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Antisémitisme sur X : bien plus que de simples dérapages

Plongée dans des spaces organisés par un membre français du FMI

Depuis l’achat de Twitter par Elon Musk, la liberté d’expression à l’américaine semble piétiner la loi française. Dans les Spaces d’un certain Philippe Grenier, économiste au Fonds Monétaire International (FMI), une troupe d’antisémites semble finalement avoir trouvé un cadre pour propager leurs idées nauséabondes. Minolo ou John Connor : voici quelques figures d’un réseaux informel profondément anti-juif.

Des "Spaces" aux contenus antisémites, un imagerie nazi. - © Reflets

Après les massacres du 7 octobre, commis par le Hamas, puis les représailles de l'État hébreux, la polarisation autour du conflit israélo-palestinien atteint un niveau jamais vu. Pour la première fois dans l’histoire de l’humanité, le monde assiste « en ligne » à un nettoyage ethnique brutal, dont les contours s’apparentent à un génocide « en cours » en Palestine.

L’État israélien, qui rappelle, lorsque sa politique militaire est critiquée, qu’Israël est le foyer des Juifs ayant subi la Shoah, emploie des méthodes belliqueuses dignes de criminels de guerre.

Face à des images qui, malgré tout, sont filtrées par les médias, la violence s’impose sur les écrans du monde. Pendant que certains continuent à soutenir Israël dans l’inacceptable, d’autres utilisent les « Spaces » sur le réseau social X pour raviver la haine du « Juif ».

L’extrême droite, le lobby et les Juifs

@PhilippeGrenier a commencé à attirer l’attention à partir de fin 2023, lorsqu’il organise quelques « Spaces » pour parler de ce qui se passe à Gaza et, bien évidemment, d’Israël. Reflets à pu retracer ses activités sur Internet grâce à son premier pseudonyme utilisé sur la plateforme X et Linkedin. Derrière le pseudonyme actuel, «Philippe Grenier», se trouve Nordine A., économiste, ex-fonctionnaire à la Banque Centrale Européenne et actuellement employé au Fonds Monétaire International.

Pour animer ces « Spaces », Nordine A. alias Philippe Grenier, met en place un processus de...

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La mort de Nahel provoque un pic dans l'indice des troubles sociaux

Le FMI a diffusé sa mise à jour de l'évolution de cet indice jusqu'en juillet 2024

Le Fonds monétaire international (FMI) a étendu la couverture temporelle de son indice des troubles sociaux. La France a connu un gros pic en juillet 2023 en raison des émeutes qui ont suivi la mort de Nahel Merzouk.

Les principaux pics - © FMI

L'indice des troubles sociaux rapportés comptabilise les mentions de termes relatifs aux troubles dans les principaux médias. Il est calculé mensuellement et couvre quelque 130 pays depuis 2022. Dans sa dernière livraison, le FMI met à jour l'évolution de l'indice entre juin 2023 et juillet 2024. Le FMI note que « la fréquence des troubles sociaux mondiaux est restée relativement stable, les événements de juillet 2023 et de mai 2024 ayant été compensés par une période plus calme à la fin de l'année 2023. Cette situation contraste avec les années qui ont précédé et suivi la pandémie, au cours desquelles des troubles nationaux ont été observés plus fréquemment. »

La compilation de ces événements peut sembler baroque ou prêter le flanc à des théories complotistes mais le FMI avance des usages de ses chiffres qui montrent que les chercheurs s'en sont emparés pour des études intéressantes qui pourraient éclairer ou inspirer les luttes sociales.

Hlatshwayo & Redl ont ainsi étudié en 2021 la prévisibilité des coups d'états à l'aide des données de l'indice. Diakonova a publié un article en 2022 qui utilise ces données pour tenter de prédire les évolutions macro-économiques. Dans un autre article, la version quotidienne de l'indice est utilisée pour mesurer la réaction des marchés boursiers aux troubles sociaux.

Dans son rapport, le FMI note que pour l'Europe, « le mois de juillet 2023 a été marqué par des troubles sociaux...

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Sur les traces numériques du ministre des affaires étrangères...

Jean-Noël Barrot a été victime d'un piratage de son téléphone. Surprise ?

Mediapart a révélé que le téléphone du ministre avait été piraté et qu'il mettait des bâtons dans les roues de l'ANSSI pour son enquête. Nous nous sommes penchés sur les traces numériques du ministre des affaires étrangères.

Jean-Noël Barrot sur Telegram - D.R.

Souvenez-vous, il y a un an, nous avions publié un article sur l'exposition numérique des ministres. Ceux-là même qui nous assomment à grands coups de déclarations sur la nécessaire souveraineté numérique sont de grands fans de toutes les plateformes kikoulol, notamment américaines.

Absent de notre liste, le ministre (démissionnaire) actuel était alors ministre des Internet, c'est dire s'il s'y connait en digital numérique et en matière de risques associés. Réparons donc notre erreur à la lumière du papier de Mediapart.

Premier point, l'adresse personnelle (haut degré de probabilité) du ministre est affichée (par lui-même) sur Internet.

Domicile probable du ministre - Streetview
Domicile probable du ministre - Streetview

Pourquoi pas nous direz-vous...

Jean-Noël Barrot, comme toute la macronie est un fan de Telegram. Son numéro de portable est donc accessible. C'est très utile en ces temps de grands chambardements géopolitiques mondiaux.

Jean-Noël Barrot sur Telegram - Copie d'écran
Jean-Noël Barrot sur Telegram - Copie d'écran

Partant de là, vous pouvez l'ajouter sur Snapchat pour discuter avec lui si vous êtes rétif à Telegram.

Jean-Michel Barrot sur Snapchat - Copie d'écran
Jean-Michel Barrot sur Snapchat - Copie d'écran

Avec ce numéro de portable, vous le verrez également apparaître avec la même photo de profil, mais recadrée, sur Whatsapp.

Jean-Noël Barrot sur Whatsapp - Copie d'écran
Jean-Noël Barrot sur Whatsapp - Copie d'écran

Vous pouvez aussi joindre le ministre part Skype, Linkedin et Facebook.

Alerte leak, le ministre est également sur Twitter à qui, selon la fuite de 2021, il a communiqué...

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Quand le ministre de la Recherche met à l'aise le syndicat d'extrême-droite UNI

L'ascenseur fourni à ce courant par le pouvoir est désormais disponible sur tous les fronts

Le 12 octobre 2024, Patrick Hetzel a participé à un événement organisé par l'Union Nationale Inter-Universitaire, les “fachos” de la fac. La venue du ministre de la Recherche, lui-même un réac, n’est pas surprenante, mais marque une étape supplémentaire dans la dédiabolisation des mouvements d'extrême droite.

Patrick Hetzel, ministre temporaire de l'Enseignement supérieur et de la Recherche - © Reflets

Patrick Hetzel, ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, est connu pour ses positions conservatrices, ses réformes néolibérales touchant les universités et même par son basculement dans l’anti-science pendant le covid, où il défendait l’utilisation de l’hydroxychloroquine. Ancien enseignant-chercheur, Hetzel s'est rapproché des milieux politiques de droite sous Fillon et Sarkozy, contribuant à la loi LRU qui a entraîné des difficultés budgétaires pour les universités et une dépendance accrue aux financements privés. Député pendant plus de dix ans, il s’est opposé à des avancées sociétales telles que le mariage pour tous et la PMA, et a bloqué une loi sur la fin de vie en 2021. En 2023, il a proposé de criminaliser les blocages universitaires et dénoncé le « wokisme » et les « dérives islamo-gauchistes » dans l’enseignement supérieur. Récemment arrivé au gouvernement, le fait que le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche accepte l'invitation de l'UNI n'est pas inattendu. Cela s'inscrit dans un continuum de reconnaissance envers les mouvements d'extrême droite dans les facultés françaises.

Bien évidemment, l’UNI lui a exprimé sa gratitude sur Twitter : « Merci d’être aux côtés de l’UNI, monsieur le ministre ! ». L’UNI, qui n’a plus aucun représentant au Centre national des œuvres universitaires et scolaires (CNOUS) depuis 2010, ne dispose que d’un seul des 11 sièges réservés aux étudiants au Conseil national de l’...

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Mandat d’arrêt contre Benyamin Netanyahou : confusionnisme et relativisme

Les thuriféraires du premier ministre israélien inversent le sens des mots

Benyamin Netanyahou a qualifié ceux qui sont à l'origine du mandat d'arrêt de la CPI à son encontre d'antisémitisme. Parmi ceux-ci, il y a un survivant de la Shoah. Comment a-t-on pu en arriver là et quelles sont les conséquences de cette défaite pour la pensée ?

Porte d'entrée du camp de concentration de Sachsenhausen près de Berlin - Stephan Kaphle - Wikipedia - CC BY-SA 4.0

Il y a une forte dépendance entre le langage et la pensée… et inversement. La pensée précède le langage, dit-on. Si le langage commun entre humains permet d’exprimer une pensée, celle-ci dépend du langage pour être comprise par ceux à qui elle est destinée. Il est donc primordial que le langage soit, en règle générale, commun, que tous, nous donnions le même sens à chaque mot. Or une partie de l’humanité fait sécession. Pour elle, le sens des mots s’inverse ou se modifie en profondeur. Si cette partie de l’humanité se comprend avec son nouveau langage, elle provoque une irritation profonde du reste des humains qui y voit une victoire du confusionnisme et du relativisme. Tous deux minent les capacités d’analyse et donc de pensée.

Bien entendu, ce mouvement n’est pas nouveau. Les nazis avaient affiché « le travail rend libre » au-dessus du portail d’entrée des camps de concentration et d’extermination. Le travail forcé et ces camps étant des moyens d’exploitation et de massacres de masse, cette inscription était donc particulièrement odieuse.

George Orwell a de son côté théorisé les effets d’une « novlangue » qui modifierait sensiblement le sens des mots. Décrite dans le roman 1984, entend « éviter toute formulation de critique de l’État », leurs utilisateurs étant peu à peu incapables de formuler la pensée nécessaire à la critique. Le roman 1984 énonce également des inversions de sens désormais célèbres : « La guerre c'est la paix, la liberté c'est l'esclavage,...

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Yogosha perché avec les Droits de l’Homme

La société de bug bounty en affaire avec ce qui se fait de pire dans le cyber

L’un des leaders français du bug bounty (chasse aux failles informatiques) est au mieux avec le Dr. Al Kuwaiti, président du Cyber Security Council des Émirats Arabes Unis, un homme impliqué dans de nombreuses entités étatiques ou para-étatiques versant dans le cyber-offensif et donc, la chasse aux opposants politiques avec des répercussions violentes en termes d’atteintes aux droits de l’homme.

Yassir Kazar, CEO de Yogosha, avec Mohamed Al Kuwaiti, patron de la cybersécurité, notamment étatique, des Émirats... et ancien client de Hacking Team - Photo postée par Yassir Kazar sur son compte Linkedin

Le secteur de la cybersécurité est une machine à broyer les grands idéaux des hackers. Le bien commun, l’amélioration de la sécurité, la technologie qui libère, les droits de l’Homme, tout s’efface au profit de deals juteux. L’argent, ici autant qu’ailleurs, détruit les concepts moraux et éthiques et parfois même pousse ses membres à s’asseoir sur le droit.

Les affaires se suivent et se ressemblent. Parmi celles documentées au fil des ans par Reflets, il y a eu Blue Coat qui vendait des outils permettant d’opérer la censure du Web (et de pourchasser les opposants) à la Syrie de Bachar el Assad. Mais aussi Amesys, devenue Nexa/Advanced Systems qui avait, elle, vendu à la Libye de Kadhafi, à l’Égypte du maréchal Al-Sissi, au Qatar, au Maroc, au Gabon, à l’Arabie Saoudite, un système d’interception des communications via Internet ayant servi à arrêter des opposants. L’entreprise est depuis poursuivie pour complicité de torture devant un tribunal français. Il y a aussi eu Qosmos, qui vendait des sondes pour les systèmes d’interception globale. Moins connu, Ercom s’est fait prendre le doigt dans le pot de confiture en Syrie, en Mauritanie, en Égypte aux Émirats Arabes Unis, en Arabie Saoudite, à Sao Tome, au Yémen, au Sénégal, on en passe. Reflets s’est également intéressé à la société NSO et son cheval de Troie Pegasus ou à Avisa Partners, devenue Forward Global et ses penchants pour la désinformation.

Une constante dans tous ces deals, des pays clients très, très, très...

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Des policiers de la BAC du XVIIIe avaient bien placé de la drogue dans la voiture d'un suspect

La Cour de révision et de réexamen vient de l'acter dans un arrêt très clair

Il faut lire entre les lignes et connaître cette affaire compliquée, mais la Cour de révision vient bien de casser un jugement qui reposait sur une procédure « habillée » qui avait abouti à une condamnation indue pour transport et détention de cocaïne.

Affiche du film "Les ripoux" qui mettait en scène de policiers du 18ème "pourris"... - Copie d'écran

Février 2021 : le tribunal correctionnel de Paris est le théâtre d'une affaire digne des « Ripoux », le film de Claude Zidi... Dans cette affaire révélée par Camille Polloni (alors au Jours et désormais chez Mediapart), quelque six agents de le brigade anticriminalité du 18ème arrondissement sont en effet condamnés pour des faits de corruption, de trafic de stupéfiants, de violences et de procédures falsifiées. Libération publie alors un compte rendu de l'audience. « Vous avez trahi la confiance de l’institution policière », explique la présidente Isabelle Prévost-Desprez. De fait... « Pour quatre interpellations au moins effectuées par les policiers prévenus, l’autorité judiciaire a été trompée soit sur le motif légal du contrôle, soit sur les éléments constitutifs de l’infraction, deux de ces interpellations ont abouti à des emprisonnements ». C'est un peu la totale... Le principal prévenu, Karim Mameche, dit «Bylka» (le Kabyl) a mis en place un système de « protection » contre rémunération pour les dealers, il est accusé de vol, falsification de procédures... Notamment lors de l'arrestation de Aymen Ibrahim. Les mêmes policiers avaient « trouvé » 35,5 grammes de cocaïne dans son véhicule. Avec moult circonvolutions, le tribunal correctionnel de Paris avait reconnu l'arnaque.

Le tribunal avait condamné Karim Mameche à huit ans de prison, notamment pour avoir racketté des dealers. Mais il a été relaxé...

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Culture du viol : l'inquiétante pratique du cumtribute

Plongée au coeur d'une constellation de serveurs Discord français

Sur la plateforme Discord, quelques milliers de jeunes internautes français se regroupent autour d’une pratique bien particulière : le « cumtribute ». Le but, humilier les femmes de leurs entourages en éjaculant sur des photos d’elles, puis partager ces vidéos de masturbation auprès de la « communauté ».  Enquête sur 22 serveurs français identifiés par Reflets.

Exemple de discussions sur l'un des serveurs Discord

Février 2024. Le média français Numerama publie une enquête sur un terrifiant serveur Discord français : Sexy Bunny. Là, près d’un millier d'utilisateurs s’échangeait des photos de leurs proches et pratiquaient le « cumtribute ». Immédiatement, le serveur est fermé par Discord, et ses membres s’évanouissent.

Mais Sexy Bunny a fait des petits, beaucoup de petits.

Au mois d’octobre 2024, Reflets a ainsi identifié près de 22 serveurs similaires, tous consacrés au cumtribute. Certains furent créés dès mars, quelques jours après les révélations de Numerama. D’autres ont vu le jour à la fin du mois de septembre, vieux d’à peine quelques semaines.

Une constellation de serveurs

Le principe du cumtribute ? Se filmer en train de se masturber et d'éjaculer sur les photos d'une femme (sans consentement évidemment), puis diffuser la vidéo auprès de la communauté. Sur ces serveurs, certains aiment ironiser et décrire l’acte comme un hommage à la « beauté » ciblée. En réalité, ce n’est qu’une pratique profondément misogyne cherchant à humilier par le sperme ces « chiennes ».

Cum City, CumParadise, Addicte aux influenceuses, ScredLand, Entre Nous, Beurette voilée cumtribute FR, Trib my girl… Les noms sont explicites, violents dès l’intitulé. Au total, Reflets a identifié 22 serveurs actifs, réunissant de 30 à près de 1.700 utilisateurs. Quatre d’entre eux dépassent même les 1.000 membres, treize les 300. S’il reste difficile d’estimer précisément...

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Élection de Donald Trump : de Charybde en Scylla

Chaque jour, un pas de plus vers le chaos et Idiocracy

La victoire d'un aspirant dictateur, poursuivi notamment pour avoir tenté de renverser le résultat de l'élection présidentielle de 2020, dont le complotisme ne fait plus aucun doute et qui manie la violence verbale en permanence, nous rapproche du chaos mondial et d'Idiocracy, ce film qui anticipait une administration américaine composée de débiles avec des QI d'huîtres.

Donald Trump a un message pour vous...

Sept millions d'année d'évolution et toujours incapable de tirer un trait sur la destruction de lui-même et de ses semblables alors qu'il réside sur une si petite et fragile planète : l'Homme.

Quelles que soient les évidences qui lui sont présentées, il persévère, envers et contre tout et fonce en klaxonnant vers sa propre destruction. Il invente les armes les plus destructrices possible, détruit son propre habitat. L'écosystème fragile et jusqu'ici totalement unique qu'est la Terre lui importe si peu qu'il privilégie toutes les activités permettant de le détruire. Le climat s'écroule sous ses yeux, lui envoyant des alertes répétées ? Il est incapable de mettre fin à ses activités destructrices.

Il aura fallu deux guerres mondiales pour mettre en place une forme d'ordre international pour lutter contre les horreurs de la guerre et les génocides. Et seulement 80 années, le temps d'une vie humaine, pour le détruire.

Désormais, avec le nettoyage ethnique mené par Israël à Gaza et en Cisjordanie sans contrepoids de la communauté internationale, avec l'invasion de l'Ukraine par la Russie, mais auparavant avec l'invasion de l'Irak, de l'Afghanistan par les États-Unis, la mise en place de Guantanamo, la légalisation de la torture de la part de Washington, chacun fait ce qui lui plait. C'est une autoroute pour tous les dictateurs, pour les dirigeants les plus fous et les plus destructeurs. Les crétins durs ont...

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À Nancy, la police et la justice ne voient pas les fascistes

Mais leurs opposants se retrouvent en garde à vue

Cadeau de la Macronie, les nationalistes révolutionnaires voient dans les élections anticipées une autoroute vers le pouvoir. Dans la foulée, une partie de la population s'organise contre l'extrême droite. Le 11 juin à Nancy, alors que les fascistes, sous les yeux de la police, ont pu enfiler leurs cagoules et préparer leurs ceintures pour « taper du gaucho » sans être inquiétés, quelques semaines plus tard, trois militants de gauche sont placés en garde à vue pour violences en réunion.

Des groupes ultra-violents - © Reflets

Deux jours après le score de l’extrême droite aux élections européennes le 7 juin, Emmanuel Macron annonce la dissolution de l’Assemblée nationale. Le week-end, plusieurs manifestations contre l’extrême droite sont prévues en France. À Nancy, le 11 juin au soir, plus de 1.000 manifestants se rassemblent place Stanislas. Un cortège se forme et défile dans le quartier. Lorsque les manifestants tentent de passer par la Grande Rue, secteur que les fascistes cherchent à monopoliser depuis des années suite à l’implantation de la librairie fasciste « Les Deux Cités », des militants d’extrême droite se mobilisent pour empêcher la manifestation de passer.

Stationnés place Vaudémont, une douzaine de policiers de la CDI et de la BAC avancent vers la Grande Rue et se positionnent quelques mètres après la librairie fasciste. Selon plusieurs témoignages, des fascistes auraient été aperçus en train de discuter avec la police, qui, pendant plus de trente minutes, a laissé les militants d'extrême droite circuler librement sans effectuer aucun contrôle. Bien que le service de communication de la police nationale de Nancy ait affirmé que les forces de l’ordre n'étaient pas là pour protéger la librairie, « ce n'est pas la première fois qu'ils forment une barrière devant la vitrine de celle-ci et qu'ils dispersent, à coups de gazeuses, toutes les personnes qui s'en approchent », témoigne Bernard*, un manifestant régulier à Nancy, auprès de Reflets.

Dans un communiqué,...

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Hydrogène à Metz : où il y a de la gêne, il n’y a pas de plaisir

Un intriguant marché pour les véhicules lourds de l’Eurométropole

Une société remporte le marché en dépit d'un prix trop cher. Coup de bol, elle va installer son infrastructure à côté des bus à équiper, ce qui la sauve. L'un de ses actionnaires a obtenu un bail emphytéotique de Metz Métropole pour un terrain contigu au dépôt des bus. Elle annonce s'y installer. Il y a pourtant probablement des obus de la seconde guerre mondiale sur ce site. D'ici à ce que tout ça fasse Boum...

L'hydrogène, ça peut faire Boum... Surtout quand il y a des explosif sur le site où il est stocké...

Fin mars 2024 l’Eurométropole de Metz a attribué à la société H2 Metz un marché visant la fourniture d'hydrogène renouvelable pour sa flotte de véhicules lourds. D’une durée de sept ans, le contrat implique un coût (estimé) pour la collectivité de 15 millions d’euros. L’Hydrogène permettra aux transports collectifs et aux bennes à ordures ménagères de circuler avec une source d’énergie présentée comme totalement décarbonée.

Sur le papier, le projet est vert comme la veste de Marine Tondelier. Mais à y regarder de plus près, on peut se demander si l’énergie permettant de fabriquer l’hydrogène sera bien totalement décarboné et surtout, si la société H2 Metz n’a pas bénéficié d’un petit avantage concurrentiel. L’association anti-corruption AC qui a découvert cette situation s’interroge sur la possibilité d’un délit de prise illégale d’intérêts et de favoritisme. C’est au procureur, saisi par AC de le dire.

Pour cet appel d’offres, l’Eurométropole, collectivité territoriale de 46 communes et 230.000 habitants, a retenu cette société alors même que son offre était plus chère que celle de sa concurrente Altens. Mais H2 aurait, semble-t-il, l’avantage d’être située plus près du dépôt des bus. Pur hasard sans doute.

Il faut remonter un peu dans le temps pour comprendre ce qui s’est passé.

Metz Métropole signe en juin 2021 un contrat de partenariat avec l’UEM (Usine d’électricité de Metz), une société d’économie mixte et Cockerill Maintenance et Ingénierie, une entreprise dont...

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La vie cachée de Paul Godefrood sur Twitter

Le nouveau conseiller à l’intégration et à la laïcité n’est pas très inclusif

Mediapart a épinglé les écrits de Paul Godefrood, nouveau conseiller à l’intégration et à la laïcité du secrétaire d’État Othman Nasrou, dans des journaux d’extrême-droite et qui ont mystérieusement disparu d’Internet. Reflets s’est penché sur un compte caché de Paul Godefrood sur Twitter et ce n’est pas triste non plus…

Autoportrait de Paul Godefrood - Copie d'écran

Dans un article sur Mediapart, Marie Turcan a révélé que Paul Godefrood, nouveau conseiller à l’intégration et à la laïcité du secrétaire d’État Othman Nasrou, « combat depuis des années l’immigration et les militants antiracistes ». Selon Mediapart, « son compte X a été supprimé et une quinzaine de ses textes publiés dans des revues d’extrême droite ont mystérieusement disparu ».

Mais sur Internet, rien ne disparait vraiment. Mediapart a donc pu retrouver les écrits. Nous nous sommes intéressés à la présence numérique de Paul Godefrood.

Mediapart note qu’il a écrit pour l’Incorrect, un journal notoirement d’extrême-droite. Les articles sont toujours archivés et accessibles. Par ailleurs, nous avons retrouvé la trace d’une adresse mail pgodefrood@lincorrect.org démontrant qu’il n’était visiblement pas qu’un contributeur occasionnel.

Son compte Facebook, peu nourri, affiche une photo de profil intrigante montrant un intérêt pour la période napoléonienne que l’on retrouve dans une de ses anciennes adresses mail « napoleonlegrand@*****.fr

Compte Facebook de Paul Godefrood - Copie d'écran
Compte Facebook de Paul Godefrood - Copie d'écran

Le nouveau conseiller chargé de la citoyenneté, de la laïcité, de l'intégration et des discours auprès de d’Othman Nasrou (Secrétaire d'État auprès du ministre de l'Intérieur, chargé de la Citoyenneté et de la Lutte contre les discriminations) était étudiant à l’ESSEC et bénéficiait donc d’une adresse mail paul.godefrood@essec.edu

Avec cet email, il...

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La lutte contre la désinformation : un business comme un autre

Est-elle une cause perdue ?

C’est le sujet à la mode : il faut lutter contre la désinformation qui mine nos démocraties. On accuse pêle-mêle les réseaux sociaux, les Russes, les Chinois (jamais les États-Unis l’Allemagne ou la France, par exemple), on organise de grandes conférences, produit des rapports savants. Mais n’a-t-on pas déjà dépassé le point de non-retour ?

Dina Sadek et Emerson Brooking du DFRLab - © Reflets

Riga, capitale de la Lettonie. Un pays coincé entre la Russie et l’Ukraine, deux pays en guerre. Une guerre dans laquelle la désinformation en ligne n'a pas été absente. Dans les salons d’un grand hôtel, tous ceux qui comptent dans le nouveau business de la lutte contre la désinformation déambulent, se lancent dans des conciliabules entre deux conférences sur des sujets vendeurs : « Doppelganger : la nécessité d'une approche communautaire », « Année électorale : un test de résistance pour la démocratie face aux FIMI (Foreign Information Manipulation and Interference – Manipulation et interférence étrangère de l’information, NDLR) », « Intelligence artificielle, information artificielle ? Une nouvelle accélération du cycle de la (dés)information »… Mais derrière ce tableau idyllique d’un écosystème en lutte contre les opérations de désinformation organisées par des puissances étrangères s’en profile un autre. Celui d’un secteur qui n’existe que par la présence de ce qu’il combat, comme le yin et le yang et qui a besoin de l’existence de la désinformation pour que le business continue.

Étonnamment, les conférences de Disinfo2024, une grand-messe sur le sujet organisée par EU Disinfolab, à laquelle Reflets a pu assister, survolent les sujets. Est-ce dû au court laps de temps donné aux orateurs (généralement 15 minutes), à la jeunesse de certains intervenants (un étudiant d’une université américaine, par exemple) ? Est-ce parce que si l’on entrait trop dans des détails...

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Ransomware #5 : guerre civile dans l'underground cybercriminel

Pourquoi Poutine a raté sa cyber-guerre contre l'Ukraine

Autrefois meilleurs alliés, désormais pires ennemis. La guerre en Ukraine a créé un schisme entre pirates ukrainiens et russes. Analyse de leur affrontement feutré, occasion en or de découvrir quelques petites mains de la cybercriminalité. Selon leurs propres mots, à prendre avec des pincettes.

En janvier 2024, Blackjack, un groupe de pirates possiblement en lien avec l'espionnage ukrainien, parviennent à dérober les plans de construction de 500 sites militaires dont des bases aériennes, des sites de défense aérienne, des arsenaux.

Le hacker Baasterlord semble de son propre aveu être né dans les convulsions de la guerre du Dombass. Nous sommes probablement à la fin de l'année 2019, dans la république séparatiste de Lougansk, dans l'Est de l'Ukraine. Un jeune homme sort précipitamment de chez lui et arrête la voiture d'un voisin qui passe par là : « Aidez-moi, je vous donnerai ce que vous voudrez, mais emmenez ma mère à l'hôpital. Elle a eu une attaque ! ». La ville est plongée dans l'obscurité due aux coupures intempestives de courant. Alors qu'il revient chez lui, quelques heures plus tard, il réalise que ses petits boulots d'informaticien freelance et veilleur de nuit ne lui permettront pas de payer les médicaments dont sa mère a besoin. Baasterlord doit avoir 23 ans. Au-dessus de lui, dans la nuit, volent des avions de chasse.

Il va alors prendre son ordinateur et se connecter sur le forum de l'underground russe « XSS.in » pour y déposer un CV. Contacté par un hacker du nom de Lalartu, il intègre son équipe d'affiliés : la « National Hazard Agency ». Lalartu, qui le prend sous son aile, s'avèrera faire partie du gang REvil. En juin 2020, lors du « Défi de l'été » sponsorisé par le groupe Lockbit, Baasterlord soumet un rapport sur les techniques de spam, sa spécialité. En 2021, il publie un « Manuel de hacking » suivi d'une deuxième version payante, en dix exemplaires, contenant des portes dérobées...

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Qui veut être l'associé d'Anthony Bourbon ?

Le Blast Club : des investissements qui pourraient être périlleux

Ce « club » permet d'investir dans les levées de fonds de startups y compris pour des particuliers avec peu de moyens. Mais ses membres n'ont souvent aucune expérience de ce type de marché. Ont-ils vraiment conscience que si l'on peut gagner beaucoup, on peut aussi tout perdre ? Enquête sur une nouvelle tendance, la démocratisation de l'accès au financement des futures licornes ou des futures oubliées de l'histoire du Net...

Une arme marketing... - Copie d'écran du site Web du Blast Club

Depuis deux ans, Anthony Bourbon est jury de l’émission « Qui veut être mon associé » sur M6. Il est présenté, ce qui est logique, comme le patron de sa plateforme d'investissement « Blast ». Ces passages télé ne peuvent manquer de faire croitre la notoriété d'Anthony Bourbon et d'inciter, ne serait-ce que par curiosité, de nombreux téléspectateurs à se renseigner sur ce « club » qui semble avoir fait la fortune de ce membre du jury. D'autant qu'un autre juré, le célèbre basketteur Tony Parker en est également membre. Mais les risques liés à ces investissements ne sont jamais mentionnés à l’antenne, où investissement et divertissement se mélangent.

« Avec mon mari on a découvert le Blast Club en regardant par plaisir "Qui veut être mon associé ? " (QVEMA) où Anthony Bourbon était juré ». C'est ainsi que Camille, comme toutes les personnes que nous avons interviewées, a découvert le Blast Club. Depuis 2023, elle a investi plus de 5.000 euros avec son mari dans divers projets sur la plateforme, dont 1.000 euros dans le rachat de parts de Blast, directement auprès de ses fondateurs. Le 12 juillet 2024, Anthony Bourbon et son co-fondateur, Samuel Guez, ont mis en vente 20% de leurs parts auprès de leurs 8.000 membres pour un montant total de 30 millions d’euros. Les fondateurs ont valorisé leur entreprise à 150 millions d’euros, sans expertise indépendante.

Document de présentation de la vente des actions des fondateurs - Copie d'écran
Document de présentation de la vente des actions des fondateurs -...
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Ransomware #4 : les eaux troubles

Gangs de hackers et services secrets russes. Sur les traces de Conti et de Evil Corp.

Protégés par l'État russe, élusifs par essence, les cyber-gangs seraient, évidemment, des marionnettes du FSB ? Loin des fantasmes, quelles sont les pistes tangibles qui ont été levées et comment ces liens troubles pourraient-ils s'articuler ?

Les liens entre gangs de hackers et services russes, remontés par Jon Di Maggio dans son rapport "Nationstate Ransomware" - Analyst1

Pour cette histoire, il faut remonter dans le temps sur les traces d'un ancien du milieu, un parrain du cyber-crime : Evgeniy Bogachev. L'homme apparait sur les radars dès 2007 comme le créateur du cheval de Troie bancaire Zeus. Il est alors connu sous le pseudo de Slavik.

Le business club de Evgeniy Bogachev

L'attaque commence souvent avec un spam. Un clic de trop et voilà l'ordinateur infecté, le malware attendant patiemment une connexion vers un site bancaire. S'éveillant alors, il modifie les pages que l'utilisateur consulte, l'amenant à divulguer ses identifiants. Et voilà les comptes bancaires de la victime aux mains des pirates. La souche virale est tenue à jour et de nouvelles fonctionnalités apparaissent, permettant de déposer d'autres malwares sur les ordinateurs victimes. Le botnet Zeus devient populaire auprès de la communauté cyber-criminelle. La maintenance de son réseau de machines zombies devenant trop lourde, Slavik va s'entourer. Pendant un temps, il collabore avec les cyber-gangs RockFish et Avalanche avant de créer sa propre association de malfaiteurs. Il va la nommer le « Business club ».

Le « Club » apparait sur le radar des autorités en 2010. Après une plainte déposée dans le Nebraska, des enquêteurs vont remonter à une machine utilisée par le gang pour communiquer. De fil en aiguille, l'enquête conduit à l'identification de plusieurs membres du groupe et à des arrestations en Ukraine....

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L'ex juge de Dijon définitivement condamné pour instigation à commettre un viol sur sa fille

Le juge, absent au procès, a plaidé le "pur fantasme" : peut-il être cru ?

La cour d’appel de Paris a condamné Olivier B., 59 ans, à 3 ans de prison avec sursis probatoire ainsi qu'au retrait de l'autorité parentale. En 2019 et 2020, ce magistrat du tribunal de Dijon avait proposé à des inconnus sur internet de violer sa fille de 12 ans. Après deux procès et une cassation, il était jugé une dernière fois, le 1er juillet 2024, par la cour d’appel de Paris.

Palais de Justice de Paris - Wikipedia

Dans la vie, Olivier B. est magistrat, premier vice-président du tribunal de Dijon, en charge du pôle familial. Il ordonne chaque jour des mesures dans l’intérêt supérieur des enfants de couples qui se séparent, veillant à ce que le conflit des adultes affecte le moins possible le développement du mineur.

Sur le site Wyylde de rencontres libertines, Olivier B. est «MAXIVOLUPTATEM». Il a eu des centaines de conversations avec des dizaines d’internautes au sujet de fantasmes libertins. Parmi ceux-ci, Olivier B. aimerait bien que des hommes «dominateurs» dépucèlent par le viol sa fille de 13 ans. Il est interpellé en compagnie de sa femme le 4 juin 2020.

L'utilisateur «MAXIVOLUPTATEM», écrivent les enquêteurs, se présentait comme « Olivier et Solène», couple marié qui recherchait un partenaire masculin «dominant» pour des rapports sexuels avec Solène, en présence de son mari. «Il ressortait de l'analyse des conversations que l'un et l’autre époux semblaient utiliser ce même pseudonyme», notent-ils.

Solène B. est également magistrate : conseillère à la cour d’appel de Dijon. Quelques années auparavant, elle avait accepté de s’adonner au libertinage avec son mari, puis ils avaient cessé cette activité et le compte Wyylde avait été désactivé en 2017. Olivier B. le réactive en 2019 sans en informer sa femme. Au départ, elle ne sait pas qu’il utilise leur compte commun pour la proposer à des kyrielles d’hommes, mais fin 2019, Olivier B. finit par la mettre au courant...

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Déclaration de rébellion

Nous republions un texte d'Adbusters

Adbusters est une organisation qui alerte sur les dérives de la publicité, des médias et de la société de consommation depuis 1989. Elle publie un journal et reste très active sur Internet. A l'initiative du mouvement Occupy Wall Street, Adbusters lance un appel à la rébellion en ce 13ème anniversaire du début de cette contestation pacifique du capitalisme et de ses abus financiers.

La traduction de ce texte se situe en dessous.

Declaration of Rebellion

Since we launched Occupy Wall Street thirteen years ago, the world has become meaner, more vicious, more selfish and less human — an insidious degradation of our whole global system has set in.

Big oil, Big Pharma, Big Ag and most mega-corporations are now corrupt. Global finance is corrupt. Meta, Google and X are totally fucking corrupt. Our elections are vulnerable and our sense of truth has been contaminated. And presiding over it all, our world leaders are monstrous opportunists. They only care about staying in power.

Under their rule, we have zero chance of working our way out of the climate crisis and other existential crises we’re in.

So on this anniversary of Occupy Wall Street, let's fire up our revolutionary imagination and try something new. Let’s launch a #FuckItAllFriday Rebellion.

Let’s take one day of the week and just … reclaim it. Make it ours. Repurpose it. Rededicate it to the service of the human spirit and a sane, sustainable future. Weekdays we work. Saturdays we party. Sundays we rest. And now, in cities around the world, we turn every Friday into a raucous carnival of resistance.

Most of us will just have fun . . . play jazz, recite poetry, drink, dance, make crazy love . . . maybe we’ll stick a few OUT OF ORDER signs on ATMs and manifestos on bank windows.

But the rough souls among us will take some skin. They’ll let air out of SUV tires … snarl traffic … block highways...

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IA et pédocriminalité : en Europe et aux Etats-Unis, la justice prête à sévir

L'avocat Yann-Maël Laeher explique ce qu'encourent les utilisateurs de ces nouveaux contenus

L’IA ouvre de nouvelles possibilités aux promoteurs de matériel pédopornographique mais des deux côtés de l'Atlantique, les systèmes judiciaires prennent les devants.

Palais de Justice de Paris - © Reflets

C’est une première dans la jeune histoire des utilisations problématiques de l'Intelligence Artificielle : en mai dernier, le Département Américain De la Justice (DOJ, ministère de la Justice) a arrêté dans le Wisconsin un individu qui avait créé par l’intelligence artificielle des images pédopornographiques. Les générateurs d’image par intelligence artificielle dominants sur le marché comme Midjourney et DALL-E 3 ont beau imposer des garde-fous qui empêchent ce type de dérives, d’autres opérateurs moins connus se révèlent plus laxistes. Ce qui n’est pas le cas de la justice américaine qui considère que la création et diffusion de tout matériel relevant de la pédopornographie demeure en soi un crime, quand bien même le processus n’a pas nécessité d’exploiter de « vrais » mineurs. Le DOJ fait en effet valoir que ce genre d’images banalise des pratiques sexuelles illégales et peut servir à manipuler des mineurs dans la vraie vie. Qu’en est-il pour la France et l’Europe ? L’avocat Yann-Maël Larher, avocat spécialiste du numérique, apporte quelques éléments de réponse :

Reflets : Les images virtuelles vont-elles de plus en plus se substituer aux images réelles dans les affaires de pédocriminalité?

Yann-Maël Larher : Oui, c’est malheureusement très probable, car les outils d’intelligence artificielle sont facilement accessibles et simples d’utilisation, et ne prennent pas encore en compte les enjeux éthiques et juridiques associés à ces questions. Cependant, il...

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Les membres du gouvernement israélien ont perdu leur humanité

Que fait la communauté internationale ?

Les images et les informations qui parviennent de la bande de Gaza sont chaque jour plus terribles. Corps d’enfants détruits, famine, maladies, soif... Ce territoire d’où les habitants ne peuvent pas fuir et dont les infrastructures sont systématiquement rasées est devenu un mouroir.

Enfant victime de la guerre que mène le gouvernement israélien dans la bande de Gaza - D.R.

MISE EN GARDE: cet article contient en fin de page une image montrant un corps d’enfant déchiqueté, porté par un homme. Par le passé, nous avions également choisi de montrer des images très dures de la répression du printemps arabe à Bahreïn. L’horreur de la guerre, de la répression, des attentats, on la construit dans notre esprit. On «l’imagine».Mais cette construction mentale est encore loin de la réalité que montre une photo, bien plus loin encore de ce que vivent les victimes. Au début de la guerre à Gaza, Reflets avait publié un article qui relatait la mort des quatre enfants de notre correspondant dans le territoire. Rien n’a changé.

La guerre qui fait rage actuellement dans la bande de Gaza fait suite aux massacres du 7 octobre faisant 1.200 morts dont 37 enfants. Quelques 120 personnes dont deux enfants sont toujours otages du Hamas à Gaza. «Israël a le droit de se défendre», entonnent en coeur les soutiens du gouvernement israélien. Sans doute. Comme tous les pays attaqués. Mais a-t-il le droit de tuer plus de 33 fois plus de personnes en représailles, majoritairement des civils dont plus de 14.000 enfants? De pilonner avec des bombes d’une tonne un petit territoire (360 km²) fermé et très densément peuplé, dont personne ne peut s’enfuir?

Pour comprendre la violence du conflit en cours, ce chiffre : quelque 6.000bombes ont été larguées par Israël pendant les six premiers jours de guerre, soit plus que celles utilisées par lesÉtats-Unisen un an enAfghanistan...

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