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Le Cigref sort le Chief Digital Officer de sa nomenclature RH

Dans la nomenclature Cigref des métiers du SI, ne cherchez plus le chief digital officer : son profil a été supprimé.

Cette fonction relève désormais davantage d’un rôle transversal que d’un métier à part entière, nous explique-t-on. Son exercice est réparti entre plusieurs directions métiers. Lesquelles exploitent des outils numériques dont la DSI n’a pas toujours la gestion, tout en contribuant de plus en plus à la structuration de l’offre digitale destinée aux clients finaux. Quant aux produits orientés vers des clients internes, leur structure est souvent assurée par la direction du numérique.

Un autre profil a disparu d’une année à l’autre : le responsable marketing de la DSI. Constat : il n’existe pratiquement plus en tant que tel, en tout cas dans les organisations membres du groupe de travail ayant élaboré la nomenclature. Ses missions ont été réparties sur plusieurs services ou attribuées aux CIO. Dans quelques organisations, la communication est portée par un pôle plutôt que par une personne.

Dans la version 2024 de sa nomenclature*, le Cigref avait souligné que la fonction de chief digital officer pouvait être dévolue au DSI. Et que l’activité « marketing de la DSI » ne devrait pas concerner une seule personne, mais se disséminer dans l’organisation, à des niveaux différents suivant les métiers.

Le profil DevOps, envisagé l’an dernier, intégré cette année

En 2024, le Cigref avait envisagé d’intégrer le profil DevOps. Cela ne s’était pas fait, faute de consensus. Certains membres considéraient en effet que ses compétences venaient compléter des métiers existants. D’autres estimaient que la fonction pouvait être couverte en adaptant les processus et les activités des métiers IT. Il en avait été conclu que le concept même de DevOps « [cherchait] encore à se formaliser ».

La posture a évolué depuis : voilà le profil intégré à la nomenclature version 2025. Il fait généralement suite à un début de carrière en tant que développeur, administrateur systèmes et réseaux, intégrateur d’applications ou encore chargé de support de production. En fonction du niveau de séniorité, il peut être une passerelle vers des emplois d’expert SRE, d’architecture technique ou de tech lead, ou de management.

Le Cigref retient quatre indicateurs de performance pour le métier DevOps :

  • Pourcentrage de déploiements à l’origine des incidents
  • Niveau de qualité du code livré
  • Délai de promotion des changements
  • Temps moyen pour restaurer le service après un incident

Pour ce qui est des compétences nécessaires, l’association met à égal niveau (3/5) :

  • Déploiement de solution
  • Fourniture de service
  • Gestion des changements métier
  • Gestion des problèmes
  • Gestion des risques

Concernant les notions transversales utiles au métier DevOps :

  • Sécurité (4/5)
  • Utilisabilité (3)
  • Développement durable (3)
  • Éthique (2)
  • Questions juridiques liées aux TIC (2)
  • Respect de la vie privée (2)
  • Accessibilité (1)

L’UX designer, autre nouvel entrant

Un autre profil rejoint la nomenclature : l’UX designer. Il a typiquement un bac +2/+3. Une spécialisation en design, ergonomie ou psychologie cognitive est parfois demandée. Il peut ensuite devenir lead UX, product designer, head of design, etc.

Le Cigref retient, comme KPI :

  • Taux de conformité aux standards d’accessibilité (score d’audit RGAA)
  • Taux de satisfaction des utilisateurs (satisfaction client, NPS, échelle d’évaluation de l’usabilité perçue**)
  • Taux de parcours non terminés par l’utilisateur
  • Taux de conversion avant/après optimisation, taux de succès des tâches, nombres d’erreurs utilisateur
  • Productivité de la solution (temps mesuré sur un parcours)
  • Score Ecoindex de l’interface, consommation énergétique moyenne par page, empreinte carbone estimée

Pour ce qui est des compétences :

  • Expérience utilisateur (4)
  • Identification des besoins (4)
  • Stratégie et politique SI (4)
  • Conception d’application (3)
  • Test (3)
  • Déploiement de solution (3)

Et des notions transversales :

  • Utilisabilité (5)
  • Accessibilité (5)
  • Éthique (4)
  • Questions juridiques liées aux TIC (4)
  • Respect de la vie privée (4)
  • Développement durable (3)
  • Sécurité (1)

* En 2024, le Cigref avait aussi ajouté deux profils. D’une part, le data architect, qui reprenait les grandes lignes du profil de l’architecte d’entreprise… avec une forte coloration data. De l’autre, le product manager, découlant de l’augmentation des activités dévolues au product owner.

** Mesure la perception d’un produit ou d’un service selon le ressenti des utilisateurs, sur 3 axes : efficacité, efficience, satisfaction liée à l’interaction.

Illustration générée par IA

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L’architecture d’entreprise dans l’anthropocène : Le logiciel libre pour améliorer sa résilience

Cet article fait suite à : “L’architecture d’entreprise dans l’anthropocène : une stratégie numérique soutenable”. Le but de cette suite d’articles est d’essayer d’éclairer l’évolution du domaine métier de l’architecture d’entreprise sous le prisme de l’anthropocène.
En effet, au delà de la question de la soutenabilité, l’un des enjeux importants dans l’anthropocène, et peut-être le plus important, est la résilience de l’organisation.
Certaines entreprises ont déjà lancé des changements profonds avec le support du CEC (Convention des Entreprises pour le Climat) tandis que d’autres se lancent dans un exercice de propective pour définir la direction à suivre. A ce propos, le cabinet “Sinon Virgule” a d’ailleurs produit une excellente étude à la demande de la MACIF, La MAIF et la Caisse des dépôts sur le devenir de leur métier : “Peut-on assurer un monde qui s’effondre ?”.

    Sommaire

    Pourquoi le logiciel libre afin d’améliorer sa résilience numérique ?

    La résilience d’un système numérique va bien au delà de la redondance matérielle et logicielle de ses systèmes.
    En effet, dans le contexte géo-politique instable actuel, comme nous avons pu le voir pour la guerre en Ukraine avec l’explosion des coûts de l’énergie ou aujourd’hui avec l’augmentation du protectionnisme aux USA entraînant l’augmentation des taxes douanières, cette résilience implique un meilleur contrôle de ses infrastructures, ses technologies et ses données afin de s’assurer une certaine autonomie et indépendance vis à vis de ces évolutions géo-politiques.
    Sur ce sujet de l’impact géo-politique, le CIGREF a d’ailleurs écrit une note intéressante très récemment : Géopolitique et stratégie numérique.

    Au-delà des contraintes géopolitiques, l’usage du logiciel libre permet de lutter contre l’infobésité des géants de la tech pour soutenir votre stratégie de soutenabilité numérique mais aussi des impacts financiers de l’ajout de technologie comme l’IA générative qui ne vous apporteront peu ou pas de valeur métier mais juste à supporter la croissance des gafam dans le développement d’une technologie qui n’est pas encore mature (voir Gartner hype cycle).

    Les raisons de passer aux logiciels libres sont vastes : géopolitique, souveraineté, autonomie numérique, … Et les exemples aussi :

    C'est Quoi le logiciel libre ?

    Le logiciel libre ne se présente plus après plus de 40 ans d’existence. C’est devenu, en entreprise, un commun. Tout le monde s’y est mis même Microsoft qui luttait contre lui au début de son existence.
    Regardons néanmoins, quelques grandes dates de l’écosystème du libre depuis les années 1970. Attention ce chronogramme n’est pas exhaustif. Pour avoir une vue complète, je vous invite à vous connecter au portail du logiciel libre sur Wikipédia :
    Chronogramme

    Le logiciel libre s’est développé non grâce à une organisation type entreprise (cathédrale) mais par la coopération entre individus sans contre-partie financière hormis la reconnaissance de ses pairs : La cathédrale et le bazar.
    En 40 ans, ce modèle d’intelligence collective a fournit des logiciels d’une telle qualité que ceux-ci sont devenus un standards dans un bon nombre de domaines.

    Définition du logiciel libre :

    Selon la Free Software Foundation, un logiciel est considéré comme « libre » s’il donne à l’utilisateur quatre libertés fondamentales :

    • La liberté d’utiliser le logiciel à n’importe quelle fin
    • De l’étudier et de modifier le code source
    • De redistribuer des copies du logiciel
    • D’améliorer le logiciel et de partager ces améliorations avec la communauté.

    L’essence du logiciel libre est donc une question d’éthique et de liberté des utilisateurs. Le logiciel libre tend à renforcer les droits de l’utilisateur.

    L’Open Source Initiative (OSI) définit un logiciel open source comme un logiciel dont la licence respecte certains critères, principalement la libre redistribution du logiciel, l’accès au code source, la possibilité de créer des travaux dérivés et l’intégrité du code de l’auteur.

    Quelques chiffres aujourd’hui :
    Chiffres

    Comment développer son usage dans une organisation ?

    Fondé en 2014, le groupement TODO propose un cadre pour construire un département dédier à l’open source dans une organisation, nommé OSPO : Open Source Programmme Office. TODO est une communauté de practiciens qui visent à créer les meilleures pratiques et outils pour opérer des OSPO dans les organisations.

    Pour les moyennes et grandes organisations, une approche OSPO est intéressante. Un OSPO agit comme le point centralisé des activités open source d'une organisation, coordonnant les politiques d'utilisation, les stratégies de contribution, les procédures de conformité et les initiatives d'engagement communautaire.

    Le mindmap proposé par TODO synthétise bien les capacités que l’OSPO peut porter :

    Mindmap

    Un programme d'opérations peut aider de nombreuses organisations à obtenir de meilleurs résultats grâce à l'open source comme le font déjà :

    Avec quoi ?

    La liste des logiciels libre est longue, voici quelques bibliothèques répertoriant ceux-ci :

    Pour donner une exemple concret, prenons 2 building blocks qui se retrouvent généralement dans les organisations : le poste de travail et l’ERP ou plutôt le PGI (progiciel de gestion intégré) en français.

    Le poste de travail type bureautique avec des logiciels libres :
    Les solutions sont nombreuses. On peut s’appuyer sur une solution pré-packagée comme openDesk mais qui nécessite une infrastructure kubernetes pour être exploitée. Une approche plus simple sera privilégiée pour les petites et moyennes organisations.
    La suite openDesk, à ne pas confondre avec les meubles de bureau opendesk, a été financé par le Ministére fédéral Allemand de l’intérieur et du territoire afin de réduire la dépendance de l’administration publique des fournisseurs de logiciels propriétaires.
    Cette suite comprend le socle de logiciels libres suivants :

    OpenDesk

    Une solution plus légère pourrait se limiter à Cryptpad pour la partie Office et Nextcloud pour la partie workplace. Avec bien sûr un poste de travail tournant sur une distribution gnu-Linux comme Ubuntu avec Mozilla Firefox et Thunderbird en client lourd :

    Poste de travail bureautique

    L'ERP avec les logiciels libres :
    L’Enterprise Ressource Planning ou PGI, la solution est plus simple et plus complexe à la fois. Plus simple en terme de définition de la solution car une seule application embarquera l’ensemble des fonctionnalités et plus complexe à la fois car ces applications type ERP embarquent beaucoup de fonctionnalités et donc sont complexes à gérer.

    L’organisation de grande taille préférera un ERP de type SAP ou Oracle E-busines suite, tandis que pour une petite ou moyenne structure le logiciel libre apporte de nombreuses solutions comme : ERPNext, Triton, Dolibarr, OpenConcerto, ….

    Si nous prenons l’exemple de Dolibarr, les fonctionnalités couvertes sont les suivantes :

    Mindmap

    En conclusion

    Dans l’anthropocène le logiciel libre est une excellente voie pour asseoir ou améliorer la résilience de son système d’information dans ce contexte géopolitique incertain et qui ne devrait pas s’améliorer (cf Tellus institute).

    Les logiciels libres ne pourront certes pas supplanter toutes les applications de votre patrimoine applicatif mais pour ce qui existe pourquoi ne pas en profiter ? Regardez, même Microsoft est passé de “linux est un cancer” en 2001 à “Nous aimons linux” en 2014.

    Les logiciels sont des logiciels d’excellente qualité comme ils l’ont déjà démontré. Le problème est peut être que les logiciels libres souffrent d’une image trop “tech”.

    Au delà de cela, il existe aussi des applications métiers qui permettront de libérer une partie de votre SI :

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