Rachat de SFR : 7 chiffres pour contextualiser la première offre
La dette d’Altice France restructurée, Bouygues Telecom, Free et Orange sortent du bois.
Après des mois de discussions, les trois opérateurs viennent de déposer une offre conjointe portant sur SFR. Elle a été immédiatement rejetée.
Voici quelques éléments de contexte chiffrés.
17 milliards d’euros
Le montant de l’offre.
Bouygues Telecom en apporterait 43 % (7,3 Md€) ; Free, 30 % (5,1 Md€) ; Orange, 27 % (4,6 Md€).
L’activité B2B serait reprise par Bouygues Telecom principalement, et par Free.
L’activité B2C serait partagée entre les trois opérateurs.
Les autres acteurs et ressources – notamment infrastructures et fréquences – seraient également partagées.
Le réseau mobile SFR en zone non dense serait repris par Bouygues Telecom.
4 participations
L’offre exclut explicitement quatre participations d’Altice. En l’occurrence :
- Intelcia
Filiale d’outsourcing (centre de contact, recouvrement, conseil en IT…). 40 000 collaborateurs. - UltraEdge
Résultat de la scission des activités datacenter de SFR, effectuée en 2024 avec l’arrivée du fonds d’investissement Morgan Stanley Infrastructure Partners.
250 sites, dont 90 utilisables en colocation (plus de 500 m2 de surface IT installée) ; 45 MW de puissance disponible.
SFR est resté client (pour ses activités télécoms) et actionnaire minoritaire. - XPFibre
Ex-SFR FTTH. Opérateur d’infrastructures spécialisé dans les réseaux de fibre optique. Intervient dans les zones peu et moyennement denses (AMEL, AMII et RIP). Créé en 2019 avec la prise de participation à 49,9 % d’AXA, Allianz et du fonds canadien OMERS. Renommé en 2021 après l’absorption de Covage. - Altice Technical Services
ERT Technologies (1350 salariés ; née en 2000) est sa principale entité. Elle conçoit, construit, exploite et assurance la maintenance d’infrastructures réseau.
80 MHz
La taille du bloc de fréquences que SFR est autorisé à exploiter sur la « bande cœur » de la 5G (3,4 – 3,8 GHz). L’attribution s’est déroulée en 2020. Orange a obtenu 90 MHz ; Bouygues Telecom et Free, 70 MHz chacun.
SFR déploie aussi la 5G sur la bande dite des 2100 Mhz. Il y dispose de 15 MHz en liaison montante (1920,5 – 1935,5 MHz) comme en liaison descendante (2110,5 – 2125,5 MHz).
L’opérateur dispose également de 5 MHz duplex dans la bande des 700 MHz, attribuée en 2015 dans le cadre du deuxième dividende numérique (récupération de fréquences exploitées par la TNT).
15 345 sites
Au 1er octobre 2025, le volume de sites 5G SFR techniquement opérationnels en France métropolitaine (pour 18 989 sites autorisés).
Le compteur en était à 16 800 chez Bouygues Telecom (20 686 autorisés), 21 938 chez Free (25 947 autorisés) et 14 797 chez Orange (17 608 autorisés).
- Bande des 700 MHz
SFR : pas de sites
Bouygues Telecom : pas de sites
Free : 20 911 sites opérationnels (25 415 autorisés)
Orange : 12 007 sites opérationnels (13 679 autorisés) - Bande des 2100 MHz
SFR : 10 944 sites opérationnels (14 637 autorisés)
Bouygues Telecom : 16 489 sites opérationnels (20 582 autorisés)
Free : pas de sites
Orange : 1674 sites opérationnels (2688 autorisés) - Bande des 3,5 GHz
SFR : 10 086 sites opérationnels (12 555 autorisés)
Bouygues Telecom : 10 037 sites opérationnels (12 544 autorisés)
Free : 9762 sites opérationnels (12 309 autorisés)
Orange : 13 075 sites opérationnels (15 084 autorisés)
D’après Altice, le réseau 5G de SFR couvrait, au 30 juin 2025, 84,5 % de la population.
25,415 millions de clients
Fixe et mobile confondus, SFR comptait un peu plus de 25 millions de clients au 30 juin 2025.
Sur le fixe, ils étaient 6,109 millions, contre 6,227 millions un an plus tôt (- 1,9 %). Ce volume correspond au nombre d’utilisateurs finaux ayant souscrit à au moins un service basé sur la fibre, le câble ou les box 4G.
Sur le mobile aussi, SFR a perdu des clients. En un an, sa base est passée de 19,624 à 19,306 millions (- 1,6 %).
2028
L’horizon auquel SFR doit « redevenir l’opérateur préféré des Français en proposant le meilleur rapport qualité-prix du marché ».
Tel est en tout cas l’objectif affiché par Altice dans le cadre de son plan SFR Imagine lancé en octobre 2024. En toile de fond, le recentrage sur son activité télécoms. Il a impliqué la vente d’Altice Médias (BFMTV et RMC) à CMA-CGM pour environ 1,5 Md€.
15,5 milliards de dette
Altice France chiffrait sa dette financière nette à 23,773 Md€ au 30 juin 2025.
Elle a depuis été restructurée, et ainsi réduite à 15,5 Md€. En contrepartie, les créanciers montent à 45 % du capital (Patrick Drahi conservant ainsi une participation majoritaire).
Le groupe était entré en procédure de sauvegarde accélérée au mois de mai. Le tribunal des affaires économiques de Paris avait donné son feu vert à la restructuration de dette en août. L’opération a ouvert la voie à la vente de SFR.
Sur le premier semestre 2025, Altice France a réalisé un chiffre d’affaires de 4,746 Md€ (- 7,1 % par rapport à la même période en 2024). Dont :
- 1,294 Md€ sur le segment fixe résidentiel (- 4,6 %)
- 1,636 Md€ sur le mobile résidentiel (- 10,6 %)
- 1,43 Md€ sur le segment business services (- 5,7 %)*
Le résultat opérationnel a chuté de 25,3 %, à 645,6 M€, malgré une nette réduction des achats et de la sous-traitance. Comme, dans une moindre mesure, des autres dépenses d’exploitation (portée entre autres par l’automatisation du service client à renfort d’une IA basée sur Gemini). La perte nette s’est élevée à 368,3 M€.
* Le segment business services inclut les revenus les revenus associés à la location de l’infrastructure réseau à d’autres opérateurs. Il comprend aussi les activités datacenter, la production et la distribution de contenu, les services client et technique, ainsi que la construction de réseaux FTTH.
Illustration © Maxime Dufour Photographies
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