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How Oliver Beer turned a Paleolithic cave into a musical instrument | Art Basel

Vous pensiez que les hommes et les femmes préhistoriques peignaient sur les parois des grottes à des endroits spécifiques en raison de leurs propriétés acoustiques ?

Tout à fait. Je soupçonnais l’existence d’un lien, mais je n’avais pas réalisé à quel point il était lié à la résonance. Lors de ma première visite dans la grotte, j’ai chanté et tendu l’oreille pour trouver le point de résonance, en murmurant des notes jusqu’à ce qu’elles se transforment en une puissante onde stationnaire. L’archéologue qui m’accompagnait avait du mal à croire ce que nous entendions. Il est difficile de décrire la sensation que provoque ce son immense, qui semble issu des murs eux-mêmes. Ils se produisent à des endroits précis, qui rassemble aussi une formidable concentration de peintures rupestres.

J’ai minutieusement cartographié les différentes fréquences de la grotte, et j’ai découvert une corrélation entre les principales notes musicales résonnantes et la présence de nombreuses peintures. Cette découverte a amené les archéologues avec lesquel·le·s je travaille à se demander si des humains n’avaient pas chanté ces mêmes notes de musique il y a 19 000 ans, ce qui en ferait l’harmonie la plus ancienne que nous connaissions.

Comme il est impossible de faire entrer le public dans la grotte, j’ai créé une installation pour amener la grotte aux spectateur·rice·s. The Cave sera présentée pour la première fois à la Biennale de Lyon dans un vaste espace industriel, avec huit écrans de cinéma synchronisés et 16 haut-parleurs, recréant l’expérience comme si nous étions aux côtés des chanteur·euse·s à Font-de-Gaume.
Dessin cyanotype pour le projet Resonance: The Cave (détail), 2024.


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