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Terminus : Zombie Survivors

De la même façon que les films d'horreur font moins peur quand on les regarde en plein jour, les choses affreuses font moins peur en tour par tour. Regardez la guerre : horriblement stressante, avec la mort qui peut s'abattre à tout instant sous la forme d'une bombe ou d'une balle. Alors qu'en tour par tour, dans un wargame, elle devient cool, une sorte de partie d'échecs avec des chars. C'est pourquoi j'espère que l'apocalypse zombie se déroulera comme dans Terminus : Zombie Survivors : en tour par tour, tranquille, pour me laisser le temps de réfléchir à ce que j'embarque avant de devoir fuir ma maison.

Comment tuer ce qui est déjà mort ?

« N'est pas mort ce qui à jamais dort », a coutume de dire mon chat. Les faits viennent une fois encore de lui donner raison puisque DayZ a battu son record de joueurs simultanés onze ans après sa sortie en early access, avec 78 000 petits galopins connectés au même moment. Un résultat qui a étonné le vaste couillon que je suis, jusqu'ici persuadé que DayZ, après avoir changé à jamais l'histoire du jeu vidéo en popularisant le battle royale et en permettant l'apparition de jeux comme PUBG ou Fortnite, était mort de vieillesse dans sa petite niche hardcore. Je n'étais pas seul à le penser, puisque la plupart des commentateurs mettaient en avant le succès du DLC « Frostline » récemment sorti, qui aurait provoqué ce pic de connexionx. Eh bien figurez-vous que pas du tout : avant même la sortie du DLC, DayZ était sur une pente croissante depuis des années, les stats Steam sont formelles à ce sujet, je ne sais pas ce qu'il vous faut de plus. LFS.

La lubie d’Ubi

Rappelez-vous, c'était il y a trois ans. À l'époque, les venture capitalists cocaïnés brûlaient leur pognon dans des start-ups aux pitchs farcis de « blockchain » et de « web 3.0 » et Ubisoft, qui n'en rate jamais une, disait son intérêt pour les jeux à base de NFT. On pensait l'idée abandonnée (à la fois parce que la blockchain est passée de mode et que ça avait pas mal râlé en interne chez Ubi), il n'en était rien. Fin octobre est sorti Champions Tactics: Grimoria Chronicles, un free-to-play de combat tactique en tour par tour dans lequel les héros sont représentées par des figurines liées à des NFT, qui doivent être achetées avec de vrais brouzoufs ou des cryptomonnaies. Oui, c'est assez honteux, et Ubisoft est au courant : non seulement le jeu a été shadowdroppé mais rien dans le trailer n'indique qu'il s'agit un jeu web 3.0, il faut aller voir le site (ou lancer le jeu et découvrir que certains héros sont vendus 63 000 dollars) pour l'apprendre. LFS.

Interview : Molly Heady-Carroll, consultante en monstres

Cofondatrice du studio Arcane Circus, Molly Heady-Carroll est également consultante en monstres, notamment pour des studios de jeux vidéo. Nous nous devions de lui poser quelques questions, comme « qu'est-ce que ça fait d'avoir le métier le plus cool du monde ? » et « quelle est la différence entre le bon et le mauvais monstre ? ».

Hell is Us

Hell is Us a beaucoup pour lui. Son nom, déjà. Désolé, mais dans un monde où tous les jeux s'appellent soit Battle of Warriors soit Warriors of Battle, Hell is Us dégage une bonne grosse gravitas, on sent qu’on n’est pas là pour déconner mais pour sonder les profondeurs de l’âme humaine. Et puis il y a son directeur créatif, Jonathan Jacques-Belletête, à qui l'on doit Deus Ex: Human Revolution et Mankind Divided. Et enfin, son pitch.

A Dark Forest

Les jeux incrémentaux sont peut-être bêtes et répétitifs, mais au moins ils sont honnêtes : on est là juste pour remplir des jauges et faire grossir des chiffres. La nature profondément crétine du leveling, que même les premiers MMO essayaient de cacher en nous envoyant chasser des sangliers low poly pour nous faire croire que tout cela avait un sens, eux la dévoilent telle quelle. Ce qui rend d'autant plus admirables ceux qui, comme A Dark Forest, parviennent à les utiliser pour raconter une histoire.

Télex

On s'en doutait un peu, si Disney a investi dans Fortnite l'équivalent du PNB d'un petit pays du tiers-monde, ce n'était pas pour soutenir l'activité de cette petite entreprise familiale qu'est Epic. Non contente de bourrer le jeu de son contenu, la boîte à Mickey compte bien imposer ses conditions. Par exemple, certains de ses personnages ne pourront pas utiliser d'armes, car ce serait contraire à leur image. Autant vous dire que les joueurs sont ravis. LFS.

Télex

Tel le détective privé qui fouille les poubelles pour trouver la vérité, les dataminers qui avaient trouvé des indices dans SteamDB voyaient juste : le premier Red Dead Redemption débarque finalement sur PC ce 29 octobre, avec une version améliorée compatible avec la 4K et les résolutions ultra-wide et qui, tenez-vous bien, permet de jouer au clavier et à la souris. LFS.

LGBTC++

Après des jeux vidéo, des studios de développement et des boîtes de conseil comme Sweet Baby Inc, c'est aujourd'hui un moteur 3D qui est accusé de « wokisme » : le concurrent open source d'Unity, Godot, s'est fait bombarder de reviews négatives après un tweet en faveur des développeurs LGBT. Et là je réalise que finalement, oui, messieurs les gamergaters, vous aviez raison, ça devient n'importe quoi toute cette politique fourrée de force dans les jeux vidéo, n'hésitez pas à arrêter les premiers pour donner l'exemple. LFS.

Va voir Aiur si j’y suis

C'est une rumeur, certes, mais une rumeur en laquelle on peut croire : non seulement elle provient de Jason Schreier, titulaire pour dix années consécutives du titre d'« homme le plus fiable au monde », mais elle est tirée, excusez du peu, d'un LIVRE de Schreier. Dans Play Nice : The Rise, Fall and Future of Blizzard Entertainment, bouquin qu'il a consacré à Blizzard, Schreier nous apprend qu'une équipe travaillerait sur un FPS dans l'univers de StarCraft et que le projet serait piloté par Dan Hay, qui a longtemps été le grand manitou de la franchise Far Cry chez Ubi (et titulaire pour dix années consécutives du titre d'« homme avec la plus grosse voix au monde »). Les gens, dont je suis, qui attendent StarCraft: Ghost depuis plus de vingt ans seront heureux d'avoir une nouvelle raison d'espérer. LFS.

Pathos au grisbi !

Pile au moment où l'on pensait que la Russie avait atteint son pic en matière de tragédie, voilà qu'on apprend que le studio moscovite Ice Pick Lodge va sortir un nouvel épisode de Pathologic, série qui détient le double record du jeu vidéo le mieux écrit de tous les temps mais aussi du plus déprimant. Pathlogic 3, puisque c'est son nom, nous permettra d'incarner le « bachelor », jeune médecin venu sauver la ville de la peste, présent dans le jeu original mais pas dans Pathologic 2 (qui, rappelons-le, est un remake du 1) faute de budget. LFS.

Last Action Hero

Depuis quelque temps, à l'instar des héros de ses jeux, le cours des actions Ubisoft a une fâcheuse tendance à se jeter du ciel pour se crasher dans une botte de foin. D'après Bloomberg, la famille Guillemot aurait même entamé des discussions avec Tencent (qui détient déjà 10 % d'Ubi) pour chercher des moyens d'enrayer la chute. Parmi les rumeurs qui courent partout avec leurs petits pieds, la possibilité d'une sortie des marchés publics. Rien d'alarmant, à en croire un porte-parole de la boîte, qui explique qu'Ubisoft « explore régulièrement toutes les options stratégiques disponibles dans l'intérêt de ses actionnaires ». À cette annonce, l'action d'Ubi a d'ailleurs bondi de 40 %, à la grande joie du petit malin qui en a acheté 225 000 même pas une heure avant que l'info ne soit rendue publique, et qui est soit le type plus chanceux du monde, soit l'auteur d'un beau petit délit d'initié. LFS.    

Equi Ungula

À quelques exceptions près, comme celui de Minecraft, les mondes des jeux vidéo souffrent d'un terrible défaut : ils n'ont pas de bords, de limites, de marges dans leur carte où est écrit « hic sunt dracones » en grosses lettres gothiques. Au bout du monde, en général, on ne trouve qu'un mur invisible ou une falaise qui, comme par hasard, vient bloquer le chemin du joueur. Sauf dans Equi Ungula, jeu dont le but est, précisément, d'atteindre le bout du monde.

Isolation à deux

C'est avec une joie non dissimulée (il nous a fallu une heure pour la faire redescendre du plafond, elle est petite et agile) qu'Ellen Replay a appris qu'Alien: Isolation aura une suite. Dix ans après la sortie de l'original, Al Hope, son directeur créatif, a lui-même annoncé que Creative Assembly travaillait sur un nouvel épisode, actuellement en début de développement. La sortie n'est donc pas pour tout de suite, mais cela fait tout de même bien chaud au cœur. Non que je compte y jouer (je suis beaucoup trop trouillard pour ça) mais dans le contexte actuel de rationalisation extrême et d'économies à tout bout de champ, il est agréable de voir qu'un jeu de qualité encensé par la critique n'a pas été condamné par son éditeur au simple prétexte de ventes décevantes. LFS.

À la guerre comme à la guerre

Si vous avez une heure et demie de libre, que vous avez envie de regarder quelque chose d'intéressant et de finir la journée dans le plus profond état de déprime possible, je vous encourage à regarder War Game: The Making of Stalker Documentary, disponible gratuitement sur YouTube. Dans ce documentaire de 90 minutes, coproduit par GSC Game World et Microsoft, vous découvrirez ce que c'est que de produire un jeu vidéo dans un pays en guerre, et à quel point on se sent bizarre à faire mumuse avec de fausses kalachnikov quand les vraies tirent quelques centaines de kilomètres plus loin. De quoi se faire passer pour de bon l'envie de jouer à des jeux de guerre. LFS.

Path of Exile 2

Longtemps, le royaume de l’action-RPG a été divisé en deux. Le Diabloistan, où vivent des bourrins qui aiment le feedback violent et les gameplays modernes, et la haute région de PoE, exclusivement peuplée de minimaxeurs à demi autistes, où l’on compte trois licences Excel par habitant. Mais un nouveau venu va peut-être réconcilier cette nation qu’on croyait condamnée à une guerre éternelle.

Mouse : P.I. for hire

Je ne vais pas vous mentir en vous disant que je n'attendais rien de Mouse. Oui, j'avais envie d'y jouer, j'étais persuadé que ce serait l'un de mes jeux de cette Gamescom. Mais, lucide sur mes défauts, je savais que c'était uniquement parce que je suis, comme dirait ackboo, « un gros iencli pour tous les boomer shooters de merde ». Mais Mouse, à ma grande surprise, est davantage qu'un énième boomer shooter. Et ne devrait pas plaire qu'aux ienclis.

RoadCraft

Qui a dit que les gens ne pouvaient pas changer ? Après des années passées à développer des jeux dans lesquels on patauge dans la gadoue aux commandes de gros engins (MudRunner, SnowRunner, Expeditions...), Saber Interactive a viré sa cuti. Dans RoadCraft, on conduit toujours de gros engins, mais cette fois-ci, notre mission consiste, tenez-vous bien, à déblayer la gadoue.

MIO : Memories in Orbit

Oh ! Comme l'âme humaine est une terre complexe et inconnue ! Après vingt minutes passées à jouer à MIO, j'étais incapable de dire ce que je ressentais, partagé entre l'émerveillement devant la beauté des images à l'écran et l'humiliation d'être incapable de passer la moitié des tableaux, à tel point que la démonstratrice, prise de pitié, a fini par me proposer de m'aider.

Star Wars Outlaws

Dans tous les mondes ouverts, même les plus miteux, il y a un moment magique. Celui où, le tutoriel achevé, le jeu nous lâche la bride et nous dit : « Va, petit, et explore le vaste monde. » Dans Star Wars Outlaws, au bout de quelques heures, l'hyperpropulseur de mon vaisseau enfin réparé, j'ai pu quitter la planète de départ, direction la Galaxie. Et curieusement, au lieu d'être grisé devant une telle infinité de possibles, j'ai eu l'impression qu'une porte venait de se refermer sur moi.
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