Vue lecture

Tu sais ce qu’il te dit, le vieux pot ?

Avec le nombre de sorties allant crescendo chaque année, il est parfois difficile de trier le bon grain de l’ivraie. Il y a encore 10 ans, on pouvait raisonnablement se demander quel titre sortait du lot, et se distinguait de tous les autres. Aujourd’hui, c’est devenu mission impossible. On en est arrivé au point où l’on se demande « parmi tous les excellents jeux qui sont sortis, pour lequel vais-je craquer ? ». Pour autant, cette course à l’échalote à la recherche de la dernière nouveauté en exclusivité avant tout le monde a-t-elle encore un sens ? Et si on se penchait sur les valeurs sûres, celles qui ont été récompensées par le passé ? Sont-elles encore pertinentes ?
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Star Explorer

Quand je vais m’enfermer en été dans la campagne profonde du fin fond de l’Aveyron, l’une de mes activités préférées consiste à observer la voûte céleste. Loin de la pollution lumineuse des métropoles et malgré les escadrons de moustiques, le spectacle est prodigieux, envoûtant. On abandonne toute réflexion, tout tracas, toute notion du temps. Star Explorer, c’est tout le contraire.
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Molly House

Si on m’avait dit que j’allais lancer des dés, d’un rose nacré douteux, en plus, pour déplacer mon pion du nombre de cases indiquées et faire l’action d’où on tombe… Je n’ai pas moins de préjugés qu’un autre : j’aurais crié au jeu de l’oie et snobé la boîte. Et dans ce scénario, l’oie, c’est moi. Heureusement, ce n’est pas sous cet angle que Molly House s’est présenté, et depuis j’ai envie de le montrer à tout le monde.
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Va jouer dehors !

Que ce soit lors d’un pique-nique ou autour d’un barbecue, c’est un fait connu : la pétanque vient en mangeant. Et on a la paix tant que le jeu plaît. Mais vers quoi d’autre se tourner quand la lassitude envahit le groupe ? C’est parti pour une brochette jeux en bois, marinades à l’huile d’olive et blagues un peu grasses, tout est de saison.
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Révolte !

Je n’ai pas encore vu le chemin de fer du magazine*, mais j’espère que Perco a pensé à placer Révolte ! pas loin de Queen Marie-Antoinette. Ce serait cohérent, en tout cas, comme il est cohérent que ces thématiques de nobles à perruques bouclées soient mises en plis.
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L’île des Mookies

Comme tout parent responsable, je ne laisse pas ma progéniture s’approcher d’objets dangereux, comme un exemplaire de Valeurs néonactuelles ou un épisode des Anges à Ramatuelle. À la place, je lui procure des jeux et je la colle (avec moi) devant des écrans. Pour continuer de suivre les directives ministérielles, je viens de lui faire découvrir le crack. Elle kiffe.
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Opus Anima

Il y a des trucs dont on n’arrive pas à se détacher. Des habitudes de jeunesse incrustées comme un reliquat de sauce tomate dans un top en dentelle blanche. Vingt ans plus tard, alors que je n’imagine plus aller au ciné voir un de ses films après tant de déceptions, que la simple vue de Johnny Depp me donne envie de cramer quelque chose, j’ai toujours ce petit truc en moi qui s’éveille chaque fois que j’entends « burtonien ».
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Ascension Tactics

Le secteur du jeu de société n’échappe pas au travers des industries culturelles : on y exploite des licences. Le public connaît par cœur les déclinaisons duels, ou les versions allégées des titres experts. Mais là, ajouter un gros plateau et des figouzes à un jeu de cartes épuré et nerveux, j’avoue que je ne l’avais pas vu venir.
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Queen Marie-Antoinette

« Ce sont des cartes de différentes couleurs/factions, on les collectionne et elles ont des pouvoirs. » Avec ce pitch-là, le sort du jeu me semble jeté : Another one bites the dust. Sauf que Queen a de quoi faire perdre la tête.
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Incarner une chèvre

Il y en a qui font redescendre leur taux de cortisol à coups de vidéos de chatons plutôt que de s’attaquer à la racine du mal, comme le capitalisme ou les bouchons sur l’A3. Moi, ce sont les bébés chèvres : des trucs minuscules et extrêmement patauds qui portent dans leurs cornes toute la culture métal.
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Fifty

Quand j’ai expliqué à une amie que j’écrivais un article sur un jeu de bingo, elle m’a répondu : « Ah oui, tu écris pour un magazine de seniors maintenant ? » Je ne lui permettrai évidemment jamais de vous manquer de respect de la sorte, nous ne sommes donc aujourd’hui plus amis. Je ne lui parle plus. Et puis Fifty, c’est quand même bien mieux que du simple bingo.
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Trumperies aggravées

Le 2 avril dernier, Donald Trump tenait son « Discours du jour de la libération », annonçant une salve de taxes douanières pour de nombreuses régions du monde, dont l’Europe et la Chine. Et si l’UE a pris le parti de faire plus ou moins le dos rond, ce n’est pas le cas de l’Empire du Milieu, qui a décidé de répliquer brutalement, menant à une escalade tarifaire hors de contrôle. Une guerre tant économique que d’ego entre leaders, qui pénalise lourdement de nombreuses industries américaines, dont celle du jeu de société.
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Paolo Mori

Beaucoup de ses pairs le considèrent comme un des auteurs les plus brillants de sa génération, capable de revisiter des jeux traditionnels (bingo, Qui est-ce ?, Puissance 4…) pour les rendre dynamiques et addictifs. Mais un autre haut fait colle à la peau de ce créatif italien : ses boîtes de jeu ont la poisse éditoriale.
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Moon Colony Bloodbath

Donald X. Vaccarino a un nom ridiculement improbable (et c’est un Krywicki qui vous le dit), mais on lui doit l’invention d’une mécanique devenue incontournable : le deckbuilding, en 2008, avec Dominion. Alors quand le gaillard se pointe avec un nouveau jeu de cartes, je casque 65 boules pour l’importer des États-Unis. Et ma boîte me remercie en me cassant la gueule à longueur de partie.
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Gatsby

Les soirées du sémillant Jay Gatsby sont toujours un succès et y être présent offre souvent des tonnes d’opportunités de business, en cette période de Grande Dépression. Et pour figurer sur la liste des invités, il faut se mettre les bonnes personnes dans la poche…
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Terres de loups

Elle est connue comme le loup blanc par les traumatisés de la belote : la peur du « capot », d’enchaîner les mauvaises ouvertures, de ne gagner aucun pli à cause d’une main malchanceuse et d’erreurs tactiques. Terres de loups panse leurs plaies : perdre une donne devient parfois plus intéressant que de la remporter.
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Ces jeux qui font de vous un artiste

Il y a ces personnes dont le talent est universellement reconnu, des orfèvres capables de vous éblouir d’un simple coup de pinceau. Il y a ces personnes dont le talent est plus discutable, qui tentent à tout prix de se faire décerner le statut d’artiste, quand ils ne sont que souillons, tâcherons et autres peintres du dimanche. Et il y a ceux à qui il devrait être interdit par arrêté préfectoral de s’approcher à moins de 50 mètres du moindre pinceau (bonjour !).
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Pixies – Flower Power

Sorti dans le sillon de Sea salt and paper, Pixies en partage le minimalisme, mais pas l’excitante incertitude. Typiquement le genre de titre « qui se laisse jouer », dit-on dans le jargon pour rester poli. Un mince paquet de cartes peut-il le transformer en incontournable ? Ça dépend : vous croyez aux lutins ?
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Eternal Decks

J’attends Eternal Decks depuis Cannes. Il faut admettre que le design en jette, mais en plus, j’ai perdu. Il a fallu attendre quelques mois pour savoir si je pouvais faire mieux, mais nous y voilà.
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Nous sachons !

 Vous le sachiez. Les reptiliens, les ██████████, les illum██████████, la Terre pl███████████████ █████, la Big Pharma, Raël, les Francs-Ma████████ ██████████████ ████. Tout est vr██████ ████████████ !
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