Stimulation Clicker commence par un bouton sur lequel on peut lire la simple mention « cliquez-moi ». Depuis que la multiplication des écrans et des vidéos aux formats courts ont réduit notre capacité d’attention à celle d’une drosophile en overdose de vinaigre, vous savez exactement quoi faire dans ce cas de figure : vous cliquez, dans l’espoir de voir surgir un élément à l’écran, une petite récompense, une giclée de dopamine à moindres frais.

Si vous lisez cet article quelques heures avant le déjeuner, ou si vous n’avez presque rien avalé de la journée, il peut être préférable de le mettre de côté. Ou alors tournez la page, il y aura bien un papier d’ackboo qui parle d’un jeu de construction soviétique et vous permettra de tenir encore quelques heures sans avoir faim. Mais si vous décidez de lire cet article, autant être honnête : vous risquez d’avoir un peu le ventre qui gargouille.

Pourquoi je me fais toujours avoir ? Il suffit qu’un studio ne fasse pas trop n’importe quoi une fois pour que j’aie un bon a priori sur la suite. Comme de bien entendu, ça finit toujours avec l’impression de me noyer dans un lac de merde.

« Il n’y a pas de dégâts de chute dans Elden Ring : Nightreign. » Cette phrase d’Ellen Replay m’a glacé le sang, plus que ne l’aurait fait un face-à-face avec le vertige, car elle entraîne dans son sillage la fin d’une exigence : celle du temps. De l’apprentissage permanent à la passionnante aventure, les productions FromSoftware s’articulent généralement autour de l’attente et de l’impulsion, deux temporalités contradictoires qui ne vont pourtant l’une sans l’autre.

Ce que j’ai particulièrement aimé dans Elden Ring et Shadow of the Erdtree, c’est leur capacité à me faire sentir si seule, terrassée par la beauté d’un monde aussi hostile que sublime, convaincue qu’une mort terrible m’attendait au détour de chaque couloir. Du coup, FromSoftware a décidé de faire un stand-alone coopératif à trois joueurs où il faut tracer à toute blinde comme dans n’importe quel vulgaire battle royale.

Le motion gaming de salon n’a pas attendu les prouesses de mémé sur Wii Sports (2006), et encore moins vos meilleurs perfect sur fond de Kylie Minogue dans Just Dance (2009). En 2003, déjà, des corps bougeaient devant la webcam de la PlayStation 2, l'EyeToy.

Tous les mois, la rédaction vous fait profiter de sa culture éclectique et douteuse. Cette fois, on vous propose un documentaire sur l'affaire Sarkozy-Kadhafi, un roman d'anticipation qui se déroule au beau milieu de la forêt et un film à petit budget truffé de castors.

Pourquoi tirer quand on peut parer ? Pourquoi gâcher ses munitions quand on peut renvoyer celles de ses adversaires ? Avec The Dark Ages, et sa philosophie consistant à gérer les menaces plutôt que de les éviter, la licence la plus vénérable du FPS semble se mettre à l’aïki-Doom.

Azami Fukurai, une jeune étudiante japonaise, est en proie à des visions étranges, et discerne des silhouettes rouges qui se dissimulent un peu partout dans son environnement. « Des problèmes d’anomalie ? Contactez notre centre ! », lit-elle sur une affiche qui promeut les services du Centre de dissolution des légendes urbaines, avant de les contacter par téléphone, sans trop y croire (comme toute personne ayant un jour tenté d'obtenir un rendez-vous chez l'ophtalmo sous 24 heures).

Le monde d’aujourd’hui va à 100 km/h. Le temps que vous lisiez ce chapo, les États-Unis ont déménagé sur Mars, Jul a sorti quatorze doubles albums, et le CAC40 est en forte hausse suite à l'entrée en bourse tonitruante des Restos du Cœur. Alors qui a encore le temps de passer 200 heures sur Civilization VII ?

Je suis content, vraiment content. Museum sera peut-être la fin de la série des Two Point. Plus besoin, il a raffiné la formule et trouvé une feinte pour devenir « Two Point Tout » (il faudra trouver un meilleur nom).

Dix-sept ans après la sortie du jeu (octobre 2007), Valve a rendu open source le code de Team Fortress 2. Une démarche étonnamment peu fréquente dans l’industrie du jeu vidéo.

Vingt-six ans sans Fatal Fury, rien depuis son ultime et légendaire dernier épisode Garou : Mark of the Wolves. Pour 99,9 % des gens, c’est une information équivalente à « On n’a plus eu de Ushuaïa depuis 1996 ». Ils ont vécu sans, et tout s'est bien passé.

Dans la jungle des lanceurs d'applications Windows, vous avez de tout : des usines à gaz qui vous remplacent toute la barre des tâches comme Object Desktop, des tonnes d'utilitaires optimisés pour les keyboard warriors, des copies du Dock de MacOS et j'en passe.

En 1999, lors d'un salon professionnel, un développeur de Maxis m'attrapa par la manche pour me présenter une version de The Sims. Trente minutes plus tard, lorsque nous sommes ressortis du stand avec feu Lord Casque Noir, nous avons explosé de rire. Je me souviens des mots qu'il prononça, hilare : « Mais qu'est-ce que c'était que cette merde !? »

En 2016, Canard PC eut la disruptive idée de faire brasser « pour le fun » une bière, La Tête dans le Fût, pour la vendre à ses lecteurs alcooliques épicuriens. Si vous trouvez déjà ça pas banal, attendez de voir le volume touillé : 1 000 litres (UNE TONNE de binouze). Aujourd’hui, lors des réunions « Développement & Perspectives » hebdomadaires, l’anecdote revient souvent. Ivan ne manque jamais de relever, ému, la marge commerciale nette d'environ 17 € dégagée par cette opération d’envergure inédite.

Avez-vous déjà ouvert un colis, déballé et ausculté l'article, puis compris que votre vie était désormais « complète » ? que vous étiez enfin arrivé au bout d'une quête ultime, et que dorénavant, votre existence ne serait que calme et volupté ? Cela vient de m'arriver. Alors prenez ma main, je vous emmène dans le monde merveilleux du périphérique pour taré.

Tout comme Bloom and Rage ne sauvera pas Don't Nod, Assassin’s Creed Shadows ne sauvera pas Ubisoft. Même si ce titre obtenait une moyenne de 100 sur Metacritic et était porté aux nues par un public exalté, cela ne changerait strictement rien aux problèmes systémiques d’une société malade de ses crises de management, de culture toxique d’entreprise, mais surtout de gouvernance et de vision.

À l'image du panda, le jeu est superbe. J'espère juste qu'il n'est pas, comme son animal totem, un gros truc inutile et plein de gras.

Oui, je sais, vous êtes bloqué sur Foundation depuis sa sortie. Moi aussi. Je viens de dépasser les 500 habitants et les 250 heures dessus, je suis complétement obsédé par mon village. Mais un jour, je le sais, cet immense jeu finira par me lasser. Alors, pour reprendre les mots du poète Cali : pensons à l'avenir, bébé.