> Quel hommage heureux pour «Robert», cet enfant d’une modeste famille juive de Bessarabie, privé à 14 ans d’un père mort en déportation. Pour elle, c’est un second enterrement, comme un deuil ultime au moment même où l’histoire semble basculer, et emporter les valeurs qu’ils ont portées ensemble. Tout, la justice, l’Etat de droit, la laïcité, la lutte contre tous les racismes, l’antisémitisme, l’homophobie… «Terrible…» observe-t-elle, lèvres blanches.
[...]
> Elle s’est aussi rendue, seule, à la manifestation contre l’antisémitisme, après les pogroms du 7 Octobre. Robert Badinter était sidéré, muet de douleur, inquiet que flambe à nouveau la haine. «J’ai peur, moi aussi», murmure-t-elle, dans la pénombre de son bureau. Demain, à petits pas, elle rejoindra le Panthéon, le Président sans gouvernement, en pensant à Robert, heureuse qu’il soit parti à temps.
La panthéonisation de Robert Badinter, ou le crépuscule d'une époque.
(
Permalink)