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Dons aux associations, épisode 14

Cette dépêche est la quatorzième de sa série, après celles de 2011, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017, 2018, 2019, 2020, 2021, 2022, 2023 et 2024. Elle tient compte des suggestions des années passées.

Montre ton amour au Libre

2025, l’année du desktop GNU/Linux, ou pas, cette année encore, je m’adresse à toi libriste, qui procrastine en se disant qu’il reste quasi tout décembre pour faire des dons en 2025, déductibles des impôts ou non. Toute l’année on escompte soutenir telle ou telle action sur tel ou tel sujet qui nous méritait vraiment, car c’est important. Donnons quelques exemples d’associations de promotion et défense du Libre, des droits dans l’espace numérique ou de la liberté d’expression, dont les dons sont déductibles en France : Acrimed, Amnesty France, Basta!, Debian France, Musique Libre / Dogmazic (via EVL), Disclose, Framasoft, Fédération internationale pour les droits humains (FIDH), Fonds pour une Presse Libre, la Contre-Voie, Libre à Toi / Radio Cause Commune, Ligue des Droits de l’Homme (LDH), Open Food Facts, OpenStreetMap France, Politis, Reporterre, Reporters Sans Frontières (RSF), Wikimédia France, (qui n’est pas la Wikimedia Foundation états-unienne qui collecte aussi des dons), etc.

    Sommaire

    Toi libriste, comme tu fais vivre les principes du Libre, que tu contribues à des projets libres et défends des idées, tu soutiens aussi des associations ne bénéficiant pas de la déductibilité des dons en France (par exemple, des associations jugées trop dérangeantes ou trop critiques par le gouvernement… ou des associations européennes ou non, voire des associations n’ayant jamais fait la démarche, comme LinuxFr). Citons par exemple AFUL, April, Debian CH (déductible en Suisse), European Digital Rights (EDRi), En Vente Libre, Exodus Privacy, FACIL, FFII, FreeBSD Foundation, FSF (avec une longue liste de méthodes pour donner), FSFE (déductibilité dans plusieurs pays), Paheko, GNOME et GIMP, Haiku (déductible aux États‐Unis), IHateMoney, Internet Archive (déductible aux États‐Unis), KDE e.V (déductible en Allemagne), Khaganat (via EVL), La Mouette, Léa-Linux, LILA, LQDN, Ma Dada, Mageia (via EVL), , Nos Oignons, noyb, OKFN, PHP Foundation, le podcast Projets Libres, SlackBuild.org, Tails (déductible en Allemagne), TechInquiry (déductible aux États-Unis), Toile Libre, Tor (déductible aux États-Unis et en Europe), Ubuntu-Fr, XSF, Yunohost, etc. (notez qu’elles peuvent parfois avoir la déductibilité des dons dans d’autres pays, voir la décision C-318/07 mentionnée plus bas).

    Cette dépêche récurrente vit aussi grâce à vos remarques, propositions d’ajouts, de compléments et vos retours sur les systèmes fiscaux et les dons dans vos pays respectifs. N’hésitez pas à la commenter pour l’enrichir. Bien que récurrente, cette dépêche est mise à jour et enrichie chaque année.

    Précision : la dépêche parle bien de « don » (je soutiens sans rien obtenir à titre personnel), pas de « financement participatif avec contrepartie » (je cofinance en échange de goodies ou avantages), les deux étant destinés à des choses différentes. Si vous avez lu jusqu’ici, un dessin xkcd sur le sujet en récompense (et d’autres images plus loin pour récompenser les libristes patients qui liront jusqu’au bout).

    Pourquoi les associations ayant des permanents ont des besoins récurrents d’argent ? (tiré de l’épisode 12 mais mis à jour)

    Quand une association veut passer de zéro à un permanent ou à un permanent de plus, elle n’a généralement pas en réserve de quoi le payer sur une année complète. Elle prend donc un risque avec une visibilité sur x mois (comme n’importe quel chef d’entreprise), en faisant de son mieux pour que l’argent rentre (le nouveau permanent va « produire », une campagne de communication ou d’appel à don ou autres sera lancée, une subvention sera recherchée, une convention sera signée avec tel ou tel, des goodies seront vendus, etc.).

    Soutenez Framasoft, parce que le Libre n’est pas qu’une question de logiciel

    Une association qui ne veut pas s’embêter à rechercher des fonds ou qui ne vise pas à passer le cap du premier permanent n’a pas du tout ce souci et peut être très indolente si elle veut.

    Dès qu’il y a un besoin récurrent de payer des salariés, de payer à date les charges de l’employeur — qu’il faut prévoir à trois mois s’il faut gérer un préavis de licenciement économique ou pas, etc. —, cela devient plus compliqué (comme pour n’importe quel chef d’entreprise). Une association militante qui ne prendrait pas de risque financier du tout, ce n’est pas envisageable à mon avis. Toute la question étant de savoir combien elle réussit à faire rentrer d’argent au moment où c’est nécessaire, si elle peut continuer à embaucher pour grossir, faire plus d’actions ou faire mieux, si elle doit licencier, ou bien si elle doit stagner ou continuer ainsi dans l’immédiat.

    Donc, oui, on a toujours l’impression que les associations ayant des permanents recherchent de l’argent (et décembre est particulier, car c’est la fin de l’exercice fiscal et traditionnellement la période des dons défiscalisés, notamment côté humanitaire associé aux bons sentiments des fêtes de fin d’année). Et oui, en décembre, la Croix Rouge ou le Secours Populaire, April, RSF, LQDN, la FSF, Amnesty, Framasoft et bien d’autres font des appels à don.

    Soutenons La Quadrature du Net !

    En dehors de la simple mais cruciale question de la trésorerie (pérennité / continuité), il y a bien évidemment aussi les projets et actions futures à financer. Citons par exemple la justification de Framasoft (une dizaine de permanents) en six points :

    1. parce que l’enfermement, c’est maintenant ;
    2. pour plus d’alternatives libres ;
    3. parce que les gentils, c’est nous !
    4. pour décider où vont vos impôts (avec défiscalisation) ;
    5. parce que l’économie du don rend indépendant ;
    6. pour changer le monde ensemble.

    Quelques chiffres : « Chacun s’accorde pour estimer que près de 90% des associations fonctionnent exclusivement grâce à leurs bénévoles. Vitale dans ces associations, cette ressource humaine reste essentielle dans les 10 à 12% d’associations employant des salariés »
    « en 2022, l’emploi privé non lucratif au sein des associations et des fondations représente plus de 155 000 employeurs, plus de 2 millions de salariés, soit 9,5% du total des salariés du secteur privé, et une masse salariale de plus de 54,4 milliards d’euros (près de 7% de la masse salariale du secteur privé) » (Recherche et Solidarités)

    Et sur l’évolution des bénévoles et du mécénat de compétences :

    « Les 25-34 ans sont de plus en plus nombreux à s’engager (30% en 2024 pour 22% en 2019), quand les 70 ans et plus perdent 10 points pour n’être que 24% aujourd’hui. »
    « En 2024, 9% des Français sont présents chaque semaine dans leurs associations, ils étaient 10% en 2019 et 12,5% en 2010. »
    « Ces tendances fragilisent la colonne vertébrale des associations, à savoir celles et ceux qui les font vivre au quotidien qui se trouvent privées de l’expérience et de la disponibilité des seniors »
    « Parmi les perspectives positives, le mécénat de compétences poursuit sa percée avec 27% de bénévoles tentés par l’expérience en 2024 ; ils étaient 23% en 2022 et 20% en 2019. » (Recherche et Solidarités et France Générosités)

    Petit rappel sur les impôts en France (tiré de l’épisode 10 mais mis à jour)

    • l’article 200 du Code général des impôts prévoit pour un particulier une déduction fiscale de 66 % (réduction d’impôt sur le revenu dans la limite de 20 % du revenu imposable, reportable sur cinq ans en cas de dépassement de ce plafond) des dons vers les associations d’intérêt général ou reconnues d’utilité publique ; ce pourcentage monte même à 75 % pour les organismes d’aide aux personnes en difficulté (dans la limite de 521 €, au‐delà, on retombe sur les 66 %) ;
    • l’article 238 bis du CGI prévoit une déduction fiscale de 60 % des dons pour une entreprise (réduction d’impôt sur le revenu ou d’impôt sur les sociétés dans la limite de 5 ‰ du chiffre d’affaires hors taxes, reportable sur cinq ans en cas de dépassement de ce plafond) vers les associations d’intérêt général ou reconnues d’utilité publique ;
    • fiche pratique ServicePublic.fr : « À noter : l’organisme peut être en France ou dans un État membre de l’Union européenne : Allemagne, Autriche, Belgique, Bulgarie, Chypre, Croatie, Danemark, Espagne, Estonie, Finlande, France, Grèce, Hongrie, Irlande, Italie, Lituanie, Lettonie, Luxembourg, Malte, Pays-Bas, Pologne, Portugal, République tchèque, Roumanie, Slovaquie, Slovénie, Suède, en Islande, en Norvège ou au Liechtenstein. S’il n’est pas agréé, vous devez justifier qu’il a un objectif et des caractéristiques similaires aux organismes situés en France et pouvant bénéficier du dispositif. »
    • loi n° 2021-1109 du 24 août 2021 : « Art. 222 bis.-A l’exception de ceux mentionnés au 3 de l’article 200, les organismes qui délivrent des reçus, des attestations ou tous autres documents par lesquels ils indiquent à un contribuable qu’il est en droit de bénéficier des réductions d’impôt prévues aux articles 200,238 bis et 978 sont tenus de déclarer chaque année à l’administration fiscale, dans les délais prévus à l’article 223, le montant global des dons et versements mentionnés sur ces documents et perçus au cours de l’année civile précédente ou au cours du dernier exercice clos s’il ne coïncide pas avec l’année civile ainsi que le nombre de documents délivrés au cours de cette période ou de cet exercice. »

    France générosités mentionne des évolutions récentes (juillet 2024), notamment le fait que les dons des particuliers aux organismes d’intérêt général qui concourent à l’égalité entre les femmes et les hommes ouvrent droit à réduction d’impôt et la prorogation jusqu’au 31 décembre 2026 du plafond dérogatoire de 1 000 € applicable aux dons retenus pour la réduction d’impôt de 75 % accordée au titre des dons versés aux organismes qui apportent une aide gratuite aux personnes en difficulté.

    France générosités rappelle aussi les limites légales :

    Exemple pour un particulier : je suis imposable et donne 99 € à l’association XYZ bénéficiant de la déductibilité des dons à hauteur de 66 %. Mon don me coûte en fait (au final) 33 €, j’ai temporairement avancé 66 € qui seront ensuite déduits de mon imposition fiscale (dit autrement, j’ai choisi l’attribution de 66 € du budget de l’État).

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    Autres infos :

    Les dons en France

    « Dans ce climat de défiance, les associations et fondations font figure d’exception. Si leur niveau de confiance baisse légèrement (60 %, soit -4 points par rapport à 2024), elles restent mieux perçues que la plupart des institutions publiques et politiques. »
    « Près de 4 Français sur 5 (77%) déclarent avoir déjà effectué un don. » (contre 80% en 2024)
    « Donateurs réguliers 44% »
    « Les donateurs réguliers se sentent plus chanceux, plus engagés, plus heureux, plus solidaires, plus intégrés »
    (Baromètre de la Confiance dans les Associations et Fondations 2025)

    « Le Baromètre de la générosité 2024 révèle une progression des dons des particuliers de +1,9% en euros courants en 2024 par rapport à 2023 (hors dons d’urgence médiatisée). Cette hausse compense tout juste l’inflation. »
    « progression des dons réguliers (par prélèvement automatique) : +4,4% par rapport à 2023 »
    (Baromètre de la générosité 2024)

    « l’augmentation des investissements est aussi due à des coûts d’acquisition en hausse (+ 28%) en raison d’une concurrence accrue pour atteindre 33 € de coût d’acquisition moyen par donateur sur les campagnes de fin d’année (CFA) 2022 du panel de l’étude mais pour un don moyen de 172 € (+ 10%). »
    (Baromètre Orixa Fundraising 2023)

    Petit rappel sur les impôts d’autres pays (tiré de l’épisode 12 mais mis à jour)

    Forcément, je connais mieux le sujet pour la France, mais voici néanmoins quelques infos glanées pour d’autres pays (et je ne doute pas que les visiteurs compléteront dans les commentaires) :

    Exemple de dons (source)

    Exemple de dons financiers et parfois de temps

    « Sacrifier une partie de son revenu pour faire un don à une association, c’est une affaire sérieuse. » (patrick_g)
    Liste non exhaustive de dons financiers ou de temps à des associations du Libre ou pour libérer quelque chose :

    Pour les exemples plus ou moins exhaustifs sur les 11 premières années de cette série de dépêches, voir la section de l’année 2022

    Exemple de dons de matériel ou ressources

    Pour les exemples plus ou moins exhaustifs sur les 11 premières années de cette série de dépêches, voir la section de l’année 2022.

    Johann « nojhan » — CC-BY-SA-fr, LAL, GFDL

    Diffusion des idées et questionnements autour du don

    Pour les exemples plus ou moins exhaustifs sur les 11 premières années de cette série de dépêches, voir la section de l’année passée.

    Lettre au Père Noël — Clément Clem Quaquin — Licence Art libre

    Don à une entreprise ? (tiré de l’épisode 11 mais mis à jour)

    Une question un peu annexe ici vu le titre « dons aux associations » mais qui a déjà été posée ici ou sur LinuxFr.org : peut‐on faire un don (sans contrepartie) à une entreprise ? Pour prendre quelques sites que j’aime bien : Next.ink anciennement Next INpact (SARL de presse) a opté pour un mélange de comptes premium (avec contrepartie, donc), publicités et dons. Voir les appels à dons 2023 pour le Fonds pour une presse libre ou Next.ink par exemple). Tandis que Reflets.info (SAS) accepte les dons.

    Lors d’une recherche rapide précédente, j’avais vu évoquer l’utilisation du compte 7713 « libéralités perçues » du plan comptable, d’un justificatif clair pour la comptabilité (un expert comptable et/ou un notaire sont évoqués), d’une exonération de TVA si aucune vente de bien ou de service n’est associée. Bref, la question des taxes et impôts à payer pour le donateur (60 % entre non‐parents ?) et l’entreprise n’est pas forcément claire. Cela reste assez flou et hypothétique, et ça mériterait une question aux impôts.

    « Oups, j’ai procrastiné sur mes dons » généré avec https://framalab.org/gknd-creator/.

    Logiciels libres pour gérer les dons (tiré de l’épisode 12 mais mis à jour)

    La question avait été posée lors de l’épisode 3 de cette série de dépêches : quel(s) logiciel(s) libre(s) utiliser pour faire les dons ? Ou pour les gérer ? En général, pour les faire, un navigateur fait l’affaire : paiement en ligne, réception de l’éventuel reçu fiscal, réception d’un éventuel message de remerciement.

    Pour les reçus fiscaux, il convient de les conserver avec les documents des impôts pendant le temps nécessaire (suivant la législation locale).

    Pour les dons via des intermédiaires, par exemple Liberapay ou HelloAsso, il faut conserver soigneusement les identifiants du compte créé pour l’année suivante.

    Si vous avez opté pour l’adhésion à une structure plutôt que le don, vous allez recevoir des identifiants aussi et probablement une lettre interne ou des choses du genre, ainsi que certainement une convocation à une assemblée générale annuelle.

    Et si vous avez opté pour versement régulier (virement ou prélèvement), ça ne change pas fondamentalement les choses ; éventuellement, l’organisme qui prélève vous prévient un peu avant chaque prélèvement par courriel.

    Il existe aussi dans le Libre des logiciels ou des événements spécialement prévus pour les dons :

    À ma connaissance, le site HelloAsso, structure ayant obtenu son agrément « Entreprise solidaire d’utilité sociale », évoqué dans un commentaire de 2015, n’utilise pas une plate‑forme libre, contrairement à Liberapay.

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    AlternC : La 3.5.x continue à être stable

    AlternC est un projet collaboratif dont l’élément de base constitue un logiciel libre de gestion d’hébergements mutualisés pour Debian.

    Ce projet (sous GPLv2+) se veut facile à installer et à utiliser, s’appuyant uniquement sur des logiciels libres.
    Il contient un système d’installation et de configuration automatique, ainsi qu’un panneau de contrôle accessible par le web, pour la gestion des utilisateurs et des services orientés web.
    Le projet s’adresse à un public faisant de l’administration système et souhaitant déléguer les actions de base d’un hébergement web.

    On peut le comparer à des solutions telles que ISPconfig, cPanel, Plesk, Froxlor…

    Après de nombreuses années la version 3.5 est arrivée début 2025 et se prépare à la suite, on se propose de rattraper ce temps perdu.

    Sommaire

    Qui est derrière AlternC ?

    Le projet est porté par différentes structures tant associatives que professionnelles. Nous n’établissons aucune statistique, toutefois, portée à notre connaissance, on peut citer dans un désordre alphabétique :

    • domainpublic avec environ 500 comptes également ;
    • globenet ;
    • infini  ;
    • koumbit qui représente environ 500 comptes pour 2000 domaines et est contributeur historique ;
    • lautre.net compte un peu moins de 1000 adhérents et plus ou moins autant de comptes AlternC ;
    • marsnet avec un peu moins de 200 comptes pour 500 domaines et plus de 200 listes de diffusion ;
    • neuronexion ;
    • octopuce avec environ 80 instances déployées, contributrice historique, héberge une partie de l’infrastructure du projet ;
    • ouvaton avec environ 6000 (sous-)domaines actifs ;
    • webelys contributeur et animateur de la communauté.

    Enfin une version 3.5

    Un peu de contexte historique

    Entre 2018 et fin 2024, la communauté a eu du mal à s’organiser pour fusionner et proposer une cohérence de développement. Durant cette période, il était alors recommandé d’utiliser une version maintenue avec grande détermination par koumbit.

    De nombreux correctifs ont été proposés dans leur bifurcation amicale. C’était de fait la version la plus avancée et active de ces dernières années. On peut noter également que d’autres membres de la communauté disposaient de branches locales. Par exemple, Octopuce maintenait une version 3.3 avec un portage partiel pour fonctionner sur les anciennes versions de Debian.

    Sans être exhaustif dans tous les développements épars, on peut dire qu’on s’était tous un peu dispersé. Il était difficile de répondre à des besoins opérationnels immédiats et de prendre le recul nécessaire pour une intégration communautaire saine.

    On était arrivé à une situation de déperdition de temps, d’énergie, d’envie conséquente.

    L’objectif de cette version

    Au fil des années, l’objectif principal de la 3.5 a fortement évolué. De l’apport initial d’innovations diverses nous nous sommes recentrés sur l’essentiel. C’est-à-dire :

    • fournir une version unifiée et rationnelle de toutes les variantes connues ;
    • gérer les versions stables (du moins plus récentes) de Debian.

    L’histoire récente de la 3.5

    La communauté AlternC, pour diverses raisons, a fortement tardé pour absorber tout ce retard. Au cours de ces douze derniers mois, on notera les évolutions suivantes :

    • Une 3.5~RC2 absorbant le retard avec les apports de koumbit ;
    • Une 3.5~RC3 absorbant le retard avec Debian et fournissant la compatibilité avec Bookworm ;
    • Une 3.5.0 proposant une version stabilisée compatible de buster à bookworm ;
    • Une 3.5.1 proposant un correctif lors de la mise à jour et une compatibilité avec des changements avec roundcube ;
    • Une 3.5.2 proposant d’autres correctifs mineurs, plus une gestion de SFTP, réparation de la compatibilité du module awstats, maintenir les configurations DKIM/SPF ;
    • Une 3.5.3 proposant des correctifs mineurs, une meilleure gestion des bases de données, la réparation des configurations DNS manuelles, une meilleure prise en charge des versions PHP.

    Il est prévu d’autres versions mineures pour prendre en compte les erreurs restantes.

    Toutes ces versions ont été diffusées sur le dépôt officiel AlternC ou bien directement sur le dépôt github

    Les changements depuis la 3.3

    Des nouveautés diverses et variées

    Sans faire une liste à la Prévert, notons les points suivants :

    • La gestion de Debian Buster à Bookworm ;
    • La gestion de PHP de 5.6 à 8.x ;
    • L’amélioration de la gestion des mails avec une meilleure prise en charge de DKIM, SPF et DMARC ;
    • La gestion de l'autodiscover et autoconfig pour les logiciels de messagerie ;
    • La gestion de SFTP en plus de FTP(S) ;
    • La capacité de gérer des domaines DNSSEC ;
    • Un nouveau thème plus moderne et personnalisable ;
    • La définition de politique de validation de mot de passe.

    De nombreux correctifs

    Les nouveautés ne sont pas le cœur de cette version, on a principalement travaillé sur la stabilisation et la mise en place de correctifs divers et variés commme :

    • le report des correctifs pour roundcube pour buster et sa gestion jusqu’à bookworm ;
    • l’intégration de phpmyadmin jusqu’à bookorm ;
    • des protections CSRF dans les nombreux formulaires ;
    • des ajustements dans les scripts de type cron et alternc.install ;
    • la prise en charge des fonctionnalités d’apache 2.4 ;
    • la prise en charge conditionnel du mode SSL pour apache (permettant des frontaux comme nginx, haproxy…) ;
    • des empreintes de mot de passe plus solide — pour entre autres — dovecot ;
    • des correctifs pour s’aligner sur les évolutiosn de mariadb (longueur des tables, nommages…) ;
    • simplification du javascript pour le panel ;
    • support progresif de systemd ;
    • la bascule progressive du système de traduction vers weblate.

    Un écosystème

    AlternC ne se résume pas à un projet avec une structure monolithique. Il s’agit d’un écosystème avec nombre de plugins.

     Des plugins

    La version 3.5 apporte de nouveaux plugins, pour faciliter leur évolution. Certaines fonctionnalités ont été extraites ou adaptées en ce sens :

    • ACME qui extrait la génération des certificats SSL avec Let's encrypt et le protocole ACME
    • nginx-ssl une seconde approche pour gérer les certificats SSL et offrant un frontal nginx pour gérer https
    • mailman un gros travail de fond a été réalisé pour permettre le passage de maiman2 à mailman3 tout en assurant une retro compatibilité correcte.

     Un générateur de paquet Debian

    AlternC est maintenant fourni avec un générateur automatique de paquets Debian.

    Ainsi on facilite l’arrivée de nouvelle proposition sous forme de plugin. Il est n’est pas nécessaire d’intervenir sur l’intégralité du projet AlternC et on peut se concentrer sur une fonctionnalité donnée.

    Dès l’intégration du depot dans l’organisation AlternC, le plugin sera automatiquement pris en compte et ses paquets Debian prêts à l’emploi via :

    • les releases github
    • le dépôt officiel du projet
    • la mise à disposition des paquets expérimentaux ou dits nightly

    Tout un ensemble de plugins

    Au-delà d’AlternC en soi et des plugins listés avant, on peut trouver à différents niveaux de maturité :

    On peut trouver l’ensemble des plugins AlternC depuis son dépôt : https://github.com/AlternC/

    D’autres outils sont mis à disposition également sur la forge communautaire du projet

    Comment installer ou mettre à jour ?

    Si vous avez déjà un AlternC 3.3.x et que vous voulez migrer vers la 3.5.x, faites une sauvegarde complète et suivez la documentation fournie sur notre aide en ligne

    Il est important de prendre en compte les informations suivantes :

    • La version 3.3 n’est plus officiellement supportée et cesse de fonctionner au-delà de Buster ;
    • La version 3.5.x supporte Buster et Bookworm ;
    • Le support de Bullseye (Debian 11) n’est pas fourni, cela peut fonctionner uniquement le temps de la mise à jour système.

    Participer

    Ensuite ?

    Le cycle de la 3.6 n’est pas encore planifié. Parmi les idées en reflexion nous avons :

    • réduire le support à deux versions stables de Debian (bookworm/trixie)
    • l’amélioration de la qualité du code de base (bash et php) à l’aide de diverses CI/CD
    • la finalisation du système de traduction pour le core et les plugins via weblate

    Le code

    L’ensemble du code du projet est actuellement hébergé chez github.
    Toute personne est la bienvenue. Vous pouvez proposer un nouveau projet de code, remonter des bogues, suggérer des améliorations, traduire, communiquer…

    Nous profitons également de cette nouvelle version pour utiliser le nommage “main” pour la branche principale. C’est plus en adéquation avec notre code de conduite informel et donne également une cohérence sur l’ensemble des projets.

    Les traductions

    Toutes personne souhaitant traduire dans sa langue est la bienvenue. Vous pouvez participer via le service weblate. Nous gérons actuellement principalement trois langues : le français, l’anglais et l’allemand. Nous avons d’autres langues disponibles pour lesquelles un peu d’amour est nécessaire.

    Des services à disposition de la communauté

    En complément, le projet AlternC met à disposition divers services à la communauté. Le principal est le service de DNS secondaires disponible sur le site dédié https://www.alternc.net/
    Ce service permet de synchroniser ses zones sur deux DNS secondaires depuis ses instances AlternC.

    Un autre service est disponible en mettant à disposition des serveurs virtuels jetables pour tester des développements sur différentes distributions Debian (de Jessie à Trixie).

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    Debian supprime les blagues qui discriminent et la communauté s'enflamme

    Après vérification, les paquets liés à fortune sont accessibles sous debian via apt.

    Mais alors, ça veut dire que ... Non ?! Si !

    S'ils sont installés, on peut les désinstaller ! Incroyable non ?

    Quelle idée géniale : je peux désinstaller quelque-chose qui ne me plait pas sous debian ! Une commande dans un shell et hop, c'est magique, ça disparaît ! Fini, la panique de tomber sur une blaque qui pourrait heurter ma sensibilité. Fini, les cauchemars et les nuits blanches à me demander si ces paquets maudits ont contaminé mon système, ou même mon esprit.

    Vous aussi, découvrez debian, ce tout nouvel OS fraîchement débarqué, où vous pouvez enlever ce qui vous gène et le remplacer par ce qui vous plait. Elle est pas belle la vie ?

    Pour info, je n'ai jamais installé fortune, et je ne compte pas le faire, tout simplement parce-que ça ne m'intéresse pas. Je ne vends pas le produit, je fais simplement remarquer que si ça dérange quelqu'un, il a la possibilité de ne pas l'installer (c'est ce que j'ai fait). Ou alors il peut venir emmerder le monde pour que la communauté entière se plie à sa vision de ce qui est acceptable.

    Permalink

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    Installation simplifiée de Vaultwarden sur Debian avec APT

    Un petit mémo sur l’installation de Vaultwarden sous Debian en utilisant le gestionnaire de paquet Apt. L’utilisation du paquet Vaultwarden proposé via le dépôt communautaire vaultwarden-deb présente de nombreux avantages pour une installation sur Debian 12. Cette méthode permet une mise en place rapide et propre grâce à l’intégration native dans le système APT : […]
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    Comment installer Forgejo (Gitea fork) sur Debian 12

    Un petit mémo sur comment installer Forgejo sur Debian 12 en utilisant les paquets officiels. La procédure repose sur le système de paquets APT pour simplifier l’installation, la mise à jour et l’intégration avec systemd. Elle permet ainsi de déployer rapidement une forge Git auto-hébergée. Forgejo Forgejo est un logiciel libre sous licence MIT, léger, […]
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