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Manuel Valls ment sur l’islamophobie depuis 2013 – Libération

> Le ministre des Outre-mer reprend une intox largement diffusée depuis des années selon laquelle le terme a été inventé par les mollahs iraniens.

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> Contrairement à ce qu’affirme Valls, reprenant un mensonge largement diffusé depuis des années, le terme d’«islamophobie» n’a pas été inventé par les mollahs iraniens. Mais au moins l’actuel ministre des Outre-mer peut être félicité pour sa constance : déjà en 2013, alors ministre de l’Intérieur – et donc des cultes – il rejetait ce mot. «Derrière le mot “islamophobie”, il faut voir ce qui se cache. Sa genèse montre qu’il a été forgé par les intégristes iraniens à la fin des années 1970 pour jeter l’opprobre sur les femmes qui se refusaient à porter le voile, disait-il dans le Nouvel Obs. C’est au mot près l’argumentaire de l’essayiste Caroline Fourest.»

> Il convient ici d’apporter une précision, déjà donnée par Libé en 2013, aux affirmations de Fourest. Selon les sociologues Marwan Mohammed et Abdellali Hajjat, auteurs en 2013 de Islamophobie. Comment les élites françaises fabriquent le «problème musulman», le mot a été utilisé pour la première fois en 1910 par des anthropologues français. «On doit l’invention du néologisme “islamophobie” et ses premiers usages à un groupe d’administrateurs-ethnologues spécialisés dans les études de l’islam ouest-africain ou sénégalais : Alain Quellien, Maurice Delafosse et Paul Marty», écrivent-ils, comme l’avait relayé l’AFP en 2018. En 1910, l’islamophobie est alors un principe d’administration coloniale en Afrique de l’Ouest, par opposition à l’«islamophilie», racontait Libé. Le terme est réapparu dans l’espace public et a pris son sens politique dans les années 80, en Angleterre, avec la montée d’un racisme dirigé contre les communautés musulmanes, alors que celles-ci revendiquaient plus vivement leur identité religieuse.
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La CEDH condamne la France pour ne pas avoir protégé des mineures victimes de viols – Libération

> Dans le cas de Julie, le policier l’a exposée «à des propos culpabilisants, moralisateurs et véhiculant des stéréotypes sexistes propres à décourager la confiance des victimes dans la justice». Un extrait glaçant de l’audition montre cet agent l’interroger : «Tu aurais pu crier, gémir, le mordre, le pousser avec les bras avant qu’il mette son sexe dans ta bouche, l’as-tu fait ?» Il insiste encore : «Selon toi, une femme qui se fait violer repousse beaucoup son violeur ou le repousse-t-elle un peu ?» Faisant fi de toutes les connaissances sur l’état de sidération touchant un grand nombre de victimes de viols, le policier l’a menée à penser «qu’elle n’avait pas adopté un comportement adéquat, prétendument attendu de la part d’une victime de viol face à son agresseur».

> Des stéréotypes de genre se glissent également dans les conclusions de la chambre de l’instruction, où est relevé que le «succès habituel auprès de la gent féminine» des pompiers et le «“comportement parfois débridé de celle-ci à leur endroit”» ne les aurait pas incités à la réflexion». La victimisation secondaire a été reconnue et intégrée dans la première directive européenne sur les violences faites aux femmes, adoptée en mai 2024.
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Citizen Sleeper 2: Starward Vector sur Steam

La traduction française de Citizen sleeper est prévue pour la fin de l'année !

> Merci à tous les joueurs de Citizen Sleeper 2: Starward Vector ! Nous vous avons entendus, et nous sommes heureux de vous annoncer que la localisation de Citizen Sleeper 2 est actuellement en cours. Nous sommes également en mesure de vous révéler que nous travaillons de nouveau avec les excellents traducteurs qui ont localisé Citizen Sleeper.

> Citizen Sleeper 2 est un énorme jeu de 250 000 mots (à comparer aux 175 000 mots du premier opus), aussi sa traduction et sa relecture demandera-t-elle un peu de temps. Vous pourrez toutefois y jouer intégralement en français avant la fin de l'année !
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Pourquoi, désormais, j’utiliserai le terme «islamophobie» – Libération

> Seulement, il est vain de défendre la laïcité, l’émancipation, si l’on ne se rend pas compte que le discours du bouc émissaire anti-musulman a largement débordé, ces dernières années, le lit d’une extrême droite elle-même plus puissante. La bollosphère, la droite LR en surenchère identitariste permanente, et même une partie du centre sous couvert d’un «républicanisme intransigeant» qui ne combat plus qu’à coups d’anathèmes mal définis («islamogauchistes», «wokisme»…) ont fini par rendre indifférenciables la lutte contre l’islamisme et le racisme anti-musulmans.

> L’argument (auquel j’adhérais) selon lequel le mot «islamophobie» devait être banni sous peine de ne plus pouvoir légitimement lutter contre l’islamisme ne tient plus. Le mot islamophobie est maintenant le pendant d’antisémitisme. La haine des musulmans, cette forme de racisme s’appelle maintenant, pour tout le monde, «islamophobie». Les anti-islamistes ne peuvent plus revendiquer d’être islamophobes sans passer pour des racistes. C’est comme ça : en politique, les mots sont des véhicules. Le but n’est pas de contrôler le véhicule mais sa cargaison, c’est-à-dire l’acception du mot.
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Nos conseils lifestylite - by Ambroise Garel - L'Insolithe

J'aime vraiment beaucoup les trouvailles littéraro-humoristiques d'Ambroise Garel.

> Pertes des repères traditionnels ? Conséquence des crises économiques successives qui compliquent l'entrée dans la vie active ? Effet tardif des confinements Covid sur la santé mentale des adolescents ? Nouvelle étape d'un retour à la tradition déjà entamé avec le phénomène des tradwives ? Authentique renouveau spirituel ? Toujours est-il qu'il est de plus en plus fréquent de voir, dans les zones d'activité en périphérie des villes moyennes, entre un Monsieur Meuble et un grill Courtepaille, de jeunes gens à peine sortis de l'enfance perchés sur des poteaux hauts parfois de plusieurs mètres. Dressés ou accroupis, ils contemplent silencieusement le monde qui les entoure en jetant tout de même parfois un coup d'œil à leur smartphone car certaines habitudes sont coriaces.
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Note: Humble Bundle

Humble choice qui t'annonce tranquilou passer au mois de mai de 9,99€ à 12,99€, sans vraiment donner de raison, si ce n'est que ça incluera l'abonnement à IGN+...
Déjà que je n'en prenais pas souvent, il faudra vraiment que ce soit des jeux hyper-mega-intéressant...
Pas souvent donc.
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« Trump donne l’impression de vouloir détruire les États-Unis » | Mediapart

> Pour son ouvrage Le Cas Trump, l’essayiste canadien Alain Roy explique avoir lu une quarantaine de livres et une centaine d’articles relatifs à Donald Trump. « Je veux lier le psychologique au politique et à la question financière pour vraiment aller au cœur du personnage, indique Alain Roy à Mediapart. Et puis je veux répondre notamment à la question suivante : Trump est-il dangereux ? »

Le gars a synthétisé tout ce qu'il a pu compiler sur Trump. Le portrait chinois ne surprendra personne, mais ça fait peur :
- imposture sur sa fortune, en grande partie héritée
- failles narcissiques et sociopathie, porté sur la vengeance
- a fricoté pendant des décennies avec la mafia
- fraudeur en série (il arnaque tout le monde, c'est un menteur compulsif) et corrompu
- intimidateur
- déclin cognitif : "Plusieurs observateurs, qu’il s’agisse de psychiatres ou de gérontologues, ont décelé des signes précurseurs de l’Alzheimer chez Trump [une thèse portée notamment par les Démocrates mais pas confirmée à ce jour – ndlr]. Une maladie dont son père a souffert. Cela pourrait expliquer la désinhibition des comportements chez lui."
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Les microplastiques étouffent les plantes | Mediapart

On savait déjà qu'on trouvait des micro-particules à la pelle dans l'eau. Il y en a aussi, évidemment, dans le sols. Et on vient de se rendre compte que celles-ci altéraient la pousse des plantes.

> Bizarrement, la question de la pollution des sols a mis beaucoup plus de temps à se poser. Pourtant, les masses de plastiques y seraient 4 à 23 fois plus élevées que dans les océans, explique Marie-France Dignac, chercheuse à l’Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement (Inrae). « Je ne m’explique pas vraiment ce délai, si ce n’est qu’il est plus difficile d’échantillonner un sol : impossible de le filtrer comme on le fait en mer. D’ailleurs, il n’y a toujours aucune méthodologie normalisée pour les sols. »

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> Il n’y a pas si longtemps encore, on pensait que les plantes ne pouvaient pas absorber ces microplastiques « en raison de leurs parois cellulaires complexes et de leurs mécanismes d’absorption sélectifs », peut-on lire dans un article de synthèse publié en 2024.

> Raté. Probablement aucune paroi biologique n’est réellement étanche. D’autant moins lorsqu’on considère des particules de tailles microscopiques, voire nanoscopiques. Elles savent trouver leur chemin à l’intérieur des plantes, soit par les racines, en se faufilant dans les minuscules fissures ou par des phénomènes de transport actif des cellules végétales, soit par les feuilles, via les ouvertures stomatiques qui permettent les échanges gazeux.
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«La Forme et la couleur des sons» de Ben Shattuck, jours d’harmonie – Libération

> La Forme et la couleur des sons possède une sorte de mode d’emploi. Celui-ci est donné en ouverture : il suit le principe du «Hook-and-Chain», une «forme de chanson ou poème popularisée dans la Nouvelle-Angleterre du XVIIIe siècle ; le premier et le dernier vers riment, encadrant des couplets rimés. Schématiquement : A BB CC DD EE FF A.» La nouvelle-titre étant la première (A), on comprend qu’on retrouvera d’une manière ou d’une autre nos deux amateurs de musique traditionnelle dans le dernier texte («Les débuts»), si bien que la boucle sera bouclée. Comme chez Alice Munro, il existe des passerelles d’une section à l’autre. Les nouvelles fonctionnent par paires et font dialoguer un passé plus ou moins passé avec un présent plus ou moins présent. Lorsqu’un homme, à la fin du XVIIIe siècle, offre à une femme un tableau représentant un oiseau («Edwin Chase de Nantucket»), ce même tableau se retrouve en 2008 accroché au mur d’une maison en bord de mer («La barrette en argent»). Lorsque de nos jours un écrivain en résidence déterre la mort mystérieuse d’une dizaine de bûcherons sur un site d’abattage en 1908 («August dans la forêt»), ce même mystère est en partie élucidé à la lecture du journal d’un des hommes («Le journal de Thomas Thurber»). En chemin, les registres varient, jusqu’à flirter avec l’épouvante. L’un des plaisirs d’un recueil de nouvelles – et celui-ci nous le rappelle – consiste à voir les cartes rebattues à chaque nouvelle entrée.

J'adore ! Rien que pour ça, j'ai envie de le lire !
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«Astérix et Obélix : le Combat des chefs» d’Alain Chabat, une minisérie très réussix – Libération

> C'est peut-être le cadeau surprise de l’horrible Astérix et Obélix : l’Empire du milieu de Guillaume Canet, délirante machine à 66 millions d’euros balancée façon tapis de bombes sur près d’un millier d’écrans, pour finalement ne pas rentrer dans ses frais. Permettre de revenir à un Astérix moins mégalo, à un Astérix plus humain, c’est-à-dire sans visage humain. Vingt-trois ans après les 15 millions d’entrées de son Mission Cléopâtre, Alain Chabat renoue avec l’œuvre de Goscinny et Uderzo par le biais de l’animation et de la série télé, avec le renfort de Netflix. Initialement envisagé comme un long métrage, le projet a finalement enflé au point d’être repensé, recalibré dans un format 5x30 minutes.

Cool !
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Deux historiens britanniques se querellent au sujet du nombre de pénis figurant sur la tapisserie de Bayeux – Libération

> Dans un podcast diffusé ce vendredi 25 avril, deux éminents historiens britanniques se sont livrés à un débat académique au sujet d’un détail insolite figurant dans l’œuvre monumentale retraçant les péripéties de Guillaume le Conquérant.

Figurez-vous que ces deux éminents spécialistes de cette œuvre, ne sont pas d'accord sur le nombre de pénis que l'on peut compter. Oui, oui, de pénis. Et pas seulement ceux des chevaux. L'un en compte 93, l'autre 94.
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Le jeu vidéo « Clair Obscur : Expedition 33 » fait l’unanimité, et il est français

> « Pas mal non ? C’est français. » Le monde du jeu vidéo a vu une flopée de blockbusters depuis le début de l’année 2025, que ce soit avec Kingdom Come : Deliverance, Assassin’s Creed Shadows ou Monster Hunter Wilds. Mais ce jeudi 24 avril, c’est une autre sortie, plus modeste, qui fait parler d’elle. Ce jeu a conquis la critique et les joueurs qui ont déjà pu mettre la main dessus.
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Pour Michael Sfard, le « virus » du totalitarisme sape les fondations de l’État d’Israël | Mediapart

> Sa coalition [Nétanyahou ] possède trois composantes : le Likoud, les partis religieux ultraorthodoxes et l’extrême droite fasciste et raciste de Smotrich et Ben Gvir. Et chaque composante a ses intérêts, que le gouvernement doit servir. Le Likoud cherche à profiter de la situation pour placer ses hommes aux postes de pouvoir en contournant les mesures anticorruption et les dispositions contre le favoritisme politique.

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> Dans le livre que je viens de publier, j’invite le lecteur à un voyage jusqu’aux racines politiques, juridiques, morales et philosophiques de ce que je considère comme une mutation de l’ADN de la société israélienne. Une mutation qui n’a pas été dominante pendant des décennies. Et qui l’est désormais, disons depuis une décennie et demie.

> J’essaie de comprendre où nous en sommes et ce qui s’est passé au sein de cette société, de ce pays, pour que cet État, qui devait être la patrie du peuple juif, devienne le régime sous lequel a été forgée la philosophie de la domination juive, le régime qui a imposé l’apartheid aux Palestiniens et qui veut soumettre à tout prix ceux qui le critiquent. Comment tout cela a-t-il commencé ? Et pourquoi ?

> Et vous avez des réponses ?

> Je suis remonté loin dans notre histoire et je crois être arrivé à une conviction. Le « Ground Zero » du sionisme tel que nous le connaissons aujourd’hui est l’Holocauste. C’est à ce moment que ce que devaient devenir ce pays et cet État s’est cristallisé. Et que remonte la face cachée, ténébreuse, d’Israël que nous affrontons aujourd’hui.

> En fait, il existait plusieurs courants au sein du mouvement national juif. Certains de ces courants étaient authentiquement « inclusifs ». Au point d’imaginer que l’État du peuple juif pourrait héberger aussi les Arabes qui vivaient à l’époque en Palestine. C’est-à-dire les Palestiniens.
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