L'Europe veut rattraper les États-Unis et l'Asie. Chips Act 2.0 et milliards d'euros en jeu.
L'Union européenne se prépare à une refonte majeure de sa loi sur les puces électroniques de 2022. Tous les États membres ont rejoint une coalition menée par les Pays-Bas, qui vise à attirer des investissements supplémentaires dans le secteur des semi-conducteurs. Selon Reuters, la version 2.0 du projet de loi mettrait de côté l'ambition initiale de reprendre la production mondiale et se concentrerait sur les lacunes révélées par la stratégie actuelle. Le projet de loi initial prévoyait 43 milliards d'euros pour le développement de la production, la conception et le suivi de la chaîne d'approvisionnement. Son objectif était de créer une base pour l'intervention des États membres et de compenser les subventions accordées aux États-Unis. Le plan supposait que l'Europe s'accaparerait un cinquième du marché mondial d'ici 2030. Cependant, la réalité a révélé que le continent ne représente encore que 11,7 % de la production mondiale, soit une augmentation symbolique par rapport au plan initial.
La nouvelle coalition, lancée en mars par les Pays-Bas avec le soutien de huit pays, a reçu le soutien sans réserve de tous les pays de l'UE. Des organisations industrielles représentant plusieurs milliers d'entreprises technologiques l'ont également rejointe, parmi lesquelles Nvidia, Intel, ASML, Infineon et STMicroelectronics. La coalition milite actuellement pour un quadruplement du financement et un processus d'approbation plus rapide des projets d'infrastructure. Le Chips Act 2.0 vise à ouvrir la voie à un soutien plus sélectif et à la création d'un budget distinct dédié exclusivement au développement des semi-conducteurs. L'objectif est de renforcer l'accès à l'expertise technique et à un financement stable tout au long de la chaîne d'approvisionnement. Préserver l'Europe du risque de perte d'accès aux technologies de conception de circuits intégrés et aux procédés de fabrication avancés est également une priorité.
Bien que la loi de 2022 ait déclenché une vague de projets, tous n'ont pas produit les résultats escomptés. Le retrait d'Intel de la construction d'une usine en Allemagne reste un exemple symbolique. Cet événement a alimenté le débat sur la nécessité de mieux aligner les investissements sur les capacités réelles de l'Europe. La nouvelle version de la loi vise à combler ces lacunes et à consolider le secteur européen des semi-conducteurs. (Lire la suite)