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Plongée dans l'apnée : objectif 30 mètres

T'es pas un peu vieux pour ces conneries ?

Tombé dans la marmite de la plongée en apnée quand j'étais petit, je me lance un défi : atteindre les 30 mètres en mer en poids constant, en juin prochain. Soit 10 mètres de plus que ce que je peux faire aujourd'hui. Pour un touriste de cette pratique, c'est un gros challenge. Dix mètres, c'est l'équivalent de 3 étages.

En route pour les 30 mètres - Photo xphere - CC

Je sors du cours préparatoire. Ma vie va changer. Je quitte la région parisienne pour vivre sur une petite île de la Méditerranée. D'un seul coup, il fait beau à peu près tout le temps et la mer est turquoise, cristalline. J'ai vite fait de recevoir un masque. Un de ces vieux machins fabriqués dans un plastique qui vieillit vite, avec deux trous sous le nez, pour le pincer quand on descend sous l'eau et éviter la pression sur les tympans, qui fait très mal. On m'a même offert un tuba surmonté d'un mécanisme avec une balle de ping-pong blanche comme la neige. En descendant, la balle est censée bloquer l'entrée de l'eau dans le tube. C'est rudimentaire, mais suffisant pour découvrir un autre monde. Près de 71% de la planète est recouverte d'eau. Et sous l'eau, tout un univers évolue. Il y a deux manières de le découvrir. Avec des bouteilles ou avec l'air que l'on peut contenir dans ses poumons et en retenant sa respiration. J'ai choisi la deuxième.

Aujourd'hui, désormais bien plus près de la retraite que du CP, je me fixe l'objectif de descendre à 30 mètres, soit à peu près l'équivalent d'un immeuble de 10 étages.

Que l'on se comprenne bien, je suis un touriste de l'apnée. Plongé par hasard dans cette pratique depuis tout petit, je ne m'entraine pas, je n'ai jamais fait partie d'un quelconque club et j'ai tout appris seul en pratiquant avec des amis. D'abord pour regarder les...

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Doctolib : des données de santé insuffisamment protégées

Les États-Unis de Donald Trump pourraient se servir allègrement

C’est une discussion sans fin mais qu’il convient d’avoir à nouveau au moment où Doctolib propose d’héberger nos ordonnances et autres résultats médicaux : nos données de santé sont-elles protégées correctement ? Ces données sensibles pourraient être accaparées par les États-Unis. Alors que 60 millions de Français utilisent Doctolib, que se passerait-il si la société était vendue à un groupe étranger ? L'élection de Trump modifie-t-elle la donne ?

Doctolib respecte la vie privée des utilisateurs

Il fut un temps, lointain, où les données de santé et plus généralement les données personnelles étaient un sujet de premier plan en France. En 1974, un article du Monde titré « SAFARI ou la chasse aux Français » met le feu aux poudres. Le Système automatisé pour les fichiers administratifs et répertoires des individus (SAFARI) inquiète. Ce projet visait, selon Le Monde, à relier par le numéro de sécurité sociale toutes les informations détenues dans « les 400 fichiers que possèdent les services de police […] le cadastre, le fichier... des impôts et, plus grave peut-être, celui du ministère du Travail ». La généralisation de cette identification dans toute l'administration avait pour but de faciliter l'interconnexion des fichiers. Déjà…

Le tollé provoqué par cet article déclenche la création de la CNIL. Le temps s’est écoulé, Internet est arrivé, les États comme les entreprises privées se sont littéralement gavés de nos données personnelles sans véritable contrôle. Le poids croissant de la société Doctolib dans la gestion des données de santé des Français devrait générer un débat bien plus soutenu et l’on peut s’étonner du silence des gouvernements successifs et des députés et sénateurs. Car, à bien y regarder, les garde-fous ne semblent pas suffisants.

Depuis des années, le collectif InterHop, ainsi que plusieurs associations et syndicats médicaux tentent de faire valoir que les prises de rendez-vous dans les hôpitaux, avec des médecins dans le privé, ou pour la...

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Anonymat sur Internet : Darmanin... porte quoi !

Le ministre met ses pas dans ceux des plus gros incultes numériques et il y a des raisons à cela.

Ils sont tellement nombreux, depuis l'arrivée d'Internet à pester contre un supposé « anonymat », contre une « zone de non droit » supposée. Rien de tous cela n'existe et cela a été démontré mille fois. Mais on ne renonce pas à le faire à nouveau, histoire de tourner en ridicule le nouveau ministre de la justice.

Gérald Darmanin - Jacques Paquier - Wikipedia - CC BY 2.0

Ça manquait à son palmarès. Gérald Darmanin, qui s'était déjà illustré avec « les messageries cryptées comme Wazzaaaap » va s'attaquer avec ses gros muscles à l'affreux anonymat qui prévaut sur Internet et au fait que bien sûr, il s'agit d'une zone de non droit. Et pour cela, il a une solution : imposer à chaque Français une « identité numérique propre ».

Il s'en explique dans Le Parisien :

« Dans les semaines qui viennent, nous nous intéresserons à l’anonymat sur les réseaux sociaux. Au ministère de la Justice, nous considérons que la fin de l’anonymat sur les réseaux sociaux est d’une importance capitale dans la lutte contre la pédocriminalité, le trafic de drogue, le cyberharcèlement… Reprenons la proposition du député Paul Midy déposée il y a quelques mois, pour que chaque citoyen français ait une identité numérique propre, qui permette aux enquêteurs de remonter à l’auteur de l’infraction. Pourquoi les réseaux sociaux seraient le seul endroit où l’expression ne serait pas conforme aux règles de la République ? On sait qu’une grande partie de la délinquance et de la criminalité est aujourd’hui numérisée. Internet doit cesser d’être une zone de non droit. »

Bon... Commençons par démonter les arguments du ministre avant de s'intéresser à son propre anonymat et pseudonymat sur les Internet. Paul Midy, sors de ce corps !

On va faire court parce que les redites, ça consomme de l'octet et c'est mauvais...

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Procès du financement libyen : le moment Amesys

Nicolas Sarkozy et Claude Guéant livrent une histoire abracadabrantesque

La troisième semaine du procès dit du financement libyen a permis d'explorer le contrat Amesys ayant permis l'interception du trafic Internet de tous les libyens. Cette vente a amené par ailleurs à une mise en examen des dirigeants et de l'entreprise pour complicité de torture. L'ancien président et son secrétaire général ont raconté n'avoir jamais rencontré Amesys et ne pas connaître cette entreprise. Une belle histoire. Mais fausse.

Amesys, une histoire des interceptions massives en France et dans le monde - © Reflets

La troisième semaine du procès dit du financement libyen de la campagne électorale de Nicolas Sarkozy en 2007 (du 27 au 31 janvier) a commencé par l'examen des conditions de la libération des infirmières bulgares. La présidente se demande quand Nicolas Sarkozy a commencé à s'intéresser à leur sort. « Je m'y suis intéressé parce que entre les deux tours, leurs familles avaient demandé à nous rencontrer, moi et Madame Royal. J'avais reçu les familles qui m'avaient raconté leur calvaire et notamment les tortures dont elles étaient victimes », indique l'ancien président de la république. Il savait donc que Mouammar Kadhafi pratiquait allègrement la torture. Il traite régulièrement à la barre l'ancien dictateur de fou mais trouve toujours normal lorsqu'on l'interroge sur ce sujet, de faire du commerce avec lui. Il n'est pas à un paradoxe près.

Un peu plus tard, lorsqu'un avocat des parties civiles interroge Nicolas Sarkozy, précisément cette fois, sur sa connaissance à l'époque des problèmes démocratiques dans ce pays - notamment la torture et les incarcérations- tout en signant des contrats pour du matériel militaire, celui-ci biaise. Il s'engage sur le terrain des ventes d'armes par les Espagnols et s'énerve : « nous n'avons pas signé de contrat de vente d'armes à une dictature ». Plus précisément, « les 10 milliards, on en a jamais vu le début d'un commencement, notamment les...

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Ce que dit l’alliance entre les géants de la tech et Trump

Un point positif dans un océan de n’importe quoi

Tous sont venu faire un exercice de génuflexion devant le nouveau conducator. Elon Musk le premier, Jeff Bezos, Mark Zuckerberg, tous ont rallié Donald Trump. Bien entendu, l’alliance des géants de la tech qui règnent sur le monde numérique, et le fou de la Maison-Blanche, inquiète. Mais il y a une lueur d’espoir.

Donald Trump vu par l'IA Grok d'Elon Musk

Elon Musk a apporté 270 millions de dollars à Donald Trump pour financer sa campagne. Mais il a surtout mis Twitter (devenu X) au service de l’ambition politique du nouveau président américain. Il y a bien sûr une concordance des idées entre les deux hommes. Mais ce n’est certainement pas pour un poste qu’Elon Musk a mouillé le maillot à ce point. De quoi rêve l’homme le plus riche du monde ? Pas de devenir ministre du Department of Government Efficiency (DOGE). Le nom de ce ministère choisi par lui est d’ailleurs une blague de geek. L’acronyme du ministère est le nom d’une cryptomonnaie, elle-même une blague que le patron de Tesla a souvent poussée, lui permettant de s’envoler.

Elon Musk a besoin des commandes publiques et des aides gouvernementales pour ses entreprises comme Space X ou Tesla. Il sait que Donald Trump est totalement imprévisible. Si les idées d’extrême-droite des deux hommes s’alignent, tout comme leurs délires complotistes et leur goût des fake news, Elon Musk a surtout assuré l’avenir de ses entreprises. S’il a lu le livre de Bob Woodward Peur, Trump à la Maison-Blanche, il sait que le dernier ayant parlé à l’oreille de l’homme orange gagne son appui. Il sait aussi qu’il a une mémoire de poisson-rouge et qu’il faut sans cesse le travailler pour garder ses faveurs. Et avoir les faveurs du boss de la première puissance mondiale peut avoir son intérêt. Même pour l’homme le plus riche du monde. Tout est désormais possible : baisse des impôts, législation...

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« Mais qu’allait-il faire dans cette galère ? »

Guéant et Hortefeux : les improbables piégés

La troisième semaine du procès Sarkozy dit du financement libyen a été marqué par les déclarations de deux grands naïfs, Claude Guéant et Brice Hortefeux, piégés par le machiavélique Ziad Takieddine. Leur histoire à peu convaincu. Les proches des morts dans l'attentat du DC10 ont témoigné de l'horreur.

Abdallah al-Senoussi

Alors chef de cabinet du ministre de l'intérieur Nicolas Sarkoy, Claude Guéant se rend à Tripoli les 30 septembre et 1er octobre 2005 pour « préparer » la visite de son ministre dans les jours qui suivent. Ce grand naïf, qui semble n'avoir aucune expérience politique (il a fait toute sa carrière au service de l'exécutif) reçoit un coup de téléphone de Ziad Takieddine lui proposant de rencontrer une « personnalité » libyenne. Aussi incroyable que cela puisse paraître - Claude Guéant et Nicolas Sarkozy affirment depuis le début du procès que l'intermédiaire n'avait jamais eu le moindre rôle dans la préparation des voyages officiels en Libye- il accepte. Le voilà donc montant dans une voiture avec Ziad Takieddine, le soir du 30 septembre 2005. Il ne prévient personne, ni l'ambassadeur, ni un officier de sécurité, ni un interprète, lui qui ne parle pas un mot d'arabe.

Et voilà le numéro deux du ministère de l'intérieur qui disparait dans la nuit noire de Tripoli pour rencontrer dieu sait-qui. Et là, paf, la tuile ! La mystérieuse « personnalité » n'est autre que le beau-frère de Kadhafi, Abdallah Senoussi. Cet homme a été condamné à la perpétuité pour terrorisme par une cour d'assises en France et fait l'objet d'un mandat international. Selon Claude Guéant, qui n'a pas demandé qui il allait rencontrer pendant le trajet en voiture, il se retrouve « piégé » par l'intermédiaire. Il en est tellement...

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Parfum d’OSS 117 au procès Sarkozy-Kadhafi

Une équipe de supposés bras cassés à la barre

« Je ne savais pas », « je n’avais pas été prévenu », « il faudrait demander à untel »… Les prévenus ou les témoins qui ont défilé à la barre cette semaine dans le procès du financement libyen supposé de la campagne de Nicolas Sarkozy ont rivalisé d’inventivité pour se faire passer pour les plus grands incompétents.

Affiche du film OSS 117 - D.R.

« Que dire ? », la phrase de Claude Guéant résume à elle seule le sentiment général à la fin de la deuxième semaine de procès dans l’affaire dite du financement libyen de la campagne électorale de 2007 du candidat Sarkozy. L’accusation estime que plusieurs millions d’euros en provenance de Tripoli auraient pu irriguer la course à la présidentielle de l’ancien patron de la droite. Poussé dans ses retranchements par la présidente Nathalie Gavarino, l’ancien secrétaire général de la présidence et ancien directeur de cabinet de Nicolas Sarkozy lorsqu’il était ministre de l’intérieur a bien dû convenir que son témoignage était à tout le moins incohérent. « Que dire ? » lâche-t-il avant de s’éclipser, prétextant une très grande fatigue. Il reviendra à la barre lundi, jure son avocat. Mais que dire en effet de Nicolas Sarkozy, de Brice Hortefeux, de Claude Guéant, tous trois ayant exercé des fonctions aux plus hauts niveaux de l’État ? Que dire des témoins, deux anciens ambassadeurs, un responsable de la sécurité de l’ambassade à Tripoli ? Que dire de ces hommes qui les uns après les autres expliquent qu’ils n'étaient au courant de rien ? Que dire d’eux qui systématiquement renvoient sur les autres les responsabilités alors qu’ils étaient aux commandes ? Sont-ils des incapables, doublés d’un statut de bras cassés de première catégorie, comme ils semblent vouloir le faire croire ? Étaient-ils touchés par un syndrome OSS 117 ?

Ancien commissaire de police, responsable de la...

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Sarkozy : un prévenu comme les autres, ou presque

Selon que vous serez puissant ou misérable…

La première semaine du procès dit du financement libyen de la campagne de 2007 s’est achevée. Que retenir des premiers instants d’un procès, hors norme, contre un ancien président et ses ministres, pour détournement de fonds publics libyens et association de malfaiteurs ?

Palais de Justice de Paris - © Reflets

Nicolas Sarkozy a fait du Nicolas Sarkozy. Dès le premier jour de son procès pour un pacte de corruption, qualifié précisément de « détournement de fonds publics, corruption passive, financement illégal de campagne électorale et association de malfaiteurs en vue de commettre une infraction punie de 10 ans d’emprisonnement », il apparait avec un grand sourire forcé et figé. Ses tics nerveux trahissent pourtant une inquiétude sans doute réelle. L’ancien président de la république joue son avenir dans cette salle, la plus grande du palais de justice de Paris. La presse est là, en masse, pour scruter l’ancien homme providentiel.

Mais si les journalistes ont bien relevé la première escarmouche verbale entre le parquet et Nicolas Sarkozy, ils n’ont pas rendu compte d’un détail qui remet au gout du jour les mots de La Fontaine : « selon que vous serez puissant ou misérable, les jugements de cour vous rendront blanc ou noir ». Lors d’une suspension, Nicolas Sarkozy s’approche, toujours souriant, des trois représentants du parquet et entame une petite discussion.

Imaginons un instant un prévenu pour vol de voiture qui viendrait tailler une bavette avec le procureur lors de son procès… Il serait immédiatement renvoyé sur le banc des prévenus et le procureur afficherait une mine affligée.

De même, en entrant dans le tribunal le premier jour, Nicolas Sarkozy serre ostensiblement la main des policiers en faction qui lui ont renvoyé des sourires.

Il y a bien deux types de prévenus...

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Nicolas Sarkozy : le procès libyen

L’ancien président face aux juges : quelle indignité !

La justice reproche à celui qui voulait « nettoyer la racaille au Kârcher » d'avoir noué un « pacte de corruption »avec l'ex-dictateur libyen Kadhafi pour financer sa campagne de 2007. Avec le détournement de fonds publics libyens et l'association de malfaiteurs qui y sont associés, la peine encourue est de 10 ans d’emprisonnement. Du jamais vu pour un ancien président français. Le procès s’ouvre aujourd’hui et durera jusqu’en avril.

Nicolas Sarkozy et Mouammar Kadhafi

Ils sont treize. Non pas à table, mais renvoyés devant les juges dans le cadre de l’affaire libyenne. Après dix années d’enquête, la justice va se pencher sur un soupçon de financement illégal de la campagne présidentielle de 2007 de Nicolas Sarkozy. Plusieurs responsables actifs durant la campagne présidentielle, trois sont d’anciens ministres, auraient participé à un « pacte corruptif » ayant abouti à des versements de plusieurs millions d’euros pour financer l’élection du candidat Sarkozy.

À ses côtés, comparaissent les anciens ministres Claude Guéant, Éric Woerth, Brice Hortefeux ainsi que son ancien conseiller Thierry Gaubert. Les « intermédiaires » Alexandre Djouhri et Ziad Takieddine sont également poursuivis. Côté libyen, sont appelés devant le tribunal l’ancien chef des services secrets, beau-frère de Kadhafi, Béchir Saleh, ancien patron du « Libyan African Investment Portfolio », le fonds souverain libyen. Sont également poursuivis Khaled Bughsan, Ahmed Bughsan, Wahib Nacer, Sivajothi Muthia Rajendram et Édouard Ullmo. Tous sous présumés innocents à ce stade.

Claude Guéant est poursuivi pour des chefs d’usage de faux, blanchiment de fraude fiscale en bande organisée, trafic d’influence passif, corruption passive, blanchiment de corruption passive et de trafic d’influence passif en bande organisée, complicité de corruption passive, complicité de financement illégal de campagne électorale, recel de corruption passive et association de malfaiteurs en vue de...

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