"Cavalier des touches": Le pire écrivain français du 20e siècle - par Martin Winckler
Vous savez que j'ai mes petites marottes, notamment professer une profonde admiration pour Martin Winckler et une profonde détestation du docteur Destouches, aka Céline.
Cet article du premier vient renforcer et mon admiration à son égard, et ma détestation à l'encontre du second :
> Au sein du "panthéon littéraire français", il est une figure qui m'a, personnellement, toujours profondément scandalisé, c'est celle de Louis-Ferdinand Destouches, dit LF Céline.
[...]
> De plus, je n'ai jamais voulu débattre du "style" de Céline. Le "style" de Céline n'est pas mon souci. (Ni, Dieu merci, mon modèle). D'un point de vue général, le "style" d'un auteur me semble secondaire à ce qu'il raconte. C'est le contenu qui véhicule des valeurs. Quel que soit le "style" qui l'enveloppe.
> Et, précisément, si la légende célinienne m'insupporte considérablement, c'est parce qu'il résume à lui seul le trait le plus caractéristique du "goût" à la française : la qualité d'un·e auteur·e se mesure à son "style". Le problème, c'est que, comme la maîtrise de l'orthographe, l'appréciation du style est un critère de classe.
[...]
> Mais ce n'est pas la vie de ce sale type qui me met le plus en colère. Il est mort, il ne peut (en principe) plus nuire.
> Ce qui me révolte, c'est l'idolâtrie béate et obstinée ("C'est tout de même un grand écrivain") dont il fait l'objet, soixante-cinq ans plus tard, et qui me semble bien caractéristique d'une certaine mentalité élitiste à la française. Le même élitisme hautain qui permet de publier des écrivains pédophiles ou islamophobes, de primer des réalisateurs violeurs et de laisser en liberté des "rockstars" responsables de féminicides.
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Cet article du premier vient renforcer et mon admiration à son égard, et ma détestation à l'encontre du second :
> Au sein du "panthéon littéraire français", il est une figure qui m'a, personnellement, toujours profondément scandalisé, c'est celle de Louis-Ferdinand Destouches, dit LF Céline.
[...]
> De plus, je n'ai jamais voulu débattre du "style" de Céline. Le "style" de Céline n'est pas mon souci. (Ni, Dieu merci, mon modèle). D'un point de vue général, le "style" d'un auteur me semble secondaire à ce qu'il raconte. C'est le contenu qui véhicule des valeurs. Quel que soit le "style" qui l'enveloppe.
> Et, précisément, si la légende célinienne m'insupporte considérablement, c'est parce qu'il résume à lui seul le trait le plus caractéristique du "goût" à la française : la qualité d'un·e auteur·e se mesure à son "style". Le problème, c'est que, comme la maîtrise de l'orthographe, l'appréciation du style est un critère de classe.
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> Mais ce n'est pas la vie de ce sale type qui me met le plus en colère. Il est mort, il ne peut (en principe) plus nuire.
> Ce qui me révolte, c'est l'idolâtrie béate et obstinée ("C'est tout de même un grand écrivain") dont il fait l'objet, soixante-cinq ans plus tard, et qui me semble bien caractéristique d'une certaine mentalité élitiste à la française. Le même élitisme hautain qui permet de publier des écrivains pédophiles ou islamophobes, de primer des réalisateurs violeurs et de laisser en liberté des "rockstars" responsables de féminicides.
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