Dans les années 2000, l’architecte Eric Clough s’est vu confier une mission étrange : un couple de riches new-yorkais lui a demandé de rénover leur gigantesque appartement et d’y organiser une chasse au trésor pour leurs enfants, impliquant une vingtaine d’indices cachés, de codes à décrypter et de pièces secrètes à découvrir, laquelle a nécessité plusieurs semaines pour être résolue. Écoutez, on s’amuse comme on peut quand on est millionnaire.

Au cours de ma vie de joueuse, je me suis trouvée suffisamment de fois bloquée par un boss en cinq phases ou une énigme sibylline pour tenir en haute estime les journalistes qui se sont consacrés à la conception de solutions de jeux. Longtemps, ils ont été mes héros, mes sauveurs, mes phares dans la nuit, avant de se faire voler la vedette par des vidéos sobrement intitulées « Full Walkthrough (NO COMMENTARY) ». Pour retracer l’évolution de l’art désormais trop rare de la soluce, je me suis entretenue avec des « soluceurs », qui ont aussi bien répondu à des enfants surexcités au téléphone que rédigé de longs guides écrits à destination de lecteurs égarés.

Salut les petits potes, aujourd'hui on se retrouve pour discuter de GTA VI, assurément le jeu LE PLUS ATTENDU DE TOUS LES TEMPS, dont un simple trailer d'1 minute 31 a suffi à alimenter tous les fils d'actualité des sites spécialisés pendant des semaines entières, et donné l'impression que tous les journalistes faisaient un AVC à force de mettre des points d'exclamation partout ! Nous venons enfin d'avoir des nouvelles de Rockstar, l'éditeur qui fait trembler tous ceux qui préparent fébrilement une sortie pour 2025 ! Rockstar nous délivre des informations EXCLUSIVES sur le jeu dans un communiqué de presse : GTA VI sera donc... repoussé au 26 mai 2026. Voilà, c'est tout, c'est l'info du jour, et vous ne l'aurez sans doute pas lue ici en premier. Il y a aussi un nouveau trailer, qui devrait faire l'objet de 460 000 analyses d'ici l'année prochaine. ER.

J’étais sortie très enthousiasmée du premier épisode de Lost Records : Bloom & Rage, en février dernier, qui s’avérait être un bon candidat pour devenir le digne héritier du premier Life is Strange – celui dont je rêvais depuis près de dix ans. Autant vous dire que j'ai attendu ce deuxième épisode en trépignant avec mon tisonnier, prête à faire sortir de la fumée blanche de ma cheminée s’il s’avérait à la hauteur de mes attentes.

Vous avez été choisi parmi un parterre d’adolescents pour accomplir un rituel de la plus haute importance. Votre mission est d’allumer un calice sacré en y projetant une boule de feu à l’aide d’une fronde, mais vous n’avez le droit qu’à une seule tentative. Si vous réussissez, les vœux des habitants de votre village deviendront réalité, vous assurant joie et prospérité. Si vous échouez, une décennie de souffrance s’ensuivra et tout le monde vous considèrera comme l’artisan de leur malheur – mais à part ça, tout roule, zéro pression.

Stimulation Clicker commence par un bouton sur lequel on peut lire la simple mention « cliquez-moi ». Depuis que la multiplication des écrans et des vidéos aux formats courts ont réduit notre capacité d’attention à celle d’une drosophile en overdose de vinaigre, vous savez exactement quoi faire dans ce cas de figure : vous cliquez, dans l’espoir de voir surgir un élément à l’écran, une petite récompense, une giclée de dopamine à moindres frais.

Il y a une manière très simple de déterminer si un puzzle game est réussi : est-ce qu’il vous obsède depuis des jours entiers, au point de vous faire sursauter la nuit en maugréant « Mais bien sûr, c’est comme ça qu’on ouvre le coffre de l’abri antiatomique ! » ? Est-ce qu’il nécessite de prendre des notes dans un carnet ? Est-ce que si vous perdiez ce carnet dans la rue, qu’un inconnu le trouvait par terre et cherchait à le décrypter, il se dirait que son propriétaire est devenu complètement fou à lier dans sa quête de connaissance ? Si on part de ce postulat, Blue Prince n’est pas qu’une réussite : c’est un triomphe.

Ce que j’ai particulièrement aimé dans Elden Ring et Shadow of the Erdtree, c’est leur capacité à me faire sentir si seule, terrassée par la beauté d’un monde aussi hostile que sublime, convaincue qu’une mort terrible m’attendait au détour de chaque couloir. Du coup, FromSoftware a décidé de faire un stand-alone coopératif à trois joueurs où il faut tracer à toute blinde comme dans n’importe quel vulgaire battle royale.

Verity Amersham est une adolescente anglaise qui vient tout juste de se faire renvoyer de son pensionnat catholique, au simple motif qu’elle aurait poussé la préfète de l’école par la fenêtre de la bibliothèque. Il y a cependant un petit souci, une blatte dans le porridge, un grumeau dans le cornish pasty : Verity est parfaitement innocente, même si le fait qu’elle soit une élève boursière perdue dans une cohorte d’élèves de bonne famille la transforme automatiquement en coupable idéale.

Azami Fukurai, une jeune étudiante japonaise, est en proie à des visions étranges, et discerne des silhouettes rouges qui se dissimulent un peu partout dans son environnement. « Des problèmes d’anomalie ? Contactez notre centre ! », lit-elle sur une affiche qui promeut les services du Centre de dissolution des légendes urbaines, avant de les contacter par téléphone, sans trop y croire (comme toute personne ayant un jour tenté d'obtenir un rendez-vous chez l'ophtalmo sous 24 heures).

Il y a quelques années, une amie m’a conseillé d’écouter le podcast « Ou peut-être une nuit » de Louie Media, une enquête en plusieurs parties qui porte sur l’inceste, le silence assourdissant qui entoure le sujet et la difficulté des victimes à être entendues. Mon premier réflexe a été de lui répondre « Merci, j’écouterai ça un jour », simplement parce que je n’avais pas la tête à ça et que je préférais occuper ma soirée à me refaire l’intégralité des sketchs de Key & Peele. Ce que j’ai compris plus tard, après avoir écouté le podcast, c’est qu’il n’existe jamais vraiment de moment où on a « la tête à ça », et c’est bien là une partie du problème.

Le jeudi 20 mars à 19h se tiendra au Forum des Images, à Paris, une masterclass d'Édouard Caplain dans le cadre des Video Game Masters dont Canard PC est partenaire (je sais, ça fait énormément d'informations en une phrase, vous pouvez reprendre une respiration normale). Si jamais vous ne connaissez pas ce monsieur, sachez que c'est le directeur artistique de Jusant, qu'il a notamment travaillé sur Life is Strange et œuvré au développement visuel d'Alien : Isolation, ce qui en fait assurément une personne avec plein de choses passionnantes à raconter. ER.

Le problème, quand on a un passé de développeur comme celui de Davey Wreden (The Stanley Parable, The Beginner’s Guide) et Karla Zimonja (Gone Home, Tacoma), c’est que les joueurs nourrissent des attentes très particulières à votre égard. Quand Wanderstop a été annoncé, mon premier réflexe a été de me dire : « Non mais ça ne peut pas être qu’un jeu de gestion où l'on sert des clients capricieux dans un salon de thé, si ? » Et pourtant.

Après la réception critique plutôt mitigée de Starfield (sauf pour ackboo, qui est régulièrement vanné sur le sujet au même titre que sur son test d'Hitman : Absolution), Bethesda a annoncé dans un tweet officiel qu'ils étaient loin de lâcher l'affaire et prévoyaient même des « choses excitantes » pour cette année, sans plus de détails pour l'heure. ER.

The Sinking City 2, le jeu d'enquête lovecraftien développé par Frogwares, vient de faire l'objet d'une campagne Kickstarter : l'objectif de 100 000 euros a été explosé en l'espace d'une journée – ce qui est une excellente nouvelle pour le studio ukrainien mais aussi les fans de tentacules, qu'on sait nombreux ici. ER.

LocalThunk vient de publier un journal de bord sur le développement de Balatro (présenté comme un jeu de rogue-deckbuilding, même s'il s'agit en réalité d'une montagne de crack). Sur une frise chronologique de trois ans, il revient sur tous les événements qu'il a traversés avec une multitude de détails – il y décrit notamment le moment où il a commencé à devenir complètement obsédé par son projet, sur ses problèmes de santé mentale et physique (« J'adore travailler sur ce jeu, écrit-il, mais le faire publiquement et de manière aussi intense depuis si longtemps commence à me rattraper »), ou encore sur le jour où il a fêté la sortie du jeu à grand renfort de burgers et de champagne avec sa compagne. C'est une lecture édifiante, qui évoque sans détour le revers parfois glaçant des grosses success stories. ER.

De tous les jeux que j'ai eu l'occasion de tester à Canard PC, Returnal est sans doute l'un de ceux qui m'ont donné le plus de fil à retordre (avant que je ne prenne mon mal en patience et finisse par décréter que ça valait complètement le coup de mourir en boucle plusieurs heures d'affilée et d'y laisser deux ans d'espérance de vie). Il me fallait tout de même un peu de répit avant de pouvoir m'enthousiasmer de la sortie de Saros, le prochain jeu du studio Housemarque, qui me semble être fait exactement du même bois.

Il y a de ces nouvelles qui ont le potentiel d'enjoliver les journées les plus grisâtres : pour moi, ce fut l'annonce d'un nouvel épisode de Duck Detective, un jeu d'enquête qui met en scène un canard détective fraîchement divorcé et en plein sevrage de mie de pain, même pas un an après la sortie du premier.

Après le splendide jeu coopératif It Takes Two, durant lequel j’avais passé environ douze heures à entendre le doux rire de Noël Malware résonner dans toute la rédaction à chaque fois que mon personnage tombait dans le vide (c’est-à-dire souvent), j’attendais énormément de Split Fiction, toujours développé par Hazelight Studios.

Des employés de l'éditeur français Microids (qui s'est spécialisé dans les adaptations vidéoludiques de licences connues, comme Les Fourmis, Tintin ou encore XIII) ont récemment fait état de la dégradation de leurs conditions de travail dans le cadre d'une enquête de Tech & Co – ce n'est, hélas, pas la première fois – déplorant, entre autres, des symptômes d'épuisement professionnel, des sorties de jeux bâclées et un manque de soutien de la part de leur direction. L'enquête explique aussi qu'un nouveau directeur général devrait être nommé dans les prochains jours, en espérant que celui-ci sera plus à l'écoute de ses salariés – lesquels travaillent notamment sur le cinquième épisode de Syberia et un remake de L'Amerzone. ER.