En librairies : Giuseppe Santoliquido, Sam Sax, Stéphanie Garzanti… – Libération
TIL : la vie de Raphaël Lemkin, l'inventeur du crime de génocide.
> Si le nom de Raphaël Lemkin – l’homme qui a introduit dans la législation internationale la notion de génocide – n’évoque rien ou presque, on sera véritablement «saisi» par cet ouvrage, à double titre. D’abord par le contenu du livre, paru en 1944 sous le titre d’Axis Rule in Occupied Europe, qui recueille méticuleusement toute la législation antisémite des dix-neuf pays occupés par l’Allemagne, et qui, à partir d’une première proposition d’inclure la barbarie et le vandalisme dans les crimes de guerre, parvient ensuite à la notion de génocide, telle qu’elle sera adoptée par l’Assemblée générale des Nations unies le 10 décembre 1948 à Paris. Cette notion, Lemkin l’avait défendue toute sa vie, et étendue par exemple à l’Holodomor, (l’«extermination par la faim», à savoir la grande famine organisée par le pouvoir soviétique en Ukraine et dans le Kouban, qui fit des millions de morts) mais aussi aux tentatives d’écraser la culture, la langue, le territoire d’un peuple. L’autre intérêt de cet ouvrage, est justement la vie même de Lemkin, qui dut se confronter aux pogroms et aux persécutions, qui perdit presque toute sa famille dans les camps, enseigna le droit en Pologne et aux Etats Unis, se ruina l’existence à tenter d’imposer son idée aux juristes internationaux, et, seul, sans un sou, finit par mourir sur le banc d’un arrêt d’autobus de la 42e rue à New York, le 28 août 1959. A l’enterrement de celui qui donna un nom aux «crimes sans nom» dont parlait Churchill, assistèrent sept personnes.
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> Si le nom de Raphaël Lemkin – l’homme qui a introduit dans la législation internationale la notion de génocide – n’évoque rien ou presque, on sera véritablement «saisi» par cet ouvrage, à double titre. D’abord par le contenu du livre, paru en 1944 sous le titre d’Axis Rule in Occupied Europe, qui recueille méticuleusement toute la législation antisémite des dix-neuf pays occupés par l’Allemagne, et qui, à partir d’une première proposition d’inclure la barbarie et le vandalisme dans les crimes de guerre, parvient ensuite à la notion de génocide, telle qu’elle sera adoptée par l’Assemblée générale des Nations unies le 10 décembre 1948 à Paris. Cette notion, Lemkin l’avait défendue toute sa vie, et étendue par exemple à l’Holodomor, (l’«extermination par la faim», à savoir la grande famine organisée par le pouvoir soviétique en Ukraine et dans le Kouban, qui fit des millions de morts) mais aussi aux tentatives d’écraser la culture, la langue, le territoire d’un peuple. L’autre intérêt de cet ouvrage, est justement la vie même de Lemkin, qui dut se confronter aux pogroms et aux persécutions, qui perdit presque toute sa famille dans les camps, enseigna le droit en Pologne et aux Etats Unis, se ruina l’existence à tenter d’imposer son idée aux juristes internationaux, et, seul, sans un sou, finit par mourir sur le banc d’un arrêt d’autobus de la 42e rue à New York, le 28 août 1959. A l’enterrement de celui qui donna un nom aux «crimes sans nom» dont parlait Churchill, assistèrent sept personnes.
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