Je ne savais pas que Ambroise Garel écrivait aussi des nouvelles :
> N’est-ce pas tout de même un peu une retraite au rabais, si on ne peut en profiter que le weekend ? « Bien sûr, on aimerait pouvoir vivre comme ça tout le temps, avoue Olivier, c’est toujours un pincement au cœur quand j’abandonne mes mots croisés pour retourner travailler le lundi, mais on prend ça avec philosophie, on se dit qu’on a déjà la chance de vivre notre rêve deux jours par semaine. »
> Ce n’est pas l’avis de tous, notamment des adeptes du hard retraiting, qui se font de plus en plus nombreux. Julie, 27 ans, est l’une d’entre eux. « J’ai commencé comme tout le monde, par le tricot, les soirées bingo, les randonnées pédestres. Mais j’ai vite réalisé que j’étais devenue incapable d’être heureuse le reste du temps. Quand vous avez pris l’habitude de manger des petits gâteaux avec les copines sur de jolis napperons, tout le reste vous paraît tellement ridicule. » Pour les hard retraiters, c’est le monde des actifs dans son ensemble qui est à rejeter. « On nous pousse à désirer toujours davantage, à être en compétition les uns avec les autres, c’est ridicule. Alors qu’on est tellement bien là à tremper des shortbreads dans le café en caressant un vieux chat. » Julie, longtemps adepte de Tinder, a fermé son profil (« de toute façon je n’avais plus aucun match depuis que je ne porte que des tabliers et que je ne parle plus que de mes douleurs aux genoux »). Aujourd’hui, elle n’exclut plus rien. « Une amie est passée aux modifications corporelles, s’est fait arracher toutes les dents et poser un dentier, depuis j’y réfléchis. Je pourrais aussi me retirer complètement du monde et rejoindre l’EHPZAD, cette maison de retraite autogérée que des retraiters ont installée dans un immeuble abandonné. »*
Purée, j’adore.
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