Vincent Van Gogh, son chemin d’homme vers son destin d’artiste dans notre Bassin minier
Au sein de l’hôtel de ville de Marchiennes, Bruno Vouters et Christian Habart ont présenté à la presse le résultat de « plus de deux ans de travail » à travers un livre (format à l’italienne) précieux et unique. Le message du Musée d’Amsterdam, en préface du livre, dit tout de l’intérêt de ce chemin initiatique inconnu de Vincent Van Gogh vers sa future vie d’artiste peintre !
D’entrée de jeu, l’ancien rédacteur en chef adjoint de la Voix du Nord, qui n’est pas à son coup d’essai comme auteur, met en exergue la situation professionnelle de Vincent Van Gogh au tout début du mois de mars 1880. Certes obnubilé par la peinture, l’homme est néanmoins apprenti séminariste dans le borinage belge, à Cuesmes (proche de Mons). Comme des millions de citoyens, hier, aujourd’hui, et encore demain, son quotidien professionnel ne correspond pas à ses passions profondes, rien de très moderne tout bien considéré. « Sa famille voit pour lui une liste de métiers », souligne Bruno Vouters.
« Peut-être le 01 mars », Vincent Van Gogh s’achète un billet de train entre Mons et Valenciennes. Il veut aller à la rencontre sur Courrières d’un artiste qu’il admire beaucoup, le peintre Jules Breton, célèbre à l’époque. Pas de rendez-vous, même pas certain qu’il soit présent, mais il est mû par cette envie irrépressible. Arrivé dans la Gare de l’Athènes du Nord, le surnom de Valenciennes à l’époque en référence aux nombreux prix de Rome, il n’a plus un sous en poche, même pas pour prendre le tramway. Il prend donc son bâton de voyage et part plein ouest, remonte vers Anzin, Raismes et le long des cours d’eau. « Il décrit une tempête de 3 jours dans sa lettre à Théo. Nous avons retrouvé trace de celle-ci dans les archives météo début mars 1880 », précise l’auteur.
En effet, ce voyage durant huit jours est relaté dans trois lettres témoignages entre Vincent et son frère Théo. Puis, l’étude approfondit des cartes cadastrales de l’époque aux archives départementales, des rencontres multiples, des lectures à foison, mais également la réalisation du parcours à pied de Vincent Van Gogh sur 190 km à l’aller et 220 km au retour, permet de cibler au plus près le chemin et de transpirer « un livre en marchant ».
« A cette époque, le chemin le plus sûr est celui de halage le long de la Scarpe, puis de la Deûle », explique Christian Habart. Durant le parcours, il a pu échanger avec la population, descendre dans un puits de mine à 700 mètres de profondeur… Pas encore artiste, mais déjà très curieux, cultivé, créatif, polyglotte, avec un grand respect du travail d’autrui, Vincent Van Gogh est déjà dans sa tête ailleurs. Cette route vers son destin n’est pas une partie de plaisir. « On sait qu’il a dormi une nuit dans une meule de foin, une autre dans un fossé, voire dans une carriole. Nous pensons qu’il a troqué des dessins pour manger. Qui sait, des habitants de la région ont peut-être dans le grenier un dessin de V.Van Gogh ! », s’exclame Bruno Vouters, l’oeil pétillant !
« J’ai vu Courrières, j’ai retrouvé mon énergie, tout à changé pour moi », Lettre à son frère Théo
Arrivé sur la commune de Courrières, il découvre de l’extérieur la maison de l’artiste qui n’est pas là, elle ne lui plaît pas du tout,« austère». Il rebrousse chemin. « Dans sa lettre, il écrit cette phrase clé -J’ai vu Courrières, j’ai retrouvé mon énergie, tout à changé pour moi- comme l’origine de sa vocation », ajoute Bruno Vouters.
Sur le chemin, il est passé par Hasnon où il a rencontré une Maison de Tisserands, une rare existante encore, car tout le monde est parti travailler dans les mines. « D’ailleurs, ses premières oeuvres sont relatives aux Tisserands », souligne Bruno Vouters.
« Attention, ce n’est pas un livre d’art ! », déclare Bruno Vouters. En effet, cet ouvrage n’est pas un regard artistique, comme des milliers d’autres, sur l’oeuvre de Vincent Van Gogh, son état d’esprit « cette mélancolie active ». Toutefois, il dévoile au public une tranche de vie où l’artiste revient d’un périple de 8 jours et embrasse définitivement une carrière d’artiste. Il se forme, apprend la perspective, travaille sa technique, son nouveau métier est devant lui, sa vocation dévorante.
Puis, tout le monde connaît cette décade hors norme, vendant une toile de son vivant, puis devenant l’artiste le plus analysé, avec Léonard de Vinci, tant son expression artistique est d’une couleur révolutionnaire à l’époque. Kirk Douglas campera un Vincent Van Gogh, en 1955, assez exceptionnel tant le rôle est difficile, complexe dans la construction d’une folie créative.
Pour en savoir mille fois plus, le livre « je marche sur le chemin de Vincent Van Gogh » est en vente auprès de la maison d’éditions, depuis 40 ans, « Atelier EditionGalerie Editions»https://www.ateliergalerieditions.com/contact.html, mais également dans les librairies sous peu. Les partenaires étaient également indispensables à la réalisation de ce livre comme la Mission Bassin Minier et la Région des Hauts de France sans compter les multiples accès documentaires.
Daniel Carlier
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