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Plongée dans l'apnée : hasta luego, Igor

Quelques mots

Aussi loin que je puisse me souvenir de mon enfance, Igor est là. Depuis toujours. C'est sans aucun doute mon plus ancien ami. Il lisait avec plaisir les articles de ce dossier et m'envoyait ses commentaires. Il nous a quittés, après une longue maladie.

Le rocher (Le cheval de pierre) de la plage de Benirràs au pied duquel Igor avait fait quelques plongées mémorables - Maymonides - Flickr - BY-NC-ND 2.0

Ce stage de plongée en apnée avec Umberto Pelizzari, c'était un peu un hasard. Un enchaînement. Stage en piscine en décembre à l'arrache. Échanges par mail avec le champion après. Invitation à descendre à 30 mètre en mer... Et puis cette idée de coucher sur le papier un truc un peu personnel. Ce n'est pas courant pour un journaliste de raconter un bout de sa vie. Normalement, on raconte celle des autres. Igor était malade depuis longtemps. Nous savions qu'il était condamné. On ne guérit pas de cette maladie. Et me voilà parti à quelques centaines de kilomètres de chez lui pour m'immerger dans cette Méditerranée où nous avons passé tant de temps ensemble. Au fil des articles, je lui envoyais mes écrits. Il était heureux et m'envoyait ses commentaires.

Il est parti.

Igor, c'est le compagnon de camping sur des îles sauvages, de plongées en apnée, de chasse sous-marine, de conneries, de sorties en boites et de petits déjeuners qui suivent des nuits agitées par la musique des années 80-90.

Il était devenu un réalisateur respecté et primé que tout le monde connaissait sous son nom entier, Igor Fioravanti. Pour moi, c'était Igor. Ou Tonte. Nous avions un jeu. Nous traduisions littéralement l'espagnol : « viens, on va croiser la route » pour « traverser ». Ou « ça va tonte ? » pour « tonto ».

En chemin, il avait raconté dans un film, « El Sueño de Ibiza », et de manière poétique, un bout de sa...

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Plongée dans l’apnée : alors, ces 30 mètres ?

Le pari était, pour un amateur, de « passer ce mur »

Quand un champion du monde d’apnée sort : je suis sûr que tu peux atteindre les 30 mètres, on se dit… pourquoi pas. En plus, en tant que journaliste, cela donne des idées d’articles. Et voilà, après un stage d’une semaine c’est le moment du bilan. Ai-je fait mentir Umberto Pelizzari, ou pas ?

Umberto Pelizzari et David en train de remonter après une plongée avec gueuse. - © Reflets - CC BY-SA 4.0

Sur le papier, je peux aller à 30 mètres. C’est un ratio que l’on peut calculer en fonction de mon apnée statique. Mais la plongée n’est pas une chose totalement mathématique pour laquelle un seul paramètre serait déterminant. Il faut prendre en compte une palanquée de trucs. Est-ce que l’on est capable de compenser au fur et à mesure que l’on descend ? Est-ce que l’on est suffisamment relaxé ? La peur est-elle en train de monter au fur et à mesure que l’on descend ? Quelles sont les conditions de la mer ? A-t-on bien préparé la descente en surface avant le plongeon ?

Je me suis présenté au stage avec beaucoup de certitudes et une série de questionnements.

Mes certitudes, je les tiens d’une pratique de l’apnée qui remonte à l'enfance. D’abord avec la chasse sous-marine. Ensuite simplement avec des descentes pour le plaisir. Le plaisir de pratiquer, le plaisir des paysages. Dans mon île, je plonge souvent seul, depuis de nombreuses années, dans des profondeurs allant de 7 à 12 mètres. Tout ce que je sais de l’apnée, je l’ai appris seul et empiriquement. Je sais éviter d’avoir mal aux oreilles en descendant (compenser). Point. Je sais à peu près quelles sont mes limites en profondeur et en temps.

Mais vaguement. Je n’ai jamais pratiqué l’apnée statique. C’est-à-dire en piscine, la tête dans l’eau, sans bouger, pour voir combien de temps on peut tenir. Umberto Pelizzari tient plus de 7 minutes. Moi, un peu moins de 4 minutes (à peu près rien donc). Et encore, après...

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Apnée : « Il y a sûrement une limite, mais laquelle ? »

Entretien avec Umberto Pelizzari, champion du monde d’apnée

En douze ans de compétition, Umberto Pelizzari a marqué l’histoire de la plongée en apnée. Il a atteint 80 mètres à la palme, 130 mètres en poids variable et 150 mètres en catégorie « no limit ».

Umberto Pelizzari en juillet 2025, en train de d'aider un apnéiste à corriger ses erreurs. - © Reflets

Reflets : Tu avais une phobie de l'eau au départ. Cela montre que rien n'est perdu pour ceux qui veulent essayer l'apnée...

Umberto Pelizzari : C’est sûr. Au début, j’ai pensé à tout sauf à devenir un apnéiste. J’avais une vraie peur de l’eau. Ma mère en a eu assez de me courir derrière quand je fuyais la douche… Elle m’a inscrit à la piscine et m’y a envoyé quel que soit l’époque de l’année, quel que soit mon état de santé. Elle me disait que le chlore était un bon médicament contre le rhume. Rapidement j’ai fait des compétitions.

Comment passe-t-on du gamin qui fait des compétitions de natation à apnéiste ?

Au début, je me cachais sous l’échelle de la piscine pour sauter des tours d’entrainement. J’attendais que les copains aient fait des longueurs. Après c’est vite devenu des challenges avec les amis.

Bon, sérieusement... Il y a la technique, l'entraînement massif typique des grands champions. Il y a les rencontres que tu as faites. Jacques Mayol, Enzo Maiorca, Andrea Zuccari pour des points techniques précis comme la « charge » et la « compensation » (des oreilles)... Mais il y a autre chose. Ces profondeurs, elles ne sont atteintes que par des humains à part. Vous n'êtes pas des dauphins, mais il y a un truc en plus non ? Pour toi, qu'est-ce que c'est ?

Dans tous les sports, pour être un athlète de très haut niveau, il y a un don de la nature qui vient s’ajouter à un entrainement, un sacrifice personnel, des personnes qui comprennent...

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Apnée : une semaine avant le grand plongeon

Alors ? Détendu ?

A quelques jours du stage de plongée en apnée (en mer) avec Umberto Pelizzari, j’avoue être traversé par des sentiments antagoniques. Il y a l’excitation, l’impatience, la joie de revivre des sensations extrêmes. Mais aussi l’inquiétude. Car on ne peut pas exclure totalement le risque d’accident.

Les jeux de lumière alors que votre esprit vagabonde, grisé par l'apnée...

Allongé à la surface de l’eau, ma respiration se calme peu à peu. J’en prends le contrôle. Je ne respire plus par réflexe, mais en le désirant, en prenant conscience de chaque bout d’inspiration et de rejet de l’air. D’une respiration centrée sur les poumons, je passe à une respiration qui alterne respiration thoracique et respiration abdominale. Les bébés respirent en gonflant et vidant leur «ventre». Pas en gonflant leur torse. Ils sont généralement plus détendus que les adultes.

J’observe le fond sans bien le percevoir. Mes yeux vont et viennent, je suis dans une piscine sans fin. L’eau est cristalline. Mon rythme cardiaque se ralentit. Généralement, au repos, je tourne en dessous des 60 pulsations minutes. Je suis probablement plutôt dans les 55 pulsations désormais. J’entame un canard et me voilà parti vers le fond. Je tente de faire le vide dans mon esprit. Ne penser à rien. Pas évident. Notre cerveau a une vie personnelle et il n’est pas certain que l’on puisse lui imposer le silence et le vide. Les mètres défilent. Dix mètres. Tout va bien. 15 mètres, rien à signaler. Dix-huit mètres: mon corps m’envoie soudain mille milliards de signaux hystériques. «Tu vas mourir, respire! Respire! Respire TOUT DE SUITE!». Compliqué alors que 18 mètres nous séparent de la surface.

Mon cerveau reprend les commandes: tu as encore plein de temps. La pression te joue un tour et te fait croire que tu n’as plus de réserves. Détends-toi. OK. On continue. Vingt mètres: mon corps n’est...

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L'extrême droite et l'inversion accusatoire

Une habitude un peu lourdingue

Cette technique de manipulation psychologique, qui consiste à tenter de faire porter la responsabilité de ses propres erreurs à autrui en l'accusant de les avoir commises, est utilisée par l'extrême droite dans son grand projet de dédiabolisation. Mais pas seulement. Exemple, avec un des soutiens du C9M.

C'est pas moi, c'est toi !

La petite musique « les antisémites, c'est LFI » et « le RN est le bouclier des Juifs » commence à infuser dans la population. Le travail de sape de CNEWS, Europe1 et toute la galaxie brune fonctionne. C'est une technique très prisée des pervers narciciques qui est ici utilisée par l'extrême droite : l'inversion accusatoire. Cette manipulation psychologique consiste à tenter de faire porter la responsabilité de ses propres erreurs à quelqu'un en l'accusant de les avoir commises.

Sur la base du classique « calomniez, calomniez, il en restera toujours quelque chose », cette technique un peu plus subtile infuse des idées pourtant saugrenues. Le public le plus incrédule, à force d'entendre un discours martelé sur toutes les antennes, finit par se dire qu'il y a bien une part de vérité, quelque part... Le tour est joué.

Car à bien y regarder, l'extrême droite est le parti de la haine, de l'antisémitisme. Depuis toujours, et encore aujourd'hui. Cela commence à sa création. Jean-Marie Le Pen le crée avec « les anciens Waffen-SS Pierre Bousquet et Léon Gaultier, des sympathisants néonazis tels que François Duprat et des nostalgiques de l'Algérie française, tels que Roger Holeindre, membre de l'Organisation de l'armée secrète (OAS) », comme l'indique Wikipedia.

Aujourd'hui, les articles ne manquent pas pour rappeler les liens entre Marine Le Pen et la galaxie du GUD, lui même...

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Si les juges doivent se déporter, pourquoi pas le ministre des finances ?

Avec un patrimoine de 21 millions, Éric Lombard refuse de mieux taxer les plus riches

Le ministre des finances est contre l’ISF ou la taxe Zucman. Il est évidemment pour la flat tax et accepterait éventuellement des mesures anti « sur-optimisation » fiscale. Un ministre peut-il raisonnablement être juge et partie lorsqu’il s’agit de définir la politique fiscale qui devrait théoriquement viser une meilleure répartition des richesses et le bien commun des citoyens, tous égaux devant la loi ?

Éric Lombard - copie d'écran d'une photo de l'AFP sur le site du gouvernement

« Que faire ? », s’interrogeait Lénine en 1902… Que faire pour que les richesses soient mieux réparties ? Que faire pour que les ultra-riches cessent d’être imposés deux fois moins que l’ensemble des Français ? Faire société, c’est abandonner la loi de la jungle, fixer des règles qui assurent à tous les mêmes droits et les mêmes devoirs. Cela semble bien loin désormais. Le Sénat a repoussé la proposition de loi visant à établir un impôt plancher de 2% sur le patrimoine des ultra-riches, c’est-à-dire des personnes ayant un patrimoine au-delà des 100 millions d’euros (1800 foyers fiscaux en France). Ce sont quelques 20 milliards de recettes fiscales qui s’envolent. Les Français continueront d’être soumis à un taux de prélèvement moyen de 50% et les ultra-riches, à un taux de 27%. Ne devrait-on pas viser une équité devant l’impôt ?

Notre enquête sur les DrahiLeaks avait permis de mettre un microscope électronique au-dessus des mécanismes d’optimisation utilisés par les ultra-riches. Des solutions qui ne sont évidemment pas à la portée de la majorité de la population. Clairement, en matière fiscale l’arsenal nucléaire est aux mains des puissants, au détriment du reste la population et les lois sont faites par et pour les premiers.

Dans ce contexte, le ministre des finances, qui a la possibilité, bien entendu, d’orienter la politique fiscale du pays a déclaré son patrimoine à la HATVP. Avec 21 millions à disposition, le ministre est-il le mieux placé pour donner des leçons sur...

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Plongée dans l’apnée : que faire ?

Piscine, mer, profondeur, records, balades ?

Faut-il être inscrit dans un club pour s’améliorer en apnée, vaut-il mieux faire beaucoup de statique en piscine ? Plonger en mer ? Pour des balades ou pour atteindre un record de profondeur ? Faites ce qui vous plaît !

Invitation à la plongée - © Reflets

Je l’ai dit dès les premiers articles de ce dossier Plongée dans l’apnée, je ne m’entraîne pas. Je pratique l’apnée comme un touriste, depuis pas très loin de 50 ans.Quand l’occasion se présente, quand je suis en forme, quand j’en ai envie et les moyens. L’occasion récente s'est présentée en décembre dernier, en m’inscrivant à l’arrache - et sans trop y croire- à un stage en piscine avec Umberto Pelizzari, champion du monde de la discipline. Je n’y croyais pas trop parce que justement, je ne m’entraîne pas dans un club, parce que c’était un stage avec un champion du monde, parce que j’étais en liste d’attente - inscrit au dernier moment - et que je m’attendais à être parmi les plus nuls du groupe. Finalement, cela s’est bien passé et me voilà rempilant pour un nouveau stage, en mer cette fois, toujours avec Umberto Pelizzari, partant à la conquête des 30 mètres, soit 10 de plus que ce que j’ai fait jusqu’ici. Cela peut sembler rien du tout, c’est énorme. Un immeuble de 3 étages auquel il faut en ajouter 7 pour faire les 30 mètres. Me suis-je entraîné depuis décembre pour ce qui vient? Non*.

Je ne peux pas. Je ne suis pas inscrit dans un club. Si je débarque dans une piscine avec palmes et masque, je vais me faire sortir par les maîtres-nageurs, rien n’a changé depuis des années. C’est ridicule, mais c’est comme ça. Ils ont peur que l’on fasse une syncope dans leurs bassins.

La mer est loin de Paris, donc, pas d’entraînement.

Mais alors, comment faire pour ajouter 10...

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