Le SIAVED veut voir plus loin que son budget 2025
Charles Lemoine : « Nous devons d’ores et déjà travailler sur les enjeux 2026-2032 »
Pour cet opus financier, les élu(e)s étaient au rendez-vous d’un « des plus gros syndicats mixte en France », souligne Arnaud Decagny, le vice-président en charge de la présentation du budget. En propos liminaire, Charles Lemoine, le Président du SIAVED, rappelle un questionnement dès 2026 : « En effet, la TGAP (Taxe Générale sur les Activités Polluantes) demeure inconnue après 2025. Il y a fort à parier que cette taxe sera révisée à la hausse pour les années futures. » Sachant que ce paramètre est une cause centrale des investissements massifs du SIAVED, en sus des modifications législatives, le brouillard financier pourrait accompagner ces prochaines années. C’est pourquoi, le choix dès le mois d’octobre prochain d’entamer une réflexion est important : « Nous devons d’ores et déjà travailler sur les enjeux 2026-2032. » Tout en sachant que la TGAP est passée de 20 à 65 euros sur le stockage et de 4 et 25 euros pour l’incinération.
La particularité du Budget de cet EPCI est qu’il composé de multiples volets :
Le Budget principal regroupe le partage des coûts en commun pour les différentes compétences du SIAVED, CVE, Traitement, Valorisation, Tri, et Collecte. Evidemment, il est composé quasi exclusivement d’un budget de fonctionnement à hauteur de 14 619 000 euros et équilibré par des prestations du SIAVED vers les autres compétences. Il faut noter que ce syndicat mixte, nouvelle formule, a bénéficié dans la corbeille de la mariée d’un site administratif construit ex nihilo sur le foncier historique à Douchy-les-Mines.
Le Budget CVE (Centre de Valorisation Énergétique)
Sur cette année 2025, la chose à retenir est l’investissement massif sur les outils de valorisation des déchets ménagers et spéciaux. En effet, le CVE de Maubeuge va bénéficier d’une rénovation lourde de 45 millions d’euros, mais également 2 millions d’euros sur le site de Saint-Saulve, et 1,8 millions d’euros sur Douchy-les-Mines. En regardant dans le rétroviseur, l’ancien Président d’Ecovalor (Saint-Saulve), Philippe Baudrin, souligne un « investissement pendant 10 ans d’un montant de 20 millions d’euros. Les élu(e)s ont une responsabilité environnementale ! ». Donc, l’enveloppe d’investissement CVE s’évalue à 50 millions d’euros. Enfin, le GER (Gros Entretien et Renouvellement), obligatoire par convention avec les entreprises exploitantes des CVE, est comptabilisé à 6,9 millions d’euros pour les 3 CVE en 2025. Sur le budget annexe global du CVE, les dépenses d’équipement représentent 73%.
Ensuite, sur ce point précis, les Présidents des 7 EPCI ont fait le choix prudentiel d’une rénovation très lourde des CVE. A ce titre, le CVE de Douchy-les-Mines sera sur les tablettes budgétaires dans les prochaines années avec également un investissement de 50 millions d’euros également ; donc, une enveloppe globale de 100 millions d’euros en investissement pour les 3 CVE.
Dans ce cadre, Georges Flament, élu communautaire, expose son inquiétude financière à l’endroit du SIAVED sur le temps long « compte tenu de sa capacité de désendettement très élevée (17 ans) ». Arnaud Decagny répond tout de go : « On ne peut pas comparer une collectivité locale et un syndicat mixte comme le SIAVED. Dans chaque syndicat de ce type, vous avez une enveloppe très importante consacrée à l’investissement. Ensuite, ces rénovations sont consécutives aux nouvelles dispositions législatives avec une mise aux normes obligatoires. Enfin, ensemble nous prenons moins de risques. » Effectivement, le poids du syndicat mixe, en l’occurrence le SIAVED, constitue un amortisseur du risque financier. La menace sera d’autant plus lourde pour les structures privées ou publiques plus réduites.
En propos introductif, le Président du SIAVED avait souligné la baisse des recettes sur la revente d’électricité d’environ de 8 millions d’euros. Certes, c’est une bonne nouvelle pour le particulier, mais moins favorable pour un CVE français.
Toutefois, Jean-François Delattre, élu communautaire de la CAPH, s’interroge sur le choix de travaux d’une durée de vie à 10-15 ans : « Nous allons réaliser des grands travaux de modernisation, mais pas à neuf. Des problématiques vont se poser déjà dans moins d’une dizaine d’années (d’où une réflexion prospective inévitable) pour relancer de nouveaux chantiers de rénovations. » Enfin, la protection de l’environnement à un coût et « ne devrions pas réduire notre service 5 étoiles ? », ajoute-t-il ?
Toutefois, il ne faut jamais perdre de vue que sans la valorisation énergétique, via les CVE, la seule solution serait le degré zéro de l’écologie, l’enfouissement !
Le Budget Traitement
Dans ce budget, vous avez le coeur du moteur du traitement, les déchetteries ! Quasiment doublé, le nombre de déchetteries constitue une force de proximité pour le traitement des déchets par apport volontaire.
Pour 2025, la construction d’une déchetterie neuve sur la commune de Saint-Amand-les-Eaux poursuit son chemin (investissement 2,5 millions d’euros dont 200 000 € de foncier) sans oublier la rénovation et l’entretien du réseau sur les 7 EPCI. A cet effet, la contribution de ces dernières s’élève à 40 millions d’euros en 2025 contre 37,5 en 2024.
Sur ce volet sensible pour toutes les intercommunalités, Charles Lemoine commente : « Pour la compétence obligatoire pour les 7 intercommunalités, les contributions demandées connaîtront une augmentation très modérée. Si une légère diminution est constatée au niveau de la fonction tri grâce au démarrage de notre Centre de tri, les contributions pour la fonction traitement et valorisation seront, quant à elles, rehaussées en moyenne de 7%, et ce, pour faire face à nos besoins d’investissement pour nos installations, CVE et déchetteries. Concernant la collecte, le montant des contributions correspond à 100% du coût net des prestations. »
Le Budget Tri
Evidemment, l’arrivée du nouveau Centre de Tri public en face du site administratif du SIAVED constitue l’événement de cette année 2025. Peu à peu durant cette année, ce nouveau site prend en gestion de plus en plus de matières. Son inauguration officielle se déroulera le vendredi 19 septembre prochain.
Le Budget Collecte
Là, à la différence des autres compétences où les 7 EPCI sont concernées, la collecte a été choisie par 3 EPCI seulement, Valenciennes Métropole avec une DSP en faveur de l’entreprise Nicolin, La Porte du Hainaut avec une DSP en faveur de l’entreprise Coved, et la CA2C avec une DSP en faveur de l’entreprise Suez.
C’est sans doute la compétence la plus complexe, le syndicat mixte a confié à des exploitants cette activité dans le cadre d’un cahier des charges, mais la mission est plus distancielle que les autres et le potentiel de retour négatif des usagers beaucoup plus fort, pas simple !
Ensemble, réduisons nos déchets. Votre avis compte ! Jusqu’au 05 mai 2025, donnez votre avis sur https://www.siaved.fr/enquete-en-ligne-contribuez-a-faconner-l-avenir-du-territoire-votre-avis-est-essentiel
Daniel Carlier
Cet article Le SIAVED veut voir plus loin que son budget 2025 est apparu en premier sur Va-Infos.fr.