Le député Jérôme Guedj a été pris à partie lors d'un rassemblement contre l'islamophobie. Une séquence largement commentée dans les médias et parfois présentée comme un acte antisémite. Valait-elle tant de sujets, dans la presse ou à la télévision ? Et ne pouvait-elle pas être racontée différemment ? Deux questions qui peuvent être posées lorsqu'on se penche sur les faits.
Depuis mi-avril, plusieurs attaques ont ciblé des prisons en France. L'une des premières pistes mises en avant par la police et les médias, derrière ces assauts : l'ultragauche. Ce, alors, que les derniers éléments de l'enquête montrent qu'il s'agirait plutôt de narcotrafiquants. Fin avril, un lycéen a attaqué des élèves de son lycée au couteau, faisant une morte. Là-encore, les médias ont mis en avant son discours sur "l'écocide", laissant entendre que l'écoanxiété aurait pu jouer un rôle dans les faits. Très peu ont rappelé que, plutôt que l'écologie, le lycéen admirait surtout Hitler.
Le 16 avril, pour la première fois, quelques centaines de journalistes français se sont mobilisés pour leurs confrères palestiniens tués par l'armée israélienne. Une démonstration de solidarité jugée tardive par beaucoup. Pour tenter de l'expliquer, ASI donne la parole à plusieurs journalistes et ONG, comme Reporters sans frontières, selon qui les journalistes palestiniens sont perçus par leurs confrères - et surtout par les médias - comme des "victimes coupables".
Et si on demandait à une ancienne députée de s'enchaîner dans une cave pour répondre à une devinette ? C'est l'une des idées saugrenues trouvées par M6 pour la saison 4 des "Traîtres". Ce programme, qui reprend le principe du jeu du Loup-garou où des "loyaux" (les gentils) doivent démasquer des "traîtres" (les méchants), est un vrai succès d'audience. Mensonge, manipulations, épreuves dans une morgue : rarement une émission n'aura autant atteint les limites du mauvais goût. Une sorte de "Fort Boyard" macabre… mais pas sans intérêt quand on baigne dans la politique.
Tous les samedis, l'édito médias de Pauline Bock, cette semaine signé Élodie Safaris, envoyé dans notre newsletter hebdomadaire gratuite, Aux petits oignons : abonnez-vous !
Concentration du pouvoir exécutif aux mains d'un seul homme, Constitution et État de droit en danger, droits humains bafoués, culte de la personnalité, déportations arbitraires à l'étranger, projet d'annexion du Groënland... Moins de trois mois après le retour de Donald Trump à la Maison-Blanche, la presse peine encore à qualifier précisément son action politique, qui ressemble de plus en plus clairement à celle d'un régime fasciste.
Depuis la mort du pape François, les médias de Vincent Bolloré ont choisi leur candidat à la succession : le cardinal Sarah, de Guinée. Cardinal selon qui les menaces principales qui pèsent sur l'Occident comprennent "l'idéologie du genre", les exilés, et les messes "trop africaines". CNews le cite jusqu'à... 40 fois par jour.
Habemus televisum. Si le monde a perdu un pape, la télé était pleinement mobilisée ce lundi 21 avril. Surprises un lundi matin de Pâques, les chaînes d'info se sont mises en mode "breaking-news" pour couvrir, toute la journée, la mort du pape François, 88 ans. Le résultat : un mélange d'informations plus ou moins intéressantes, de petites sorties de route journalistiques et surtout, "beaucoup d'émotion". Récit d'une journée passée devant la télé.
Alors que le Premier ministre a annoncé que la France devait trouver 40 milliards d'économies pour 2026, les médias n'ont pas su dire à quel point le gouvernement n'avait pas appris de ses erreurs.
Tous les samedis, l'édito médias de Pauline Bock, cette semaine signé Loris Guémart, envoyé dans notre newsletter hebdomadaire gratuite, Aux petits oignons : abonnez-vous !
Dans la presse française, et ce depuis plusieurs années, les transféminicides sont souvent mal traités, donnant lieu souvent à des titres déshumanisants, incitatifs et polémiques. Comment l'expliquer, et qu'est-ce que la "trans panic defense" ? Explications.
"Period", le média vidéo sur Instagram, propulsé par "Loopsider" et défini comme une "communauté positive, féministe et inclusive", est au ralenti. La majorité de l'équipe a quitté la rédaction. Alors que les contenus s'orientent de plus en plus vers la pop culture, ils traitent de moins en moins des violences faites aux femmes et aux minorités. Les anciennes de "Period" y voient un changement de ligne édito et s'inquiètent que cette verticale ne devienne un média "féminin" plutôt que "féministe". La direction, elle, réfute cette idée et évoque une période de transition vers de nouveaux formats, toujours aussi féministes.
C'est "une claque", "un choc", quelque chose qui "restera dans l'Histoire" : Nicolas Demorand a écrit un livre. Dans "Intérieur nuit" (les Arènes), le co-présentateur de la matinale de France Inter révèle être un "malade mental" atteint de trouble bipolaire. Et qui dit nouveau livre, dit promo télé sur France 2 et TMC, avec projecteurs, rires et applaudissements du public. Car le sujet central de tout ce barnum n'est pas d'alerter les pouvoirs publics sur un secteur psychiatrique à l'agonie. Non, ce qui intéresse les télés, c'est "Nicolas".
Tous les samedis, l'édito médias de Pauline Bock, cette semaine signé Robin Andraca, envoyé dans notre newsletter hebdomadaire gratuite, Aux petits oignons : abonnez-vous !
Alors que l'armée israélienne a repris les bombardements à Gaza fin mars, les chaînes d'info n'accordent pas toutes autant de place à la situation pour les Gazaoui·es. Du 1er au 9 avril, aucun sujet ne leur a été dédié sur les journaux télévisés de TF1 et de France 2. En mars, Gaza a été 10 fois moins citée que l'Ukraine, sur les chaînes d'info. Selon notre recension, seule la chaîne Franceinfo semble s'attacher à témoigner plus régulièrement de la situation sur place.
Une étude prouve que la question du genre n'est pas au centre de la recherche française, contrairement à ce que sous-entendent bon nombre de médias de droite, et d'extrême droite, depuis des années. Maintenant que des chiffres existent, ces médias feront-ils l'effort de les citer?
Pour son meeting place Vauban, dimanche 6 avril, le Rassemblement national aurait réuni 7 000 personnes selon la police, 10 000 selon le parti. Plusieurs journalistes sur place ont estimé le chiffre à 5 000 participant·es. À la télé, les images diffusées de cette manifestation en soutien à Marine Le Pen semblaient donner davantage raison au parti qu'aux journalistes, ou la police. Et pour cause : elles étaient en majorité fournies par le Rassemblement national, sans toujours être clairement mises en contexte.
Présenté comme un festival d’initiatives positives en faveur des familles, le forum "Viva !" s’est tenu fin mars sous l’impulsion de plusieurs associations anti-IVG. Avec le soutien complaisant de médias et de personnalités mainstream, qui n’ont pas vu (ou voulu voir) le problème.
Tous les samedis, l'édito médias de Pauline Bock, cette semaine signé Robin Andraca, envoyé dans notre newsletter hebdomadaire gratuite, Aux petits oignons : abonnez-vous !