Le CISPD, l’outil utile de sécurité et de prévention proche de vous
Jean-Paul Ryckelynck, maire d’Haveluy : « Nos 4 axes de travail pour 2025 sont les violences conjugales, la santé, la parentalité, et la promotion du CISPD »
Cette communauté d’intérêt est née en 2002 sous le volet communal (CLSPD) et son extension aux intercommunalités en 2007 (CISPD). Sur le Denaisis, six communes composent ce groupe de réflexion (Douchy-les-Mines, Escaudain, Lourches, Haveluy, Abscon, et Wavrechain-sous-Denain). La ville de Denain est dotée, pour sa part, de services internes dédiés et ne fait pas partie de ce dispositif.
Cette instance est opérationnelle depuis janvier 2014 sur le Denainis avec un coordinateur, un fonctionnaire partagé par les six communes, dont la mission est d’échanger sur les problématiques au sein de ces collectivités locales : Absentéisme, incidents chez les bailleurs sociaux, incivilités, troubles de voisinage, acteurs médicaux, etc. « Les besoins entre ces communes sont différents, car les populations sont différentes. Je suis en lien avec les techniciens dans chaque commune, voire les élus en charge du sujet », commente Christophe Hego, le coordinateur du CISPD.
Un peu comme l’avitaillement d’un bateau, le CISPD doit donc disposer d’informations rapides, concrètes et tangibles, et se nourrir de ces faits dans les six communes pour agir au plus près des causes. Chaque année, une commune prend la présidence du dispositif, Haveluy en 2024 sous la houlette de Jean-Paul Ryckelynck et en 2025 Wavrechain-sous-Denain sous l’égide de Jacques Delcroix.
Et concrètement, le CISPD sert à… ?
In concreto, une cellule de veille se réunit chaque mois, dans chaque localité, pour rapporter les fameux signaux faibles. Ensuite, un COPIL annuel permet un bilan précis sur chaque thématique, décortiquée le plus finement possible, et les solutions apportées. « Il faut voir d’abord le CISPD comme un outil de prévention, une action en amont afin d’éviter, voire de traiter une situation problématique », souligne le Sous-Préfet de Valenciennes.

Le retour de vécu des édiles est extrêmement positif. « Ce CISPD dure et perdure. Pour ma part, je trouve que cet outil est très intéressant. Cela nous permet, notamment, de mutualiser des actions », explique Dalila Duwez Guesmia, l’édile de Lourches.
Pour le Président 2024, Jean-Paul Ryckelynck, de cette structure ad hoc pour le compte de la grande entreprise… publique, l’importance du travail dans les cellules de veille est fondamentale. « Grâce à cette coopération intercommunale, nous trouvons des solutions ensemble. Malheureusement, ce dispositif est méconnu et nous voulons en faire la promotion. Nos 4 axes de travail pour 2025 sont les violences conjugales, la santé, la parentalité, et donc la promotion du CISPD. » Et parfois, une thématique du terrain « remonte dans les Ministères comme nous l’avons fait sur l’usage détourné du protoxyde d’azote » et une loi en 2021 portée par Valérie Létard.
« Le CISPD est une richesse par les solutions nouvelles grâce aux partenariats avec le Département, l’Education nationale, les bailleurs sociaux, la communauté médicale, La Porte du Hainaut (depuis 2024), un représentant du Ministère public et de la Police Nationale », souligne Bruno Saligot, le premier magistrat d’Escaudain.
Pour sa part, le maire d’Abscon rappelle que la délinquance n’a pas de frontières. « Des rodéos ont eu lieu sur ma commune, puis sont partis sur le Douaisis. C’est pourquoi, nous devons collaborer aussi entre les territoires. D’ailleurs, je me félicite de la dynamique de la coordination sur ce CISPD », déclare Patrick Kowalczyk.
Le secrétaire général de Douchy-les-Mines, la seule commune de plus de 10 000 habitants du CISPD du Denaisis, met en exergue la problématique de plus en plus installée « du décrochage scolaire. L’éducation est la base de tout. » Effectivement, ceci nous amène sur le sujet de la parentalité, nous y reviendrons !
Enfin, le maire de Wavrechain-sous-Denain rappelle la prochaine Police pluricommunale (parue dans la Voix du Nord) regroupant les communes d’Haulchin et Wavrechain-sous-Denain.
Un LEAO pour le traitement des violences intrafamiliales fin 2025
Complètement lié à ce CISPD où « il est important de détecter les signaux faibles, comme venant du médecin ou d’une infirmière scolaire, car dorénavant, si la patiente est en danger le secret médical ne tient plus. Bien sûr, la problématique de l’absentéisme, les retours des bailleurs sociaux, les soupçons de violences intrafamiliales, etc., tout cela pour simplifier le traitement d’un problème identifié. Evidemment, les échanges au sein de ce CISPD sont totalement confidentiels », précise la Procureure de Valenciennes, Christelle Dumont.
Sur la thématique prégnante sur le Valenciennois des violences sexistes et sexuelles, où les deux agglo (Valenciennes Métropole et La Porte du Hainaut) financent de concert l’action en la matière, l’émergence d’un laboratoire des violences conjugales en mai 2023 https://www.va-infos.fr/2023/05/07/un-laboratoire-pour-faire-plus-contre-les-violences-conjugales-et-intrafamiliales/ va déboucher sur la création d’un « LEAO (Lieu d’Écoute d’Accueil et d’Orientation) porté par le service AJAR (Association Prim’Toit) d’ici la fin de l’année 2025 », indique la Procureure de Valenciennes.
Ensuite, les sources de troubles à la sécurité publique, voire de délits plus globalement, sont multiples. C’est pourquoi, le travail de cette instance est essentielle et à ce titre, chaque maire y trouve son compte. Pour autant, nous le voyons au quotidien, le rapport de l’individu à autrui change. « Les gens ne se parlent plus. Nous le voyons concrètement dans les troubles de voisinage », souligne Dalila Duwez Guesmia, l’édile de Lourches. Pour autant, la musique nationale sur la délinquance des mineures n’est pas partagée par les maires. « Fort de mon expérience sur le sujet, les jeunes d’aujourd’hui sont les mêmes qu’hier, mais ce qui change tout, c’est le portable et les réseaux sociaux », ajoute le coordinateur. De fait, la tension, voire la délinquance, d’un moment se prolonge quasi en permanence sur les réseaux sociaux, un monde plus brutal en continu.
La Parentalité en question
Dans les axes de travail du CISPD, la prise de conscience du rôle de parents n’est pas superfétatoire. « J’ai croisé récemment une mère avec son enfant de 5 ans. Je luis demande pourquoi celui-ci n’est pas à l’école ! Elle me répond, il n’avait pas envie d’y aller aujourd’hui. Non, l’enfant roi, cela n’est plus possible ! », tance la maire de Lourches.
Cette thématique demande des trésors d’imagination afin de remettre l’hôtel de ville au milieu du village, car pour faire comprendre que le respect d’un certain nombre de règles va profiter à l’enfant, c’est tout sauf simple ! Par suite, ce travail byzantin doit s’inscrire dans une véritable stratégie pédagogique vis à vis des détenteurs de l’autorité parentale, voire de détecter les parents en perdition, voire famille monoparentale en souffrance.
La sécurité avant l’insécurité
Par voie de conséquence, le rapport étroit avec les forces de l’ordre est indispensable. « J’échange tous les jours avec les maires du CISPD. Notre rôle est aussi d’aider à résoudre les problèmes en amont. Par exemple, le vol par ruse chez les personnes âgées est important. C’est pourquoi, nous pouvons communiquer sur les bonnes pratiques. De même sur les vols par effraction, il y a des précautions à prendre afin de réduire les possibilités », commente le Commissaire de Valenciennes. De fait, concernant les vols dans un habitat, collectif ou individuel, tout ce qui peut ralentir, et compliquer l’action des délinquants tous toutes ces formes contribue à vous préserver du pire.
Concrètement avec ce CISPD, des opérations « Coup de poing » sont organisées avec des contrôles massifs de véhicules, lutte contre les rodéos urbains, le trafic de stupéfiants, alcool au volant… !
Très symbolique de l’arrivée en force des Polices Municipales dans le paysage sécuritaire, la nouvelle approche des maires vis à vis des caméras de vidéo surveillance. En effet, durant la première décade du 21ème siècle, le débat éternel entre matériel de sécurité publique contre instrument liberticide à polluer les échanges politiques. Aujourd’hui, cette phase philosophique a expiré face au besoin de plus de sécurité par tous les administrés, peu importe la couleur politique de la gouvernance. A cet effet, la maire de Lourches, comme l’édile d’Haveluy, mettent en avant la poursuite et le déploiement de nouvelles caméras de vidéo surveillance sur leurs communes respectives. Le débat sur leur utilité est donc clos, mais nous sommes déjà dans l’étape suivante, celle de la caméra piéton.. !
En effet, le Commissaire de Police souligne l’efficacité du process : « Lorsque le policier en exercice active la caméra piéton, nous observons une baisse de tension immédiate dans les échanges. » Le Sous-Préfet de Valenciennes confirme cette efficience : « Aujourd’hui, le dispositif de la caméra piéton a été testé, éprouvé, les résultats montrent qu’il y a une baisse significative des incidents dès que la caméra piéton est activée. » En clair, la prochaine arrivée de la caméra piéton afin d’équiper les Polices Municipales, autorisée par la loi, est inéluctable. Gageons que le vieux débat suranné d’un monde liberticide et trop injuste passe son chemin rapidement, car tout ce qui contribue à faire baisser la tension en la matière est d’intérêt général tout simplement.
A tort méconnu, ce CISPD est réellement un outil de proximité au service des citoyens, le traitement des problèmes à la racine vaut bien mieux que de longs discours répressifs, la prévention avant le curatif comme un fil sociétal à tisser !
Daniel Carlier
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