Phasmophobia, Lethal Company, Content Warning… La vague des jeux de coopération qui prétextent l’horreur, mais qui sont en réalité surtout là pour nous faire rire aux éclats, continue de s’abattre sur nous, ce qui n’est absolument pas pour nous déranger. R.E.P.O. persévère dans cette voie en ajoutant un chariot et une bonne dose de physique à une recette désormais bien identifiée.

« J’aimerais qu’Apple arrête de me prendre pour un jambon. » Voilà en substance ce que la juge a exprimé dans sa décision du 30 avril sur l’éternel affrontement opposant Epic Games à Apple. Le premier reproche au second sa commission (généralement de 30 %) sur les transactions dans les applications de l’App Store. En 2021, un premier jugement ordonne à Apple de ne pas empêcher les développeurs d’indiquer des moyens extérieurs de paiement. Apple s’exécute de la manière la plus insolente possible : en taxant les développeurs à hauteur de 27 % de ces transactions. Ce nouveau jugement siffle sèchement la fin de la récré, interdit toute commission sur les transactions extérieures et interdit toute entrave à leur promotion au sein des apps. Satisfait, Epic annonce le retour de Fortnite sur l’App Store. Quant à la firme à la pomme, elle fait savoir qu’elle compte faire Apple. K.

Contrairement à d’autres titres, Canard PC ne dépend pas des trucs et astuces pour vivre (on vous parle allégrement de ceux dont c’était le cœur de métier, dans le numéro 466, par contre !). Ce n’est cependant pas le cas du groupe Ziff Davis (qui détient nombre de références comme IGN ou Eurogamer) et qui en a assez que son contenu, en particulier sur ce segment, se fasse « pomper » dans le cadre d’entraînement de modèles d’IA. Le New York Times raconte ainsi que, plutôt que la voie de l’accord, c’est celle du tribunal, pour violation de copyright et pour plusieurs centaines de millions de dollars, qu’a choisie la société pour attaquer OpenAI. Dans sa newsletter, le journaliste Stephen Totilo est d’ailleurs parvenu à faire dire à Chat GPT des informations inexactes, tout en lui faisant citer des sources réelles, comme Eurogamer. « Chat GPT ? Donne-moi le nom d’un bon avocat. » K.

Ça doit être pesant d’être Jason Schreier. À force d’être l’un des meilleurs journalistes jeu vidéo, à dégainer le premier sur des scoops quant aux plans de licenciement dans l’industrie, il est en quelque sorte devenu un oiseau de mauvais augure. Ainsi, quand on le voit poster sur BlueSky « BREAKING », on sait qu’il y a de très grandes chances qu’il y ait eu un carnage. Et ça n’a pas manqué : dans son article pour Bloomberg, on apprend qu’Electronic Arts licencie entre 300 et 400 personnes. Parmi elles, une centaine de développeurs de Respawn Entertainment qui bossaient sur un projet désormais annulé d’extraction shooter dans l’univers de Titanfall. Pour remuer le couteau dans la plaie, Oscar Lemaire rappelle de son côté la santé financière insolente d’une entreprise qui l’est manifestement tout autant. K.

Vous savez qui je n’inviterai jamais à ma boum d’anniversaire ? Yoko Taro. Parce que c’est vraiment l’empereur incontesté des rabat-joies. Il faut déjà jouer à ses jeux, comme les Drakengard ou les NieR, qui ne parlent que des travers de l’humanité qui finiront inexorablement par nous bouffer de l’intérieur et nous détruire, sans la moindre chance de rédemption. Mais en plus, quand il l’ouvre, c’est toujours pour dire des dingz. Comme en 2017, où il expliquait à Rolling Stone qu’il « n’entrevoyait pas de bonne fin pour l’humanité ». Invité par le magazine Famitsu pour parler d’intelligence artificielle, Droopy explique qu’il estime que « l’IA va mettre au chômage tous les créateurs de jeux vidéo » et que « dans 50 ans, on percevra ce métier comme celui de barde aujourd’hui ». Très… Très bien, Yoko Taro. Tu… Tu veux un peu de gâteau, quand même ? K.

Terrible nouvelle pour le dictionnaire Hachette-Oxford (ou bien fait, après tout, Hachette appartient à Bolloré), mais excellente nouvelle pour vous : Citizen Sleeper 2 (certifié banger par Kabouka) obtiendra sa localisation en français cette année, d'après l'éditeur. K.

Je dois souvent expliquer que parler de jeu vidéo revient à parler de tout. Une sorte de régime informationnel omnivore, en somme. Mais ce qui ne rentre pas dans un régime omnivore recommandé par les nutritionnistes, c’est bien le lait de creeper goût vanille Minecraft officiel, présent dans les rayons américains à l’occasion de la sortie du film. La couleur émeraude de ce breuvage devrait normalement être un indicateur sur le bien-fondé de le verser sur ses céréales… Sauf que, si, bien sûr que c’est une mauvaise idée. Même Robert Francis « j’ai un ver mort dans le cerveau » Kennedy Jr., équivalent du ministre de la Santé outre-Atlantique, s’est positionné contre la présence d’éléments pétrochimiques dans la nourriture. Le genre de substance qui donne justement sa couleur à ce lait improbable. Puisque c’est comme ça, je retourne boire du lait de Banthas (bleu). K.

Il est possible de débattre s’il existe des platformers plus réussis que MainFrames (très certainement). Par contre, il n’y a pas de débat pour savoir s’il existe un meilleur nom qu’Assoupi, celui du studio qui l’a développé : il n’y en a pas !

Gérer les news traitant des chiffres de ventes, quand on est un mensuel, ce n’est pas facile tant les choses peuvent évoluer vite. Alors, disons simplement que Clair Obscur : Expedition 33, le FRPG qu’on a beaucoup aimé par ici, est millionnaire. « おめでとう », comme on dit à Montpellier ! K.

C’est quoi, la définition de punk, en 2025 ? Est-ce le fait d’entrer en bourse ? Est-ce le fait d’ouvrir une succursale spécialisée dans les partenariats avec les propriétés intellectuelles tierces ? Est-ce le fait de publier des bilans financiers dans lesquels on annonce que le futur se trouve dans la multiplication de suites et de DLC de licences à succès (en tête desquelles Cult of the Lamb et ses 90 millions de dollars de recettes) ? Est-ce le fait de licencier 40 % des effectifs au sein du studio britannique Nerial, les créateurs de Reigns, de Card Shark ou de The Crush House ? Est-ce le fait de justifier cette décision, car, vous comprenez, les dernières sorties du studio avaient rencontré des « problèmes » ? Car si cette dénomination que l’on prête encore à Devolver tient uniquement sur la tenue d’une conférence gag, une fois par an, je trouve que c’est très léger. K.

Si Internet possède quantité de coqueluches, elles ne seront jamais aussi pérennes que ses antihéros. Parmi ces éternels ringards pourtant aimés qui font florès sur la toile, comme Sonic ou Peter Griffin, Garfield se retrouve aujourd’hui au centre d’un vrai shoot'em up à l’ancienne bien ficelé.

Non, mais vous sortez d’où, Sandfall Interactive ? De Montpellier, certes. Mais en quel honneur devrais-je vous faire confiance pour sortir un JRPG qui aurait des combats au même peps qu’un Persona ? qui aurait la même mélancolie qu’un NieR ? qui aurait un univers aussi disloqué et dément qu’un Xenoblade ? Comment croire en une telle promesse formulée par ces froggies qui veulent se faire aussi gros que le bœuf ?

À l’instar d’Atlantis (1997), L’Amerzone de 1999 représente un nom important dans le genre de l’aventure à la française. De l’aventure tout court, même, tant il semblait capable de tutoyer certaines légendes, comme les implacables Myst (1993) et Riven (1997). On était donc en droit d’attendre de pied ferme son remake qui s’annonçait réjouissant.

ENA est ce personnage relativement récent que j’ai pourtant l’impression de voir traîner en ligne depuis toujours. Pur produit de la soupe primordiale de l’Internet créatif, et après avoir largement pioché dans les codes du jeu vidéo, le voici embarqué dans sa propre aventure vidéoludique, Dream BBQ. Un format qui ne pouvait que lui aller comme un gant.

Vous souvenez-vous de Tequila Works ? On connaît surtout les Madrilènes pour RiME, mais ils n’ont pas fait que ça. Ils ont également collaboré avec Microsoft, Sony et Riot, codéveloppé The Sexy Brutale (plutôt bien accueilli) et ont parié sur trois mauvais chevaux : le mobile, la VR et Stadia. Une suite de piètres décisions stratégiques qui n’a pas permis à la société de résister à la crise qui touche toute l’industrie depuis quelques années. Après son dépôt de bilan le 13 novembre dernier, le site VGC a remarqué le 10 avril l’apparition d’une page offrant à n’importe qui d’acheter aux enchères les propriétés intellectuelles du studio. Vous voulez récupérer la marque RiME ? C’est possible ! Alors que j'écris ces lignes, le montant culmine à 16 000 €. Cette aubaine, aussi triste soit-elle, s’arrête le 14 mai. K.

Bonne nouvelle pour Atomfall ! Malgré ses défauts réels, le RPG à la première personne développé en Perfide Albion dont vous pouvez lire la critique dans nos colonnes, est parvenu à trouver son public. D’après le studio Rebellion, plus de 2 millions de joueurs s’y sont déjà essayés. K.

Si la période est à l’augmentation du côté de Nintendo, elle n’est pas beaucoup plus reluisante du côté de chez Sony. En effet, « en raison d’un environnement économique exigeant » (un bien bel euphémisme pour évoquer le bazar trumpien dans lequel on vit), le constructeur a pris la décision de majorer à partir du 14 avril le prix conseillé de sa PS5 Édition numérique, celle sans le lecteur galette, en le passant de 450 € à 500 € (soit quasiment le prix d’un bundle Switch 2 avec Mario Kart World). Cela dit, peut-être pour passer un peu de pommade, le consolier annonce également baisser le prix du lecteur disque (pour ceux qui regrettent d’avoir opté pour le tout dématérialisé) en le passant de 120 € à 80 €. Heureusement que sur PC, on n’a pas à se poser ce genre de question, puisqu’on sait qu’une carte graphique n’est plus dans nos moyens depuis bien longtemps. K.

Microids ne rime pas avec qualité. Les commentateurs en sont convaincus, de nombreux joueurs en sont convaincus et même certains employés en sont convaincus. Le géant belge de la bande dessinée Média Participations qui détient l’éditeur français a donc décidé qu’il fallait y remédier. D’après une information dévoilée par Gautoz (du média en ligne Origami) et confirmée par Le Figaro, le groupe a mis au point un plan infaillible qu’il s’apprêterait à mettre à exécution : fermer Microids Studio Paris. Le seul studio que possède l’éditeur capable de développer des jeux qui puissent trouver un peu grâce aux yeux des critiques. La trentaine d’employés s’apprêtaient d’ailleurs à sortir le remake de L’Amerzone, prévu pour le 28 avril, pour lequel j’avais de la curiosité. Microids ne rime pas avec qualité et ça n’est pas demain la veille que ça risque de changer. K.

Larian Studios a sorti son fameux Patch 8 pour Baldur's Gate 3 qui ajoute sans frais un milliard de trucs à son jeu déjà trop plein, dont de nouvelles classes, un mode photo, le cross play, le split screen sur Xbox Series S, et, certainement, un abonnement d’un an à Overachiever Monthly. K.

Je le confesse, je n’ai pas aimé la Triple-i Initiative qui s’était tenue il y a un an. Et j’en suis le premier désolé, car dans l’absolu, une présentation qui se focalise sur les (gros) jeux indés et qui n’est pas tributaire des conférences des consoliers ou des bouffeurs de Doritos, c’est une excellente idée. Mais si c’est pour nous casser la tête à balancer 35 annonces de jeux en 45 minutes, ce n’était pas la peine. La Triple-i Initiative est donc revenue le 10 avril dernier et… elle nous a bourré le crâne avec 35 annonces en 45 minutes. Sale histoire. On notera quelques trailers sympathiques. Comme Neverway, sorte de Stardew Valley horrifique. Ou bien OPUS : Prism Peak, un jeu narratif où l'on prend le train, mais aussi des photos. Ou encore le DLC de Katana Zero (2019), qui n’est bizarrement pas mort. Contrairement à moi, à la fin de cette présentation épuisante. K.