Je ne suis pas là pour vous apporter ni la plénitude ni l’insouciance qu’on ressent dans l’exercice ô combien prisé de l’escalade comme on peut le vivre dans A Short Hike. Je ne suis pas non plus là pour vous apporter de beaux paysages comme on peut les admirer dans Breath of the Wild. Je ne suis pas là pour vous apporter la chaleur humaine des mains tendues, comme on les pratique sur les massifs de Peak. Non, si je suis là avec White Knuckles, c’est pour vous rappeler que, si vous vous arrêtez de grimper, vous crevez.

La première version anticipée de Derail Valley est sortie en 2019. J'y ai joué à l'époque. Et je ne vous en parle pourtant qu'aujourd'hui, six ans plus tard. Désolé. Mais j'ai un mot du médecin qui explique tout ça.

Oui oui, MicroProse, le MicroProse cofondé en 1982 par Sid Meier et un ancien pilote de l’US Air Force, qui a fait rêver une génération de fans de stratégie et de simulateurs militaires. Génération qui porte aujourd’hui des dentiers et se plaint de maux du dos, mais qui mérite le respect. Civilization, c’est MicroProse. F-15 Strike Eagle, c’est MicroProse. Sid Meier’s Pirates !, c’est MicroProse. Airborne Ranger, c’est MicroProse. Operation Flashpoint et Arma, c’est Micro… ah non, c’est Bohemia Interactive, chez qui travaillait David Lagettie, qui a racheté en douce toutes les licences de MicroProse et en est désormais le patron.

Allez, on se détend. Pas de monstres à tuer, pas d'armes à améliorer. Il fait trop chaud pour ça. On va plutôt aménager des studios de bobos avec des jolis meubles et des plantes vertes. Ouais. Tranquille.

Oui ! Vingt fois oui ! C'est ça que j'aime dans le jeu vidéo. Un petit bricolage indé vendu moins de 10 euros, développé par un type inconnu, qui me scotche à l'écran des soirées entières parce qu'il est incroyablement bien fichu et original. Purée ça fait du bien.

Le jeu préféré de Patrick Pouyanné, le patron de Total. Imaginez, un jeu entier qui ne vise qu’au pillage de ressources, mais dans l’espace ! Un rêve humide pour certains.

Vous n'allez pas me croire, mais j'ai encore un seigneur qui m'a contacté via WhatsApp. Il a encore un bout de terrain libre quelque part dans son fief, et il me demande encore d'y développer un village. Alors me voilà encore à installer une cabane de bûcheron et une hutte de cueilleur. Ma vie n'est qu'un éternel recommencement.