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La Gare de Fresnes-sur-Escaut, le prochain tiers-lieu entre mémoire et modernité !

Valérie Fornies : « Nous préservons notre patrimoine communal »

Comme des milliers de promeneurs sur le sentier des Gueules Noires, le passage devant l’ancienne Gare de Fresnes-sur-Escaut suscitait au mieux un questionnement, au pire une déception profonde en présence d’un bâtiment chargé d’histoire se consommant à petit feu ! Pour autant, plus facile à commenter que d’initier un dossier complexe où « la façade, la salle des pas perdus et la toiture de la Gare des Houillères sont classées (en 2011) », souligne Charlotte Nobecourt, la chargée des Grands projets sur la commune. De manière concomitante, ce site fait partie des 353 éléments identifiés par la « Mission Bassin Minier » au sein d’une candidature réussie comme « Bassin minier Patrimoine mondial UNESCO » fin juin 2012. En résumé, un bâtiment intouchable et très complexe à réhabiliter sous la tutelle de l’ABF (Architecte Bâtiment de France) et la validation, ou pas, de la DRAC Hauts de France en surplomb. En résumé, pour une majorité municipale, il faut déjà une véritable volonté politique d’y aller tant le dossier sera un casse-tête administratif et financier.

Charlotte Nobecourt et Valérie Fornies devant l’entrée de la Gare de Fresnes-sur-Escaut, côté cavalier

L’idée a pris son temps pour mûrir, car elle est venue « durant les préparatifs des festivités du tricentenaire de la découverte du charbon sur Fresnes-sur-Escaut (en 1720) », commente Valérie Fornies. Cette manifestation initiée par l’ancien maire, Luc Copin, a conduit à réfléchir sur un projet au long cours pour l’ancienne Gare des Houillères. Plus globalement, Fresnes-sur-Escaut n’est pas la seule commune à bénéficier d’un site remarquable sur son sol, mais beaucoup de maires se cassent les dents sur le financement, voire la faisabilité d’une restauration majuscule. Ainsi, certains édiles vendent au privé une restauration impossible, d’autres détruisent le site faute de moyens financiers et d’un souci de sécurité tout simplement, voire n’est pas dans la ligne politique du premier magistrat, et in fine assez rarement les institutions publiques s’agrègent à ce point sur un projet de cet acabit.

« C’était dans mon programme en 2020 », Valérie Fornies

En digression de cette présentation, Valérie Fornies veut replacer ce projet dans le contexte communal : « Nous préservons notre patrimoine communal, mais il fallait faire un choix durant ce mandat. Faire un raccourci sur des travaux sur l’église Saint-Martin est totalement démagogique. Là, nous avons des valeurs multiples, patrimoniales et culturelles, touristiques, et économiques ».

La salle des pas perdus, classée

Deux détonateurs locaux ont déclenché un travail plus poussé sur ce dossier. « Nous avions une demande du Musée de l’histoire locale et de la Mine, mais aussi une carence au sein de notre Micro-Folie sans FabLab et sans musée numérique. De plus, cette réalisation était dans mon programme en 2020 », précise Valérie Fornies. 

Ensuite, l’originalité de ce projet est qu’il ne repose pas uniquement sur une réhabilitation mémorielle, un lieu de visite touristique stricto sensu. Non, le projet imprime beaucoup plus pour la population locale et territoriale. Ainsi, la proposition retenue est un tiers-lieu avec un estaminet, une salle événementielle modulable, un musée de la mine, un musée numérique et un Fablab, un tout-en-un assez bluffant et très ambitieux pour cette ancienne gare dédiée au transport du charbon. Avec une double entrée, face au sentier des « Gueules Noires », le fameux cavalier Somain-Peruwelz, et ouvert sur la commune de l’autre côté, deux publics peuvent se retrouver dans ce lieu déjà unique. 

« Un engouement financier pour ce projet », Valérie Fornies

Partie en rénovation pour la future salle événementielle

Chemin faisant, la créativité de ce dossier n’a pas laissé insensible les opérateurs publics. Pour un coût annoncé de 4,5 millions d’euros TTC, l’Etat a déjà validé sa participation à travers le fonds vert 2023 et 2024, le Conseil départemental du Nord a déjà signé aussi, la DRAC a quasi tamponné le projet (en terme financier), et le Conseil régional des Hauts de France, tout comme l’Europe, à un très haut niveau, sont en cours d’instruction du dossier, même « Epinorpa (Maison et Cités) et enfin les 20% de la commune », explique Arnaud Bavay, le DGS de Fresnes-sur-Escaut. « Il y a un véritable engouement financier pour ce projet chez les financeurs. Nous attendons les résultats de ces institutions publiques afin de solliciter, ou pas, le FSIC de Valenciennes Métropole », poursuit l’édile de Fresnes-sur-Escaut. Certes, ce n’est pas forcément le propos habituel d’un porteur de projet. Toutefois, il marque de fait la différence d’une réhabilitation hors du commun, à la fois tournée vers le passé et le regard droit devant vers un partage citoyen de ces espaces de vie !

(La nouvelle entrée, côté cavalier)

Bien sûr, les partenaires non financiers sont également moteurs et indispensables comme l’Office de Tourisme de Valenciennes Métropole tout comme celui de la « Mission Bassin Minier » depuis l’origine du dossier. Voilà un bref aperçu d’un agrégat rare autour d’un projet urbi et orbi, la ligne d’arrivée de ce chantier est prévue pour la fin de l’année 2025 pour les Fresnoises, les Fresnois et bien au delà !

Daniel Carlier

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