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Un pont entre les langages au service de la justice

(Hervé Delplanque, avocat au barreau de Valenciennes et Stephanie Schwerter, allemande, autrice en français et en allemand, professeure sur Paris, mais surtout à l’Université Polytechnique Hauts de France en licence de Littérature anglophone et en Master de Traductologie) 

Depuis un colloque, sur 3 jours, réussi sur cette thématique au sein de l’UPHF en mars 2024, 90 intervenants, 27 nationalités venus à la demande de Stephanie Schwerter et Hervé Delplanque, l’idée a germé entre les deux protagonistes de transformer l’essai à travers un livre témoignage sur ce moment particulier.

Bien sûr, cette réflexion linguistique et juridique repose sur un paramètre intangible dans notre Etat de Droit. « On ne peut pas remplacer la dimension humaine des décisions de justice. Comme la démocratie, c’est le moins mauvais des systèmes », entame Hervé Delplanque.

La traduction linguistique au plus près du Droit

Depuis le mythe biblique de la « Tour de Babel », les femmes et les hommes traversent les langages et les différences culturelles associées. Ce choc frontal se traduit dans les lieux de justice où la traduction fine d’une langue par un interprète est très complexe. De plus, le premier devoir dans la discipline de l’interprétariat est « de respecter l’éthique dans sa traduction, car il ne doit pas interpréter où donner un sens que lui perçoit. La traduction doit être très fidèle au propos (du justiciable dans un tribunal) sans opinion personnelle. Bien sûr, parfois, vous avez des dialectes plus difficiles à traduire aux magistrats », explique Stephanie Schwerter. 

Mais la problématique ne s’arrête pas seulement à la traduction, car si vous pensez que la règle de Droit est unique, l’histoire serait trop simple ! « Un délit pénal chez nous peut ne pas l’être chez un ressortissant d’un autre pays résident en France. Là, vous avez un fossé culturel et un comportement différent face à un fait  ! », commente Hervé Delplanque. 

Cette publication décrit cette ambivalence linguistique et culturelle face à la règle de Droit, sans oublier des « témoignages concrets, des applications réelles dans notre quotidien avec des vrais gens. Ce livre est une photographie contemporaine, un état des lieux, car la loi est la même pour tous », poursuit l’avocat.

Publication pour toutes et tous

Compte tenu de la spécificité de la publication, il était plus percutant de trouver un éditeur rompu en la matière. «  C’est une maison d’édition située à Berlin. Cette dernière est spécialisée dans les publications thématiques universitaires avec des couleurs spécifiques. Les lecteurs savent immédiatement que le livre à un contenu ciblé. Néanmoins (avec Hervé Delplanque), nous avons rédigé un livre accessible pour toutes les lectrices et tous les lecteurs. Ce livre n’est pas trop élitiste, il est équilibré entre les participants à cette publication », conclut la linguiste. 

Vous pouvez retrouver cette publication, outre les librairies physiques, sur https://www.amazon.com.be/Lincompr%C3%A9hension-culturelle-%C3%A0-l%C3%A9preuve-droit/dp/3732910717?language=fr_BE

Daniel Carlier

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Le LAMIH fête ses 30 ans de recherche fondamentale sur la mobilité & le handicap

Antoine Petit : « Notre seule question au CNRS est que le LAMIH soit au meilleur niveau international »

Cette cérémonie d’anniversaire s’est déroulée au sein de la Cité des Congrès, sur Anzin, où les enseignants-chercheurs, les anciens Doctorants, les élus et les officiels ont marqué ce moment avec une exposition et des discours.

3 anciens Directeurs et l’actuel du LAMIH

Logiquement, il faut rembobiner le film, car cette tranche de vie 1994-2024 a débuté sous la Direction de J.C Angué pendant deux ans, puis J.Oudin jusqu’en 2000, 2005-2010 avec E.Markiewicz, toujours vice-président à la recherche, où le LAMIH est associé à I-Trans avec l’inauguration d’un 1er bâtiment dédié (Jonas), puis l’intégration en 2013 du CISIT (2010-2020), et depuis 2020 par Laurent Dubar avec l’arrivée de l’INSA Hauts de France. C’est une étape décisive pour l’UPHF, car « l’INSA sur le site de l’UPHF permet un meilleur recrutement des futurs Doctorants », précise le Directeur.

Evidemment, Abdelhakim Artiba résume une vie agitée, créative et résiliente, d’un laboratoire dédié à la recherche. Bien sûr, les anecdotes ne manquent pas et le Président de l’UPHF résume avec finesse cette vie bouillonnante.

Le Président de l’UPHF et le PDG du CNRS inaugure l’exposition du LAMIH

Ensuite, il faut mettre en exergue la ligne de recherche du LAMIH depuis 30 ans, sa spécialité transverse sur la mobilité et le handicap est reconnue en France et au delà. La Conseillère régionale E.Gondy a rappelé le soutien indéfectible de la Région à la recherche fondamentale : « Le LAMIH joue un rôle clé et d’excellence dans le développement scientifique et défend les valeurs des Hauts de France. » 

Derrière ce discours, le PDG du CNRS prend la parole et tient à cranter le rôle du LAMIH. En conclusion, il rappelle le destin scientifique d’un laboratoire… : « La recherche fondamentale est au service de la société. » Ensuite, le rôle de ce laboratoire sur le site du Mont Houy est parfaitement identifié. Antoine Petit le connaît bien : « Peu importe que le LAMIH soit dans l’excellence régionale, notre seule question au CNRS est que le LAMIH soit au meilleur niveau international. Certes, je ne connais pas les 860 laboratoires, mais le LAMIH n’est pas inconnu, loin de là. Certes, nous ne proposons que 3% des permanents, mais il y a de la concurrence, mais le CNRS fait partie de la vie du LAMIH. Son sujet est la mobilité du quotidien, il travaille beaucoup sur l’assistance à la conduite plutôt que l’illusoire véhicule complètement automatique. »

Des témoignages motivants

Exposition des axes de recherche du LAMIH

Enfin, il n’est pas possible de parler du LAMIH sans évoquer sa notoriété internationale, en Europe, et notamment en ce moment un partage appuyé avec l’Université de Poznan en Pologne au sein du Groupe Eunice (10 universités européenne), au Canada, au Maroc à travers l’université Mohamed VI, et sans oublier la coopération transfrontalière avec l’Université de Mons en Belgique.

Suite à cette cérémonie protocolaire, des anciens Doctorants ont témoigné de leurs parcours de haute volée comme Abdallah Asse, aujourd’hui PDG de l’entreprise Prosyst. « A l’époque, la relation travail et recherche n’existait pas. J’ai créé mon entreprise sur la thématique de l’automaticité. Nos clients sont Renault, Stellantis, Naval Group, la SNCF, Schneider, Siemens et des travaux très divers  comme sur le porte-avions Charles de Gaulle et la Tour Eiffel », commente le chef d’entreprise. 

Pour sa part, Julien Richert travaille depuis son doctorat au LAMIH au sein de l’entreprise Mercedes-Benz. « Notre objectif est d’améliorer la sécurité des passagers et du conducteur. Dans le monde, il y a encore 1,2 millions de morts chaque année. » Ces explications sur les nouveautés technologiques montrent des avancées très innovantes « où nous travaillons sur des dispositifs dans l’habitacle déclenchés avant même l’impact d’un autre véhicule. »

Ensuite, Colombe Hérault sur les tendances numériques 2025… ébouriffantes devant nous et enfin Stéphane Armand sur l’axe santé.

Daniel Carlier

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(Rediff/rétro)Jean-Louis Debré : « La politique est devenue un métier de spectacle »

Jean-Louis Debré : « Je me méfie des professionnels de la politique »

Pour le lancement du cycle de conférences « Université des savoirs partagés », l’UPHF avait invité un témoin de choix sur la vie des institutions politiques françaises. En effet, Jean-Louise Debré nous a livré les tenants et les aboutissants sur la constitution de la Vème république, sa force, son fondement, et ses dérives actuelles, voire les modifications souhaitées

Cette conférence inaugurale était lancée par Arnaud Huftiez, vice-président en charge de la culture est de la citoyenneté : « Ce 1er cycle des conférences des savoirs partagés est une volonté du président Artiba afin de croiser les regards, les publics, sur des sujets de réflexion. Notre premier sujet est « La Vème République, des institutions à l’épreuve du temps » pour lequel nous avons sollicité Jean-Louis Debré ».

Difficile de faire mieux comme CV, ancien magistrat spécialisé dans la lutte contre le grand banditisme et le terrorisme, ancien ministre de l’intérieur, ex Président de l’Assemblée nationale, et ancien Président du Conseil constitutionnel, Jean-Louis Debré devant un amphithéâtre copieusement garni par des étudiants et de nombreuses personnalités du Grand Hainaut, fils du rédacteur de la constitution de la Vème république, Michel Debré,  plante le décor d’entrée : « Je suis là pour vous dire Ma vérité et ce n’est pas La vérité ; comme disait Anatole France – enrichissez-vous de la vérité des autres ».

La Vème République instrument de stabilité ?

Jean-Louis Debré entame par la genèse de ce document socle de notre République. Il réfute en bloc « tout texte écrit pour De Gaulle, mais pour la France ». Ensuite, il pointe du doigt l’instabilité chronique de la IVème république avec en moyenne 6 mois d’existence pour un gouvernement. « C’était la crise permanente. Pour voter le budget, on devait parfois arrêter le temps le 31 décembre à minuit durant 3 à 4 jours afin de trouver un compromis », ajoute-t-il. 

Clairement, cette constitution de la Vème République a été taillée « pour éviter les crises institutionnelles à travers son article 19. Le Président a le droit de dissolution de l’assemblée nationale, il nomme le 1er ministre, et il peut saisir le Conseil constitutionnel sur une loi. Enfin, il était élu pour 7 ans, gage de continuité de l’Etat ». Bien sûr, la création du Conseil constitutionnel, autorité suprême garantissant le respect de la Constitution et notamment des droits et des libertés, était également une innovation au sein de cette constitution dont nous venons de fêter le 65ème anniversaire le 04 octobre dernier. La preuve par l’exemple, durant les cohabitations « ça a fonctionné ! ».

Le parallèle avec la situation que nous vivons avec une majorité relative est évident. En effet, la majorité relative du parti présidentiel ne serait-il pas un symptôme d’une crise institutionnelle permanente à ce stade où personne ne fait de compromis sur les grands textes de lois ? 

Enfin, les hommes de lois le savent, le père de la QPC (Question Prioritaire de Constitutionnalité) est Jean-Louis Debré. Cette possibilité pour un justiciable, depuis le 01 mars 2010, de poser une QPC afin de savoir si la loi applicable à son endroit est conforme, ou pas, à la constitution. « C’était une révolution à l’époque ! », explique-t-il. 

Autre temps, autre comportement…

L’ancien Président de l’Assemblée nationale est consterné par la pratique parlementaire actuelle. « Même avec des membres de l’opposition comme, sur ce territoire, Alain Bocquet et feu Patrick. Roy, nous avions des échanges et du respect. Nous pouvions trouver des accords politiques. Aujourd’hui, la politique est devenue un métier de spectacle. C’est de la com, on cherche la bonne formule uniquement et plus un débat sur le fond  ». 

Le pendant est également l’inflation des textes de lois et des décrets d’applications, etc. En 2002, plus de 52 000 lois, en 2021, plus 86 000 lois et dans la même tonalité pour les décrets. Il rappelle en même temps l’utilité d’un décret, car « sous la IVème république, les députés votaient pour tout, la composition d’un saucisson, l’autorisation d’achat de soutien-gorge pour les femmes militaires. Non, l’Assemblée nationale doit voter des lois importantes, essentielles ; trop de lois, trop de textes », ajoute-t-il.

Jamais avare de quelques saillies dont il a le secret, il révèle certains travers politiques en lien avec l’actualité. En effet, la prochaine « Loi immigration » sera incessamment sous peu étudiée par le Parlement, et ce sera « le 29ème texte, elle a été modifiée 18 fois entre 1996 et 2021. Lorsque j’étais président du Conseil constitutionnel, on m’amène un nouveau texte avec l’argument que la loi n’a pas donné les effets escomptés…  sur l’immigration illégale ! Les sages travaillent et constatent que les décrets de la dernière loi n’ont pas été passés », tance Jean-Louis Debré.

Ses convictions d’Homme d’Etat

D’abord, il tacle sans concessions l’utilisé du CESE, car ses membres « n’ont pas la légitimité du suffrage universel. A quoi sert-il ? ». Il est contre le « vote obligatoire, c’est dangereux dans une démocratie ». Il rappelle sa position constante sur le quinquennat : « C’est une erreur politique, mais ce choix était considéré comme moderne, Pompidou le voulait, comme Giscard, Mitterrand, Jospin, et Chirac l’a réalisé ! ». Et sur le même registre « pourquoi limiter le nombre de mandats pour un Président de la République. Vous réduisez son action à travers cette incapacité. D’ailleurs, vous voyez que les futurs candidats (de la majorité) se déchirent déjà ». 

A une question pertinente sur la prise en compte du vote blanc, il met en exergue le danger absolu de cette hypothèse. « Elle mettait l’élu.e en difficulté. L’opposition pourrait lui indiquer à chaque fois que la somme des voix de l’opposition, plus les votes blancs, font de lui un élu ou une élue minoritaire. Il ou elle perdrait de la légitimité ! ». 

Enfin, il fustige le non cumul des mandats. « Certes, il est possible de le limiter. Mais, vous avez certains parlementaires complètement déconnectés de la réalité du terrain. Ensuite, je me méfie des professionnels de la politique. Il me paraît essentiel qu’un parlementaire est exercé un métier avant son mandat ».

La prochaine conférence de « l’Université des savoirs partagés » est consacrée à « l’univers carcéral, au delà des fantasmes », par Plana Radenovic, écrivaine et journaliste, le jeudi 16 novembre 18H, Bâtiment Matisse, amphi 500…, une annonce que le locuteur de la soirée a repris : « Lorsque j’étais Président du Conseil constitutionnel, j’ai emmené tous ses membres dans un centre de détention, car ils ne savaient visiblement pas de quoi ils parlaient ! ».

Daniel Carlier

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Eric Bricout, nouveau DGS de l’UPHF

Pour autant, l’histoire est moins évidente qu’il n’y paraît puisque le nouveau DGS arrive un peu à l’insu de son plein gré. En effet, Philippe Dulion avait postulé pour deux de plus, car un DGS a un contrat de 4 ans, renouvelable une fois, mais il peut obtenir une dérogation pour deux ans de plus en cas de départ à la retraite à l’issue de cette période plus courte sauf que… l’administration centrale a refusé cette  prolongation jusque fin 2026. « DGA depuis 2024, je ne m’attendais pas à prendre les fonctions de DGS cette année », précise Eric Bricout de plus durant une année charnière à plus d’un titre, nous y reviendrons !

Néanmoins, la maison UPHF, il connaît. En effet, Eric Bricout, 45 ans, a fait carrière au sein de cette institution du Valenciennois. Arrivé en 2001 comme responsable financier à l’IUT, il a été 20 ans vacataire sur la même thématique. Puis, en 2006, la loi de Valérie Pécresse sur l’autonomie des universités a impliqué la création d’un poste de contrôleur de gestion. « J’ai passé le concours et obtenu ce poste au sein de l’UVHC à l’époque », poursuit-il. Chemin faisant, il franchit les échelons en 2016 avec une fonction d’aide au pilotage où un pôle dédié est mis en place regroupant tous les postes déjà existants sur cet item. La fonction réside dans l’alimentation des décideurs en données afin qu’ils puissent prendre les décisions dans les meilleures conditions. Enfin, il devient au 01 janvier 2024 DGA, puis DGS au 01 janvier 2025.

Une période complexe

Chaque année, le budget de l’UPHF est voté au mois de décembre, mais les relations avec le Ministère de l’Enseignement supérieur demeurent fondamentales même si au niveau budgétaire, les universités françaises bénéficient d’une enveloppe globale. D’ailleurs, on peut noter qu’aucun mouvement politique, toute obédience confondue, n’a suggéré dans une campagne électorale la remise en cause de cette loi sauf sur certaines libertés !

C’est pourquoi, la déflagration de la dissolution en juin 2024 a été un temps complexe à gérer dans l’attente d’un nouveau Ministre et plus encore un budget 2025 voté en février 2025… Toutefois, sachant que le DGS fait partie intégrante de cette cellule décisionnelle, le Conseil d’administration « avait anticipé les difficultés du dialogue de gestion avec une baisse actée de 10% du budget 2025 de l’UPHF en décembre 2024 », souligne le DGS. Force est de constater que ce choix prudentiel a été de bon aloi, car malgré le vote du budget 2025 au parlement, le retour descendant n’est pas encore sur la table. « Nous n’avons pas les données budgétaires définitives du Ministère pour l’UPHF. On attend les arbitrages de l’Etat, voire même de nos autres partenaires comme la région Hauts de France dont le budget sera voté prochainement », ajoute Eric Bricout. Le corollaire évident avec ce retard est le gel de tous les projets, des promotions et des embauches, bref une vie au ralenti pour les 1 200 salariés, tous secteurs confondus, sans oublier les 3 000 vacataires. Le discours naïf où la continuité de l’Etat nous permettrait de tout poursuivre comme si ne rien n’était, sans budget, a fait preuve d’une méconnaissance abyssale de la réalité du terrain.

L’UPHF, futur « Grand Etablissement »

Evoqué en début d’article, cette année 2025 est particulière avec un renouvellement complet de l’offre de formation. « Nous devons faire nos propositions d’ici le printemps 2025 pour une mise en oeuvre en septembre 2026 », explique Eric Bricout. Là, nous touchons du doigt le temps de réalisation et sa traduction opérationnelle sur le terrain, quel que soit le niveau pédagogique. 

Autre sujet de taille, l’UPHF est depuis 2019 un établissement expérimental conformément à l’ordonnance du 12 décembre 2018 relative à l’expérimentation de nouvelles formes de regroupement d’établissements d’enseignement supérieur et de recherche. « Cela permet des initiatives comme l’intégration d’une école d’ingénieur, d’une école d’Art, et concrètement l’arrivée de l’INSA Hauts de France, depuis 2020, sur le site de l’UPHF au Mont Houy », explique le DGS. Après la phase expérimentale, l’intérêt est de franchir une étape supplémentaire et passer sous l’appellation « Grand établissement » avec mécaniquement plus de souplesse dans les choix structurels, les rapprochements, les intégrations comme la méga fusion des 3 universités du Lillois, plus des écoles d’ingénieurs, propulsant l’Université de Lille comme la plus importante de France. Derrière les deux universités de Lille et Amiens, avec l’axe santé, l’UPHF se positionne comme une université moyenne très puissante dans le panorama régional.

Dans ce cadre, l’arrivée de l’INSA a un impact réel sur le quotidien de l’université. « C’est une marque. Précédemment, les étudiants provenaient du territoire, voire de la région. Avec l’INSA, la renommée est nationale et internationale. Cela représente environ 3 500 étudiants et par suite plus de vie estudiantine dans le Valenciennois. » En ligne de mire, ce passage au statut de « Grand Etablissement » sera une nouvelle étape de la montée en puissance de l’UPHF.

« Remplir notre mission de service public », Eric Bricout

Sur l’université du sud du département du Nord, l’UPHF accueille 12 00 étudiants permanents, mais également des apprenants particuliers (environ 2000) comme ceux des écoles d’infirmières. En effet, les étudiants des écoles d’infirmières ont obtenu le grade de licence. Ils sont de fait inscrits à l’UPHF même si les apprenants continuent leur cursus au sein de leurs établissements.

L’UPHF est étendu sur 5 sites, l’historique Mont Houy avec un programme de rénovation majuscule https://www.va-infos.fr/2024/01/31/luphf-en-pleine-revolution-structurelle-et-systemique, mais surtout un lien très fort avec le Technopole et les laboratoires (CISIT…), Wallers Arenberg où les étudiants en Master effectuent certains modules, les Tertiales sur Valenciennes sans oublier la rénovation récente de l’établissement Ronzier. Enfin, les sites universitaires de Cambrai et de Maubeuge sont également indispensables à la bonne conduite de l’enseignement supérieur dans le sud du département. 

Le discours très sonore sur la dette publique, et les économies budgétaires associées, pourrait faire croire que la concentration des sites serait une probabilité. Le DGS balaye immédiatement toute velléité en la matière. « Nous devons remplir notre mission de service public. Nous sommes une université des territoires. Ces sites ont leurs propres spécialités comme le BUT informatique à Maubeuge où la filière logistique sur Cambrai. Concrètement, nous avons très peu de doublons sur l’UPHF », déclare le DGS de l’UPHF.  D’ailleurs, ce dernier rappelle la volonté de création d’une restauration scolaire sur le site de Maubeuge afin de créer, comme sur les autres sites, les meilleures conditions pour les apprenants.

Enfin et ce n’est pas le plus petit dénominateur, Eric Bricout arrive à cette fonction centrale après la phase Covid, mais aussi une étape complexe d’établissement expérimental, avec in fine une « perte de liant entre les sites, les filières, et les collaborateurs de l’UPHF. Je souhaite moins de travail en mode tubulaire et plus de partage entre les services. »

Daniel Carlier

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Célébrer le corps, une exposition d’Elodie Derache au Centre d’Art Ronzier

Élodie Derache crée des sculptures et installations qu’elle modèle comme des corps ou des entités vivantes dont elle prend soin, relie et protège. Elle travaille avec des matériaux filaires et céramiques principalement. D’ailleurs, elle a commencé sa carrière artistique par des petites pièces mêlant céramique et crochet ou tricot.

L’anatomie et l’univers médical sont aujourd’hui ses sources d’inspiration, de réflexion et de questionnements. Le fonctionnement de nos corps et ce qui se trame en nous habitent pleinement sa pratique. Elle est attirée par ce que la société juge et rejette : le monstrueux, dégoûtant, difforme, … ce qui fait peur.

Ses processus de construction, de transformation et de modifications sont plus importants que le résultat final. Relier ce qui est disjoint constitue la trame de ses explorations. Pour se relier à soi, et aux autres.

Ce titre énigmatique, « En premier, ne pas nuire » est le premier principe de prudence appris aux étudiants en médecine. Pourtant l’origine de cette locution est incertaine. Elle ne se trouve pas dans le serment d’Hippocrate de façon explicite mais le passage qui pourrait s’en rapprocher est: « Je dirigerai le régime des malades à leur avantage, suivant mes forces et mon jugement, et je m’abstiendrais de tout mal et de toute injustice. »

Il est question dans cette exposition, de corps, de fragments de corps… en tout cas, de formes qui font appel à la chair. Le vernissage a été l’occasion pour Elodie de nous présenter une rencontre, un trait d’union entre son travail d’avant et celui qu’elle élabore aujourd’hui.

Une performance de Cheese.nan.Goldwyn a en effet ponctuée la soirée. C’est le fruit d’une rencontre entre deux êtres sensibles. Quand Elodie l’a rencontré, elle lui a confié son rêve d’habiller une drag-queen. Mais plus qu’une parure, c’est la création d’un être, la métaphore du travail d’Elodie. De l’intérieur du corps, à l’extérieur. Le projet était lancé. C’est donc là qu’à commencé l’élaboration d’une scénographie. 

Cette performance était un écho à la re-naissance d’Elodie qui a opéré un virage dans sa pratique. Un être étrange qui sort d’un cocon, un aspect effrayant mais une attitude douce à l’encontre des spectateurs, ébahis par cet être de chair, à la fois attirant et repoussant. Une robe d’entrailles textile, une parure qui ne peut que nous rappeler La robe de Chair de Janna Sterbak. Un appel à célébrer le vivant, tout le vivant, à regarder au delà des normes. A voir la beauté ailleurs que dans ce qu’on nous dis l’être.

Elodie veut révéler l’intérieur du corps et le magnifier. Son travail a énormément évolué en quelques années. Si elle s’intéresse toujours au corps, c’est moins dans une dimension ornementale et décorative. Son vocabulaire de formes est organique et si il y a quelques années, elle s’attachait à des gestes autour du fil, aujourd’hui elle est plus dans l’expérimentation, elle sort du cadre. Béton, laine de mouton brute, latex, sang, toile de jute… des matériaux plus impurs, des finitions moins ouvragées.

Mais pourquoi célébrer l’intérieur du corps ?

Son point de départ est le constat général d’une société et de la perception du corps morcelé que se soit du point de vue social, médical ou politique. Elle rejoue sans cesse avec les idées de fractures et séparation. Comment refait-on du lien entre ses éléments ?Comment soigne-t-on ces éléments morcelés ? Comment soigne-t-on tout court aujourd’hui ? Le fil, élément originel constitue la matrice de ses créations organiques aux allures viscérales, il représente les réseaux et les connexions qui peuplent notre corps.

Ce corps éventré est avant tout chez Elodie une volonté de rapprocher le corps et l’esprit, de ne plus avoir peur de la perception corporelle. Un exposition venant des entrailles pour une ode à la vie ?

L’exposition est visible au centre d’Art de l’UPHF, Boulevard Henri Harpignies à Valenciennes, du mercredi au samedi de 11h à 17h-entrée gratuite jusqu’au 15 février 2025. Contact: service.culturel@uphf.fr

Jane Huvelle

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