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Répression au Venezuela : «Certains cherchent encore leurs proches après des mois de détention» – Libération

> Dans un rapport publié ce mercredi 30 avril, l’ONG raconte une «répression brutale» et des «abus généralisés» contre des dirigeants de l’opposition, des manifestants ou de simples passants. Martina Rapido Ragozzino, chercheuse auprès de la division Amériques de Human Rights Watch, décrit un «climat de peur» qui persiste dans le pays, neuf mois après l’élection.
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Diplomatie américaine : «La priorité de Trump n’est ni la Russie ni la Chine mais les “wokes”» – Libération

Elle termine tout de même par une comparaison avec l’Italie fasciste et l’Allemagne nazie...

> Selon Maud Quessard, directrice du domaine Euratlantique à l’Institut de recherche stratégique de l’Ecole militaire (Irsem), cette diplomatie en apparence erratique est pourtant bien construite et mûrement réfléchie.

> Comment qualifier la politique étrangère de ce deuxième mandat Trump ?

> Elle s’inscrit, comme ce qui se fait en politique intérieure, dans une dérive autoritaire de l’Etat américain. Et surtout, elle est marquée par une tendance de fond : c’est une idéologie nationaliste et ultrareligieuse qui détermine désormais l’agenda de politique étrangère américaine. Ce n’est donc pas l’imprévisibilité du président Trump mais le projet des personnes qui l’entourent. Et ce ne sont pas Pete Hegseth [secrétaire à la Défense, ndlr] ou Marco Rubio [secrétaire d’Etat] qui sont à la manœuvre, mais davantage l’entourage de J.D. Vance et de l’ensemble des courants nationalistes conservateurs et ultrareligieux.

[...]

> Donald Trump, c’est l’homme de paille de l’agenda politique déterminé par les nationalistes américains et la droite religieuse, avec J.D. Vance à la jonction de ces courants.

[...]

> Ils n’ont plus de projet, de grande stratégie à l’international. Ils n’ont comme projet que ce qui sert les intérêts nationaux et qui nous a d’abord étonnés : sécuriser les voies maritimes au Sud comme au Nord, avec le canal de Panama, le Groenland ou l’Arctique. Selon eux, c’est comme ça qu’on reste un pays puissant, en contrôlant des points stratégiques, des routes commerciales. On est de retour à une politique étrangère qui est héritée du XIXe siècle avec des sphères d’influences.

> Ce qui est plus perturbant, c’est qu’on ne comprend pas pourquoi Donald Trump adopte une politique de pression maximale aussi forte en utilisant les instruments commerciaux, ce qui paraît totalement contre-productif. Sur ce sujet, on peut effectivement craindre beaucoup d’amateurisme. Les conseillers économiques de Trump sont les plus mauvais, les plus contestés du paysage des experts de l’économie américaine. Donc tout n’est pas complètement cohérent. Mais le projet idéologique, il est quand même là. Et si vous regardez l’histoire des régimes autoritaires, que ce soit l’Italie fasciste ou l’Allemagne nazie, ils n’ont pas commencé avec des prix Nobel, des chercheurs émérites, ou des diplomates de carrière. Ils prennent d’abord des hommes de main.
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Les conclusions du rapport d’inspection sur Stanislas ont été falsifiées pour protéger l’établissement | Mediapart

> Selon des informations obtenues par Mediapart, les conclusions initiales du rapport ont été trafiquées pour édulcorer l’ensemble, dans le dos des inspecteurs généraux chargés de l’enquête et de la rédaction du document. Dans un courrier que nous avons pu consulter, l’un·e de ces inspecteurs et inspectrices explique avoir ainsi découvert un projet de lettre de mission « expurgé d’un paragraphe conclusif lourd de sens et de conséquences, dédouanant le collège Stanislas », ce qu'ils n'auraient « jamais validé car il règne bien à Stanislas un climat homophobe, sexiste et autoritaire ».
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Etats-Unis : à la Maison Blanche, cent jours de vengeance tous azimuts pour Donald Trump – Libération

Dictature en marche, toujours : Trump pratique la vengeance tous azimuts, y compris contre certains anciens alliés coupables de l'avoir contredit. Une seule opinion qui vaille : la sienne, et tant pis s'il en change tous les jours.

Et bien sûr, il multiplie les sanctions et les poursuites contre ceux qui ont osé enquêter sur sa tentative de coup d’État de 2021.

Au final, cela participe également d'une vaste entreprise d’intimidation :
> Ainsi les représailles trumpiennes servent-elles aussi un objectif de dissuasion : faire savoir à toute voix critique qu’elle subira les foudres présidentielles si elle ose s’exprimer.

[...]

> Une tactique qui semble fonctionner jusque dans les rangs du Parti républicain, à en croire la sénatrice de l’Alaska Lisa Murkowski, l’une des rares figures du «Grand Old Party» à tenir tête au chef de l’Etat. «Nous avons tous peur, confiait-elle le 17 avril, à l’occasion d’un événement à Anchorage, la plus grande ville de l’Alaska. Je suis moi-même souvent très anxieuse à l’idée de dire ce que je pense, car les représailles sont réelles. Et ce n’est pas normal.»
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Bernard Harcourt, professeur à Columbia : «Donald Trump mène une contre-révolution sans révolution» – Libération

> Ce à quoi nous assistons dépasse la personne de Donald Trump. Certains de ses détracteurs le qualifient de fasciste, d’autres estiment qu’il suit un manuel «illibéral» à la Viktor Orbán. D’autres encore, qu’il cherche à s’enrichir personnellement et à promouvoir sa propre marque «Trump», ou bien qu’il est l’outil kleptocratique de milliardaires de la Tech comme Elon Musk. Mais aucune de ces descriptions ne rend justice à l’ampleur et à la cohérence de la situation. Se concentrer uniquement sur ses frasques fait perdre de vue la trajectoire historique, pourtant essentielle pour envisager une quelconque réponse. Les actions du président Trump s’inscrivent dans l’histoire d’une contre-révolution moderne beaucoup plus vaste.

> La contre-révolution moderne consiste à démolir les grandes institutions, captées par les «bureaucrates de gauche», pour y déloger l’idéologie libérale - au sens politique du terme - et rendre sa souveraineté à une soi-disant majorité silencieuse. Pour reprendre les mots du commandant français et théoricien de la contre-insurrection David Galula : «Cela consiste à s’appuyer sur la minorité favorable pour rallier la majorité neutre et neutraliser la minorité hostile.» La contre-révolution s’appuie sur la doctrine de la guerre contre-insurrectionnelle qui a été développée par des commandants français pendant les guerres en Indochine et en Algérie. Les Etats-Unis l’appliquent en Irak et en Afghanistan puis sur leur propre territoire sous la présidence de George W. Bush, avec la torture et la détention illimitée à Guantánamo, et celle de Barack Obama, qui a poursuivi les assassinats par drones et l’exécution de citoyens américains à l’étranger.

[...]

> Trump réalise «un coup d’Etat en miniature chaque jour», comme Karl Marx l’écrivait à propos de Napoléon III dans Le 18 Brumaire de Louis Bonaparte : il «jette toute l’économie bourgeoise dans la confusion, viole tout ce qui semblait inviolable pour la Révolution». Son administration défend vigoureusement la légalité de ses actions devant les tribunaux, allant jusqu’à renvoyer les procureurs qu’il juge engagés contre la défense de ses intérêts. Et, à une ou deux exceptions près, il s’est conformé aux ordonnances des tribunaux. Nous n’en sommes donc pas encore au stade d’un coup d’Etat. Toujours est-il que Louis-Napoléon, élu président de la IIe République en 1848, n’a organisé son coup d’Etat qu’à la fin de son mandat. Il est indéniable que Trump a un penchant pour le pouvoir impérial, comme en témoigne la décoration de son palais de Mar-a-Lago avec tous les attributs du symbolisme romain et napoléonien.

> Qu’en est-il de la responsabilité des démocrates ?

> Des recherches économiques comme celles du Pew Research Center ont montré que l’écart de richesse entre les familles les plus riches et les plus pauvres des Etats-Unis a plus que doublé ces trente dernières années. Les Américains de la classe moyenne sont dans une situation plus difficile qu’avant la crise de 2008, et ce sont uniquement les tranches les plus riches qui ont vu leur niveau de vie s’améliorer. Il est important de rappeler que sur les seize dernières années, douze se sont déroulées sous des administrations démocrates : huit sous Obama et quatre sous Biden. Ce phénomène économique a érodé le système bipartite. Il y avait autrefois un va-et-vient entre les démocrates et les républicains, une forme de cohabitation pacifique, qui profitait aux anciennes élites américaines. Trump veut y mettre fin.

> Les démocrates américains sont pour le moment aux abonnés absents.

> Au-delà du Parti démocrate, les forces démocrates, ses électeurs, les citoyens, vont devoir imaginer de nouvelles alliances pour surmonter cette offensive. Et ce n’est pas gagné. Les cibles actuelles de Trump ne sont pas des alliés naturels : les avocats bien payés de l’élite libérale ne sont pas nécessairement enclins à voir les fonctionnaires fédéraux ou les militants de la cause climatique, antiraciste ou anticapitaliste comme des semblables, certains étant davantage investis dans le statu quo, d’autres dans un changement radical par rapport au néolibéralisme. Pourtant, il ne va pas y avoir d’alternative à cette mobilisation populaire qu’on commence à ressentir aux manifestations qui se tiennent chaque samedi.
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Etats-Unis : près de six Américains sur dix ont honte de Trump et un quart de ses électeurs regrette son vote – Libération

> Mais cent jours après son investiture, on découvre que cette gestion erratique des affaires des Etats-Unis et du monde provoque des aigreurs jusque dans les rangs des républicains en général et même parmi ceux qui ont voté pour Donald Trump en novembre dernier.

> Selon un sondage Ifop réalisé pour le site d’informations touristiques NYC.eu dont Libération a eu la primeur ce mardi 29 avril, près d’un quart des sympathisants républicains (23 %) dit avoir honte de leur président.

> Quand on élargit la focale à tous les Américains, les statistiques sont encore plus spectaculaires : trois mois après sa réinstallation à la tête du pays, près de six Américains sur dix (56 %) disent ressentir de la honte à l’égard de Donald Trump. Ce sentiment pas ordinaire à l’égard d’un chef d’Etat démocratiquement élu est encore plus prégnant chez les plus jeunes (60 % des moins de 25 ans l’éprouvent), les plus favorisés (60 % parmi les CSP +), et les personnes noires (69 %).

> Cette honte fait tache d’huile, passant du Président au pays : 38 % des sondés déclarent avoir honte d’être américains aujourd’hui, en raison des décisions prises par l’administration Trump. Ce «sentiment d’humiliation nationale», comme l’écrit l’Ifop, frappe plus massivement les plus jeunes (51 %) et les plus diplômés (42 %) mais il «affecte aussi des citoyens généralement plus marqués à droite comme ceux se disant très patriotes (34 %)».
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Une commission d’experts conseille de proscrire les écrans avant l’âge de 6 ans – Libération

> «En 2025, le doute n’est plus permis et les très nombreuses publications scientifiques internationales sont là pour nous le rappeler : ni la technologie de l’écran ni ses contenus, y compris ceux prétendument éducatifs ne sont adaptés à un petit cerveau en développement», affirment les signataires. Ils ajoutent que les écrans «entravent et altèrent la construction» du cerveau de l’enfant. Même s’ils affirment ne «pas diaboliser les outils numériques et leur usage», les signataires insistent sur le fait «qu’il y a un âge pour tout».
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Droits humains : Amnesty alerte sur un monde au bord du précipice | Mediapart

Si vous me lisez depuis toujours (statistiquement, cet oiseau rare doit bien exister), vous savez que je suis extrêmement pessimiste sur l'avenir du monde.

Mais cette fois, ça y est, on a atteint le point de bascule, et c'est Amnesty qui le dit.

> C’est un monde au bord d’un précipice à la fois liberticide, autoritaire et xénophobe qu’Amnesty International décrit, mardi 29 avril, dans son rapport annuel sur la situation des droits humains. Un rapport en forme de cri d’alarme et d’ultime appel au sursaut avant que nos sociétés n’entrent définitivement dans une nouvelle ère sombre.

Génocide palestinien, climat, censure, guerres, famines, inégalités, répressions des libertés et des oppositions... et
> Une année qui s’est en outre conclue par la réélection de Donald Trump à la Maison-Blanche et l’arrivée au pouvoir aux États-Unis de l’extrême droite américaine qui, depuis, a commencé à appliquer sa politique xénophobe et discriminatoire avec une violence jamais vue.

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> Mais « ne nous trompons pas, alerte la secrétaire générale d’Amnesty. Donald Trump n’est pas seul en cause. Les racines du mal sont beaucoup plus profondes. Et, à moins d’une résistance concertée et courageuse, ce tournant historique se transformera en une véritable mutation : il ne s’agira plus d’une époque de changement, mais d’un changement d’époque ».
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Ah si j’étais pape ! par Luc Le Vaillant – Libération

> Ensuite, j’autoriserai l’avortement et l’euthanasie afin de paniquer le mouvement pro-vie avant de décréter que les migrants embarquant sur des embarcations de fortune commettent un suicide maritime et ne pourront bénéficier de mon absolution, ce qui énervera les no-borders et le patronat qui croyaient que l’Eglise était contre les frontières.

> Je lancerai une opération de défaisance du patrimoine immobilier de la Catholica Incorporated. Je proclamerai, urbi et orbi, qu’il importe de retrouver le dénuement des premiers temps. Evidemment, je m’arrangerai pour faire fuiter qu’il s’agit surtout d’engraisser mes comptes en Suisse. Ceci histoire de plomber la réputation d’une religion qui préfère le paradis quand il est défiscalisé.

> Je béatifierai les pires crapules, ce qui verra fulminer les anges de la miséricorde qui ont parfois la bonté éradicatrice. Dans le souci de propager aussi la zizanie dans le camp tradi, je bénirai les mariages gays, baptiserai les enfants issus de GPA et de PMA et consacrerai les femmes prêtres.

> J’installerai un cinéma en plein air sur la place Saint-Pierre et je ferai projeter la Dernière Tentation du Christ de Scorsese et Je vous salue Marie de Godard, et puis aussi la série The Young Pope car j’aime qu’on me confonde avec le beau Jude Law. Histoire d’offenser les puritains de tous bords, engeance qui se répand tous azimuts, je diffuserai sur ma chaine YouTube les orgies perpétuelles que j’organiserai en la basilique Sainte-Marie-Majeur. L’on y dansera la salsa du démon sur la tombe de François, mon prédécesseur. Il y aura là des TDS et des Femen, les copines de Marie-Madeleine et les sœurs de la perpétuelle indulgence, des hétaïres non binaires et des gitons mignons qui, déjà, fouettaient les fesses molles du bon marquis de Sade.
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Manuel Valls ment sur l’islamophobie depuis 2013 – Libération

> Le ministre des Outre-mer reprend une intox largement diffusée depuis des années selon laquelle le terme a été inventé par les mollahs iraniens.

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> Contrairement à ce qu’affirme Valls, reprenant un mensonge largement diffusé depuis des années, le terme d’«islamophobie» n’a pas été inventé par les mollahs iraniens. Mais au moins l’actuel ministre des Outre-mer peut être félicité pour sa constance : déjà en 2013, alors ministre de l’Intérieur – et donc des cultes – il rejetait ce mot. «Derrière le mot “islamophobie”, il faut voir ce qui se cache. Sa genèse montre qu’il a été forgé par les intégristes iraniens à la fin des années 1970 pour jeter l’opprobre sur les femmes qui se refusaient à porter le voile, disait-il dans le Nouvel Obs. C’est au mot près l’argumentaire de l’essayiste Caroline Fourest.»

> Il convient ici d’apporter une précision, déjà donnée par Libé en 2013, aux affirmations de Fourest. Selon les sociologues Marwan Mohammed et Abdellali Hajjat, auteurs en 2013 de Islamophobie. Comment les élites françaises fabriquent le «problème musulman», le mot a été utilisé pour la première fois en 1910 par des anthropologues français. «On doit l’invention du néologisme “islamophobie” et ses premiers usages à un groupe d’administrateurs-ethnologues spécialisés dans les études de l’islam ouest-africain ou sénégalais : Alain Quellien, Maurice Delafosse et Paul Marty», écrivent-ils, comme l’avait relayé l’AFP en 2018. En 1910, l’islamophobie est alors un principe d’administration coloniale en Afrique de l’Ouest, par opposition à l’«islamophilie», racontait Libé. Le terme est réapparu dans l’espace public et a pris son sens politique dans les années 80, en Angleterre, avec la montée d’un racisme dirigé contre les communautés musulmanes, alors que celles-ci revendiquaient plus vivement leur identité religieuse.
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La CEDH condamne la France pour ne pas avoir protégé des mineures victimes de viols – Libération

> Dans le cas de Julie, le policier l’a exposée «à des propos culpabilisants, moralisateurs et véhiculant des stéréotypes sexistes propres à décourager la confiance des victimes dans la justice». Un extrait glaçant de l’audition montre cet agent l’interroger : «Tu aurais pu crier, gémir, le mordre, le pousser avec les bras avant qu’il mette son sexe dans ta bouche, l’as-tu fait ?» Il insiste encore : «Selon toi, une femme qui se fait violer repousse beaucoup son violeur ou le repousse-t-elle un peu ?» Faisant fi de toutes les connaissances sur l’état de sidération touchant un grand nombre de victimes de viols, le policier l’a menée à penser «qu’elle n’avait pas adopté un comportement adéquat, prétendument attendu de la part d’une victime de viol face à son agresseur».

> Des stéréotypes de genre se glissent également dans les conclusions de la chambre de l’instruction, où est relevé que le «succès habituel auprès de la gent féminine» des pompiers et le «“comportement parfois débridé de celle-ci à leur endroit”» ne les aurait pas incités à la réflexion». La victimisation secondaire a été reconnue et intégrée dans la première directive européenne sur les violences faites aux femmes, adoptée en mai 2024.
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Citizen Sleeper 2: Starward Vector sur Steam

La traduction française de Citizen sleeper est prévue pour la fin de l'année !

> Merci à tous les joueurs de Citizen Sleeper 2: Starward Vector ! Nous vous avons entendus, et nous sommes heureux de vous annoncer que la localisation de Citizen Sleeper 2 est actuellement en cours. Nous sommes également en mesure de vous révéler que nous travaillons de nouveau avec les excellents traducteurs qui ont localisé Citizen Sleeper.

> Citizen Sleeper 2 est un énorme jeu de 250 000 mots (à comparer aux 175 000 mots du premier opus), aussi sa traduction et sa relecture demandera-t-elle un peu de temps. Vous pourrez toutefois y jouer intégralement en français avant la fin de l'année !
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Pourquoi, désormais, j’utiliserai le terme «islamophobie» – Libération

> Seulement, il est vain de défendre la laïcité, l’émancipation, si l’on ne se rend pas compte que le discours du bouc émissaire anti-musulman a largement débordé, ces dernières années, le lit d’une extrême droite elle-même plus puissante. La bollosphère, la droite LR en surenchère identitariste permanente, et même une partie du centre sous couvert d’un «républicanisme intransigeant» qui ne combat plus qu’à coups d’anathèmes mal définis («islamogauchistes», «wokisme»…) ont fini par rendre indifférenciables la lutte contre l’islamisme et le racisme anti-musulmans.

> L’argument (auquel j’adhérais) selon lequel le mot «islamophobie» devait être banni sous peine de ne plus pouvoir légitimement lutter contre l’islamisme ne tient plus. Le mot islamophobie est maintenant le pendant d’antisémitisme. La haine des musulmans, cette forme de racisme s’appelle maintenant, pour tout le monde, «islamophobie». Les anti-islamistes ne peuvent plus revendiquer d’être islamophobes sans passer pour des racistes. C’est comme ça : en politique, les mots sont des véhicules. Le but n’est pas de contrôler le véhicule mais sa cargaison, c’est-à-dire l’acception du mot.
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Nos conseils lifestylite - by Ambroise Garel - L'Insolithe

J'aime vraiment beaucoup les trouvailles littéraro-humoristiques d'Ambroise Garel.

> Pertes des repères traditionnels ? Conséquence des crises économiques successives qui compliquent l'entrée dans la vie active ? Effet tardif des confinements Covid sur la santé mentale des adolescents ? Nouvelle étape d'un retour à la tradition déjà entamé avec le phénomène des tradwives ? Authentique renouveau spirituel ? Toujours est-il qu'il est de plus en plus fréquent de voir, dans les zones d'activité en périphérie des villes moyennes, entre un Monsieur Meuble et un grill Courtepaille, de jeunes gens à peine sortis de l'enfance perchés sur des poteaux hauts parfois de plusieurs mètres. Dressés ou accroupis, ils contemplent silencieusement le monde qui les entoure en jetant tout de même parfois un coup d'œil à leur smartphone car certaines habitudes sont coriaces.
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Note: Humble Bundle

Humble choice qui t'annonce tranquilou passer au mois de mai de 9,99€ à 12,99€, sans vraiment donner de raison, si ce n'est que ça incluera l'abonnement à IGN+...
Déjà que je n'en prenais pas souvent, il faudra vraiment que ce soit des jeux hyper-mega-intéressant...
Pas souvent donc.
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« Trump donne l’impression de vouloir détruire les États-Unis » | Mediapart

> Pour son ouvrage Le Cas Trump, l’essayiste canadien Alain Roy explique avoir lu une quarantaine de livres et une centaine d’articles relatifs à Donald Trump. « Je veux lier le psychologique au politique et à la question financière pour vraiment aller au cœur du personnage, indique Alain Roy à Mediapart. Et puis je veux répondre notamment à la question suivante : Trump est-il dangereux ? »

Le gars a synthétisé tout ce qu'il a pu compiler sur Trump. Le portrait chinois ne surprendra personne, mais ça fait peur :
- imposture sur sa fortune, en grande partie héritée
- failles narcissiques et sociopathie, porté sur la vengeance
- a fricoté pendant des décennies avec la mafia
- fraudeur en série (il arnaque tout le monde, c'est un menteur compulsif) et corrompu
- intimidateur
- déclin cognitif : "Plusieurs observateurs, qu’il s’agisse de psychiatres ou de gérontologues, ont décelé des signes précurseurs de l’Alzheimer chez Trump [une thèse portée notamment par les Démocrates mais pas confirmée à ce jour – ndlr]. Une maladie dont son père a souffert. Cela pourrait expliquer la désinhibition des comportements chez lui."
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Les microplastiques étouffent les plantes | Mediapart

On savait déjà qu'on trouvait des micro-particules à la pelle dans l'eau. Il y en a aussi, évidemment, dans le sols. Et on vient de se rendre compte que celles-ci altéraient la pousse des plantes.

> Bizarrement, la question de la pollution des sols a mis beaucoup plus de temps à se poser. Pourtant, les masses de plastiques y seraient 4 à 23 fois plus élevées que dans les océans, explique Marie-France Dignac, chercheuse à l’Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement (Inrae). « Je ne m’explique pas vraiment ce délai, si ce n’est qu’il est plus difficile d’échantillonner un sol : impossible de le filtrer comme on le fait en mer. D’ailleurs, il n’y a toujours aucune méthodologie normalisée pour les sols. »

[...]

> Il n’y a pas si longtemps encore, on pensait que les plantes ne pouvaient pas absorber ces microplastiques « en raison de leurs parois cellulaires complexes et de leurs mécanismes d’absorption sélectifs », peut-on lire dans un article de synthèse publié en 2024.

> Raté. Probablement aucune paroi biologique n’est réellement étanche. D’autant moins lorsqu’on considère des particules de tailles microscopiques, voire nanoscopiques. Elles savent trouver leur chemin à l’intérieur des plantes, soit par les racines, en se faufilant dans les minuscules fissures ou par des phénomènes de transport actif des cellules végétales, soit par les feuilles, via les ouvertures stomatiques qui permettent les échanges gazeux.
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«La Forme et la couleur des sons» de Ben Shattuck, jours d’harmonie – Libération

> La Forme et la couleur des sons possède une sorte de mode d’emploi. Celui-ci est donné en ouverture : il suit le principe du «Hook-and-Chain», une «forme de chanson ou poème popularisée dans la Nouvelle-Angleterre du XVIIIe siècle ; le premier et le dernier vers riment, encadrant des couplets rimés. Schématiquement : A BB CC DD EE FF A.» La nouvelle-titre étant la première (A), on comprend qu’on retrouvera d’une manière ou d’une autre nos deux amateurs de musique traditionnelle dans le dernier texte («Les débuts»), si bien que la boucle sera bouclée. Comme chez Alice Munro, il existe des passerelles d’une section à l’autre. Les nouvelles fonctionnent par paires et font dialoguer un passé plus ou moins passé avec un présent plus ou moins présent. Lorsqu’un homme, à la fin du XVIIIe siècle, offre à une femme un tableau représentant un oiseau («Edwin Chase de Nantucket»), ce même tableau se retrouve en 2008 accroché au mur d’une maison en bord de mer («La barrette en argent»). Lorsque de nos jours un écrivain en résidence déterre la mort mystérieuse d’une dizaine de bûcherons sur un site d’abattage en 1908 («August dans la forêt»), ce même mystère est en partie élucidé à la lecture du journal d’un des hommes («Le journal de Thomas Thurber»). En chemin, les registres varient, jusqu’à flirter avec l’épouvante. L’un des plaisirs d’un recueil de nouvelles – et celui-ci nous le rappelle – consiste à voir les cartes rebattues à chaque nouvelle entrée.

J'adore ! Rien que pour ça, j'ai envie de le lire !
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«Astérix et Obélix : le Combat des chefs» d’Alain Chabat, une minisérie très réussix – Libération

> C'est peut-être le cadeau surprise de l’horrible Astérix et Obélix : l’Empire du milieu de Guillaume Canet, délirante machine à 66 millions d’euros balancée façon tapis de bombes sur près d’un millier d’écrans, pour finalement ne pas rentrer dans ses frais. Permettre de revenir à un Astérix moins mégalo, à un Astérix plus humain, c’est-à-dire sans visage humain. Vingt-trois ans après les 15 millions d’entrées de son Mission Cléopâtre, Alain Chabat renoue avec l’œuvre de Goscinny et Uderzo par le biais de l’animation et de la série télé, avec le renfort de Netflix. Initialement envisagé comme un long métrage, le projet a finalement enflé au point d’être repensé, recalibré dans un format 5x30 minutes.

Cool !
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Deux historiens britanniques se querellent au sujet du nombre de pénis figurant sur la tapisserie de Bayeux – Libération

> Dans un podcast diffusé ce vendredi 25 avril, deux éminents historiens britanniques se sont livrés à un débat académique au sujet d’un détail insolite figurant dans l’œuvre monumentale retraçant les péripéties de Guillaume le Conquérant.

Figurez-vous que ces deux éminents spécialistes de cette œuvre, ne sont pas d'accord sur le nombre de pénis que l'on peut compter. Oui, oui, de pénis. Et pas seulement ceux des chevaux. L'un en compte 93, l'autre 94.
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Le jeu vidéo « Clair Obscur : Expedition 33 » fait l’unanimité, et il est français

> « Pas mal non ? C’est français. » Le monde du jeu vidéo a vu une flopée de blockbusters depuis le début de l’année 2025, que ce soit avec Kingdom Come : Deliverance, Assassin’s Creed Shadows ou Monster Hunter Wilds. Mais ce jeudi 24 avril, c’est une autre sortie, plus modeste, qui fait parler d’elle. Ce jeu a conquis la critique et les joueurs qui ont déjà pu mettre la main dessus.
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Pour Michael Sfard, le « virus » du totalitarisme sape les fondations de l’État d’Israël | Mediapart

> Sa coalition [Nétanyahou ] possède trois composantes : le Likoud, les partis religieux ultraorthodoxes et l’extrême droite fasciste et raciste de Smotrich et Ben Gvir. Et chaque composante a ses intérêts, que le gouvernement doit servir. Le Likoud cherche à profiter de la situation pour placer ses hommes aux postes de pouvoir en contournant les mesures anticorruption et les dispositions contre le favoritisme politique.

[...]

> Dans le livre que je viens de publier, j’invite le lecteur à un voyage jusqu’aux racines politiques, juridiques, morales et philosophiques de ce que je considère comme une mutation de l’ADN de la société israélienne. Une mutation qui n’a pas été dominante pendant des décennies. Et qui l’est désormais, disons depuis une décennie et demie.

> J’essaie de comprendre où nous en sommes et ce qui s’est passé au sein de cette société, de ce pays, pour que cet État, qui devait être la patrie du peuple juif, devienne le régime sous lequel a été forgée la philosophie de la domination juive, le régime qui a imposé l’apartheid aux Palestiniens et qui veut soumettre à tout prix ceux qui le critiquent. Comment tout cela a-t-il commencé ? Et pourquoi ?

> Et vous avez des réponses ?

> Je suis remonté loin dans notre histoire et je crois être arrivé à une conviction. Le « Ground Zero » du sionisme tel que nous le connaissons aujourd’hui est l’Holocauste. C’est à ce moment que ce que devaient devenir ce pays et cet État s’est cristallisé. Et que remonte la face cachée, ténébreuse, d’Israël que nous affrontons aujourd’hui.

> En fait, il existait plusieurs courants au sein du mouvement national juif. Certains de ces courants étaient authentiquement « inclusifs ». Au point d’imaginer que l’État du peuple juif pourrait héberger aussi les Arabes qui vivaient à l’époque en Palestine. C’est-à-dire les Palestiniens.
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Entre Donald Trump et la Réserve fédérale, l’inévitable collision | Mediapart

Pour faire court : Trump multiplie les reculades sous la pression des marchés.

Bouffon.

Mais il n'en demeure pas moins dangereux :
> « Le marché états-unien commence plus à ressembler à un marché d’un pays émergent qu’à celui d’un pays développé », relevait, début avril, Stéphane Boujnah, patron d’Euronext. D’une certaine façon, il n’a pas tort. La politique suivie par Donald Trump semble s’inspirer de celle suivie par le président turc Erdoğan. Comme lui, il considère que la politique monétaire est de son seul ressort ; comme lui, il veut virer le président de la banque centrale ; comme lui, il considère que l’inflation n’est pas un problème ; comme lui, il veut des taux bas ; comme lui, il veut servir ses amis.

> En Turquie, cette ligne se traduit par un effondrement sans précédent de la monnaie. Un risque semblable menacerait le dollar. Mais les conséquences seraient alors autrement lourdes : tout le système financier mondial serait touché. Jerome Powell en est si conscient qu’il sait qu’à un moment ou à un autre la lutte face à la Maison-Blanche ne pourra que devenir frontale.
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Tech et droits de douane : sommes-nous plus malins que Donald Trump ?

Edito de la newsletter le pavé numérique :

> Tout part de la conviction des États-Unis que leur principal adversaire, économique et militaire, est désormais la Chine. Notons que cette conviction dépasse le mouvement MAGA, elle est partagée par le camp démocrate. On peut la discuter, mais elle obéit à des arguments rationnels.

> À partir de là, si l’on se place dans l’hypothèse qu’un conflit aigu, potentiellement même armé, avec la Chine est possible, il est également rationnel de vouloir reconstruire une industrie nationale, particulièrement pour la Tech et les semi-conducteurs : les États-Unis ne fabriquant que 11 % de leurs besoins en puces électroniques, la dépendance dans ce domaine vis-à-vis de la Chine et de l’Asie de l’Est serait en effet une vulnérabilité stratégique majeure.

> Là où l’on quitte le rationnel, c’est quand on prétend convaincre les acteurs industriels d’investir des milliards sur au moins cinq ans pour reconstruire des usines complexes, alors qu’on change les règles douanières chaque semaine. Et si l’on est logique, pour faire revenir la fabrication des processeurs et des smartphones sur son sol, on ne les exempte pas soudain (et provisoirement ?) de taxes, alors qu’elles sont maintenues sur les t-shirts ou le ciment.

> Voyons maintenant les choses du point de vue européen, puisque nous présentons la même dépendance industrielle et la même vulnérabilité. Si l’hypothèse d’un conflit entre les États-Unis et la Chine est jugée réaliste (et vu la trajectoire des deux pays, elle le semble malheureusement), l’Europe espère-t-elle échapper aux mêmes réflexions stratégiques que les Américains ? En cas de conflit, imagine-t-on réellement que l’export des produits électroniques de la région (Corée, Taïwan, Japon, Vietnam…) pourrait continuer tranquillement ? que la Chine se priverait de ce moyen de pression ? ou même que la simple interruption des exportations de la Chine et de Taïwan ne suffirait pas à provoquer une pénurie mondiale ?

> Puisque le monde accélère et que le temps semble se réduire, que fait l’Europe hormis constater qu’elle n’a pas les moyens de remplir ses propres objectifs en matière de puces électroniques ? Il conviendrait de muscler ou mettre à jour l’European Chips Act, entré en vigueur en 2023, mais cela ne semble étrangement pas à l’ordre du jour.

> Nous moquons, à juste titre, les initiatives erratiques de Trump mais est-on certain que, face à une hypothèse plausible de désordre mondial majeur, notre propre attentisme ne soit pas plus risible encore ?
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«Blue Prince», dédale en pièces détachées – Libération

> Chaque jour, il s’agit donc de recommencer en bas de la montagne, de reprendre à l’entrée de ce labyrinthe. Par définition, chaque trajet est unique. Comme le moment où le jeu arrache à son arpenteur son premier cri. Il peut survenir au bout de dix minutes comme de cent. L’exaltation d’un moment «eurêka», voudrait-on écrire, sauf que la solution qui se révèle à nous ne vient pas résoudre un problème connu mais plus probablement en formuler un nouveau. Point critique à partir duquel l’on comprend que le labyrinthe de Blue Prince n’est pas qu’un défi intellectuel. Il est tout à la fois le jeu, le cadre du jeu et le reflet de l’état dans lequel il place son joueur. L’instabilité des trajectoires, les bifurcations incessantes ne sont que le miroir de son activité cérébrale fluctuante. Au point que la partie devient avec le temps si riche, si dense, qu’elle déborde de l’écran : il est vite nécessaire de prendre un carnet et un crayon. Mieux, d’ouvrir un document où consigner textes et images (on en est à 348 captures d’écran au moment où l’on écrit ces lignes) dont on sait qu’elles feront sens. A tête reposée. Ou une fois confrontées à d’autres notes. Ou une fois dans la bonne pièce.
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RSA : a-t-on «plus intérêt à rester chez soi qu’à travailler», comme l’affirme Laurent Wauquiez ? – Libération

Ah, Wauquiez. S'il n'existait pas, faudrait certainement pas l'inventer.

> Le député de la Haute-Loire assure qu’avec 2 200 euros par mois d’aides, un couple sans emploi avec trois enfants gagne autant qu’un célibataire qui travaille. Une comparaison absurde.

[...]

> Mais le principal problème dans la démonstration de Laurent Wauquiez est qu’il compare les revenus d’une personne seule et ceux d’un couple avec trois enfants. Ce qui n’a pas grand sens, pour ne pas dire aucun : 2 200 euros pour un célibataire représentent évidemment un revenu plus important que la même somme pour cinq personnes (733 euros en moyenne par individu). Même en ayant recours au «niveau de vie par unité de consommation (UC)» de l’Insee, qui prend en compte la composition du foyer afin d’intégrer les économies d’échelle (1), le célibataire, avec 2 200 euros par UC, sera toujours (largement) plus aisé que la famille de deux adultes et trois enfants (916 euros par UC). Il y a donc bien un «intérêt» à travailler, pour reprendre les mots de Laurent Wauquiez, plutôt que de «rester chez [soi]».
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The Elder Scrolls IV: Oblivion Remastered sur Steam - [edit de test rapide] - Warrior du Dimanche

> Après... ben c'est Oblivion, quoi... on sent bien que le jeu a été rafraîchi graphiquement mais l'ensemble reste un jeu de 2006. Le côté désert de la cité impériale par exemple est resté le même, le comportement des habitants est identique avec parfois ce côté un peu autiste, dans les auberges notamment. Puis alors, on est percuté par le syndrome dit de «ha oui, ce passage-là»: quand on a fini le jeu cinq ou six fois depuis vingt ans et que la surprise de la beauté graphique est passée, il ne reste que... oblivion.

C'est EXACTEMENT ce à quoi je m'attendais... Merci du retour !
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