Gestion du SaaS : les outils autonomes se heurtent au SAM
Quand on a déjà du SAM, à quoi bon acquérir une solution de gestion du SaaS ?
Dans sa synthèse du dernier Magic Quadrant consacré à ce marché, Gartner ne tranche pas la question. Il note néanmoins qu’existe, chez les acheteurs, une forme de « résistance à l’ajout d’un autre outil »…
Ces acheteurs évoluent le plus souvent dans les achats et l’exploitation informatique. Tels sont en tout cas les principaux profils que les fournisseurs ciblent, plutôt que les métiers de la sécurité/conformité IT et de la gestion des actifs informatiques.
Le message communiqué l’an dernier quant à la faible maturité du marché reste d’actualité. Comme le conseil qui en découle : négocier des contrats de 2 ans maximum, vu le manque de garanties sur la viabilité de nombreux offreurs. Cette situation les expose à des acquisitions… y compris par des acteurs du SAM.
De la gestion des contrats aux scores de risque, de nombreuses briques facultatives
D’une année à l’autre, le cahier des charges fonctionnel pour figurer dans ce Magic Quadrant a peu évolué.
Illustration sur la découverte de l’usage du SaaS. Seule l’intégration avec des outils de sécurité a été ajoutée sur la liste des options. Il s’agissait toujours d’en proposer au moins trois, entre celle-ci et :
- Extension de navigateur
- Agent
- Système de gestion financière ou des dépenses
- SSO
- Outil de gestion des terminaux
- Messagerie électronique
- OAuth
- Connexion API directe
Comme l’an dernier, il fallait assurer un minimum d’orchestration de workflows sans code pour l’automatisation de tâches courantes dont l’onboarding/offboarding employé. Étaient également attendues, sur le volet optimisation des dépenses, des possibilités d’identification des apps redondantes, de révocation/réallocation de licences et – nouveauté – de délégation d’ownership aux métiers hors IT, avec contrôle d’accès basé sur les rôles.
Les intégrations ITSM étaient facultatives. Comme les scores de risque et de conformité, les rapports d’adoption, la gestion des contrats et des fournisseurs, la GenAI pour les admins ou les procédures de traitement des demandes d’applications par les employés.
17 fournisseurs, 5 « leaders »
L’évaluation des fournisseurs s’est faite sur deux axes. L’un prospectif (« vision »), portant sur les stratégies (sectorielle, géographique, commerciale, marketing, produit…). L’autre centré sur la capacité à répondre effectivement à la demande (« exécution » : expérience client, performance avant-vente, qualité des produits/services…).
La situation sur l’axe « exécution » :
| Rang | Fournisseur | Évolution annuelle |
| 1 | Zylo | = |
| 2 | Torii | = |
| 3 | Flexera | + 1 |
| 4 | BetterCloud | + 3 |
| 5 | Zluri | – 2 |
| 6 | 1Password | + 3 |
| 7 | Lumos | – 1 |
| 8 | ServiceNow | – 3 |
| 9 | Calero | + 1 |
| 10 | CloudEagle.ai | + 2 |
| 11 | Auvik | nouvel entrant |
| 12 | USU | – 1 |
| 13 | Axonius | nouvel entrant |
| 14 | Josys | = |
| 15 | Corma | nouvel entrant |
| 16 | Viio | nouvel entrant |
| 17 | MegaZoneCloud | nouvel entrant |
Sur l’axe « vision » :
| Rang | Fournisseur | Évolution annuelle |
| 1 | Zylo | = |
| 2 | Torii | = |
| 3 | BetterCloud | + 1 |
| 4 | Flexera | + 2 |
| 5 | Zluri | – 2 |
| 6 | Lumos | – 1 |
| 7 | Calero | + 3 |
| 8 | 1Password | + 1 |
| 9 | CloudEagle.ai | + 3 |
| 10 | ServiceNow | – 1 |
| 11 | Viio | nouvel entrant |
| 12 | Josys | + 1 |
| 13 | Axonius | nouvel entrant |
| 14 | Auvik | nouvel entrant |
| 15 | USU | – 4 |
| 16 | Corma | nouvel entrant |
| 17 | MegaZoneCloud | nouvel entrant |
L’an dernier, trois fournisseurs étaient classés « leaders » : Torii, Zluri et Zylo. Ils le restent, rejoints par BetterCloud et Flexera.
FinQuery et Oomnitza ont disparu des radars, ne vendant plus de plate-forme autonome de gestion du SaaS. Productiv aussi est sorti, parce qu’il ne respectait pas complètement le critère d’orchestration de workflows. Quant à Trelica, il a été acquis par 1Password (que nous ne signalons ainsi pas, dans les tableaux ci-dessus, comme un nouvel entrant).
Les « leaders » mis à part, la quasi-totalité des offreurs sont dans la catégorie « acteurs de niche », témoin de la faible maturité du marché.
Plage de support limitée chez BetterCloud
BetterCloud se distingue par son adaptation à l’évolution des besoins. Les acquisitions de G2 Track et de Tricent ont enrichi son offre, respectivement sur la gestion des dépenses et la gouvernance du partage de fichiers. Gartner salue aussi un ciblage efficace des acheteurs IT, finance et sécurité, avec une stratégie de ristournes flexible. Bon point également pour la cadence de livraison de nouvelles fonctionnalités.
BetterCloud ne permet pas de choisir la localisation des données et n’assure de support que du lundi au vendredi entre 8 heures et 20 heures (heure de l’Est*). Sa tarification est plus élevée que la moyenne du marché (modèle à trois niveaux et module complémentaire pour la gouvernance). Gartner note aussi l’absence d’extension de navigateur pour la découverte de l’usage du SaaS.
Flexera n’a pas fini d’intégrer Snow Software
Flexera bénéficie d’une présence physique mondiale (États-Unis, Canada, Brésil, Royaume-Uni, Suède, Australie, Inde) et d’un réseau d’intégrateurs étendu. Gartner apprécie sa capacité de ciblage commercial, tant d’un point de vue sectoriel que géographique. Ainsi que ses prix, généralement plus bas que chez la concurrence et assortis d’une politique de ristournes flexible. Bon point également pour le marketing, qui, entre webinaires et événements physiques, alimente la notoriété de Flexera, y compris sur le SAM.
En attendant que soit finalisée l’intégration de Snow Software, Flexera ne propose pas de moyen de mesurer ou de stimuler l’adoption du SaaS. Gartner signale aussi l’inconsistance du support et de la qualité des partenaires intégrateurs. Il y ajoute le nombre limité d’intégrations directes par API.
La résidence des données, absente chez Torii…
Torri est crédité d’un bon point pour son recueil du feed-back, et par là même pour sa roadmap. Il l’est aussi pour sa cadence de livraison d’améliorations fonctionnelles. Et pour sa tendance à « anticiper » le besoi. En tout cas à introduire des capacités avant que la demande soit généralisée. Gartner en veut pour preuve l’usage de la GenAI pour, entre autres, traiter les contrats, enrichir les profils d’applications et concevoir des automatisations.
Comme chez BetterCloud, pas de choix de l’emplacement des données (Amérique du Nord uniquement). Si le licensing est flexible, Torii propose, avec son niveau Enterprise, l’une des offres les plus onéreuses de tout le Magic Quadrant. Plus « petit » que les autres « leaders », il n’a pas la même capacité pour passer à l’échelle ses équipes commerciales.
… et coûteuse chez Zluri
La tarification de base de Zluri est parmi les plus avantageuses du Magic Quadrant et elle s’assortit d’une stratégie intéressante de remise sur volume. Comme chez Flexera, le marketing est jugé efficace. L’intégration de l’IA l’est aussi (traitement des contrats, analyse de l’activité des utilisateurs, dimensionnement des licences…), d’autant plus qu’elle favorise la prise en main de la solution.
Zluri permet de choisir la localisation des données… mais c’est plus cher (le prix dépend, en particulier, de la taille de l’entreprise et du volume de données). Les avis sont de plus variés quant à la qualité du support et à l’efficacité de la solution. Par ailleurs, les éléments qui figurent en tête de la feuille n’apparaissent pas alignés sur les principales demandes des clients.
Avec Zylo, des coûts potentiellement difficiles à prévoir
Bon point marketing pour Zylo également, de son podcast et sa chaîne YouTube à son SaaS Management Index annuel. Gartner salue aussi la qualité de l’expérience client, entre customer success managers et méthodes de maximisation de la valeur. Il note aussi l’enrichissement de la bibliothèque d’applications (chacune incluant des informations financières, fonctionnels et de risque) et les capacités « exhaustives » de mesure d’adoption.
Chez Zylo, les données sont localisées exclusivement en Amérique du Nord. Et le personnel, exclusivement aux États-Unis (élément à prendre d’autant plus en compte dans le contexte géopolitique que l’on connaît). Vigilance aussi sur la tarification : il peut être difficile de la comprendre… et de prévoir les coûts. À noter également l’absence d’approche sectorielle sauf pour gouvernements et pharma.
* Fuseau horaire du Québec et de New York, entre autres. 6 heures de décalage avec Paris.
Illustration générée par IA
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