne méritent que de disparaître. Hélas, ce sont les petits et les indés qui crèvent.
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Connaître la capacité maximale de RAM supportée par votre PC

Je me note ça là :

> Pour savoir la capacité maximale de RAM supportée par votre PC, une seule ligne de commande suffit. Suivez simplement ces quelques étapes :

> Ouvrez l’Invite de commandes. Pour ce faire, cliquez sur le menu Démarrer, puis recherchez « cmd » (sans les guillemets) et sélectionnez Invite de commandes dans les résultats de recherche.

> Tapez ou copiez et collez la commande suivante dans l’Invite de commandes et validez avec Entrée :

> wmic memphysical get MaxCapacity, MemoryDevices

> Vous obtiendrez alors deux informations importantes :

> - MaxCapacity : Indique la capacité maximale de RAM (exprimée en kilo-octet) que vous pouvez installer dans votre ordinateur. Pour convertir cette valeur en gigaoctet (Go), vous devez la diviser par 1048576.
>-  MemoryDevices : Indique le nombre d’emplacements (ou slots) dédiés à la RAM sur la carte mère de votre ordinateur.
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Pratiques anticoncurrentielles : Apple et son App Store accusent un lourd revers judiciaire aux Etats-Unis – Libération

MAIS COMMENT QUE C'EST TROP BIEN FAIT POUR TA GUEULE, APPLE !
A trop pousser le bouchon, il fallait bien qu'il y ait un retour de bâton.
Corentin Benoit-Gonin (Kocobé) vous a fait un résumé à sa façon dans les news de CanardPC, je vous le recopie ici :
> « J’aimerais qu’Apple arrête de me prendre pour un jambon. » Voilà en substance ce que la juge a exprimé dans sa décision du 30 avril sur l’éternel affrontement opposant Epic Games à Apple. Le premier reproche au second sa commission (généralement de 30 %) sur les transactions dans les applications de l’App Store. En 2021, un premier jugement ordonne à Apple de ne pas empêcher les développeurs d’indiquer des moyens extérieurs de paiement. Apple s’exécute de la manière la plus insolente possible : en taxant les développeurs à hauteur de 27 % de ces transactions. Ce nouveau jugement siffle sèchement la fin de la récré, interdit toute commission sur les transactions extérieures et interdit toute entrave à leur promotion au sein des apps. Satisfait, Epic annonce le retour de Fortnite sur l’App Store. Quant à la firme à la pomme, elle fait savoir qu’elle compte faire Apple. K.
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«Les autres sont tous des voleurs» : en Roumanie, des électeurs désabusés prêts à se jeter dans les bras de l’extrême droite – Libération

Après l'annulation du scrutin présidentiel et l'interdiction de se présenter du candidat d'extrême-droite, les roumains semblent avoir reportés tous leurs espoirs (gageons qu'ils seront malheureusement vite déçus) sur un autre candidats d'extrême-droite.

Les arguments des personnes interrogées dans l'article font froid dans le dos (ils parlent essentiellement du candidat interdit) : "il parle bien", "il nous a promis tel et tel truc", "il est comme nous", etc.

Si ça vous rappelle et Trump et le discours du FN, c'est absolument normal. C'est la même mécanique de discours dominant dans les médias + défiance envers la classe politique ("tous des voleurs") et envers l'Europe (qui a pourtant contribué à sortir le pays de la misère), aggravé ici par une nostalgie de l'époque de la dictature de Ceaucescu (en gros "on n'était pas libres mais on avait du travail").

Avant-hier la Hongrie, hier les USA, demain la Roumanie.
Après-demain la France.
La bascule est totale, générale, inarrêtable. Les peuples veulent-ils vraiment le retour de régime autoritaires ? Ou sommes-nous tous manipulés ?
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«On nous a demandé de creuser notre propre tombe» : comment Duolingo a embauché l’IA pour évincer ses traducteurs – Libération

SebSauvage a en parlé l'autre jour (https://sebsauvage.net/links/?fe_oig) : non seulement Duolingo remplace ses traducteurs par de l'IA (qu'est qui pourrait bien foirer ?), mais elle avait déjà commencer à le faire *avant* de l'annoncer. Le plus dégueulasse, c'est que les traducteurs virés ont parfaitement conscience qu'on leur a demandé "de creuser leur propre tombe" : c'est leur travail qui a servi a alimenter l'IA qui désormais les remplace.

Et maintenant ? Maintenant la boite met la pression sur les employés non traducteurs, sommés d'utiliser l'IA dans leur travail...
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A l’école de cinéma Kourtrajmé, à Marseille, l’écriture inclusive dérange la région – Libération

A choisir entre lutte contre la précarité et le chômage longue durée, ou lutte contre "l'écriture inclusive" et le "wokisme", la région PACA a choisi... la lutte contre le "wokisme", bien sûr, parce qu'écrire (par exemple) "les acteurices" ou bien "les hommes et les femmes", ça tue la langue française. Bien sûr. Chacun ses priorités hein.

Qui a dit trumpisme ?
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Jeu vidéo : la sortie de «GTA VI» de nouveau reportée, au 26 mai 2026 – Libération

Eh ben, vous savez quoi ? C’est un excellente nouvelle.
Déjà parce qu'on va arrêter de nous casser les pieds avec ce jeu pour cette année ; ensuite parce que ça fera de la plcae aux autres sorties qui sans ça auraient été dans l'ombre.
Accessoirement, si ça peut rendre le jeu meilleur, c'est pas plus mal non plus.
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«Clair obscur : Expedition 33», aubaine capitale – Libération

> Les résistances initiales s’évanouissent complètement dès que surgissent les premiers combats. Le classicisme du tour par tour des jeux de rôle japonais qui servent de modèle à Clair obscur se trouve profondément bouleversé par l’ajout de phases défensives en temps réel, hyper dynamiques, qui invitent à esquiver-parer dans le bon tempo (au point d’évoquer la rythmique d’un jeu musical). Cette hybridation permet aux affrontements de se déployer dans une dimension stratégique et cérébrale – comprendre la logique propre à chacun des trois personnages qu’on contrôle et faire naître des synergies, chaque nouvel adversaire imposant de nouvelles contraintes – sans sacrifier le côté viscéral d’un jeu d’action, les fenêtres de parade étant si resserrées qu’elles obligent de rester à l’affût du moindre signal lumineux ou sonore.

> Dans les faits, cela donne des joutes régulièrement dantesques où l’on peut se faire rétamer en deux tours, avant de comprendre la gestuelle d’un ennemi, et de parvenir à le battre à plate couture quelques minutes plus tard. En métissant les mécaniques de Final Fantasy ou Persona à l’urgence des jeux FromSoftware (plutôt Sekiro qu’Elden Ring), Clair obscur fait émerger un système neuf, profond, soigné dans ses moindres détails, qui porte le jeu du début à la fin.
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Assassinat d’Aboubakar Cissé : les dessous d’une apathie d’État | Mediapart

Purée, il n'y a rien qui va dans cette (sordide) affaire : un meurtre raciste, un deux poids, deux mesures de l’État, des représentants de l’État qui confonde la victime, l'assassin et le procureur... OUI, il y a une islamophobie d'Etat ; elle est même visible à travers les lapsus à répétition des mêmes responsables lorsqu'ils ont daignés s'intéresser à cet assassinat raciste.
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Lycée musulman Averroès : au cœur de la débâcle judiciaire, Xavier Bertrand | Mediapart

Xavier Bertrand : le premier à défendre le lycée Averroès, pour des raisons politiques (montrer qu'il n'est pas comme le FN) est très vite devenu le premier à retourner sa veste et à s'acharner illégalement (refus de versement d'une dotation obligatoire, condamnation sous astreinte du TA à chaque fois), pour des raisons politiques également (montrer qu'il ne va pas laisser le FN avoir le monopole de la dégueulasserie).
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Répression au Venezuela : «Certains cherchent encore leurs proches après des mois de détention» – Libération

> Dans un rapport publié ce mercredi 30 avril, l’ONG raconte une «répression brutale» et des «abus généralisés» contre des dirigeants de l’opposition, des manifestants ou de simples passants. Martina Rapido Ragozzino, chercheuse auprès de la division Amériques de Human Rights Watch, décrit un «climat de peur» qui persiste dans le pays, neuf mois après l’élection.
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Diplomatie américaine : «La priorité de Trump n’est ni la Russie ni la Chine mais les “wokes”» – Libération

Elle termine tout de même par une comparaison avec l’Italie fasciste et l’Allemagne nazie...

> Selon Maud Quessard, directrice du domaine Euratlantique à l’Institut de recherche stratégique de l’Ecole militaire (Irsem), cette diplomatie en apparence erratique est pourtant bien construite et mûrement réfléchie.

> Comment qualifier la politique étrangère de ce deuxième mandat Trump ?

> Elle s’inscrit, comme ce qui se fait en politique intérieure, dans une dérive autoritaire de l’Etat américain. Et surtout, elle est marquée par une tendance de fond : c’est une idéologie nationaliste et ultrareligieuse qui détermine désormais l’agenda de politique étrangère américaine. Ce n’est donc pas l’imprévisibilité du président Trump mais le projet des personnes qui l’entourent. Et ce ne sont pas Pete Hegseth [secrétaire à la Défense, ndlr] ou Marco Rubio [secrétaire d’Etat] qui sont à la manœuvre, mais davantage l’entourage de J.D. Vance et de l’ensemble des courants nationalistes conservateurs et ultrareligieux.

[...]

> Donald Trump, c’est l’homme de paille de l’agenda politique déterminé par les nationalistes américains et la droite religieuse, avec J.D. Vance à la jonction de ces courants.

[...]

> Ils n’ont plus de projet, de grande stratégie à l’international. Ils n’ont comme projet que ce qui sert les intérêts nationaux et qui nous a d’abord étonnés : sécuriser les voies maritimes au Sud comme au Nord, avec le canal de Panama, le Groenland ou l’Arctique. Selon eux, c’est comme ça qu’on reste un pays puissant, en contrôlant des points stratégiques, des routes commerciales. On est de retour à une politique étrangère qui est héritée du XIXe siècle avec des sphères d’influences.

> Ce qui est plus perturbant, c’est qu’on ne comprend pas pourquoi Donald Trump adopte une politique de pression maximale aussi forte en utilisant les instruments commerciaux, ce qui paraît totalement contre-productif. Sur ce sujet, on peut effectivement craindre beaucoup d’amateurisme. Les conseillers économiques de Trump sont les plus mauvais, les plus contestés du paysage des experts de l’économie américaine. Donc tout n’est pas complètement cohérent. Mais le projet idéologique, il est quand même là. Et si vous regardez l’histoire des régimes autoritaires, que ce soit l’Italie fasciste ou l’Allemagne nazie, ils n’ont pas commencé avec des prix Nobel, des chercheurs émérites, ou des diplomates de carrière. Ils prennent d’abord des hommes de main.
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Les conclusions du rapport d’inspection sur Stanislas ont été falsifiées pour protéger l’établissement | Mediapart

> Selon des informations obtenues par Mediapart, les conclusions initiales du rapport ont été trafiquées pour édulcorer l’ensemble, dans le dos des inspecteurs généraux chargés de l’enquête et de la rédaction du document. Dans un courrier que nous avons pu consulter, l’un·e de ces inspecteurs et inspectrices explique avoir ainsi découvert un projet de lettre de mission « expurgé d’un paragraphe conclusif lourd de sens et de conséquences, dédouanant le collège Stanislas », ce qu'ils n'auraient « jamais validé car il règne bien à Stanislas un climat homophobe, sexiste et autoritaire ».
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Etats-Unis : à la Maison Blanche, cent jours de vengeance tous azimuts pour Donald Trump – Libération

Dictature en marche, toujours : Trump pratique la vengeance tous azimuts, y compris contre certains anciens alliés coupables de l'avoir contredit. Une seule opinion qui vaille : la sienne, et tant pis s'il en change tous les jours.

Et bien sûr, il multiplie les sanctions et les poursuites contre ceux qui ont osé enquêter sur sa tentative de coup d’État de 2021.

Au final, cela participe également d'une vaste entreprise d’intimidation :
> Ainsi les représailles trumpiennes servent-elles aussi un objectif de dissuasion : faire savoir à toute voix critique qu’elle subira les foudres présidentielles si elle ose s’exprimer.

[...]

> Une tactique qui semble fonctionner jusque dans les rangs du Parti républicain, à en croire la sénatrice de l’Alaska Lisa Murkowski, l’une des rares figures du «Grand Old Party» à tenir tête au chef de l’Etat. «Nous avons tous peur, confiait-elle le 17 avril, à l’occasion d’un événement à Anchorage, la plus grande ville de l’Alaska. Je suis moi-même souvent très anxieuse à l’idée de dire ce que je pense, car les représailles sont réelles. Et ce n’est pas normal.»
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Bernard Harcourt, professeur à Columbia : «Donald Trump mène une contre-révolution sans révolution» – Libération

> Ce à quoi nous assistons dépasse la personne de Donald Trump. Certains de ses détracteurs le qualifient de fasciste, d’autres estiment qu’il suit un manuel «illibéral» à la Viktor Orbán. D’autres encore, qu’il cherche à s’enrichir personnellement et à promouvoir sa propre marque «Trump», ou bien qu’il est l’outil kleptocratique de milliardaires de la Tech comme Elon Musk. Mais aucune de ces descriptions ne rend justice à l’ampleur et à la cohérence de la situation. Se concentrer uniquement sur ses frasques fait perdre de vue la trajectoire historique, pourtant essentielle pour envisager une quelconque réponse. Les actions du président Trump s’inscrivent dans l’histoire d’une contre-révolution moderne beaucoup plus vaste.

> La contre-révolution moderne consiste à démolir les grandes institutions, captées par les «bureaucrates de gauche», pour y déloger l’idéologie libérale - au sens politique du terme - et rendre sa souveraineté à une soi-disant majorité silencieuse. Pour reprendre les mots du commandant français et théoricien de la contre-insurrection David Galula : «Cela consiste à s’appuyer sur la minorité favorable pour rallier la majorité neutre et neutraliser la minorité hostile.» La contre-révolution s’appuie sur la doctrine de la guerre contre-insurrectionnelle qui a été développée par des commandants français pendant les guerres en Indochine et en Algérie. Les Etats-Unis l’appliquent en Irak et en Afghanistan puis sur leur propre territoire sous la présidence de George W. Bush, avec la torture et la détention illimitée à Guantánamo, et celle de Barack Obama, qui a poursuivi les assassinats par drones et l’exécution de citoyens américains à l’étranger.

[...]

> Trump réalise «un coup d’Etat en miniature chaque jour», comme Karl Marx l’écrivait à propos de Napoléon III dans Le 18 Brumaire de Louis Bonaparte : il «jette toute l’économie bourgeoise dans la confusion, viole tout ce qui semblait inviolable pour la Révolution». Son administration défend vigoureusement la légalité de ses actions devant les tribunaux, allant jusqu’à renvoyer les procureurs qu’il juge engagés contre la défense de ses intérêts. Et, à une ou deux exceptions près, il s’est conformé aux ordonnances des tribunaux. Nous n’en sommes donc pas encore au stade d’un coup d’Etat. Toujours est-il que Louis-Napoléon, élu président de la IIe République en 1848, n’a organisé son coup d’Etat qu’à la fin de son mandat. Il est indéniable que Trump a un penchant pour le pouvoir impérial, comme en témoigne la décoration de son palais de Mar-a-Lago avec tous les attributs du symbolisme romain et napoléonien.

> Qu’en est-il de la responsabilité des démocrates ?

> Des recherches économiques comme celles du Pew Research Center ont montré que l’écart de richesse entre les familles les plus riches et les plus pauvres des Etats-Unis a plus que doublé ces trente dernières années. Les Américains de la classe moyenne sont dans une situation plus difficile qu’avant la crise de 2008, et ce sont uniquement les tranches les plus riches qui ont vu leur niveau de vie s’améliorer. Il est important de rappeler que sur les seize dernières années, douze se sont déroulées sous des administrations démocrates : huit sous Obama et quatre sous Biden. Ce phénomène économique a érodé le système bipartite. Il y avait autrefois un va-et-vient entre les démocrates et les républicains, une forme de cohabitation pacifique, qui profitait aux anciennes élites américaines. Trump veut y mettre fin.

> Les démocrates américains sont pour le moment aux abonnés absents.

> Au-delà du Parti démocrate, les forces démocrates, ses électeurs, les citoyens, vont devoir imaginer de nouvelles alliances pour surmonter cette offensive. Et ce n’est pas gagné. Les cibles actuelles de Trump ne sont pas des alliés naturels : les avocats bien payés de l’élite libérale ne sont pas nécessairement enclins à voir les fonctionnaires fédéraux ou les militants de la cause climatique, antiraciste ou anticapitaliste comme des semblables, certains étant davantage investis dans le statu quo, d’autres dans un changement radical par rapport au néolibéralisme. Pourtant, il ne va pas y avoir d’alternative à cette mobilisation populaire qu’on commence à ressentir aux manifestations qui se tiennent chaque samedi.
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Etats-Unis : près de six Américains sur dix ont honte de Trump et un quart de ses électeurs regrette son vote – Libération

> Mais cent jours après son investiture, on découvre que cette gestion erratique des affaires des Etats-Unis et du monde provoque des aigreurs jusque dans les rangs des républicains en général et même parmi ceux qui ont voté pour Donald Trump en novembre dernier.

> Selon un sondage Ifop réalisé pour le site d’informations touristiques NYC.eu dont Libération a eu la primeur ce mardi 29 avril, près d’un quart des sympathisants républicains (23 %) dit avoir honte de leur président.

> Quand on élargit la focale à tous les Américains, les statistiques sont encore plus spectaculaires : trois mois après sa réinstallation à la tête du pays, près de six Américains sur dix (56 %) disent ressentir de la honte à l’égard de Donald Trump. Ce sentiment pas ordinaire à l’égard d’un chef d’Etat démocratiquement élu est encore plus prégnant chez les plus jeunes (60 % des moins de 25 ans l’éprouvent), les plus favorisés (60 % parmi les CSP +), et les personnes noires (69 %).

> Cette honte fait tache d’huile, passant du Président au pays : 38 % des sondés déclarent avoir honte d’être américains aujourd’hui, en raison des décisions prises par l’administration Trump. Ce «sentiment d’humiliation nationale», comme l’écrit l’Ifop, frappe plus massivement les plus jeunes (51 %) et les plus diplômés (42 %) mais il «affecte aussi des citoyens généralement plus marqués à droite comme ceux se disant très patriotes (34 %)».
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Une commission d’experts conseille de proscrire les écrans avant l’âge de 6 ans – Libération

> «En 2025, le doute n’est plus permis et les très nombreuses publications scientifiques internationales sont là pour nous le rappeler : ni la technologie de l’écran ni ses contenus, y compris ceux prétendument éducatifs ne sont adaptés à un petit cerveau en développement», affirment les signataires. Ils ajoutent que les écrans «entravent et altèrent la construction» du cerveau de l’enfant. Même s’ils affirment ne «pas diaboliser les outils numériques et leur usage», les signataires insistent sur le fait «qu’il y a un âge pour tout».
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Droits humains : Amnesty alerte sur un monde au bord du précipice | Mediapart

Si vous me lisez depuis toujours (statistiquement, cet oiseau rare doit bien exister), vous savez que je suis extrêmement pessimiste sur l'avenir du monde.

Mais cette fois, ça y est, on a atteint le point de bascule, et c'est Amnesty qui le dit.

> C’est un monde au bord d’un précipice à la fois liberticide, autoritaire et xénophobe qu’Amnesty International décrit, mardi 29 avril, dans son rapport annuel sur la situation des droits humains. Un rapport en forme de cri d’alarme et d’ultime appel au sursaut avant que nos sociétés n’entrent définitivement dans une nouvelle ère sombre.

Génocide palestinien, climat, censure, guerres, famines, inégalités, répressions des libertés et des oppositions... et
> Une année qui s’est en outre conclue par la réélection de Donald Trump à la Maison-Blanche et l’arrivée au pouvoir aux États-Unis de l’extrême droite américaine qui, depuis, a commencé à appliquer sa politique xénophobe et discriminatoire avec une violence jamais vue.

[...]

> Mais « ne nous trompons pas, alerte la secrétaire générale d’Amnesty. Donald Trump n’est pas seul en cause. Les racines du mal sont beaucoup plus profondes. Et, à moins d’une résistance concertée et courageuse, ce tournant historique se transformera en une véritable mutation : il ne s’agira plus d’une époque de changement, mais d’un changement d’époque ».
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Ah si j’étais pape ! par Luc Le Vaillant – Libération

> Ensuite, j’autoriserai l’avortement et l’euthanasie afin de paniquer le mouvement pro-vie avant de décréter que les migrants embarquant sur des embarcations de fortune commettent un suicide maritime et ne pourront bénéficier de mon absolution, ce qui énervera les no-borders et le patronat qui croyaient que l’Eglise était contre les frontières.

> Je lancerai une opération de défaisance du patrimoine immobilier de la Catholica Incorporated. Je proclamerai, urbi et orbi, qu’il importe de retrouver le dénuement des premiers temps. Evidemment, je m’arrangerai pour faire fuiter qu’il s’agit surtout d’engraisser mes comptes en Suisse. Ceci histoire de plomber la réputation d’une religion qui préfère le paradis quand il est défiscalisé.

> Je béatifierai les pires crapules, ce qui verra fulminer les anges de la miséricorde qui ont parfois la bonté éradicatrice. Dans le souci de propager aussi la zizanie dans le camp tradi, je bénirai les mariages gays, baptiserai les enfants issus de GPA et de PMA et consacrerai les femmes prêtres.

> J’installerai un cinéma en plein air sur la place Saint-Pierre et je ferai projeter la Dernière Tentation du Christ de Scorsese et Je vous salue Marie de Godard, et puis aussi la série The Young Pope car j’aime qu’on me confonde avec le beau Jude Law. Histoire d’offenser les puritains de tous bords, engeance qui se répand tous azimuts, je diffuserai sur ma chaine YouTube les orgies perpétuelles que j’organiserai en la basilique Sainte-Marie-Majeur. L’on y dansera la salsa du démon sur la tombe de François, mon prédécesseur. Il y aura là des TDS et des Femen, les copines de Marie-Madeleine et les sœurs de la perpétuelle indulgence, des hétaïres non binaires et des gitons mignons qui, déjà, fouettaient les fesses molles du bon marquis de Sade.
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Manuel Valls ment sur l’islamophobie depuis 2013 – Libération

> Le ministre des Outre-mer reprend une intox largement diffusée depuis des années selon laquelle le terme a été inventé par les mollahs iraniens.

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> Contrairement à ce qu’affirme Valls, reprenant un mensonge largement diffusé depuis des années, le terme d’«islamophobie» n’a pas été inventé par les mollahs iraniens. Mais au moins l’actuel ministre des Outre-mer peut être félicité pour sa constance : déjà en 2013, alors ministre de l’Intérieur – et donc des cultes – il rejetait ce mot. «Derrière le mot “islamophobie”, il faut voir ce qui se cache. Sa genèse montre qu’il a été forgé par les intégristes iraniens à la fin des années 1970 pour jeter l’opprobre sur les femmes qui se refusaient à porter le voile, disait-il dans le Nouvel Obs. C’est au mot près l’argumentaire de l’essayiste Caroline Fourest.»

> Il convient ici d’apporter une précision, déjà donnée par Libé en 2013, aux affirmations de Fourest. Selon les sociologues Marwan Mohammed et Abdellali Hajjat, auteurs en 2013 de Islamophobie. Comment les élites françaises fabriquent le «problème musulman», le mot a été utilisé pour la première fois en 1910 par des anthropologues français. «On doit l’invention du néologisme “islamophobie” et ses premiers usages à un groupe d’administrateurs-ethnologues spécialisés dans les études de l’islam ouest-africain ou sénégalais : Alain Quellien, Maurice Delafosse et Paul Marty», écrivent-ils, comme l’avait relayé l’AFP en 2018. En 1910, l’islamophobie est alors un principe d’administration coloniale en Afrique de l’Ouest, par opposition à l’«islamophilie», racontait Libé. Le terme est réapparu dans l’espace public et a pris son sens politique dans les années 80, en Angleterre, avec la montée d’un racisme dirigé contre les communautés musulmanes, alors que celles-ci revendiquaient plus vivement leur identité religieuse.
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La CEDH condamne la France pour ne pas avoir protégé des mineures victimes de viols – Libération

> Dans le cas de Julie, le policier l’a exposée «à des propos culpabilisants, moralisateurs et véhiculant des stéréotypes sexistes propres à décourager la confiance des victimes dans la justice». Un extrait glaçant de l’audition montre cet agent l’interroger : «Tu aurais pu crier, gémir, le mordre, le pousser avec les bras avant qu’il mette son sexe dans ta bouche, l’as-tu fait ?» Il insiste encore : «Selon toi, une femme qui se fait violer repousse beaucoup son violeur ou le repousse-t-elle un peu ?» Faisant fi de toutes les connaissances sur l’état de sidération touchant un grand nombre de victimes de viols, le policier l’a menée à penser «qu’elle n’avait pas adopté un comportement adéquat, prétendument attendu de la part d’une victime de viol face à son agresseur».

> Des stéréotypes de genre se glissent également dans les conclusions de la chambre de l’instruction, où est relevé que le «succès habituel auprès de la gent féminine» des pompiers et le «“comportement parfois débridé de celle-ci à leur endroit”» ne les aurait pas incités à la réflexion». La victimisation secondaire a été reconnue et intégrée dans la première directive européenne sur les violences faites aux femmes, adoptée en mai 2024.
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Citizen Sleeper 2: Starward Vector sur Steam

La traduction française de Citizen sleeper est prévue pour la fin de l'année !

> Merci à tous les joueurs de Citizen Sleeper 2: Starward Vector ! Nous vous avons entendus, et nous sommes heureux de vous annoncer que la localisation de Citizen Sleeper 2 est actuellement en cours. Nous sommes également en mesure de vous révéler que nous travaillons de nouveau avec les excellents traducteurs qui ont localisé Citizen Sleeper.

> Citizen Sleeper 2 est un énorme jeu de 250 000 mots (à comparer aux 175 000 mots du premier opus), aussi sa traduction et sa relecture demandera-t-elle un peu de temps. Vous pourrez toutefois y jouer intégralement en français avant la fin de l'année !
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Pourquoi, désormais, j’utiliserai le terme «islamophobie» – Libération

> Seulement, il est vain de défendre la laïcité, l’émancipation, si l’on ne se rend pas compte que le discours du bouc émissaire anti-musulman a largement débordé, ces dernières années, le lit d’une extrême droite elle-même plus puissante. La bollosphère, la droite LR en surenchère identitariste permanente, et même une partie du centre sous couvert d’un «républicanisme intransigeant» qui ne combat plus qu’à coups d’anathèmes mal définis («islamogauchistes», «wokisme»…) ont fini par rendre indifférenciables la lutte contre l’islamisme et le racisme anti-musulmans.

> L’argument (auquel j’adhérais) selon lequel le mot «islamophobie» devait être banni sous peine de ne plus pouvoir légitimement lutter contre l’islamisme ne tient plus. Le mot islamophobie est maintenant le pendant d’antisémitisme. La haine des musulmans, cette forme de racisme s’appelle maintenant, pour tout le monde, «islamophobie». Les anti-islamistes ne peuvent plus revendiquer d’être islamophobes sans passer pour des racistes. C’est comme ça : en politique, les mots sont des véhicules. Le but n’est pas de contrôler le véhicule mais sa cargaison, c’est-à-dire l’acception du mot.
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Nos conseils lifestylite - by Ambroise Garel - L'Insolithe

J'aime vraiment beaucoup les trouvailles littéraro-humoristiques d'Ambroise Garel.

> Pertes des repères traditionnels ? Conséquence des crises économiques successives qui compliquent l'entrée dans la vie active ? Effet tardif des confinements Covid sur la santé mentale des adolescents ? Nouvelle étape d'un retour à la tradition déjà entamé avec le phénomène des tradwives ? Authentique renouveau spirituel ? Toujours est-il qu'il est de plus en plus fréquent de voir, dans les zones d'activité en périphérie des villes moyennes, entre un Monsieur Meuble et un grill Courtepaille, de jeunes gens à peine sortis de l'enfance perchés sur des poteaux hauts parfois de plusieurs mètres. Dressés ou accroupis, ils contemplent silencieusement le monde qui les entoure en jetant tout de même parfois un coup d'œil à leur smartphone car certaines habitudes sont coriaces.
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Note: Humble Bundle

Humble choice qui t'annonce tranquilou passer au mois de mai de 9,99€ à 12,99€, sans vraiment donner de raison, si ce n'est que ça incluera l'abonnement à IGN+...
Déjà que je n'en prenais pas souvent, il faudra vraiment que ce soit des jeux hyper-mega-intéressant...
Pas souvent donc.
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