Treize personnes ont été tuées en 2022 par des tirs policiers dans le cadre d'infractions banales : des refus d'obtempérer. Treize sur les 140 tirs opérés "sur des véhicules en mouvement" cette même année. Ces chiffres officiels sont suffisamment graves pour que l'information apportée aux citoyen·nes soit irréprochable - mais les médias en sont très loin. Agenda idéologique ou négligence médiatique ?
Tous les samedis (aujourd'hui, exceptionnellement, le vendredi), l'édito médias de Pauline Bock, envoyé dans notre newsletter hebdomadaire gratuite, Aux petits oignons : abonnez-vous !
Le collectif fémonationaliste dit avoir subi des violences lors de la soirée "Libertés !", organisée à Paris par une trentaine de médias indépendants (dont "Arrêt sur images"). Un témoignage repris par CNews, "Frontières" (ex-"Livre Noir"), le "JDD" et Eugénie Bastié... malgré sa mise en scène, émaillée d'informations partielles ou erronées. Les militantes étaient en fait accompagnées d'hommes cagoulés et l'un de leurs gardes du corps a donné un coup de pied à un membre du public, avant de lui-même en recevoir.
Alors que l'extrême droite se prépare à une nouvelle percée électorale, presque aucune voix de poids, au sein de la "grande famille du cinéma français", ne fait entendre son opposition dans la presse. Une entorse à la tradition française selon laquelle les artistes s'engagent pour les grands combats sociaux. Pourquoi ce mutisme ? Plusieurs figures du grand écran et journalistes partagent leurs hypothèses. Elles évoquent la haine croissante des élites et le pouvoir de Canal +, et donc de Bolloré, dans le milieu.
Dans le sillon de la “polémique des mains rouges”, les adversaires politiques de la France Insoumise et du Nouveau Front Populaire ont accusé Manuel Bompard de porter un “symbole du Hamas”. Il s’agit en réalité du triangle rouge, signe antifasciste porté depuis toujours par un bon nombre de personnalités politiques de gauche, Jean-Luc Mélenchon en tête. Retour sur une énième polémique anti-LFI qui illustre l'inéluctable instrumentalisation des symboles.
Une semaine plus tôt, la rédaction de "Marianne" votait à 60,3 % contre le rejet de sa vente par Daniel Křetínský à Pierre-Édouard Stérin. Ce dernier déplaisait fortement, mais les journalistes misaient sur l'adoption de solides garanties d'indépendance pour se prémunir de toute intervention éditoriale éventuelle. Une enquête du "Monde" sur Stérin a rebattu les cartes, et l'opération déminage de Denis Olivennes a échoué : malgré l'annonce d'une suspension de la vente, la rédaction est en grève ce 28 juin.
Ce contenu est extrait du dernier épisode de notre émission Proxy. Elle est diffusée en direct un mardi sur deux à partir de 17 h 30 sur notre chaîne Twitch.
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